Être subversif, c'est aller contre les modes plus que contre la morale. Quand on s'avise que les valeurs morales essentielles sont identiques, même reformulées (le Bien ne change pas), on quitte les postures du sophiste et l'on prend le contre-pied des valeurs à la mode qui tendent à détruire et à déformer la compréhension du réel.
En ce moment par exemple, nul besoin d'être catholique fervent pour prendre la défense du pape Benoît XVI à propos des rumeurs autour de l'épineuse question des prêtres pédophiles. L'argument est simple : s'il n'est pas question de défendre la pédophilie, qu'un journaliste nationaliste qualifiait plus justement de pédomanie, n'en déplaise à cet incube de Matzneff, il convient de rappeler que la proportion de prêtres convaincus de pédophilie en France est plutôt inférieure aux statistiques identiques concernant les nobles métiers d'éducateurs ou de professeurs (autres emplois au contact des jeunes).
On pourrait abonder dans d'autres exemples de dictature immorale de la mode, mais un contre-exemple s'impose : alors qu'il a été longtemps considéré comme avant-gardiste et progressiste d'afficher une position dite libérée en matière de sexe, jusqu'à promouvoir les valeurs sadiennes ou pornographiques, avec la valetaille des éditeurs et des commentateurs mineurs et désaxés à la Bataille ou Sollers, désormais il est tout à fait dépassé de s'afficher en faveur du gonzo ou du Diabolique Marquis. A présent que l'on a vu où menait la pseudo-libération des mœurs, en réalité l'enfermement du désir dans sa complétude maniaque, on fait marche arrière.
Passons sur les effets catastrophique et drolatique de la bêtise. S'il est vrai qu'en matière de bêtise, le temps ne fait rien à l'affaire, selon l'exubérante formule d'un chanteur persécuté en son temps (pour ses qualités), il est moins remarqué qu'en conséquence, quand on est intelligent, le temps ne fait guère plus à l'affaire. Un jeune con ne boxera jamais dans la même catégorie qu'un vieil intelligent car le vieux est à ranger dans la classe (aléatoire et dynamique) des intelligents, quand le jeune appartient à la clique des cons.
Un signe d'intelligence qui ne trompe pas : on est persécuté. Un signe de bêtise qui ne trompe pas : on se venge (au nom bien entendu des plus justifiées raisons et des valeurs les plus nobles). Une chanson de Brassens moins connue quoique lucide indique ce critère de partage entre bêtise et intelligence :
"Quand les cons sont braves Comme moi, Comme toi, Comme nous, Comme vous, Ce n'est pas très grave. Qu'ils commettent, Se permettent Des bêtises, Des sottises, Qu'ils déraisonnent, Ils n'emmerdent personne. Par malheur sur terre Les trois quarts Des tocards Sont des gens Très méchants, Des crétins sectaires. Ils s'agitent, Ils s'excitent, Ils s'emploient, Ils déploient Leur zèle à la ronde, Ils emmerdent tout le monde."
Je donne la vidéo de l'enregistrement de cette chanson que Brassens n'a pas eu le temps d'interpréter et qui est chantée par son ami Bertola :
Pour ne pas dériver vers une digression à propos de la nocivité de la bêtise, s'il convient de constater que l'avant-gardisme subversif (la subversion contrarie les modes tout en suivant la vérité contestée, voire déformée) porte à identifier la vraie nature de l'impérialisme tant décrié (un impérialisme de factions et non de nations), son corolaire tient dans le préjugé antiaméricain.
On amalgame souvent l'antiaméricanisme nuancé avec l'impérialisme. C'est la ligne que défend un linguiste réductionniste - aussi philosophe qu'un footballeur après une victoire, un certain Noam Chomsky, qui, s'il est intellectuel au sens voltairien, est promis à la risée posthume, d'autant qu'il écrit avec moins d'insolence et de verve (pour Voltaire, il suffit d'attendre l'effondrement des Lumières ultra-libérales, en ce moment).
Cette position (l'antiaméricanisme) empile les faits en faveur de l'impérialisme américain sans jamais proposer une solution pour venir à bout de cette domination si pernicieuse. Chomsky est comme tous ces contre : ses contes lui servent à servir les comtes. Le compte est bon : quand on est contre, on est contre. Quand on est pour : ceux contre lesquels on est. Être contre l'impérialisme américain ce n'est pas seulement suivre une billevesée simpliste sous des abords intellectualistes et érudits (label estampillé à la Chomsky). C'est amalgamer les deux courants historiques américains : la tradition sudiste et la tradition patriotique. Les confédérés sont au service de l'impérialisme britannique (dont la place-forte aux États-Unis se situe entre Wall Street et Chicago).
