La seule justification (rationnelle) pour en revenir à la démarche si symptomatique d'Onfray le philosophe-disciple d'Aristippe (en moins bien) édité par le spinozozo-nietzschéen sioniste Enthoven Sr., la question est : pourquoi tant de haine à l'encontre de Freud? Question connexe : pourquoi tant de pub à l'égard d'un si mauvais livre (rebattu, inutile, cachetonné)? Je sais bien qu'en ce moment la promotion du système avarié et en déconfiture va au bénéfice des opposants qui se montrent d'autant plus virulents qu'ils n'ont rien à proposer en échange. Il suffit de considérer le défilé des médiocres pseudo-artistes et/ou intellectuels (au sens large) qui défilent sur le plateau de Giesbert le porte-voix de l'oligarchie malthusienne française (obnubilée et fascinée par le modèle libéral anglo-saxon) pour détenir un aperçu plus que synthétique de ces énergumènes.
Nul besoin de donner de noms, puisque leur défilé suffit. Qu'on lise et qu'on liste (sans y perdre trop de temps). Je sais bien que récemment les fans inconditionnels (le pléonasme est lapsus) d'un soi-disant écrivain marginalisé m'ont accusé, outre d'intelligents noms d'oisillons, de n'avoir pas lu leur auteur-acteur chéri, notamment son dernier antiédité (plus que déjà daté). C'est une critique des plus constructives, qui situe le niveau intellectuel de nos vieux rebelles (plus ânes moutonniers qu'anarchistes?) : depuis combien de temps faudrait-il avoir lu le dernier longuet pour se rendre compte que notre âcrivain s'est trompé du tout au tout sur le 911 et que sa position délétère sur l'événement catharsique de son temps épouse par miracle en prétendant les contredire les positions (néo-conservatrices) de la guerre contre le terrorisme, notamment sur le scandaleux et infect 911?
Vieux rebelles qui bêlent, vous dis-je. Ce revenant chouchouté par ses ennemis (fantomatiques) et revenu de ses chichis n'est bien entendu pas le seul d'une liste où les abonnés abondent à la douzaine. Combien de noms (d'oiseaux) suivraient le défilé sur le/la mode des gueulards qui vocifèrent, vitupèrent, fanfaronnent, mais derrière les non (d'oiseaux), quels sont les oui? C'est avec ce translucide que l'on cerne de suite l'imposture de cette contestation qui dit trois fois non pour ne jamais dire oui. Aucun oui, que des non. Des bénis-non non. C'est une poupée...
A l'encontre de Freud, notre agité plus qu'agitateur Onfray n'a strictement rien à proposer. Belle preuve d'amour immanentiste qui consiste à enterrer sa pensée pour déterrer sa dépense. Notre philosophe normand recycle de manière rabâchée et simpliste quelques poncifs contre le père de la psychanalyse (mieux vaut attaquer personnellement un personnage public que d'attaquer un mouvement d'idées; l'exercice demanderait plus d'analyse et moins de haine). Onfray préfère attaquer le père (de) plutôt que la psychanalyse. Qu'Onfray l'hédoniste moraliste libertaire athée s'en prenne (avec des erreurs à foison et des positions caricaturales) à des mouvements religieux n'est pas surprenant.
On reprochera alors à Onfray de manquer de courage et de perspicacité : à notre époque de nietzschéisme purulent, il n'est guère risqué de reprendre le combat antichrétien. C'est même un engagement des plus à la mode (comme la prose d'Onfray). Que notre grand hédoniste ne nous entretient-il, dans un accès de courge dont il est familier, de sa vision slamée de l'Islam, pour voir si elle diffère un tant soit peu de l'opinion islamophobe émanant des cercles sionistes autour d'Enthoven Sr. (le poto de BHL, check!)?
Cette question perfide mise à part, l'attaque d'Onfray contre Freud n'est pas seulement dictée par la soif de vendre du papier Gutenberg (sauvons les pompeux cornichons pendant que leur vinaigre est encore comestible). Onfray exige de la réduction à l'intérieur de la réduction. Le processus général d'immanentisme induit la réduction ontologique du réel au sensible (l'espace laissé libre par cette réduction arbitraire et irrationnelle étant laissé à la jachère du néant). Dans cette réduction du réel au désir (via la médiation nihiliste du fini), Onfray en remet une mouche.
En voulant dynamiter Freud l'immanentiste-thérapeute, Onfray surréduit. Sans doute pourrait-on à bon droit voir dans cette entreprise de réduction extrémiste et désespérée la projection de l'état mental et du niveau intellectuel du réducteur. En gros, on projetterait sur le réel les propres bornes de son esprit (selon sa compréhension du réel). Si tel est le cas, l'opération de réduction s'apparente à l'expression idiosyncrasique de la bêtise. La bêtise intelligente consiste à réduire avec intelligence (à manifester de l'intelligence dans le cadre bouché de la réduction).
L'hyperréduction se définit par la réduction forcenée du réel, au-delà de la sphère du désir, au plaisir. Onfray est un hédoniste sous-terminal, en ce sens qu'il exprime le terminus jusqu'au-boutiste de l'immanentisme terminal. Son hédonisme revendiqué mâtiné de moralisme étriqué (alliance impossible typiquement nihiliste) relève de l'hyperréduction obvie, emplie et pétrie de contradictions intenables et d'approximations superficielles.
Maintenant que l'on a caractérisé l'identité philosophique symptomatique d'Onfray l'immanentiste sous-terminal, comment se fait-il que cet énergumène qui s'exprime avec une diction châtiée et arrogante, alors que le fond de de sa pensée révèle l'inanité creuse de sa personne, petit marquis vaniteux qui s'enorgueillit d'être un bobo provincial sacrifiant à la mode hédoniste du moment (les bobos ont plaisir à penser, plaisir à manger, plaisir à être populaires...), se trouve à hue et à dia invité dans les médias?
La réponse est politique, ce qui ne déplaira pas à notre hédoniste libertaire capitaliste de pare-choc : au moment où l'immanentisme s'effondre, au moment où le libéralisme s'écroule, au moment où l'impérialisme britannique monétariste s'anéantit, on met en avant ce genre d'énergumènes pour donner un ersatz de souffle à un système intellectuel qui est à bout et qui est censé représenter la dimension culturelle du système politico-social. Les sous-immanentistes du plaisir sont les représentants intellectuels d'un système avarié, purulent, à bout.
L'intervention médiatique d'un Onfray va de pair avec l'action de ces intellos/artistes rebelles, marginaux, marginalisés, que l'on convoque pour exhiber la libéralité du système (qui inviterait ses ennemis dans un louable et noble souci démocratique) alors qu'ils sont les pions d'un système oligarchique et ploutocratique à la dérive, les cautions d'un naufrage irrémédiable et dénié, les lampions qu'on sort avant l'incendie général. Feu aux artifices! Tel est le rôle d'Onfray le sinistre hédoniste. Faut-il évoquer qu'il représente adéquatement le système qui le promeut (et qu'il critique sans guère de discernement) ou se désoler de la catastrophe qui se prépare (et dont un Onfray n'est qu'un spectacle emblématique et métonymique)?
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