Le divorce entre l'oligarchie et la démocratie pourrait se résumer de la manière suivante : les deux sont au fond deux régimes complémentaires et imparfaits. Si l'on s'étonne de l'oligarchie et qu'on la rapproche de l'aristocratie, en rappelant opportunément que l'histoire est au fond une vieille rengaine, on oublie la spécificité de notre régime explicitement démocratique.
Dans le régime aristocratique ou dans tout régime classique qui découle d'un régime aristocratique pur et qui tend plutôt vers la monarchie, le régime forme un tout. La différence entre le régime aristocratique classique de type monarchique et la démocratie moderne et immanentiste, c'est que l'aristocratie sous cette forme est un ordre viable et pérenne.
Dans le système classique, chaque ordre existe bel et bien et il est certain que l'élite est explicite, alors que dans la démocratie l'élitisme est officiellement proscrit. Dès lors, la différence entre l'oligarchie qui s'épanouit en régime démocratique et l'élitisme aristocratique, c'est que l'élite aristocratique agit pour le bien entier du système et pas seulement pour son seul bien, alors que dans le système démocratique, l'oligarchie élitiste se sert des autres couches sociales comme un parasite d'un organisme exploité.
La mutation immanentiste est très nette dans la fonction de l'élite : d'un côté, rôle chevaleresque et idéal, qui consiste à servir le groupe au-delà de sa caste; de l'autre, rôle foncièrement égoïste et narcissique, qui consiste à dépouiller le groupe pour se servir plus largement soi-même. Dans le premier cas, le groupe perdure et s'inscrit dans la durée, malgré les épreuves. Dans l'autre cas, le groupe est si pressurisé qu'il finit par imploser et par disparaître.
La différence est capitale : l'élite qui sert le groupe n'est pas l'élite qui se sert du groupe. Quand la première élite prend sur elle des fonctions régaliennes qui protègent le groupe, la seconde élite prend sur elle des fonctions mutantes qui le détruise. Un seul exemple : la guerre. La première élite perçoit la guerre comme une prérogative pour l'ensemble de son groupe. Elle défend le groupe contre des attaques étrangères et extérieures.
La seconde élite use de la guerre comme d'un moyen pour affaiblir le reste de son groupe. Elle ne se rend pas compte que la guerre qu'elle mène est dirigée contre elle-même et la mènera à sa perte. L'autre grand critère est l'extériorité. Tout groupe a besoin d'un extérieur et d'un intérieur pour fonder son identité et son unité.
En l'occurrence, l'absence d'extériorité engendre l'absence de lien social et conduit à la dissociation des élites devenues oligarchiques et des autres couches devenues branlantes et totalement moutonnières. Aussi moutonnières qu'égocentriques. La dissolution du lien social n'est possible que dans un ordre qui ne possède pas d'identité. L'identité du groupe vient quand tout sous-groupe agit dans l'intérêt général, en particulier quand il s'agit de l'élite.
Dès que le sous-groupe n'agit plus pour le groupe, dès qu'il estime que son identité est dirigée contre d'autres sous-groupes du groupe, alors la notion de volonté générale et d'intérêt général disparaît. Ne reste plus que des identités factieuses et des identités individuelles, tant il est certain que l'opposition entre immanentisme et transcendantalisme peut se résumer d'un point de vue politique à l'opposition entre la volonté générale et la volonté individuelle.
Dans le régime aristocratique ou dans tout régime classique qui découle d'un régime aristocratique pur et qui tend plutôt vers la monarchie, le régime forme un tout. La différence entre le régime aristocratique classique de type monarchique et la démocratie moderne et immanentiste, c'est que l'aristocratie sous cette forme est un ordre viable et pérenne.
Dans le système classique, chaque ordre existe bel et bien et il est certain que l'élite est explicite, alors que dans la démocratie l'élitisme est officiellement proscrit. Dès lors, la différence entre l'oligarchie qui s'épanouit en régime démocratique et l'élitisme aristocratique, c'est que l'élite aristocratique agit pour le bien entier du système et pas seulement pour son seul bien, alors que dans le système démocratique, l'oligarchie élitiste se sert des autres couches sociales comme un parasite d'un organisme exploité.
La mutation immanentiste est très nette dans la fonction de l'élite : d'un côté, rôle chevaleresque et idéal, qui consiste à servir le groupe au-delà de sa caste; de l'autre, rôle foncièrement égoïste et narcissique, qui consiste à dépouiller le groupe pour se servir plus largement soi-même. Dans le premier cas, le groupe perdure et s'inscrit dans la durée, malgré les épreuves. Dans l'autre cas, le groupe est si pressurisé qu'il finit par imploser et par disparaître.
La différence est capitale : l'élite qui sert le groupe n'est pas l'élite qui se sert du groupe. Quand la première élite prend sur elle des fonctions régaliennes qui protègent le groupe, la seconde élite prend sur elle des fonctions mutantes qui le détruise. Un seul exemple : la guerre. La première élite perçoit la guerre comme une prérogative pour l'ensemble de son groupe. Elle défend le groupe contre des attaques étrangères et extérieures.
La seconde élite use de la guerre comme d'un moyen pour affaiblir le reste de son groupe. Elle ne se rend pas compte que la guerre qu'elle mène est dirigée contre elle-même et la mènera à sa perte. L'autre grand critère est l'extériorité. Tout groupe a besoin d'un extérieur et d'un intérieur pour fonder son identité et son unité.
En l'occurrence, l'absence d'extériorité engendre l'absence de lien social et conduit à la dissociation des élites devenues oligarchiques et des autres couches devenues branlantes et totalement moutonnières. Aussi moutonnières qu'égocentriques. La dissolution du lien social n'est possible que dans un ordre qui ne possède pas d'identité. L'identité du groupe vient quand tout sous-groupe agit dans l'intérêt général, en particulier quand il s'agit de l'élite.
Dès que le sous-groupe n'agit plus pour le groupe, dès qu'il estime que son identité est dirigée contre d'autres sous-groupes du groupe, alors la notion de volonté générale et d'intérêt général disparaît. Ne reste plus que des identités factieuses et des identités individuelles, tant il est certain que l'opposition entre immanentisme et transcendantalisme peut se résumer d'un point de vue politique à l'opposition entre la volonté générale et la volonté individuelle.
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