http://french.cri.cn/781/2009/10/12/261s202832.htm
http://french.cri.cn/781/2009/10/11/261s202767.htm
En ce moment, Kissinger fait feu d'artifices. Autant dire qu'il brûle de tout bois. Le bois dont notre diplomate se chauffe est bien entendu le bois diplomatique. Depuis trente ans, Kissinger est le diplomate en chef des États-Unis. Comme il est en fin de vie, enfin - en fin de carrière, et qu'il n'exerce plus aucun mandat officiel, il se déplace dans le cadre d'une diplomatie parallèle et officieuse. Pour de l'officieux, Kissinger est célébré par des officiels de haut rang. Notre octogénaire a rencontré à Beijing Dai Bingguo, conseiller d'État chinois, puis le Premier ministre chinois Wen Jiabao (11 et 12 octobre).
Un peu de sérieux. On sait tous que Kissinger est rentré dans les coulisses du pouvoir depuis qu'il a quitté les ors de la scène politique et médiatique (à la fin des années soixante-dix). En l'occurrence, Kissinger a subverti la distinction entre l'officiel et l'officieux. Son passage au second plan officiel, à l'officieux officiel, va de pair avec la manipulation de l'officiel par l'officieux. En parlant de manipulateur, Kissinger en est un de première. Qu'il soit officiel ou officieux, il manipule.
La manipulation est plus efficiente et efficace dans l'officieux que dans l'officiel. Un exemple, corsé, qui permet de comprendre que je ne délire pas, que je n'affabule pas ou que je n'extrapole pas : l'actuel directeur du NSC, poste que Kissinger a occupé du temps de sa splendeur, le général James Jones, sert le Président Obama. Obama est un démocrate déclaré. Pourtant, Jones a lui-même avoué qu'il tirait ses ordres en directe ligne du républicain Kissinger (avec d'autres intermédiaires inférieurs).
Situation politique étonnante où les représentants de l'oligarchie tombent les masques. Kissinger est un de ces représentants. Ce n'est pas un diplomate. C'est un manipulateur. Il continue d'œuvrer sur la scène diplomatique du monde, parce qu'en vérité, c'est lui qui est le diplomate officieux des États-Unis. Peu importe qui est l'actuel secrétaire d'État. L'avis de Kissinger compte plus que tout autre diplomate américain, officiel ou officieux.
La visite de Kissinger en Chine est médiatisée parce que la désintégration systémique pose le problème de la relation diplomatique sino-américaine. Il serait particulièrement borné de réduire cette relation à une relation entre puissances indépendantes et souveraines. En réalité, les Chinois sont totalement dépendants des États-Unis, tant sur le plan monétaire que sur le pan économique. Le développement ultra-libéral et capitaliste des Chinois s'est opéré sur le mode néo-colonialiste : alors qu'une petite élite économique s'enrichissait considérablement, la majeure partie de la main-d'œuvre chinoise est utilisée pour réaliser des travaux que l'on n'effectue plus en Occident.
On parle pudiquement de délocalisation, mais la réalité, c'est que cet échange économique n'est possible que par les salaires invraisemblablement bas qui ont cours dans ces pays. On exploite ces pays sous prétexte de développement libéral et de mondialisation. Le libéralisme, c'est donc la domination? L'impérialisme? La mondialisation, c'est le bras armé de cet impérialisme, qui détruit explicitement les secteurs secondaires et tertiaires d'Occident et qui les transfère vers des arrières-cours comme la Chine?
Résultat des courses : l'Occident n'a plus d'industrie et les travailleurs occidentaux sont de plus en plus dans le virtuel et le spéculatif - déconnectés du réel. Si l'économie s'effondre sous les coups de buttoir de cette spéculation out, les Chinois seront les premiers à en pâtir puisque leur sort est intimement lié à l'avenir de l'Occident. Non seulement les angoisses occidentales concernant le Péril chinois sont délirantes et évoquent le Péril jaune de mentalité raciste et colonialiste; mais encore serait-il temps de comprendre que le Péril n'est ni jaune ni chinois, mais oligarchique.
C'est d'ailleurs en quoi la Chine est citée comme modèle de réussite éclatant par les ultra-libéraux occidentaux : la Chine a su passer du communisme maoïste à la société oligarchique de facture ultra-libérale, soit à l'oligarchisme de type financier. Dans cette société, peu d'individus contrôlent l'insigne majorité des richesses; les masses sont exploitées sans vergogne et n'ont aucun mot à dire.
C'est ce modèle qu'admirent les oligarques et qu'ils aimeraient imposer petit à petit en Occident. L'actuelle situation préoccupante des États-Unis peut tout à fait donner lieu à des hypothèses de ce type. L'effondrement économique et politique des États-Unis concerne moins le dollar comme unité de référence impérialiste et mondialiste que la souveraineté des États-Unis comme fédération républicaine. Ce que l'Empire financier britannique veut, c'est détruire la souveraineté dominante de la république des États-Unis pour imposer son ordre oligarchique au niveau mondial.
Ceux qui ne comprennent pas cette réalité sont prisonniers de la logique d'affrontements entre États-nations ou de blocs de civilisations, pour s'exprimer à la manière du regrettable Huntington. C'est ainsi que l'Occident aurait fort à craindre de la montée en puissance chinoise. En réalité, la montée en puissance chinoise ne concerne pas la montée en puissance de l'État-nation chinois - ou du peuple chinois. La montée en puissance chinoise correspond à l'inflexion oligarchique et ultra-libérale qu'on imprime à cet ancien Empire communiste.
