vendredi 9 octobre 2009

Faux ébat



Vous allez assister à un faux autant que fou débat. Dans une histoire d'abus sexuel prémédité sur mineure avec usage de drogue spécifique (le Quaalude, un sédatif et un anesthésiant!), il n'y a pas matière à débat. Que l'on puisse polémiquer sur ce sujet engendre deux possibilités :
1) on cherche une diversion idéale (viol et pédophilie, le parfait ragot d'ordre privé) pour oublier la crise systémique qui menace d'emporter l'Occident et l'humanité sur son passage;
2) on entend par l'emploi d'arguties défendre le droit des plus forts, ce qui est une position typiquement sophistique et nihiliste.
Je proposerai de voir dans les techniques rhétoriques employées par Finkielkraut un ersatz de la sophistique vantée par Gorgias. Pourquoi invite-t-on encore ce Finkielkraut qui débite des erreurs et s'ingénie dans la posture du défenseur de ceux qu'il considère comme les puissants (soit ceux qui vont bientôt perdre ce statut)? Comme c'est bien connu, Finkielkraut se montre plus déséquilibré que son glorieux ancêtre antique : il est hystérique, fébrile, agité, confus, irritable et emporté. Il se retient à grand peine. Il mouline l'air de gestes erratiques et vifs. Il ne tient pas en place. Cette instabilité le dessert, puisque ses interlocuteurs ont de plus en plus de peine à ne pas rire de ses convulsions psychopathologiques.
Il serait temps de relier la position de Finkielkraut sur l'affaire Polanski à ses positions sur Israël, le sionisme ou tout autre sujet : Finkielkraut se place du côté des plus forts. Dans cette affaire, il défend implicitement le droit des plus forts à imposer leur plaisir. Invoque-t-il le cas juridique de force majeure, que Rosset a théorisé dans un opuscule consacré à sa conception de la joie tragique? Finkielkraut est démasqué : c'est un sophiste, dont par ailleurs le masque de philosophe est vite ôté si on prend la peine de constater que ses essais sont médiocres et qu'il n'a produit aucune idée personnelle depuis qu'il pérore sur la scène médiatique (qui n'est heureusement pas la scène du monde).
Dans cette affaire, Finkielkraut tombe une nouvelle fois d'accord avec BHL, qui a estimé qu'on pouvait faire montre de mansuétude à l'égard d'une éventuelle faute de jeunesse!
http://www.dailymotion.com/video/xanyc5_polanski-ce-que-les-medias-ne-disen_news
A 46 piges, je veux bien que l'on évoque la jeunesse éternelle pour sauver les meubles d'un bon cinéaste qui manifeste dans le privé des comportements délictueux, pédophiles et pervers. Tant BHL que Finkielkraut sont à côté de leurs pompes. Tous deux sont des sionistes impénitents, des figures médiatiques qui légitiment par leurs discours autoritaires leur réputation d'intellectuels engagés.
Las! Comme BHL, Finkielkraut est un soutien des oligarques atlantistes qui soutiennent la cause sioniste. Comme BHL, il se trouve du côté des nantis mondialistes et des puissants de ce monde, dont l'élitisme cache mal la misère affective et intellectuelle. Quand on a cerné l'identité de Finkielkraut, qui n'est ni un intellectuel engagé, ni un philosophe, mais un propagandiste agité et virulent, un imprécateur, comme le lui a justement notifié son interlocuteur Yves Michaud, on n'accorde aucun sérieux à ses propos et on les analyse comme des symptômes (de ce point de vue instructifs et intéressants).
Finkielkraut est une des voix qui représentent en France les points de vue des oligarques. Le fait que les porte-paroles se montrent de plus en plus déséquilibrés et maladroits indique que l'oligarchie atlantiste vacille - et que la sous-cause du sionisme est au plus mal. Pour ce qui est du niveau de pensée de Finkielkraut, il est discrédité à tout jamais, le sort qui attend tout discours partial, propagandiste et pompeux.
Pour étayer mon propos, j'ai recopié au plus près la conversation qui suit, entre les philosophes Michaud, Finkielkraut, des journalistes de France-Inter et des interlocuteurs. C'est un aveu hallucinant de l'état d'égarement du propagandiste Finkielkraut, qui ferait mieux d'animer des débats intellectualistes sans accabler l'arène de ses avis à l'emporte-pièce.

