Il faut être bien dans le système pour condamner le système tout en reprenant les valeurs du système.
Seul ce qui est gratuit est profond.
J'aime bien Nabe parce qu'il a écrit le Vingt-septième livre, qu'il a une bonne plume, qu'il aime Oum Kalsoum et qu'il défend les Palestiniens. Est-ce que j'aime tout Nabe? Voyons, voyons... Pas si sûr. Pas si grave. Après tout, la critique rend dynamique. Nabe veut sortir de la norme pour être au-dessus de la norme? Du moment que la norme (bourgeoise) est sauvegardée... Du coup, Nabe ne veut pas changer de norme, mais préserver la norme pour mieux la dépasser, dans un schéma hégélien très nihiliste. Nabe est rebelle dans la mesure où le rebelle est la figure du minoritaire supérieur. Le minoritaire supérieur a besoin de la majorité des ploucs pour dépasser la norme instituée. Nabe fait son commerce littéraire du dépassement de la norme en ce qu'il ne veut surtout pas changer cette norme et qu'il la renforce sous prétexte de la contester.
Deux exemples de cette anarchie très systémique :
1) sa détestation revendiquée des conspirationnistes, qui le rapproche de Taguieff et qui montre qu'il est prêt à critiquer le système en s'installant contre le système - surtout pas en adoptant la position qui appelle à changer le système. Nabe est pour les musulmans, pour les Irakiens, pour les Palestiniens, pour Oussama, pour tout ce qui est contre le système occidental dominant, à condition de provoquer sans la changer la norme bourgeoise occidentale. Nabe serait véritablement en faveur du changement (de la vraie rébellion) s'il osait lancer avec sa virulence talentueuse que le 911 est un complot systémique ourdi par le cœur du système impérialiste occidental. Arme fatale? Pourquoi Nabe ne peut-il endurer cette vérité criante d'anticomplotisme et gorgée d'un complot crevard et suicidaire? Nabe ne perdrait pas son temps à critiquer le complotisme, qui n'est jamais que la maladie dérivée des complots véritables et vérifiables - et qui sous la plume de propagandistes retors comme Taguieff permet d'amalgamer les complots authentiques avec les théories du complot paranoïaques.
2) sa révolution surévaluée de l'auto-édition avec sa plate-forme littéraire de format Internet. Nabe a la haine contre le milieu littéraire parisianiste qui l'a exclu. Exclusion assez relative, puisque Nabe continue de vendre ses toiles à des stars du système médiatique et qu'il continue à être invité sur les plateaux médiatiques par des figures médiatiques comme son ami Taddeï. On a déjà contemplé exclusion plus radicale. Nabe est-il l'exclu du système? Non, Nabe est l'un des exclus du système médiatique, à condition de comprendre que le système médiatique est le mirage aux alouettes du système politique et que le petit monde des médias a besoin de figures d'exclus. Le compère Soral joue une autre partition, lui encore plus en colère contre le système - à condition que le système désigne le seul système médiatique dont il a été banni? Nabe devrait se trouver honoré par cette exclusion, tant un écrivain qui est détesté par Savigneau ou Beigbeder ne saurait être foncièrement mauvais.
Ne reste plus à Nabe qu'à démasquer l'imposture Sollers et la boucle sera bouclée. Encore que. Il me revient à l'esprit que Nabe a envoyé au diariste Matzneff, précurseur de l'auto-fiction, écrivain sous-gidien à tendance pédophile-érotomane (voire mensongère), un petit mot de remerciement admiratif. Nabe ferait mieux de s'en prendre à un écrivain authentique et mineur comme Matzneff qu'à des éditeurs-écrivains ou à des hommes de lettres. Nabe a conçu son système d'auto-édition comme système d'anti-édition : contre la république des lettres et contre le système édiroial de Gutenberg. Il a racheté ses droits d'auteur et il vend à des prix peu modiques ses anciens ouvrages. Mieux : il publie sur ce format d'auto-édition Gutenberg son nouveau roman moyennant un prix assez élevé. Nabe note qu'avec ce système, il devient écrivain-éditeur, ce qui lui permet d'empocher des marges plus importantes (environ 70%) et de devenir le véritable gérant/garant de son œuvre.