La Chine connaît bien la tradition impérialiste. Les financiers de l'Empire britannique espèrent transformer l'Empire chinois en un allié de type impérialiste. L'ancienne place-forte de Hong-Kong, récemment rétrocédée à la Chine suite à des accords officiels, indique assez que l'Empire britannique est dans la place (faible) des Chinois. La montée en puissance chinoise implique que la Chine soit traitée comme une dépendance et une arrière-cour de l'Occident, que l'oligarchie utilise pour la besogne.
Bien entendu, l'important n'est pas tant de savoir si la Chine pourrait menacer les privilèges occidentaux, ce dont elle est au demeurant incapable, au vu de sa spécificité d'économie florissante et dépendante (de l'Occident), que de comprendre que la société chinoise va connaître le privilège impérialiste de subir une mutation oligarchique : les élites chinoises richissimes seront ainsi les alliés transversaux et utiles des élites occidentales. La Chine serait-elle un laboratoire du projet oligarchique mondiale?
Les oligarques occidentaux qui travaillent pour les financiers de l'Empire britannique aimeraient tant que l'Occident ressemblent dans un siècle à la situation inégalitaire et désastreuse de la Chine ou de l'Afrique! Il faut vraiment se montrer de mauvaise foi pour estimer que la Chine se développe et s'enrichit selon des critères harmonieux ou républicains. La Chine réalise la perspective ultra-libérale et impériale de concilier le capitalisme et le totalitarisme. Un État fort au service d'une économie dominatrice et archi-libérée.
C'est cela, la Chine. C'est cela, le vrai péril. Pas le péril chinois pour les propagandistes qui cherchent une diversion. Le péril oligarchique. La transformation de la Chine en société oligarchique. La transformation de l'ancien Empire soviétique en Empire russe a suivi une courbe oligarchique qui tendrait à se relativiser sous l'impulsion de certaines réactions nationalistes (loin d'être toujours positives, tant s'en faut). La transformation de l'Inde, dont le système repose sur des castes de type oligarchique, est peut-être moins avancée, mais tout aussi plausible et envisagée.
Le modèle de ces milliardaires indiens qui se pavanent avec leur suite sous le paradigme occidental donne un aperçu de l'horizon oligarchique que nos élites nous concoctent. Kissinger est typiquement un représentant de l'oligarchie britannique appointée par le Foreign Office pour empoisonner les institutions américaines. Qu'un tel monstre, doté d'une perversion odieuse et répugnante, puisse jouer les diplomates en dit long sur ce qu'est la diplomatie oligarchique de type britannique.
Maintenant qu'on a restauré la vraie nature du péril, péril oligarchique qui menace autant la Chine que l'Occident, autant telle partie du monde que son ensemble, l'on comprendra mieux l'action spécifique de Kissinger et de la diplomatie occidentale en Chine. La transformation de la Chine n'est pas anodine. Elle est rappelée par les deux dépêches citées précédemment. Dans la première, on nous explique que Henry Kissinger "a ouvert la voie à l'établissement des relations diplomatiques sino-américaines dans les années 70".
Dans la seconde, que "maintenir un développement sain et stable des relations sino-américaines reste une tâche lourde, qui a besoin de la vision à long terme et du courage des hommes politiques des deux pays, ainsi que de l'intelligence et du soutien de personnalités de différents milieux". Il est certain que ce dont se félicitent les diplomates anglo-saxons quand ils se vantent d'avoir œuvré à la transformation de la Chine d'une société maoïste à une société de plus en plus libérale, c'est tout simplement à l'édification d'un modèle oligarchique. Oubliez les vertus de la démocratie et des Droits de l'Homme!
De ce point de vue, l'impression de la menace chinoise peut présenter quelque réalité si l'on confond l'oligarchisme chinois avec les intérêts chinois. En l'occurrence, la seule menace est oligarchique. Elle est transnationale, à l'instar des intérêts financiers et les multinationales. Il ne s'agit pas de dire que la Chine en tant qu'État est inoffensive. Il s'agit d'expliquer que le danger chinois est un péril qui concerne en premier lieu le peuple chinois. D'une manière universelle, le danger concerne des principes qui ne sont pas circonscrits à l'Occident.
Principes comme la démocratie, le républicanisme, la liberté. Anti-principes comme l'impérialisme, l'oligarchisme, le néo-libéralisme. Le laboratoire chinois permet de vérifier que l'on peut appliquer le modèle oligarchique et impérialiste qui consiste à conjuguer capitalisme débridé et fort contrôle étatique. Un tel principe n'empêche nullement le développement capitaliste, permet un contrôle drastique des richesses et rend praticable l'exercice de l'oligarchie de type financier et moderne, soit la transition des Empires antiques et classiques vers la forme de l'Empire contemporain, de facture financière et mondialiste.
De ce point de vue, l'expression de deuxième voie qualifie les efforts de la diplomatie officieuse au service de la diplomatie officielle : "La diplomatie dite «de la deuxième voie» entend faciliter la diplomatie officielle par des échanges entre des personnalités qui ne sont pas ou plus actuellement au pouvoir, comme des intellectuels, des officiels à la retraite, des personnalités publiques, des activistes ou encore des organisations non-gouvernementales, entre autres."