Les partisans de l'Union américaine sont des républicains et des anti-impérialistes. Face à cette réalité, l'antiaméricanisme est un simplisme impertinent. Les discours anti-impérialistes ne peuvent rigoureusement pas être antiaméricains; ils sont malhonnêtes s'ils n'effectuent pas ce distinguo majeur dans la tradition américaine. En outre, toute identification nationale de l'impérialisme se montre des plus confusionnelles (confusion parfois mue par des besoins inavouables de manipulation).
Dans cette optique, sans se montrer américanophile inconditionnel à la manière de ces agités hystériques qui soutenaient avec emportement les positions néoconservatrices en les confondant avec l'Amérique, il est plus subversif et plus visionnaire de se rendre compte que le combat principal entre république et oligarchie se situe à l'heure actuelle sur la scène prééminente des États-Unis. A cet égard, le courant néo-conservateur, considéré comme la créature de certains cercles intellectuels américains, se révèle sous contrôle des milieux oligarchiques sudistes favorables à l'Empire britannique.
Les néoconservateurs sont des Golems et des Frankenstein des valeurs américaines les plus antipatriotiques et les plus favorables aux factions financières de l'Empire britannique. Il ne s'agit nullement de considérer que la tradition républicaine, souveraine et patriotique américaine est indemne de reproches, voire mue par une perfection incontestable. Il s'agit de constater que cette tradition républicaine (dans son sens classique) américaine est le plus sûr rempart actuel contre l'impérialisme effectif, qui est l'impérialisme des factions anti-nations.
A l'inverse, l'antiaméricanisme accorde à l'État-nation des États-Unis une responsabilité qui n'est pas sienne. Non que les États-Unis ne seraient pas dominateurs en tant qu'Etat-nation fédéral; mais qu'à l'heure actuelle, l'impérialisme est d'obédience monétariste britannique et émane de factions anti-nations. L'avant-garde subversive consiste à défendre les États-nations contre l'impérialisme au sens où dans le débat entre Platon et les sophistes (camp dans lequel on peut inclure Aristote, qui à cet égard est le plus grand des sophistes antiques), l'impérialisme correspond à l'oligarchie, quand la république prend sous la forme modrene pris le visage de l'État-nation issu du Traité de Westphalie.
C'est manquer de recul historique que d'amalgamer le nationalisme avec la défense des États-nations. Les nationalistes dans les États-nations sont des impérialistes qui du coup ne peuvent pas identifier l'impérialisme des factions, obnubilés qu'ils sont par leur adoration extrémiste de leur Nation chimérique. Les nationalistes dans des États colonisés ou dominés sont souvent des consciences intègres et respectables, comme c'est le cas de deux martyrs de la cause africaine postcoloniale, Lumumba et Sankara.
C'est une autre histoire. Il est révélateur que les nationalistes des États-nations (outre leur amalgame entre les deux types divergents de nationalisme) se montrent incapables d'identifier le vrai impérialisme et l'impute ordinairement à l'ennemi américain. Plus que le signe de leur égarement incontestable, c'est aussi la preuve de la différence irréductible entre le nationalisme et le républicanisme. Si l'on est nationaliste (dans un État-nation), on se montre antiaméricain. Si l'on est républicain, on se montre admiratif de la Constitution américaine et des principes politiques américains issus de Solon.
Dans cette optique, la subversion n'est pas l'admiration de la violence, de l'extrémisme ou de la domination, mais le respect des valeurs tenues pour vieillottes et dépassés par la mode actuelle, le Zeitgeist du libéralisme diffus, comme le bien, la république et le religieux. En nos temps troublés, c'est se révéler à contre-courant que de prôner le religieux ou de se montrer favorable aux courants républicains.
Les zélateurs de la mode (le libéralisme impérialiste) professeront doctement que c'est de la réaction face à leurs principes dominants - et moribonds. La main invisible, le NOM, le mondialisme, l'Union Européenne... Le temps ne fait rien à l'affaire. La tactique principale du nihilisme consiste à rejeter comme dépassé et simpliste le courant favorable à la culture (le religieux). Face à cette dérive, il convient de rappeler que les principes sont éternels (comme les Idées de Platon ou le Dieu des monothéistes) et que le plus sûr moyen de suivre des principes et non des modes consiste à refuser les modes présentes. Chiche?