Même si on comprend sa réaction outragée, vu la liste interminable des édités du petit milieu Gutenberg qui ne lui arrivent pas à la cheville, les médiocres primés et autres perroquets désavants, on reliera l'incompréhension par Nabe de ce que représente le phénomène Internet avec le contresens que Nabe entretient au sujet du 911. Il faut être bien dans le système pour condamner le système tout en reprenant les valeurs du système. Il faut être bien dans le système pour croire que des musulmans révoltés par l'Occident ont commis le 911. L'Islam n'est pas le terreau du terrorisme. Il faut être bien dans le système pour sortir de l'édition parisianiste tout en important avec importance les valeurs marchandes du système Gutenberg sur un site Internet.
Si Nabe voulait vraiment écrire par amour de la littérature, il publierait ses œuvres pour rien, gratuitement, parce que seul ce qui est gratuit est profond. Il demanderait peut-être un petit quelque chose, une contribution, un don, une obole, au sens où le don dépasse le caractère fini de la somme d'argent. Nabe se meut-il dans l'infini, dans la littérature, dans l'art? Qu'il lâche les dollars! Qu'il revienne à l'art! Qu'il intègre l'ère de l'art! Qu'il se place au niveau de la révolution de son époque! Qu'il externe Internet! Allah est dans Internet! L'or de l'art est dans Internet! L'infini est dans Internet. Pas Sollers. Pas Oussama. Pas Nabe?
Seul ce qui est gratuit est profond.
J'aime bien Nabe parce qu'il a écrit le Vingt-septième livre, qu'il a une bonne plume, qu'il aime Oum Kalsoum et qu'il défend les Palestiniens. Est-ce que j'aime tout Nabe? Voyons, voyons... Pas si sûr. Pas si grave. Après tout, la critique rend dynamique. Nabe veut sortir de la norme pour être au-dessus de la norme? Du moment que la norme (bourgeoise) est sauvegardée... Du coup, Nabe ne veut pas changer de norme, mais préserver la norme pour mieux la dépasser, dans un schéma hégélien très nihiliste. Nabe est rebelle dans la mesure où le rebelle est la figure du minoritaire supérieur. Le minoritaire supérieur a besoin de la majorité des ploucs pour dépasser la norme instituée. Nabe fait son commerce littéraire du dépassement de la norme en ce qu'il ne veut surtout pas changer cette norme et qu'il la renforce sous prétexte de la contester.
Deux exemples de cette anarchie très systémique :
1) sa détestation revendiquée des conspirationnistes, qui le rapproche de Taguieff et qui montre qu'il est prêt à critiquer le système en s'installant contre le système - surtout pas en adoptant la position qui appelle à changer le système. Nabe est pour les musulmans, pour les Irakiens, pour les Palestiniens, pour Oussama, pour tout ce qui est contre le système occidental dominant, à condition de provoquer sans la changer la norme bourgeoise occidentale. Nabe serait véritablement en faveur du changement (de la vraie rébellion) s'il osait lancer avec sa virulence talentueuse que le 911 est un complot systémique ourdi par le cœur du système impérialiste occidental. Arme fatale? Pourquoi Nabe ne peut-il endurer cette vérité criante d'anticomplotisme et gorgée d'un complot crevard et suicidaire? Nabe ne perdrait pas son temps à critiquer le complotisme, qui n'est jamais que la maladie dérivée des complots véritables et vérifiables - et qui sous la plume de propagandistes retors comme Taguieff permet d'amalgamer les complots authentiques avec les théories du complot paranoïaques.
2) sa révolution surévaluée de l'auto-édition avec sa plate-forme littéraire de format Internet. Nabe a la haine contre le milieu littéraire parisianiste qui l'a exclu. Exclusion assez relative, puisque Nabe continue de vendre ses toiles à des stars du système médiatique et qu'il continue à être invité sur les plateaux médiatiques par des figures médiatiques comme son ami Taddeï. On a déjà contemplé exclusion plus radicale. Nabe est-il l'exclu du système? Non, Nabe est l'un des exclus du système médiatique, à condition de comprendre que le système médiatique est le mirage aux alouettes du système politique et que le petit monde des médias a besoin de figures d'exclus. Le compère Soral joue une autre partition, lui encore plus en colère contre le système - à condition que le système désigne le seul système médiatique dont il a été banni? Nabe devrait se trouver honoré par cette exclusion, tant un écrivain qui est détesté par Savigneau ou Beigbeder ne saurait être foncièrement mauvais.