La première voie désigne la transition chinoise du communisme maoïste vers le libéralisme étatisé (et non vers le capitalisme d'État, comme le serinent ceux qui veulent occulter l'impérialisme britannique en Asie et le fait que le capitalisme est une technique économique quand le libéralisme est une idéologie au service de l'impérialisme britannique). Comme par enchantement, ceux qui font partie du wagon de la deuxième voie sont ceux qui ont lancé l'impulsion de la première.
Si l'on relit les déclarations du banquier David Rockefeller, qui n'est pas le maître occulte du monde, mais qui est une voix attitrée de l'establishment américain de mentalité oligarchique et fasciste, la transformation de la Chine de puissance politique communiste à puissance économique sous-traitante est l'expérience la plus positive du post-communisme : "Peu importe le prix de la Révolution Chinoise, elle a réussie de façon évidente; non seulement en produisant une administration plus dévouée et efficace, mais aussi en stimulant un moral élevé et une communauté d'ambitions. L'expérience sociale menée en Chine sous la direction du Président Mao est l'une des plus importante et des plus réussie de l'histoire humaine." (David Rockefeller, New York Times du 8 octobre 1973).
Si l'on se souvient que David Rockefeller est un des banquiers sous la coupe des intérêts Morgan et que la maison américaine Morgan descend d'intérêts regroupés à la City de Londres (Morgan, Grenfell&Co.), on comprend mieux qui agit derrière Kissinger. Kissinger est administrateur de la Fondaion Rockefeller, qui est un paravent puissant pour les intérêts financiers de l'Empire britannique sur le sol américain. D'ailleurs, dans la délégation de la deuxième voie, qui distingue-t-on parmi les notables partisans de l'oligarchie britannique?
Le sieur Shultz, un complice de Kissinger, à la notable exception qu'il se situe bien au-dessus dans l'organigramme des responsabilités. Shultz est le vrai inspirateur des opérations Condor d'Amérique du sud, de la pensée libéralo-fasciste de l'École de Chicago, de l'Administration W. ou de l'Homme-Bête Schwarzenegger. Shultz est l'ancien P-DG de Bechtel, le premier groupe mondial de travaux publics, bien implanté en Arabie saoudite notamment.
Shultz est un des contrôleurs de Kissinger. Kissinger n'est pas le diplomate des intérêts oligarchiques de l'Empire britannique. Il est diplomate au sens où la diplomatie pour lui rime avec stratégie de manipulation. Pour le dire clairement, il est l'homme des coups tordus. D'ailleurs, depuis qu'il est rentré dans les coulisses du pouvoir, quel type de groupe dirige-t-il? Un groupe de diplomatie? Un groupe de stratégie? Un groupe de réflexion?
Que nenni, notre diplomate est incapable de réfléchir et de prévoir. Kissinger a fondé et dirige officiellement une opération de services de renseignements privés, Kisisnger Associates, au service des intérêts impérialistes britanniques. C'est ainsi qu'au début du troisième millénaire chrétien il a noué une association avec la vénérable maison de renseignements privés anglaise Hakluyt. Tel est Kissinger : l'homme des renseignements au service de l'oligarchie britannique.
Shultz contrôle cet individu violent, criminel, psychopathe, obsédé, pervers. Vous avez cerné le profil psychologique du pseudo-diplomate? C'est une délégation de l'oligarchie britannique qui est venu rencontrer l'oligarchie chinoise pour des discussions pompeusement baptisées deuxième voie. La deuxième voie est tout simplement la voie oligarchique, après la transformation économique et sociale de la Chine sous l'ère de la première voie.
Lors de la première voie, les diplomates et autres contrôleurs oligarchiques ont assuré la transition chinoise vers l'oligarchie. La reconnaissance de ce travail est manifestée dans l'appellation de la deuxième voie. La deuxième voie est la poursuite de la première, soit l'oligarchisation de la société chinoise au service des intérêts oligarchiques mondialistes. Aucun État, aucune nation ne profitent de cette oligarchisation. C'est une impulsion lancée par l'Empire britannique et qui profitera à toutes les élites transversales qui acceptent de collaborer à ce processus de transformation.
Leur récompense est simple : l'enrichissement rapide et important pour prix de leur collaboration anti-patriotique, qu'ils pourront toujours justifier par leurs mérites exceptionnels. D'ailleurs, ce sont les mêmes zozos pansants qui vieillissants amorcent le processus de la deuxième voie, preuve quand même que l'oligarchie éprouve des difficultés certaines à renouveler ses cadres - même s'il est évident aussi que lesdits cadres doivent refuser leur vieillissement et leur mise à l'écart.
La deuxième voie exprime de manière assez limpide le processus de transformation du monde appelée mondialisme, et qui n'est autre que l'oligarchisation de la société humaine unique. La Chine a toujours été le laboratoire de l'expérience oligarchique depuis la fin du maoïsme dans les années soixante-dix. Cette libéralisation de la Chine a coïncidé avec l'ouverture des relations diplomatiques et économiques entre les États-Unis et la Chine.
