vendredi 8 février 2008

Sacré fils

La perversion du mythe fondateur de la culture jusqu'à son antithèse littérale, destructeur de la culture et de l'ordre, est éclatante en ces temps de 911. Que s'est-il passé exactement ce jour-là? Historiquement, il faudra attendre quelques années encore pour connaître le fin mot de l'histoire, même s'il est évident que l'histoire est écrite par les vainqueurs et que de ce point de vue, l'État américain n'a aucun intérêt à propager la vérité des faits.
Cependant, que s'est-il produit ce jour-là, alors que s'effondraient trois tours (WCT 1,2,7) à New York et que le Pentagone subissait une attaque meurtrière et non identifiée? Du point de vue du symbole, sans se demander ici qui était derrière le projet le plus diabolique qui soit, au point qu'on en imputa la responsabilité au Chef du Mal en personne, le fascinant et répugnant ben Laden, c'est bien un holocauste auquel on assista, sidéré et abasourdi.
Holocauste : selon Wikipédia, désigne « le sacrifice par le feu d'un animal mâle à la robe unie » après immolation. Il est remarquable que le 911 renoue avec cette tradition du sacrifice par le feu. La traduction du Grec antique est sidérante de précision et de vérité pour décrire et qualifier le 911, allant jusqu'à le décrire avec minutie : ὁλόκαυστον, de ὅλος «en entier», et καυστός, «brûler».
La prophétie biblique et judaïque s'accomplit avec une netteté saisissante, puisque les trois tours qui se sont effondrées dans un fracas assourdissant ont bel et bien brûlé en entier. Leur destruction a été projetée pour qu'elle soit totale et instantanée, soit pour qu'elle s'approche de la violence la plus pure et la plus absolue. C'est ce qui a sidéré dans le 911 : environ 3 000 victimes anéanties en quelques heures - et la chute des tours opérée en quelques secondes.
Il est intéressant de noter que "les Grecs pratiquaient aussi une forme d'holocauste dans le cadre des rituels chtoniens, l'ἐνάγισμα (enágisma)." L'holocauste par extension de sens signifie «la forme la plus contraignante d'adoration religieuse». C'est certainement ce qui s'est produit avec le 911, puisque l'adoration a supposé une préparation aussi fouillée que pointue et que cette mise en scène n'a pu être perpétrée que par des officines expertes et de haut niveau (je n'ose le mauvais, quoique révélateur, jeu de mots : haut vol).
Maintenant, le 911 se présente comme une hécatombe assez classique quant à sa facture : ἑκατόμϐη désigne un sacrifice religieux de cent bœufs. Au XVIIe siècle, dans la langue française, il est intéressant de noter qu'on l'emploie de plus en plus pour désigner le «massacre d'un grand nombre de personnes». Wikipédia explique qu'"on pourrait décrire le sacrifice, ou θυσία (d'un radical signifiant fumée), comme une offrande, à la différence que tout ou partie de ce que l'on consacre aux dieux est détruit et que la partie restante, le cas échéant, peut être consommée par les hommes. Les sacrifices peuvent être sanglants ou non (dans ce dernier cas, l'on sacrifie des plantes, de la nourriture). Le feu en est une composante essentielle, surtout dans les sacrifices sanglants : les dieux, en effet, se nourrissent des fumées sacrificielles, qui doivent monter jusqu'à l'Olympe."
Précision morbide : "Il existe un autre type de sacrifice sanglant, l'holocauste ou ἐνάγισμα / enágisma, destiné aux dieux chtoniens ; il n'est là pas question de partager avec les vivants, c'est pourquoi la victime est intégralement brûlée. Celle-ci est placée près du sol, ou directement au sol, la tête tournée vers la terre et son sang est recueilli dans une fosse, le βόθρος / bóthros, afin de nourrir les puissances d'en-bas, pour les invoquer ou les apaiser."
Autres points de convergence troublants entre les formes classiques et antiques de sacrifice et le 911 : "Il ne faut cependant pas croire que le sacrifice est un rite d'un très grand formalisme ; plusieurs variantes existent, dépendant du lieu de culte, chacune exigeant son type de victimes (race, taille et couleur), ses types d'actes. Encore une fois, l'excès de formalisme, celui que l'on pourrait reprocher aux Romains, est vu comme une forme de superstition. Les constantes sont le choix de l'animal, qui doit être domestique (bœuf, chèvre, bélier, porc) et sans défauts ; de même l'officiant, qui n'agit pas seul mais accompagné d'acolytes, revêt la plupart du temps du blanc et porte une couronne ; les objets servant au sacrifice, comme le couteau pour égorger la victime, doivent être ἱερός / hierós (« provisoirement propre au culte »). Le sacrifice est toujours public, d'où l'importance du banquet et du symposium : c'est, d'une certaine manière, une forme de communion entre les dieux et les mortels et entre les hommes eux-mêmes au sein d'une communauté plus ou moins importante. Le sacrifice demande presque nécessairement (sauf pour les enágisma) un autel, situé devant un temple (qui, lui, n'a pas d'autre fonction qu'abriter la statue du dieu et, parfois, certaines communautés religieuses), en plein air, caractère public du rite oblige."
Il serait bien crédible de ne pas considérer que les grands prêtres qui ont préparé soigneusement le 911 comme un immense sacrifice d'un type un peu particulier ont cherché à accomplir de la manière la plus exacte possible la forme du sacrifice dite de l'holocauste. Mais cette holocauste n'est pas de type grec ou païen (selon ce que ce terme indique de non judéo-chrétien). Il est conforme à la tradition du judaïsme telle qu'on la retrouve dans le Lévitique. Bien entendu, il serait fou de proclamer que ce sont des Juifs fidèles à la tradition juive classique qui ont perpétré le 911, parce que la religion juive n'accepte certainement pas le sacrifice d'êtres humains.
Mais il est plus que troublant que le sacrifice du 911 se soit opéré selon les modalités du Lévitique, étant entendu que ceux qui ont opéré ces massacres le firent de manière totalement dévoyée et extrémiste par rapport à la tradition juive. N'ayons pas peur d'affirmer que ce sont des esprits fanatiques et paranoïaques qui sont derrières les attentats et que leur folie est telle qu'ils n'ont pas hésité à transformer le bétail en êtres humains pour leur holocauste (plus que leur hécatombe).
Quels extrémistes parmi les descendants d'Abraham sont capables de passer outre au commandement divin qui stipule, après l'épisode du sacrifice interdit d'Isaac par Abraham, que le sacrifice humain est interdit? Qui a franchi les portes du délire pour estimer que la situation du système est si catastrophique que seul ce type d'holocauste abominable est en mesure de changer le cours des choses et de sauver ce qui peut encore l'être? Faut-il que le système se porte si mal pour qu'il soit dirigé par des factions séditieuses, des traîtres à leur patrie et à leur religion, des complotistes qui servent le diable dans le moment où ils croient avancer dans le chemin de Dieu?

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