En ce moment par exemple, nul besoin d'être catholique fervent pour prendre la défense du pape Benoît XVI à propos des rumeurs autour de l'épineuse question des prêtres pédophiles. L'argument est simple : s'il n'est pas question de défendre la pédophilie, qu'un journaliste nationaliste qualifiait plus justement de pédomanie, n'en déplaise à cet incube de Matzneff, il convient de rappeler que la proportion de prêtres convaincus de pédophilie en France est plutôt inférieure aux statistiques identiques concernant les nobles métiers d'éducateurs ou de professeurs (autres emplois au contact des jeunes).
On pourrait abonder dans d'autres exemples de dictature immorale de la mode, mais un contre-exemple s'impose : alors qu'il a été longtemps considéré comme avant-gardiste et progressiste d'afficher une position dite libérée en matière de sexe, jusqu'à promouvoir les valeurs sadiennes ou pornographiques, avec la valetaille des éditeurs et des commentateurs mineurs et désaxés à la Bataille ou Sollers, désormais il est tout à fait dépassé de s'afficher en faveur du gonzo ou du Diabolique Marquis. A présent que l'on a vu où menait la pseudo-libération des mœurs, en réalité l'enfermement du désir dans sa complétude maniaque, on fait marche arrière.
Passons sur les effets catastrophique et drolatique de la bêtise. S'il est vrai qu'en matière de bêtise, le temps ne fait rien à l'affaire, selon l'exubérante formule d'un chanteur persécuté en son temps (pour ses qualités), il est moins remarqué qu'en conséquence, quand on est intelligent, le temps ne fait guère plus à l'affaire. Un jeune con ne boxera jamais dans la même catégorie qu'un vieil intelligent car le vieux est à ranger dans la classe (aléatoire et dynamique) des intelligents, quand le jeune appartient à la clique des cons.
Un signe d'intelligence qui ne trompe pas : on est persécuté. Un signe de bêtise qui ne trompe pas : on se venge (au nom bien entendu des plus justifiées raisons et des valeurs les plus nobles). Une chanson de Brassens moins connue quoique lucide indique ce critère de partage entre bêtise et intelligence :
"Quand les cons sont braves Comme moi, Comme toi, Comme nous, Comme vous, Ce n'est pas très grave. Qu'ils commettent, Se permettent Des bêtises, Des sottises, Qu'ils déraisonnent, Ils n'emmerdent personne. Par malheur sur terre Les trois quarts Des tocards Sont des gens Très méchants, Des crétins sectaires. Ils s'agitent, Ils s'excitent, Ils s'emploient, Ils déploient Leur zèle à la ronde, Ils emmerdent tout le monde."
Je donne la vidéo de l'enregistrement de cette chanson que Brassens n'a pas eu le temps d'interpréter et qui est chantée par son ami Bertola :
Pour ne pas dériver vers une digression à propos de la nocivité de la bêtise, s'il convient de constater que l'avant-gardisme subversif (la subversion contrarie les modes tout en suivant la vérité contestée, voire déformée) porte à identifier la vraie nature de l'impérialisme tant décrié (un impérialisme de factions et non de nations), son corolaire tient dans le préjugé antiaméricain.
On amalgame souvent l'antiaméricanisme nuancé avec l'impérialisme. C'est la ligne que défend un linguiste réductionniste - aussi philosophe qu'un footballeur après une victoire, un certain Noam Chomsky, qui, s'il est intellectuel au sens voltairien, est promis à la risée posthume, d'autant qu'il écrit avec moins d'insolence et de verve (pour Voltaire, il suffit d'attendre l'effondrement des Lumières ultra-libérales, en ce moment).
Cette position (l'antiaméricanisme) empile les faits en faveur de l'impérialisme américain sans jamais proposer une solution pour venir à bout de cette domination si pernicieuse. Chomsky est comme tous ces contre : ses contes lui servent à servir les comtes. Le compte est bon : quand on est contre, on est contre. Quand on est pour : ceux contre lesquels on est. Être contre l'impérialisme américain ce n'est pas seulement suivre une billevesée simpliste sous des abords intellectualistes et érudits (label estampillé à la Chomsky). C'est amalgamer les deux courants historiques américains : la tradition sudiste et la tradition patriotique. Les confédérés sont au service de l'impérialisme britannique (dont la place-forte aux États-Unis se situe entre Wall Street et Chicago).
Les partisans de l'Union américaine sont des républicains et des anti-impérialistes. Face à cette réalité, l'antiaméricanisme est un simplisme impertinent. Les discours anti-impérialistes ne peuvent rigoureusement pas être antiaméricains; ils sont malhonnêtes s'ils n'effectuent pas ce distinguo majeur dans la tradition américaine. En outre, toute identification nationale de l'impérialisme se montre des plus confusionnelles (confusion parfois mue par des besoins inavouables de manipulation).
Dans cette optique, sans se montrer américanophile inconditionnel à la manière de ces agités hystériques qui soutenaient avec emportement les positions néoconservatrices en les confondant avec l'Amérique, il est plus subversif et plus visionnaire de se rendre compte que le combat principal entre république et oligarchie se situe à l'heure actuelle sur la scène prééminente des États-Unis. A cet égard, le courant néo-conservateur, considéré comme la créature de certains cercles intellectuels américains, se révèle sous contrôle des milieux oligarchiques sudistes favorables à l'Empire britannique.
Les néoconservateurs sont des Golems et des Frankenstein des valeurs américaines les plus antipatriotiques et les plus favorables aux factions financières de l'Empire britannique. Il ne s'agit nullement de considérer que la tradition républicaine, souveraine et patriotique américaine est indemne de reproches, voire mue par une perfection incontestable. Il s'agit de constater que cette tradition républicaine (dans son sens classique) américaine est le plus sûr rempart actuel contre l'impérialisme effectif, qui est l'impérialisme des factions anti-nations.
A l'inverse, l'antiaméricanisme accorde à l'État-nation des États-Unis une responsabilité qui n'est pas sienne. Non que les États-Unis ne seraient pas dominateurs en tant qu'Etat-nation fédéral; mais qu'à l'heure actuelle, l'impérialisme est d'obédience monétariste britannique et émane de factions anti-nations. L'avant-garde subversive consiste à défendre les États-nations contre l'impérialisme au sens où dans le débat entre Platon et les sophistes (camp dans lequel on peut inclure Aristote, qui à cet égard est le plus grand des sophistes antiques), l'impérialisme correspond à l'oligarchie, quand la république prend sous la forme modrene pris le visage de l'État-nation issu du Traité de Westphalie.
C'est manquer de recul historique que d'amalgamer le nationalisme avec la défense des États-nations. Les nationalistes dans les États-nations sont des impérialistes qui du coup ne peuvent pas identifier l'impérialisme des factions, obnubilés qu'ils sont par leur adoration extrémiste de leur Nation chimérique. Les nationalistes dans des États colonisés ou dominés sont souvent des consciences intègres et respectables, comme c'est le cas de deux martyrs de la cause africaine postcoloniale, Lumumba et Sankara.
C'est une autre histoire. Il est révélateur que les nationalistes des États-nations (outre leur amalgame entre les deux types divergents de nationalisme) se montrent incapables d'identifier le vrai impérialisme et l'impute ordinairement à l'ennemi américain. Plus que le signe de leur égarement incontestable, c'est aussi la preuve de la différence irréductible entre le nationalisme et le républicanisme. Si l'on est nationaliste (dans un État-nation), on se montre antiaméricain. Si l'on est républicain, on se montre admiratif de la Constitution américaine et des principes politiques américains issus de Solon.
Dans cette optique, la subversion n'est pas l'admiration de la violence, de l'extrémisme ou de la domination, mais le respect des valeurs tenues pour vieillottes et dépassés par la mode actuelle, le Zeitgeist du libéralisme diffus, comme le bien, la république et le religieux. En nos temps troublés, c'est se révéler à contre-courant que de prôner le religieux ou de se montrer favorable aux courants républicains.
Les zélateurs de la mode (le libéralisme impérialiste) professeront doctement que c'est de la réaction face à leurs principes dominants - et moribonds. La main invisible, le NOM, le mondialisme, l'Union Européenne... Le temps ne fait rien à l'affaire. La tactique principale du nihilisme consiste à rejeter comme dépassé et simpliste le courant favorable à la culture (le religieux). Face à cette dérive, il convient de rappeler que les principes sont éternels (comme les Idées de Platon ou le Dieu des monothéistes) et que le plus sûr moyen de suivre des principes et non des modes consiste à refuser les modes présentes. Chiche?
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