Peut-être faudrait-il étendre le propos à l'ensemble de l'expérience communiste et comprendre que le communisme n'a jamais été qu'un paravent pour les stratégies oligarchiques et libérales. Écoutons à ce sujet un certain Gary Allen (dont j'ignore tout, mais à la citation duquel je souscris) : "Lorsque l’on comprend que le socialisme n’est pas un programme visant à «partager les richesses» mais plutôt une méthode pour en réalité consolider et contrôler les richesses, alors le paradoxe apparent des hommes super riches favorisant le socialisme n’apparaît plus du tout comme tel. Au contraire, il devient logique et représente même l’outil parfait des mégalomanes assoiffés de pouvoir. Le communisme, ou plus précisément le socialisme, n’est pas un mouvement orchestré par les masses du petit peuple mais par l’élite économique."
Quand on examine la pensée de Marx, on constate que le communisme n'est pas l'ennemi du libéralisme. Pas davantage du capitalisme. Il considère le capitalisme comme un passage linéaire et obligé pour l'humanité. Le communisme est le dépassement du capitalisme par son renversement dialectique. Marx considère qu'il dépasse le communisme - pas le libéralisme. Ce pour une raison précise et terrible : il reprend à son compte les postulats et axiomes de l'École britannique libérale, notamment de théoriciens comme Smith ou Ricardo.
Pour jouer du paradoxe amusant, on pourrait insinuer que Marx est un libéral communiste, qui escompte par son communisme et son égalitarisme conférer au libéralisme son achèvement - sa fin de l'histoire pour s'exprimer comme le posthégélien Fukuyama. Marx est opposé au libéralisme pragmatique ou capitaliste par un modèle communiste qui est d'obédience libérale. Les financiers de l'Empire britannique ne s'y sont pas trompés : ils ont financé massivement les communistes parce qu'ils sentaient que le communisme jouaient en faveur de leurs visées oligarchiques.
Puis ce sont dans les anciens Empires communistes qu'ils ont initiés leur laboratoire d'oligarchisation de la société mondialiste, fort du principe selon lequel il est plus facile d'imposer cet oligarchisme inégalitariste dans des sociétés empruntes de communisme. L'État y est déjà fort et la transformation plus aisée. La deuxième voie sanctionne la phase d'oligarchisation effective de l'Occident. La première voie a oligarchisé les régimes communistes et les anciennes provinces colonisées des Empires occidentaux.
La deuxième voie entend réduire l'Occident à ce statut pour imposer un contrôle général sous l'égide d'un Gouvernement mondial. C'est ce que signifie l'avènement du Nouvel Ordre Mondial. Dans cette optique, la venue d'oligarques britanniques à la table des négociations chinoises n'inspire que de la méfiance. Ces gens ne viennent pas pour résoudre la crise systémique ou pour démocratiser la Chine. Ils viennent pour leurs objectifs oligarchiques qui passent par la dissolution des États-nations et leurs remplacements par des fondements purement économiques et des substrats purement financiers (plus encore qu'industriels).
C'est dans cette optique que Kissinger déclare au Figaro : "Aujourd'hui, ils ont engrangé leurs pertes, mais jamais plus ils ne nous feront confiance dans le domaine financier. C'est le grand changement. Comme ce sont des gens pragmatiques, ils ont compris qu'il fallait gérer cette crise en coopération avec nous, afin d'en limiter les dégâts sur les économies réelles de nos deux pays. Ils prennent en compte le fait que la très grande majorité de leurs immenses réserves de change est libellée en dollar et que leurs exportations de biens de consommation vers l'Amérique restent vitales pour la santé de leurs industries manufacturières. Les dirigeants chinois ont géré cette crise en coopération avec leurs homologues américains au cours des douze derniers mois, et ils continueront à le faire. Mais rien ne sera plus comme avant."
Cette déclaration signe le passage à la velléité d'oligarchie mondialiste. Sous prétexte de pragmatisme et de realpolitik, il s'agit bel et bien de changer de statut et d'asseoir le nouveau label. Les diplomates atlantistes se servent de hypothétique menace chinoise pour imposer leurs projets oligarchiques. Le Péril jaune a bon dos! Le vrai Péril est dans son dos!
Puis Kissinger ajoute : "Il est clair que les Chinois ne veulent plus de la domination du dollar sur l'économie mondiale." Si c'est pour aboutir à un règlement sur le mode des propositions qu'avance LaRouche aux États-Unis, Kissinger serait devenu soudainement un homme de paix et de mesure. La liberté humaine implique que ce genre de résolution inespérée puisse survenir. Je sais bien que tout homme peut changer, y compris à plus de quatre-vingts ans et après quarante ans de coups tordus.
Demeurons cependant circonspects : cette déclaration peut signifier aussi bien que l'oligarchie britannique est aux abois et qu'elle lance des promesses pour calmer le jeu. Derrière un faux règlement, qui évoque les promesses de Sarkozy concernant la moralisation de la finance folle (on a vu le résultat!), on peut prévoir que l'effondrement du dollar permettrait l'imposition d'une nouvelle monnaie mondiale, fondée sur des règles monétaires oligarchiques faisant la part belle aux seules élites oligarchiques transnationales de tous les pays.
