dimanche 12 octobre 2008

Choix de croix

J'aimerais que l'on prenne en pitié le pauvre W. Aujourd'hui tout le monde le déteste et le moque. Il faut dire qu'il l'a bien cherché. Raison de plus pour éprouver à son endroit de la commisération, à ceci près que ce chrétien fervent, voire fanatique se démarque plus par ses positions de crétin que par le respect scrupuleux de sa foi déclarée.
On dit que W. est un dégénéré : c'est vrai. On dit qu'il est un pantin : c'est vrai. On dit qu'il est alcolo : c'est vrai. On dit qu'il fut cocaïnomane : c'est vrai. Raisons de plus pour comprendre que cet homme vit un calvaire constant. Que l'on songe à ses deux présidences admirables. Si le peuple américain est à l'unisson de son représentant suprême et élu, alors le peuple américain vit une période fort agitée et dramatique.
La première présidence est gravement entachée par une élection plus que contestable, fait aussi incroyable qu'admis notoirement. Si l'on ajoute à ce déni explicite de démocratie le 911 comme mensonge apocalyptique, et maintenant l'effondrement monétaire comme conséquence au prétexte, il se pourrait que W. soit le président de l'écroulement des États-Unis. Faut-il en rire ou en pleurer?
Toute personne un tant soit peu renseignée, du moins sérieusement, sait fort bien que l'administration W. fut choisie par les forces bancaires derrière Shultz et que l'on pourrait ajouter à ce sympathique personnage deux noms évidents : Kissinger et Rockefeller. Deux (autres) symboles de l'oligarchie et de l'antidémocratie comme forces agissantes derrière la présidence de W. Dans ce contexte, la cruauté que subit W. saute aux yeux : non qu'il soit étranger à la mentalité de son clan; mais qu'il est le pantin de sa mentalité et de son clan.
Rappelons que Prescott Bush, le grand-père de W., était un admirateur du nazisme et qu'il finança directement certaines des industries emblématiques du nazisme. Le père de W., que nous nommerons Herbert, fut le directeur de la CIA. Il est plus intéressant d'étudier les soutiens de Herbert et de W. que ces deux personnages assez falots. Signalons ainsi James Baker III et aussi le frère de W., Jeb Bush, qui fut le gouverneur de Floride et qui possède une toute autre carrure que son frère fantoche et farfelu, W. en personne.
D'autres frères de W. seraient intéressants à étudier, ce qui montre en tout cas que l'on a choisi comme par hasard le plus dégénéré et le moins conscient pour être le président des États-Unis et que ce soutien ne doit rien au hasard. Tout se passe comme si l'on avait décidé que l'on avait besoin d'un personnage comme W., soit d'une marionnette et d'une girouette, en cette période d'instabilité pour les États-Unis afin de mieux imposer des mesures sévères et des évènements sombres.
Je ne rappellerai que le 911 et l'effondrement monétaire et systémique. Comment auraient réagi des vrais présidents en lieu et place de W.? Y aurait-il eu des révolutions, des coups d'État, des assassinats, comme ce fut le cas avec JFK? En tout cas, le choix de W. est à la fois implacable et terrible. Pour nous comme pour le personnage. Il est à peu près certain que W. a compris aujourd'hui qu'il était le jouet d'intérêts qui le dépassaient de très loin. S'il a décidé en son âme et conscience de servir ces intérêts, il n'empêche qu'ils l'ont placé devant le fait accompli et qu'ils montrent ainsi ce qu'ils attendent de notre cher W. mondial.
Le théâtre emblématique de la guerre de Géorgie (appelons-la ainsi) a clairement montré un W. ivre mort aux JO de Pékin, signe qu'on l'avait éloigné des opérations importantes et qu'il ne décidait de rien du tout. C'est exactement ce qui s'est produit le 911 : envoyé dans une école pour faire la chèvre, il ne rentra à la Maison-Blanche que le soir, après un périple digne des meilleurs vaudevilles. Il ne doit pas être facile d'être manipulé par ses propres amis et de se rendre compte qu'ils vous manipulent.
Des amis très particuliers qui forment un panier de crabes et qui sont prêts à tout pour assouvir leurs ambitions démesurées. Il faut dire que ces gens n'ont pas l'habitude de blaguer : c'est soit votre accord, soit la mort. Sans doute leurs méthodes quelque peu cavalières s'expliquent-elles par leur singulière habitude de flirter avec le gouffre et de jouer à la roulette russe à chaque coup. Au final, il est certain qu'ils finiront par se prendre la balle qu'ils cherchent à éviter avec tant d'ardeur et que W. sera quoi qu'il arrive le pire président de l'histoire des États-Unis.
Il paraît que lui-même se pose la question de sa postérité : il doit être tourmenté par son spectre, raison de son alcoolisme pathétique et de son besoin d'oublier le réel. Il a pris tellement de coups en deux présidences qu'il comprendra ce qu'il en coûte de naître dans une famille patricienne qui joue le rôle de franchise hypocrite pour les intérêts oligarchiques, voire fascistes des factions américaines de l'industrie militaire et de la banque d'affaires.
On est choisi en fonction de sa médiocrité et de ses tares et l'on est d'autant plus élu qu'on se situe dans la moyenne des incapables rédhibitoires. Se fût-il nommé G.W. Smith que notre W. eût croupi dans un bar texan où il eût vidé force bières et whiskys. Comme son nom est celui d'une lignée illustre, il sert de faire-valoir, de bouc émissaire et de fantoche par excellence. Quel destin est-il vraiment le choix préférable?

Aucun commentaire: