Ave Decaesar! Morituri te salutant!
Maintenant que les économistes formatés sont contraints de reconnaître que le principe impérialiste britannique est exsangue et moribond, le noble prétexte pour sortir de l'ornière se nomme décroissance. Le scandale tient moins au désir de ne plus polluer (fantasme de pureté dont Rousseau est un garant éclairant) qu'à l'idéal de sauver l'homme en préservant le monde. Comme si la décroissance nous garantissait la dépollution! Plutôt la mort - fatale.
La décroissance serait-elle une forme de pollution idéologique - terminale? Avouez que ça aurait du panache, la décroissance polluante! C'est pourtant évident : à moins d'instaurer une utopie harmonieuse, où l'homme contrôlerait le meilleur des mondes, l'objectif décroissance implique que les plus forts imposent aux plus faibles leur pollution. C'est dire que la décroissance porte le masque de l'oligarchie, ce qu'elle n'est pas prête à admettre.
Fidèle aux dames de (grande) vertu qui s'ingénient à constater que leur remède entraîne la contrainte, les décroissants sont des béotiens navrés d'admettre que le seul horizon pour l'homme tient à la décroissance. Haussement d'épaule, roulement de tambour. On leur dit qu'ils ont tout fou? Zéro pinté? L'erreur fondamentale des décroissants tient à la spécificité de l'homme. L'homme n'est pas un animal - comme les autres. On croit qu'en ramenant l'homme à la bête, on énonce la lucidité et la rigueur?
Par les temps qui courent, on ferait mieux de se défier de la rigueur. La rigueur mène au froid de l'âne. Frais de l'homme? L'homme est supérieur aux autres animaux par la spécificité de sa représentation. L'animal se meut dans un univers stable et inchangé. L'homme au contraire a accès au changement, soit à la notion d'infini. Du coup, l'animal n'évolue pas, fixé dans un univers rassérénant. Est-ce la raison pour laquelle les matérialistes promeuvent une représentation toute animale de l'homme?
En tout cas, l'histoire humaine confirme que l'homme ne cesse d'évoluer, de se développer, de croître. Rivé à l'absolu, l'homme ne cesse de croître. C'est un constat imparable pour les adeptes de la décroissance : l'homme n'a cessé de croître - et il devrait décroître? L'examen ontologique le plus élémentaire indique qu'il en est incapable. L'homme est programmé pour changer et croître. Il faut adhérer à l'idéal de mutation pour espérer changer la nature humaine - en faire un décroissant harmonieux, maître de sa décroissance. C'est la première des (innombrables) contradictions de la doctrine décroissante, qui n'est jamais que de l'impérialisme terminal et suicidaire travesti en bons sentiments écologico-illogiques.
Prolongement logique de cette décroissance irrationnelle : la doctrine décroissante n'est compatible qu'avec un schéma matérialiste, de préférence issu de l'idéologie. Les idéologies promeuvent une conception fixe et stable de l'idée, à la faveur d'un renversement dialectique du platonisme. Selon cette approche, le matérialisme décroissant est tout aussi compatible avec des idéologies capitalistes que progressistes. Les décroissants se réclament avec une ardeur égale de l'ultra-libéralisme comme du marxisme. L'opposition des décroissants progressistes aux décroissants pragmatiques n'est jamais qu'une opposition interne et moins significative que la communauté scandaleuse et insoutenable qui les unit.
Raison pour laquelle on trouve parmi les cercles décroissants les grands capitaines de la finance postindustrielle comme les partisans les plus radicaux des thèses postmarxistes. Dans les deux cas, l'idéologie qui rapproche ces faux adversaires est un secret d'Impolichinelle : l'idéologie libérale. Si l'on remonte à l'ontologie de la décroissance, on tombe sur de l'immanentisme caractérisé. La décroissance est bien une forme religieuse, comme l'indiquent les outrances pittoresques des écologistes, qui souvent manifestent un zèle inconséquent, voire pathologique dans leur attitude militante.
D'un point de vue ontologique (la forme religieuse spécifique du nihilisme), c'est l'erreur du matérialisme qui indique l'errance de la décroissance - son curieux statut écologico-économique, entre impossibilité et irrationalisme. Si l'on se rend sur le site du pompeux Institut d'Études Économiques et Sociales, la caution intello emblématique du progressisme décroissant, on se rend vite compte que les décroissants progressistes de la revue Décroissance sont des radicaux qui semblent vanter leur proximité avec l'approche trotskiste de Lutte ouvrière. Quand on a compris que le progressisme décroissant était théoriquement plus révélatrice que le pragmatisme ultra-libéral, du fait du changement assumé (et assuré) qu'il propose, on est surpris de constater que la décroissance repose sur un équilibre doctrinal des plus précaires.
Il est vrai que la surprise est gage de naïveté; tant la décroissance s'apparente à ces manifestations bigarrées et égarées de stade terminal d'un processus, qui foisonnent d'autant plus qu'elles déraisonnent ferme. Souquons, matelots! Le stade terminal du marxisme correspond en gros au marxisme scientifique d'un Althusser. Idem avec la décroissance qui ressuscite un postmarxisme d'apparat pour mieux convoquer à son autorité (autoritaire) la science la plus experte qui soit. Moyennant quoi, la décroissance postmarxiste n'est jamais que le gage de l'immanentisme terminal, faisandé et autodestructeur.
Si l'on cherche les références ontologiques de la décroissance progressiste et intelllectualiste, on tombe sur la citation définitive d'un philosophe à n'en pas douter inoubliable, un certain Kenneth Boulding, contemporain né à Liverpool et naturalisé américain. Notre avant-gardiste dépenseur avait pris la mesure décisive de la dimension économique de la décroissance en présidant l'American Economic Association. On voit déjà que l'économie dérive vers l'écologie et que l'écologie est appréhendée en termes de décroissance.
De là à imaginer que notre philosophe anglo-saxon est pénétré par les conceptions impérialistes du libéralisme britannique et par l'histoire fort peu écologique de la Compagnie des Indes, il y a un pas que nous n'avons pas le temps d'étudier, éberlué que nous sommes par l'affirmation de notre bon Boulding : «Celui qui croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. » Mazette! Opération cash-cache?
Selon le postulat indémontré de Boulding, la croissance est impossible dans le monde si et seulement si le monde est fini. Non seulement l'histoire enseigne l'inverse, mais l'histoire scientifique en particulier. Il n'est pas possible d'envisager le matérialisme comme une approche pérenne du sens. Voilà qui nous ramène au sens premier du sens : avant de renvoyer aux problèmes complexes de valeur et d'existence, le sens désigne la direction.
Croissance ou décroissance? L'erreur de Boulding est fatale - à la décroissance. La décroissance n'est possible que dans un monde matérialiste. Selon Boulding, Platon a tort parce que Marx a raison. C'est une oraison intéressante. L'histoire nous enseigne pourtant que l'homme n'a cessé durant sa vie de trouver de nouvelles formes de technique, de découvrir de nouvelles théories scientifiques et d'élargir sans cesse son horizon religieux. Bref : l'homme incarne le changement. L'homme incarne la croissance. C'est assez gênant pour le parti inverse : la décroissance.
C'est cette constante exponentielle que la décroissance entropique entend briser au nom de l'erreur la plus obvie du matérialisme. Nous en sommes à un stade de déliquescence où l'erreur matérialiste apparaît sous son jour le plus révélateur. Les masques tombent. Les marques tondent. Si le spectateur engagé dans le cycle occidental décroissant ne discerne pas la supercherie, c'est qu'il se trouve dans le déni œdipien. Impossible d'adhérer au fondement théorique de la décroissance. Impossible sur ce coup de donner tort à Platon contre son alter ego Boulding. Mort à Gödel, vive le comportementalisme?
La décroissance est tellement traversée d'erreurs structurelles qu'elle repose comme le soldat de Rimbaud dans Le Dormeur du Val : "Il a deux trous rouges au côté droit". Refus du changement, matérialisme exacerbé : la décroissance ne peut être que la théorie de l'immanentisme fin de course. C'est sinistre, un décroissant. C'est un impérialiste idéaliste et inconscient qui légitime le vice sous des vertus raisonnées. Un sophiste qui accentue la domination impérialiste au moment où l'impérialisme chute. Le moribond est d'autant plus dictateur qu'il est moribond. La décroissance indique explicitement sa fin. Il faut être coincé dans les rets de l'impérialisme décroissant pour soutenir un tel processus mortifère. Que décroître c'est apprendre à mourir. A gésir. A gémir.
Maintenant que les économistes formatés sont contraints de reconnaître que le principe impérialiste britannique est exsangue et moribond, le noble prétexte pour sortir de l'ornière se nomme décroissance. Le scandale tient moins au désir de ne plus polluer (fantasme de pureté dont Rousseau est un garant éclairant) qu'à l'idéal de sauver l'homme en préservant le monde. Comme si la décroissance nous garantissait la dépollution! Plutôt la mort - fatale.
La décroissance serait-elle une forme de pollution idéologique - terminale? Avouez que ça aurait du panache, la décroissance polluante! C'est pourtant évident : à moins d'instaurer une utopie harmonieuse, où l'homme contrôlerait le meilleur des mondes, l'objectif décroissance implique que les plus forts imposent aux plus faibles leur pollution. C'est dire que la décroissance porte le masque de l'oligarchie, ce qu'elle n'est pas prête à admettre.
Fidèle aux dames de (grande) vertu qui s'ingénient à constater que leur remède entraîne la contrainte, les décroissants sont des béotiens navrés d'admettre que le seul horizon pour l'homme tient à la décroissance. Haussement d'épaule, roulement de tambour. On leur dit qu'ils ont tout fou? Zéro pinté? L'erreur fondamentale des décroissants tient à la spécificité de l'homme. L'homme n'est pas un animal - comme les autres. On croit qu'en ramenant l'homme à la bête, on énonce la lucidité et la rigueur?
Par les temps qui courent, on ferait mieux de se défier de la rigueur. La rigueur mène au froid de l'âne. Frais de l'homme? L'homme est supérieur aux autres animaux par la spécificité de sa représentation. L'animal se meut dans un univers stable et inchangé. L'homme au contraire a accès au changement, soit à la notion d'infini. Du coup, l'animal n'évolue pas, fixé dans un univers rassérénant. Est-ce la raison pour laquelle les matérialistes promeuvent une représentation toute animale de l'homme?
En tout cas, l'histoire humaine confirme que l'homme ne cesse d'évoluer, de se développer, de croître. Rivé à l'absolu, l'homme ne cesse de croître. C'est un constat imparable pour les adeptes de la décroissance : l'homme n'a cessé de croître - et il devrait décroître? L'examen ontologique le plus élémentaire indique qu'il en est incapable. L'homme est programmé pour changer et croître. Il faut adhérer à l'idéal de mutation pour espérer changer la nature humaine - en faire un décroissant harmonieux, maître de sa décroissance. C'est la première des (innombrables) contradictions de la doctrine décroissante, qui n'est jamais que de l'impérialisme terminal et suicidaire travesti en bons sentiments écologico-illogiques.
Prolongement logique de cette décroissance irrationnelle : la doctrine décroissante n'est compatible qu'avec un schéma matérialiste, de préférence issu de l'idéologie. Les idéologies promeuvent une conception fixe et stable de l'idée, à la faveur d'un renversement dialectique du platonisme. Selon cette approche, le matérialisme décroissant est tout aussi compatible avec des idéologies capitalistes que progressistes. Les décroissants se réclament avec une ardeur égale de l'ultra-libéralisme comme du marxisme. L'opposition des décroissants progressistes aux décroissants pragmatiques n'est jamais qu'une opposition interne et moins significative que la communauté scandaleuse et insoutenable qui les unit.
Raison pour laquelle on trouve parmi les cercles décroissants les grands capitaines de la finance postindustrielle comme les partisans les plus radicaux des thèses postmarxistes. Dans les deux cas, l'idéologie qui rapproche ces faux adversaires est un secret d'Impolichinelle : l'idéologie libérale. Si l'on remonte à l'ontologie de la décroissance, on tombe sur de l'immanentisme caractérisé. La décroissance est bien une forme religieuse, comme l'indiquent les outrances pittoresques des écologistes, qui souvent manifestent un zèle inconséquent, voire pathologique dans leur attitude militante.
D'un point de vue ontologique (la forme religieuse spécifique du nihilisme), c'est l'erreur du matérialisme qui indique l'errance de la décroissance - son curieux statut écologico-économique, entre impossibilité et irrationalisme. Si l'on se rend sur le site du pompeux Institut d'Études Économiques et Sociales, la caution intello emblématique du progressisme décroissant, on se rend vite compte que les décroissants progressistes de la revue Décroissance sont des radicaux qui semblent vanter leur proximité avec l'approche trotskiste de Lutte ouvrière. Quand on a compris que le progressisme décroissant était théoriquement plus révélatrice que le pragmatisme ultra-libéral, du fait du changement assumé (et assuré) qu'il propose, on est surpris de constater que la décroissance repose sur un équilibre doctrinal des plus précaires.
Il est vrai que la surprise est gage de naïveté; tant la décroissance s'apparente à ces manifestations bigarrées et égarées de stade terminal d'un processus, qui foisonnent d'autant plus qu'elles déraisonnent ferme. Souquons, matelots! Le stade terminal du marxisme correspond en gros au marxisme scientifique d'un Althusser. Idem avec la décroissance qui ressuscite un postmarxisme d'apparat pour mieux convoquer à son autorité (autoritaire) la science la plus experte qui soit. Moyennant quoi, la décroissance postmarxiste n'est jamais que le gage de l'immanentisme terminal, faisandé et autodestructeur.
Si l'on cherche les références ontologiques de la décroissance progressiste et intelllectualiste, on tombe sur la citation définitive d'un philosophe à n'en pas douter inoubliable, un certain Kenneth Boulding, contemporain né à Liverpool et naturalisé américain. Notre avant-gardiste dépenseur avait pris la mesure décisive de la dimension économique de la décroissance en présidant l'American Economic Association. On voit déjà que l'économie dérive vers l'écologie et que l'écologie est appréhendée en termes de décroissance.
De là à imaginer que notre philosophe anglo-saxon est pénétré par les conceptions impérialistes du libéralisme britannique et par l'histoire fort peu écologique de la Compagnie des Indes, il y a un pas que nous n'avons pas le temps d'étudier, éberlué que nous sommes par l'affirmation de notre bon Boulding : «Celui qui croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste. » Mazette! Opération cash-cache?
Selon le postulat indémontré de Boulding, la croissance est impossible dans le monde si et seulement si le monde est fini. Non seulement l'histoire enseigne l'inverse, mais l'histoire scientifique en particulier. Il n'est pas possible d'envisager le matérialisme comme une approche pérenne du sens. Voilà qui nous ramène au sens premier du sens : avant de renvoyer aux problèmes complexes de valeur et d'existence, le sens désigne la direction.
Croissance ou décroissance? L'erreur de Boulding est fatale - à la décroissance. La décroissance n'est possible que dans un monde matérialiste. Selon Boulding, Platon a tort parce que Marx a raison. C'est une oraison intéressante. L'histoire nous enseigne pourtant que l'homme n'a cessé durant sa vie de trouver de nouvelles formes de technique, de découvrir de nouvelles théories scientifiques et d'élargir sans cesse son horizon religieux. Bref : l'homme incarne le changement. L'homme incarne la croissance. C'est assez gênant pour le parti inverse : la décroissance.
C'est cette constante exponentielle que la décroissance entropique entend briser au nom de l'erreur la plus obvie du matérialisme. Nous en sommes à un stade de déliquescence où l'erreur matérialiste apparaît sous son jour le plus révélateur. Les masques tombent. Les marques tondent. Si le spectateur engagé dans le cycle occidental décroissant ne discerne pas la supercherie, c'est qu'il se trouve dans le déni œdipien. Impossible d'adhérer au fondement théorique de la décroissance. Impossible sur ce coup de donner tort à Platon contre son alter ego Boulding. Mort à Gödel, vive le comportementalisme?
La décroissance est tellement traversée d'erreurs structurelles qu'elle repose comme le soldat de Rimbaud dans Le Dormeur du Val : "Il a deux trous rouges au côté droit". Refus du changement, matérialisme exacerbé : la décroissance ne peut être que la théorie de l'immanentisme fin de course. C'est sinistre, un décroissant. C'est un impérialiste idéaliste et inconscient qui légitime le vice sous des vertus raisonnées. Un sophiste qui accentue la domination impérialiste au moment où l'impérialisme chute. Le moribond est d'autant plus dictateur qu'il est moribond. La décroissance indique explicitement sa fin. Il faut être coincé dans les rets de l'impérialisme décroissant pour soutenir un tel processus mortifère. Que décroître c'est apprendre à mourir. A gésir. A gémir.
2 commentaires:
Je n'ai jamais lu un tel charabia, un tel imbroglio de connerie - car c'est bien cela dont il s'agit - la connerie typique de notre monde dit "civilisé"... la bonne blague ! on a l'impression qu'il n'y a que le matériel qui compte...la plus évoluée des civilisations n'avais rien de matériel, mais elle avais un degrés de tehchnicité trés supérieur à la notre (je parle bien évidement des peaux-rouges), elle avais une telle clair voyance qu'elle savais trés bien que l'homme blanc courrais inéluctablement à sa perte... dire qu'il y a encore des naifs qui pense que l'homme va pouvoir continuer ainsi ad vitam eternam , sauvé par sa religion scientifique...
Lorsque l'on parle de décroissance il s'agit uniquement de décroissance matériel. Il n'y a absolument aucune incompatibilité entre la décroissance (au sens capitalisme du terme, puisqu'il s'agit de cela, comme si tout ici devais étre ramené à cela...) et l'évolution, la mutation de l'Homme. Il a simplement pris une voie de garage - celui de la consomation, du pillage a outrance. Il DOIT se réveiller et arrèter d'étre naif quand à ses chances de survie dans 50 ans...IL FAUT SORTIR LA TETE DU SABLE NOM DE NOM ! Nous allons - du moins je l'espere pour nos enfants - reprendre la voie du chamanisme la voie du contact avec notre mère la terre, la seule technique universelle qui peut permettre a l'homme d'évoluer comme elle l'a permmis depuis des centaines de millions d'années à travers l'univers.Arrétons d'aaracher la peau du monde, arrétons de nous comporter comme des termites.
Désolé de vous répondre, mais vous devriez examiner le contenu de votre note : c'est un message qui en veut pas dire grand chose. Vivent les chamans et les termites?
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