Pour quel projet œuvre Kissinger? Pour un projet de résolution et de construction à la LaRouche - ou pour des intérêts destructeurs, dominateurs et prévaricateurs comme ceux de la City de Londres ou de Wall Street, devant lesquels un Sarkozy s'est couché et devant lesquels un Obama a cédé? J'ai bien peur que la réponse ne soit guère positive ou optimiste. Oligarques de tous les pays, encore un effort...Quant à vous lecteurs, vous voilà maintenant prévenus. Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas ce qui se trame et ce qui menace l'Occident démocratique, libéral et laïc.
http://french.cri.cn/781/2009/10/11/261s202767.htm
En ce moment, Kissinger fait feu d'artifices. Autant dire qu'il brûle de tout bois. Le bois dont notre diplomate se chauffe est bien entendu le bois diplomatique. Depuis trente ans, Kissinger est le diplomate en chef des États-Unis. Comme il est en fin de vie, enfin - en fin de carrière, et qu'il n'exerce plus aucun mandat officiel, il se déplace dans le cadre d'une diplomatie parallèle et officieuse. Pour de l'officieux, Kissinger est célébré par des officiels de haut rang. Notre octogénaire a rencontré à Beijing Dai Bingguo, conseiller d'État chinois, puis le Premier ministre chinois Wen Jiabao (11 et 12 octobre).
Un peu de sérieux. On sait tous que Kissinger est rentré dans les coulisses du pouvoir depuis qu'il a quitté les ors de la scène politique et médiatique (à la fin des années soixante-dix). En l'occurrence, Kissinger a subverti la distinction entre l'officiel et l'officieux. Son passage au second plan officiel, à l'officieux officiel, va de pair avec la manipulation de l'officiel par l'officieux. En parlant de manipulateur, Kissinger en est un de première. Qu'il soit officiel ou officieux, il manipule.
La manipulation est plus efficiente et efficace dans l'officieux que dans l'officiel. Un exemple, corsé, qui permet de comprendre que je ne délire pas, que je n'affabule pas ou que je n'extrapole pas : l'actuel directeur du NSC, poste que Kissinger a occupé du temps de sa splendeur, le général James Jones, sert le Président Obama. Obama est un démocrate déclaré. Pourtant, Jones a lui-même avoué qu'il tirait ses ordres en directe ligne du républicain Kissinger (avec d'autres intermédiaires inférieurs).
Situation politique étonnante où les représentants de l'oligarchie tombent les masques. Kissinger est un de ces représentants. Ce n'est pas un diplomate. C'est un manipulateur. Il continue d'œuvrer sur la scène diplomatique du monde, parce qu'en vérité, c'est lui qui est le diplomate officieux des États-Unis. Peu importe qui est l'actuel secrétaire d'État. L'avis de Kissinger compte plus que tout autre diplomate américain, officiel ou officieux.
La visite de Kissinger en Chine est médiatisée parce que la désintégration systémique pose le problème de la relation diplomatique sino-américaine. Il serait particulièrement borné de réduire cette relation à une relation entre puissances indépendantes et souveraines. En réalité, les Chinois sont totalement dépendants des États-Unis, tant sur le plan monétaire que sur le pan économique. Le développement ultra-libéral et capitaliste des Chinois s'est opéré sur le mode néo-colonialiste : alors qu'une petite élite économique s'enrichissait considérablement, la majeure partie de la main-d'œuvre chinoise est utilisée pour réaliser des travaux que l'on n'effectue plus en Occident.
On parle pudiquement de délocalisation, mais la réalité, c'est que cet échange économique n'est possible que par les salaires invraisemblablement bas qui ont cours dans ces pays. On exploite ces pays sous prétexte de développement libéral et de mondialisation. Le libéralisme, c'est donc la domination? L'impérialisme? La mondialisation, c'est le bras armé de cet impérialisme, qui détruit explicitement les secteurs secondaires et tertiaires d'Occident et qui les transfère vers des arrières-cours comme la Chine?
Résultat des courses : l'Occident n'a plus d'industrie et les travailleurs occidentaux sont de plus en plus dans le virtuel et le spéculatif - déconnectés du réel. Si l'économie s'effondre sous les coups de buttoir de cette spéculation out, les Chinois seront les premiers à en pâtir puisque leur sort est intimement lié à l'avenir de l'Occident. Non seulement les angoisses occidentales concernant le Péril chinois sont délirantes et évoquent le Péril jaune de mentalité raciste et colonialiste; mais encore serait-il temps de comprendre que le Péril n'est ni jaune ni chinois, mais oligarchique.
C'est d'ailleurs en quoi la Chine est citée comme modèle de réussite éclatant par les ultra-libéraux occidentaux : la Chine a su passer du communisme maoïste à la société oligarchique de facture ultra-libérale, soit à l'oligarchisme de type financier. Dans cette société, peu d'individus contrôlent l'insigne majorité des richesses; les masses sont exploitées sans vergogne et n'ont aucun mot à dire.
C'est ce modèle qu'admirent les oligarques et qu'ils aimeraient imposer petit à petit en Occident. L'actuelle situation préoccupante des États-Unis peut tout à fait donner lieu à des hypothèses de ce type. L'effondrement économique et politique des États-Unis concerne moins le dollar comme unité de référence impérialiste et mondialiste que la souveraineté des États-Unis comme fédération républicaine. Ce que l'Empire financier britannique veut, c'est détruire la souveraineté dominante de la république des États-Unis pour imposer son ordre oligarchique au niveau mondial.
Ceux qui ne comprennent pas cette réalité sont prisonniers de la logique d'affrontements entre États-nations ou de blocs de civilisations, pour s'exprimer à la manière du regrettable Huntington. C'est ainsi que l'Occident aurait fort à craindre de la montée en puissance chinoise. En réalité, la montée en puissance chinoise ne concerne pas la montée en puissance de l'État-nation chinois - ou du peuple chinois. La montée en puissance chinoise correspond à l'inflexion oligarchique et ultra-libérale qu'on imprime à cet ancien Empire communiste.