Ne reste plus à Nabe qu'à démasquer l'imposture Sollers et la boucle sera bouclée. Encore que. Il me revient à l'esprit que Nabe a envoyé au diariste Matzneff, précurseur de l'auto-fiction, écrivain sous-gidien à tendance pédophile-érotomane (voire mensongère), un petit mot de remerciement admiratif. Nabe ferait mieux de s'en prendre à un écrivain authentique et mineur comme Matzneff qu'à des éditeurs-écrivains ou à des hommes de lettres. Nabe a conçu son système d'auto-édition comme système d'anti-édition : contre la république des lettres et contre le système édiroial de Gutenberg. Il a racheté ses droits d'auteur et il vend à des prix peu modiques ses anciens ouvrages. Mieux : il publie sur ce format d'auto-édition Gutenberg son nouveau roman moyennant un prix assez élevé. Nabe note qu'avec ce système, il devient écrivain-éditeur, ce qui lui permet d'empocher des marges plus importantes (environ 70%) et de devenir le véritable gérant/garant de son œuvre.
Même si on comprend sa réaction outragée, vu la liste interminable des édités du petit milieu Gutenberg qui ne lui arrivent pas à la cheville, les médiocres primés et autres perroquets désavants, on reliera l'incompréhension par Nabe de ce que représente le phénomène Internet avec le contresens que Nabe entretient au sujet du 911. Il faut être bien dans le système pour condamner le système tout en reprenant les valeurs du système. Il faut être bien dans le système pour croire que des musulmans révoltés par l'Occident ont commis le 911. L'Islam n'est pas le terreau du terrorisme. Il faut être bien dans le système pour sortir de l'édition parisianiste tout en important avec importance les valeurs marchandes du système Gutenberg sur un site Internet.
Si Nabe voulait vraiment écrire par amour de la littérature, il publierait ses œuvres pour rien, gratuitement, parce que seul ce qui est gratuit est profond. Il demanderait peut-être un petit quelque chose, une contribution, un don, une obole, au sens où le don dépasse le caractère fini de la somme d'argent. Nabe se meut-il dans l'infini, dans la littérature, dans l'art? Qu'il lâche les dollars! Qu'il revienne à l'art! Qu'il intègre l'ère de l'art! Qu'il se place au niveau de la révolution de son époque! Qu'il externe Internet! Allah est dans Internet! L'or de l'art est dans Internet! L'infini est dans Internet. Pas Sollers. Pas Oussama. Pas Nabe?
4 commentaires:
Que d'inepties à la ligne !
Allez, la première qui me vient :
Le point commun entre complotistes et anti complotistes sur le 11 septembre, c'est que les uns comme les autres pensent que les destructions occasionnées ce jour, c'est mal. La différence, c'est que pour les uns, ce qu'a fait Mohammed Atta, c'est mal alors que pour les autres, ça ne peut pas être Mohamed Atta puisque c'est mal.
Et dans cette pseudo dialectique, c'est la seule vraie question, celle qui fait peur au système, qui passe à la trappe : A quel mal ce mal a-t'il été une réponse ?
Vous, anti-complotistes et complotistes ne préférez voir dans le 11 septembre qu'une origine et non une conséquence. La boucle est donc bouclée, pour le plus grand plaisir du système que vous prétendez dénoncer...
Mais lis plutôt le livre avant d'en parler sans même savoir de quoi il retourne. Ça ne sert à rien de paniquer d'avance...
Qui vous a dit que les destructions étaient bien ou mal? Vous posez des questions interprétatives alors qu'il faudrait partir d'une analyse factuelle étayée. Je vais suivre votre conseil sagace: lire le livre... Lequel? Je ne sais, mais je vais le lire. Merci pour cette intervention égarée.
"Qui vous a dit que les destructions étaient bien ou mal?
Vous posez des questions interprétatives alors qu'il faudrait partir d'une analyse factuelle étayée."
Ben moi, bigredandouille. Veux-tu dire que dans ta croyance, le fait que ce soi(en)t les USA et/ou Israël qui ai(en)t manigancé les détournements soit bien ? Veux-tu dire que si on arrivait à te persuader que c'est bien Atta qui a organisé le coup, tu trouverais ça bien ?
"Je vais suivre votre conseil sagace: lire le livre... Lequel? Je ne sais, mais je vais le lire. Merci pour cette intervention égarée."
Celui dont tu parles avent de l'avoir lu : le tout dernier. Il y sera question de toi.
Vos insultes vous qualifient plus qu'elles ne vous disqualifient.
J'arrête ici ce faux échange, qui se résume à de l'agression assez grotesque.
Sur les questions que vous (dis)posez, vous dites n'importe quoi. Vu le ton employé, je vous laisse libre de vos réflexions sagaces et si pénétrantes.
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