mardi 12 février 2008

Sacrifiés

Il n'y a que dans les aventures d'Astérix que les pirates se tirent sans dommage corporel des abordages et des naufrages systématiques que leur font subir la rencontre légendaire et hilarante d'Astérix, d'Obélix et de leurs compagnons, dont l'ardeur se trouve centuplée par l'absorption de la potion magique. Dans la réalité, la piraterie ne rime certainement pas avec le rire et le burlesque. Dans la réalité, la piraterie engendre immanquablement la souffrance, la mort, les larmes. Dans la réalité, les victimes d'attaques de piraterie ne répliquent par à leurs assaillants d'une manière aussi délurée que plaisante à la manière d'un Obélix, qui s'ennuierait certainement sur mer si son cours d'eau salée ou douce ne retrouvait pas toujours le navire des terribles pirates.
Bref, soit les pirates tuent avant de dépouiller leurs victimes, soit ils les violentent vigoureusement. Quand les victimes répondent de manière efficace, ce sont elles qui tuent et condamnent leurs assaillants. Dans tous les cas de figure, l'acte de piraterie suppose un refus des conventions sociales et leur remplacement par le rapport de forces et de violences. Les pirates sont souvent des mercenaires ou des despérados qui pratiquent le régime de la terreur et qui savent qu'un jour ou l'autre, leurs méthodes brutales se retourneront contre eux. Un pirate qui se plaindrait des grands dangers de mort violente qu'il encourt, c'est un peu comme un braqueur de banques récidiviste et professionnel qui s'étonnerait de son arrestation et de sa condamnation à perpétuité!
Dans le cas du 911, Atta et ses complices présumés n'auraient pas eu de légitimité à contester la mort qu'ils ont subie si cette mort violente et atroce étaient le risque consenti contre un gain important et immédiat. Quel gain? On n'a jamais vu de pirates authentiques risquer sa peau sans l'espoir d'un gain important et immédiat. Le moins qu'on puisse dire est que dans le cas du 911, ce n'était pas le cas. Donc les pirates de l'air dûment authentifiés par les médias ne sont pas d'authentiques pirates. Qui sont-ils alors?
- Soit des fanatiques plus ou moins psychotiques, paranoïaques et déséquilibrés, comme c'est le cas de la plupart des terroristes dont le profil est examiné et dressé par les psychologues et les criminologues.
- Soit des mercenaires manipulés, qui allaient jusqu'à ignorer l'acte de terrorisme qu'ils allaient commettre à l'insu de leur plein gré, comme disent les dopés.
L'opération Able Danger ne laisse aucun doute sur la manipulation et sur le caractère mercenaire de l'entreprise des fameux pirates de l'air. Reste à savoir s'ils étaient des manipulateurs manipulés ou de simples pantins absolument manipulés. Leur mode de vie correspond bien à la caricature de la vie délurée et débauchée des pirates : sexe et pépés, drogue et alcool. Très éloignés du profil des musulmans pratiquants, nos mercenaires penchaient ainsi du côté de pirates en villégiature attendant de passer à l'action. Comme tous les exécutants, ils étaient dans tous les cas terriblement et tragiquement manipulés te l'on comprend pourquoi ils eurent droit à la vie de pacha avant le sacrifice final. N'est-ce pas le sort que l'on réservait aux sacrifiés dans les sociétés indiennes notamment, où l'on constate que le sacrifié a droit à un régime de faveur avant de connaître la mort sacrificielle? Dès lors, nos mercenaires et terroristes sont plus des sacrifiés participant du Grand Sacrifice du 911 que des pirates. La nuance a son prix. Celui de la vérité.

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