La Chine connaît bien la tradition impérialiste. Les financiers de l'Empire britannique espèrent transformer l'Empire chinois en un allié de type impérialiste. L'ancienne place-forte de Hong-Kong, récemment rétrocédée à la Chine suite à des accords officiels, indique assez que l'Empire britannique est dans la place (faible) des Chinois. La montée en puissance chinoise implique que la Chine soit traitée comme une dépendance et une arrière-cour de l'Occident, que l'oligarchie utilise pour la besogne.
Bien entendu, l'important n'est pas tant de savoir si la Chine pourrait menacer les privilèges occidentaux, ce dont elle est au demeurant incapable, au vu de sa spécificité d'économie florissante et dépendante (de l'Occident), que de comprendre que la société chinoise va connaître le privilège impérialiste de subir une mutation oligarchique : les élites chinoises richissimes seront ainsi les alliés transversaux et utiles des élites occidentales. La Chine serait-elle un laboratoire du projet oligarchique mondiale?
Les oligarques occidentaux qui travaillent pour les financiers de l'Empire britannique aimeraient tant que l'Occident ressemblent dans un siècle à la situation inégalitaire et désastreuse de la Chine ou de l'Afrique! Il faut vraiment se montrer de mauvaise foi pour estimer que la Chine se développe et s'enrichit selon des critères harmonieux ou républicains. La Chine réalise la perspective ultra-libérale et impériale de concilier le capitalisme et le totalitarisme. Un État fort au service d'une économie dominatrice et archi-libérée.
C'est cela, la Chine. C'est cela, le vrai péril. Pas le péril chinois pour les propagandistes qui cherchent une diversion. Le péril oligarchique. La transformation de la Chine en société oligarchique. La transformation de l'ancien Empire soviétique en Empire russe a suivi une courbe oligarchique qui tendrait à se relativiser sous l'impulsion de certaines réactions nationalistes (loin d'être toujours positives, tant s'en faut). La transformation de l'Inde, dont le système repose sur des castes de type oligarchique, est peut-être moins avancée, mais tout aussi plausible et envisagée.
Le modèle de ces milliardaires indiens qui se pavanent avec leur suite sous le paradigme occidental donne un aperçu de l'horizon oligarchique que nos élites nous concoctent. Kissinger est typiquement un représentant de l'oligarchie britannique appointée par le Foreign Office pour empoisonner les institutions américaines. Qu'un tel monstre, doté d'une perversion odieuse et répugnante, puisse jouer les diplomates en dit long sur ce qu'est la diplomatie oligarchique de type britannique.
Maintenant qu'on a restauré la vraie nature du péril, péril oligarchique qui menace autant la Chine que l'Occident, autant telle partie du monde que son ensemble, l'on comprendra mieux l'action spécifique de Kissinger et de la diplomatie occidentale en Chine. La transformation de la Chine n'est pas anodine. Elle est rappelée par les deux dépêches citées précédemment. Dans la première, on nous explique que Henry Kissinger "a ouvert la voie à l'établissement des relations diplomatiques sino-américaines dans les années 70".
Dans la seconde, que "maintenir un développement sain et stable des relations sino-américaines reste une tâche lourde, qui a besoin de la vision à long terme et du courage des hommes politiques des deux pays, ainsi que de l'intelligence et du soutien de personnalités de différents milieux". Il est certain que ce dont se félicitent les diplomates anglo-saxons quand ils se vantent d'avoir œuvré à la transformation de la Chine d'une société maoïste à une société de plus en plus libérale, c'est tout simplement à l'édification d'un modèle oligarchique. Oubliez les vertus de la démocratie et des Droits de l'Homme!
De ce point de vue, l'impression de la menace chinoise peut présenter quelque réalité si l'on confond l'oligarchisme chinois avec les intérêts chinois. En l'occurrence, la seule menace est oligarchique. Elle est transnationale, à l'instar des intérêts financiers et les multinationales. Il ne s'agit pas de dire que la Chine en tant qu'État est inoffensive. Il s'agit d'expliquer que le danger chinois est un péril qui concerne en premier lieu le peuple chinois. D'une manière universelle, le danger concerne des principes qui ne sont pas circonscrits à l'Occident.
Principes comme la démocratie, le républicanisme, la liberté. Anti-principes comme l'impérialisme, l'oligarchisme, le néo-libéralisme. Le laboratoire chinois permet de vérifier que l'on peut appliquer le modèle oligarchique et impérialiste qui consiste à conjuguer capitalisme débridé et fort contrôle étatique. Un tel principe n'empêche nullement le développement capitaliste, permet un contrôle drastique des richesses et rend praticable l'exercice de l'oligarchie de type financier et moderne, soit la transition des Empires antiques et classiques vers la forme de l'Empire contemporain, de facture financière et mondialiste.
De ce point de vue, l'expression de deuxième voie qualifie les efforts de la diplomatie officieuse au service de la diplomatie officielle : "La diplomatie dite «de la deuxième voie» entend faciliter la diplomatie officielle par des échanges entre des personnalités qui ne sont pas ou plus actuellement au pouvoir, comme des intellectuels, des officiels à la retraite, des personnalités publiques, des activistes ou encore des organisations non-gouvernementales, entre autres."