Michaud : le délit est caractérisé. Les élites s'exemptent du droit commun. Exemple de Battisti. Cas du droit international avec Pinochet. Frédéric Mitterrand a été plus maladroit. Notre sensibilité aux abus sexuels, en particulier pour les enfants, a changé. Le droit (commun) s'applique à tous, y compris aux célébrités. Le problème est que les célébrité veuillent s'en exempter.
Finkielkraut : la France et le peuple me font peur. L'adolescente avait une vie sexuelle. Pour le viol, deux versions s'opposent. La jeune fille a retiré sa plainte. Elle demande qu'on la laisse tranquille. Elle est détruite par la publicité plus que par l'affaire. Cas de Battisti et Pinochet : il s'agit d'une comparaison furieuse et délirante. D'un lynchage. En droit commun. Polanski a subi 45 jours de prison, des examens qui montrent qu'il n'est pas pédophile et pas pervers. Le juge de l'époque a été dessaisi. Le procureur actuel est mégalomane. Polanski n'est pas jugé dans un État de droit. Un peu de décence 30 ans après les faits. Deux grandes sortes de crimes sont imprescriptibles : les crimes contre l'humanité et le crime de Polanski.
M.
: la prescription ne joue pas. Il s'agit d'une procédure d'instruction. Depuis 1977, Polanski est sous le coup d'un mandat d'arrêt américain.
Auditeur 1 : il s'agit bien de pédophilie puisque la fille avait 13 ans. Finkielkraut dénonce des amalgames sur Polanski mais Finkielkraut fait aussi des amalgames en ressortant le passé de Polansky. En aucun cas, il ne s'agit d'une excuse.
F. : si nous adoptons cette définition de la pédophilie, alors de nombreux artistes sont pédophiles (Proust, Gide, Nabokov...). Autodafé de la pédophilie rampante de la littérature mondiale. Les Français connaissaient cette affaire, ils lui ont décerné la Palme d'Or pour Le Pianiste. On savait à ce moment que ce n'était pas de la pédophilie, on ne le sait plus aujourd'hui. La jeune fille le sait.
M. : la définition de la pédophilie a changé. Notre sensibilité a changé. C'est un progrès quant aux ravages sur les personnalités. La jeune fille avait peur et refusait les propositions de Polanski.
Journaliste : le témoin demande qu'on arrête les poursuites et qu'on cesse d'en parler.
M. : laissons la Justice suivre son cours. Une négociation est possible. On a conservé seulement le chef d'accusation d'abus sur mineur. Cela ne change pas qu'il s'agit de pédophilie. L'art a toujours contenu un noyau de perversité. Gide a été protégé par son statut social.
F. : l'amalgame est la figure meurtrière par excellence. Le mot pédophilie évoque l'affaire Dutroux. Les comparaisons sont faites avec des assassins. Notre sensibilité est orientée par des comparaisons monstrueuses. Polansky est pédophile et tous les pédophiles sont des Dutroux. Polanski est un assassin en puissance. Amalgame : comparer les affaires Pinochet, Dutroux, Polanski...
M.
: Finkielkraut est dans l'amalgame. Les victimes d'abus sexuel ne sont pas toujours assassinées. Les dégâts laissés sont terribles. Allez voir les psychiatres et les spécialistes.
F. (très énervé et inspiré) : allez voir la victime de Polanski! Pourquoi ne s'occupe-t-on pas de ce que dit la plaignante? Cette plaignante ne se plaint plus!!! Toute l'opinion mondiale se plaint sauf la plaignante!!!
M. : "Vous êtes un imprécateur, monsieur Finkielkraut!". Du point de vue juridique, ce n'est pas la victime qui décide si l'action de la justice s'arrête.
Guetta : le point de vue de la victime doit être pris en considération.
M. : il existe des techniques au moment du procès pour prendre en compte ce point de vue capital, mais encore faut-il que l'affaire advienne devant les tribunaux...
Deuxième auditeur : en tant que magistrat à la retraite, je suis très étonné qu'on invoque le consentement de la jeune fille. Une jeune fille de 13 ans ne peut pas être consentante à des relations sexuelles avec un majeur. Parfois se pose la question de la connaissance de la minorité. Dans le cas de Polanski, c'est absolument impossible. En France, on n'aurait pas des faits jugés après trente-cinq ans, le droit américain est différent du droit français, mais qu'on aille soutenir que la victime (qu'on présente comme une partenaire de monsieur Polanski, qui avait 45 ans environ au moment des faits) était consentante est invraisemblable.
F. (de plus en plus agité et prophétique)
: la situation est désespérée car le France a accordé la nationalité française à un dangereux violeur pédophile! La France se ressaisit, je ne me reconnais pas dans un pays en proie à une telle fureur persécutrice et destructrice! Je suis accablé et confirmé.
M. : vous avez juste fait une erreur, une de plus, Polanski est né français en France.
F. (faisant mine de se contenir et avec une pointe d'ironie supérieure) : j'ai commis une très grave erreur factuelle. La France a accueilli un violeur et aurait dû le restituer à la justice américaine.
M. : la France n'extrade pas ses nationaux.
F. : Heureusement que nous avons les Suisses pour sauver l'honneur de l'Europe!"

Heureusement que le débat ne s'est pas poursuivi, car Finkielkraut filait tout droit vers la dénonciation de l'antisémitisme et la persécution des juifs par les nazis et les Suisses, son terrain de chase favori! J'aimerais revenir sur l'odieux amalgame avec la littérature. Ce qu'on reproche à Polansky, ce n'est pas d'avoir mis en scène l'apologie plus ou moins ambiguë de la pédophilie dans une scène d'un de ses films. C'est d'avoir commis un acte prémédité de pédophilie, doublé de l'adjonction d'une drogue spécifique. Finkielkraut oublie la différence entre l'imaginaire et le réel. J'espère que dans son emportement égaré, il n'entend pas défendre les écarts de mœurs de Gide, qui a bénéficié de mansuétude parce qu'il était un notable. Rien à voir avec des scènes imaginaires. Défendre le droit à la liberté d'expression et de création n'induit nullement qu'on défende le droit à la violence sexuelle et à la violence sociale.
Bref, Finkielkraut mélange tout et confond par tactique de diversion la création artistique avec l'expérience réelle. Ce serait accablant si la mauvaise foi de notre propagandiste de choc n'indiquait pas son déphasage psychologique patent et l'impossibilité dans laquelle il se tient de défendre le point de vue oligarchique, qui, à mesure que le système s'effondre, devient de plus en plus violent et brutal.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Excellent blog en tout cas, (même si la radicalité du propos contre les occidentaux n'était pas suffisamment ciblé à mon gout) bravo.
J'admire la précision des descriptions et de l'argumentation. Je n'avais rien lu d'aussi brillant depuis longtemps.