La première voie désigne la transition chinoise du communisme maoïste vers le libéralisme étatisé (et non vers le capitalisme d'État, comme le serinent ceux qui veulent occulter l'impérialisme britannique en Asie et le fait que le capitalisme est une technique économique quand le libéralisme est une idéologie au service de l'impérialisme britannique). Comme par enchantement, ceux qui font partie du wagon de la deuxième voie sont ceux qui ont lancé l'impulsion de la première.
Si l'on relit les déclarations du banquier David Rockefeller, qui n'est pas le maître occulte du monde, mais qui est une voix attitrée de l'establishment américain de mentalité oligarchique et fasciste, la transformation de la Chine de puissance politique communiste à puissance économique sous-traitante est l'expérience la plus positive du post-communisme : "Peu importe le prix de la Révolution Chinoise, elle a réussie de façon évidente; non seulement en produisant une administration plus dévouée et efficace, mais aussi en stimulant un moral élevé et une communauté d'ambitions. L'expérience sociale menée en Chine sous la direction du Président Mao est l'une des plus importante et des plus réussie de l'histoire humaine." (David Rockefeller, New York Times du 8 octobre 1973).
Si l'on se souvient que David Rockefeller est un des banquiers sous la coupe des intérêts Morgan et que la maison américaine Morgan descend d'intérêts regroupés à la City de Londres (Morgan, Grenfell&Co.), on comprend mieux qui agit derrière Kissinger. Kissinger est administrateur de la Fondaion Rockefeller, qui est un paravent puissant pour les intérêts financiers de l'Empire britannique sur le sol américain. D'ailleurs, dans la délégation de la deuxième voie, qui distingue-t-on parmi les notables partisans de l'oligarchie britannique?
Le sieur Shultz, un complice de Kissinger, à la notable exception qu'il se situe bien au-dessus dans l'organigramme des responsabilités. Shultz est le vrai inspirateur des opérations Condor d'Amérique du sud, de la pensée libéralo-fasciste de l'École de Chicago, de l'Administration W. ou de l'Homme-Bête Schwarzenegger. Shultz est l'ancien P-DG de Bechtel, le premier groupe mondial de travaux publics, bien implanté en Arabie saoudite notamment.
Shultz est un des contrôleurs de Kissinger. Kissinger n'est pas le diplomate des intérêts oligarchiques de l'Empire britannique. Il est diplomate au sens où la diplomatie pour lui rime avec stratégie de manipulation. Pour le dire clairement, il est l'homme des coups tordus. D'ailleurs, depuis qu'il est rentré dans les coulisses du pouvoir, quel type de groupe dirige-t-il? Un groupe de diplomatie? Un groupe de stratégie? Un groupe de réflexion?
Que nenni, notre diplomate est incapable de réfléchir et de prévoir. Kissinger a fondé et dirige officiellement une opération de services de renseignements privés, Kisisnger Associates, au service des intérêts impérialistes britanniques. C'est ainsi qu'au début du troisième millénaire chrétien il a noué une association avec la vénérable maison de renseignements privés anglaise Hakluyt. Tel est Kissinger : l'homme des renseignements au service de l'oligarchie britannique.
Shultz contrôle cet individu violent, criminel, psychopathe, obsédé, pervers. Vous avez cerné le profil psychologique du pseudo-diplomate? C'est une délégation de l'oligarchie britannique qui est venu rencontrer l'oligarchie chinoise pour des discussions pompeusement baptisées deuxième voie. La deuxième voie est tout simplement la voie oligarchique, après la transformation économique et sociale de la Chine sous l'ère de la première voie.
Lors de la première voie, les diplomates et autres contrôleurs oligarchiques ont assuré la transition chinoise vers l'oligarchie. La reconnaissance de ce travail est manifestée dans l'appellation de la deuxième voie. La deuxième voie est la poursuite de la première, soit l'oligarchisation de la société chinoise au service des intérêts oligarchiques mondialistes. Aucun État, aucune nation ne profitent de cette oligarchisation. C'est une impulsion lancée par l'Empire britannique et qui profitera à toutes les élites transversales qui acceptent de collaborer à ce processus de transformation.
Leur récompense est simple : l'enrichissement rapide et important pour prix de leur collaboration anti-patriotique, qu'ils pourront toujours justifier par leurs mérites exceptionnels. D'ailleurs, ce sont les mêmes zozos pansants qui vieillissants amorcent le processus de la deuxième voie, preuve quand même que l'oligarchie éprouve des difficultés certaines à renouveler ses cadres - même s'il est évident aussi que lesdits cadres doivent refuser leur vieillissement et leur mise à l'écart.
La deuxième voie exprime de manière assez limpide le processus de transformation du monde appelée mondialisme, et qui n'est autre que l'oligarchisation de la société humaine unique. La Chine a toujours été le laboratoire de l'expérience oligarchique depuis la fin du maoïsme dans les années soixante-dix. Cette libéralisation de la Chine a coïncidé avec l'ouverture des relations diplomatiques et économiques entre les États-Unis et la Chine.
Peut-être faudrait-il étendre le propos à l'ensemble de l'expérience communiste et comprendre que le communisme n'a jamais été qu'un paravent pour les stratégies oligarchiques et libérales. Écoutons à ce sujet un certain Gary Allen (dont j'ignore tout, mais à la citation duquel je souscris) : "Lorsque l’on comprend que le socialisme n’est pas un programme visant à «partager les richesses» mais plutôt une méthode pour en réalité consolider et contrôler les richesses, alors le paradoxe apparent des hommes super riches favorisant le socialisme n’apparaît plus du tout comme tel. Au contraire, il devient logique et représente même l’outil parfait des mégalomanes assoiffés de pouvoir. Le communisme, ou plus précisément le socialisme, n’est pas un mouvement orchestré par les masses du petit peuple mais par l’élite économique."
Quand on examine la pensée de Marx, on constate que le communisme n'est pas l'ennemi du libéralisme. Pas davantage du capitalisme. Il considère le capitalisme comme un passage linéaire et obligé pour l'humanité. Le communisme est le dépassement du capitalisme par son renversement dialectique. Marx considère qu'il dépasse le communisme - pas le libéralisme. Ce pour une raison précise et terrible : il reprend à son compte les postulats et axiomes de l'École britannique libérale, notamment de théoriciens comme Smith ou Ricardo.
Pour jouer du paradoxe amusant, on pourrait insinuer que Marx est un libéral communiste, qui escompte par son communisme et son égalitarisme conférer au libéralisme son achèvement - sa fin de l'histoire pour s'exprimer comme le posthégélien Fukuyama. Marx est opposé au libéralisme pragmatique ou capitaliste par un modèle communiste qui est d'obédience libérale. Les financiers de l'Empire britannique ne s'y sont pas trompés : ils ont financé massivement les communistes parce qu'ils sentaient que le communisme jouaient en faveur de leurs visées oligarchiques.
Puis ce sont dans les anciens Empires communistes qu'ils ont initiés leur laboratoire d'oligarchisation de la société mondialiste, fort du principe selon lequel il est plus facile d'imposer cet oligarchisme inégalitariste dans des sociétés empruntes de communisme. L'État y est déjà fort et la transformation plus aisée. La deuxième voie sanctionne la phase d'oligarchisation effective de l'Occident. La première voie a oligarchisé les régimes communistes et les anciennes provinces colonisées des Empires occidentaux.
La deuxième voie entend réduire l'Occident à ce statut pour imposer un contrôle général sous l'égide d'un Gouvernement mondial. C'est ce que signifie l'avènement du Nouvel Ordre Mondial. Dans cette optique, la venue d'oligarques britanniques à la table des négociations chinoises n'inspire que de la méfiance. Ces gens ne viennent pas pour résoudre la crise systémique ou pour démocratiser la Chine. Ils viennent pour leurs objectifs oligarchiques qui passent par la dissolution des États-nations et leurs remplacements par des fondements purement économiques et des substrats purement financiers (plus encore qu'industriels).
C'est dans cette optique que Kissinger déclare au Figaro : "Aujourd'hui, ils ont engrangé leurs pertes, mais jamais plus ils ne nous feront confiance dans le domaine financier. C'est le grand changement. Comme ce sont des gens pragmatiques, ils ont compris qu'il fallait gérer cette crise en coopération avec nous, afin d'en limiter les dégâts sur les économies réelles de nos deux pays. Ils prennent en compte le fait que la très grande majorité de leurs immenses réserves de change est libellée en dollar et que leurs exportations de biens de consommation vers l'Amérique restent vitales pour la santé de leurs industries manufacturières. Les dirigeants chinois ont géré cette crise en coopération avec leurs homologues américains au cours des douze derniers mois, et ils continueront à le faire. Mais rien ne sera plus comme avant."
Cette déclaration signe le passage à la velléité d'oligarchie mondialiste. Sous prétexte de pragmatisme et de realpolitik, il s'agit bel et bien de changer de statut et d'asseoir le nouveau label. Les diplomates atlantistes se servent de hypothétique menace chinoise pour imposer leurs projets oligarchiques. Le Péril jaune a bon dos! Le vrai Péril est dans son dos!
Puis Kissinger ajoute : "Il est clair que les Chinois ne veulent plus de la domination du dollar sur l'économie mondiale." Si c'est pour aboutir à un règlement sur le mode des propositions qu'avance LaRouche aux États-Unis, Kissinger serait devenu soudainement un homme de paix et de mesure. La liberté humaine implique que ce genre de résolution inespérée puisse survenir. Je sais bien que tout homme peut changer, y compris à plus de quatre-vingts ans et après quarante ans de coups tordus.
Demeurons cependant circonspects : cette déclaration peut signifier aussi bien que l'oligarchie britannique est aux abois et qu'elle lance des promesses pour calmer le jeu. Derrière un faux règlement, qui évoque les promesses de Sarkozy concernant la moralisation de la finance folle (on a vu le résultat!), on peut prévoir que l'effondrement du dollar permettrait l'imposition d'une nouvelle monnaie mondiale, fondée sur des règles monétaires oligarchiques faisant la part belle aux seules élites oligarchiques transnationales de tous les pays.
Pour quel projet œuvre Kissinger? Pour un projet de résolution et de construction à la LaRouche - ou pour des intérêts destructeurs, dominateurs et prévaricateurs comme ceux de la City de Londres ou de Wall Street, devant lesquels un Sarkozy s'est couché et devant lesquels un Obama a cédé? J'ai bien peur que la réponse ne soit guère positive ou optimiste. Oligarques de tous les pays, encore un effort...Quant à vous lecteurs, vous voilà maintenant prévenus. Vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas ce qui se trame et ce qui menace l'Occident démocratique, libéral et laïc.
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