Troisième digression.
Alors qu'il entreprend de définir son principe d'incertitude, Rosset commence par citer une considération des plus pertinentes du sceptique catholique Montaigne (à ce sujet, il est intéressant de constater la subversion que Rosset applique à l'endroit de Montaigne, en le louant en tant que sceptique, alors que Montaigne était un sceptique catholique et que Rosset qui se prévaut du scepticisme est un sceptique nihiliste, soit un nihiliste qui subvertit le scepticisme). Montaigne remarque que les penseurs les plus marquants ne croyaient pas à leur idée centrale, dont ils sont les dépositaires fameux.
"Je ne me persuade pas aisément qu'Épicure, Platon et Pythagore nous aient donné pour argent comptant leurs Atomes, leurs Idées et leurs Nombres. Ils étaient trop sages pour établir leurs articles de foi de chose si incertaine et si débatable. Mais, en cette obscurité et ignorance du monde, chacun de ses grands personnages s'est travaillé d'apporter une telle quelle image de lumière, et ont promené leur âme à des inventions qui eussent au moins une plaisante et subtile apparence : pourvu que, toute fausse, elle se pût maintenir contre les oppositions contraires." Et Rosset de conclure : "Contrairement au fanatique, il possède assez de sagesse pour ne pas défendre à n'en vouloir démordre une vérité qu'il a certes énoncée mais dont il sait aussi, et probablement mieux que personne, à quel point elle est douteuse."
Rosset se livre à un amalgame récurrent chez lui entre le scepticisme d'obédience nihiliste qu'il promeut insidieusement et le statut de la vérité transcendantaliste. C'est son sophisme de disciple (immanentiste terminal) de Gorgias : "Pythagore ne croit pas aux nombres" (pour s'en tenir au cas de Pythagore selon Montaigne revisité (et subverti) par Rosset). Car ce n'est pas la même chose de tenir une vérité humaine comme provisoire et de considérer que la vérité n'est pas connaissable (position sceptique classique d'héritage pyrrhonien). Le scepticisme dont se réclame Rosset est la subversion du scepticisme dont se réclame un Montaigne - par le nihilisme (dont ne se recommande pas Rosset, en tant qu'immanentiste masqué et authentique).
La négativité explique l'adoration du masque. En l'occurrence Rosset confond chez Platon ou Pythagore (une référence de Platon) une position d'incertitude positive (soit une positivité antifanatique) avec le scepticisme historique, qui postule que la vérité n'est pas connaissable pour l'homme, doctrine antique que Rosset assimile insidieusement avec le nihilisme. Nihilisme et scepticisme ne sont pas du tout des mouvements proches. Pour preuve, le nihilisme affirme au contraire du scepticisme que la vérité est connaissable, qu'elle l'est même aisément et qu'elle se révèle à l'examen inutile et inférieure au modèle de la loi du plus fort.
Rosset cherche un masque habile (prudent) derrière lequel ranger le nihilisme immanentiste (moderne) et son choix se porte sur le scepticisme en ce que scepticisme et nihilisme partagent le même penchant pour la négativité. La négativité sceptique est totale (pour l'homme) tandis que la négativité nihiliste découle de l'irrationalisme, soit de la possibilité pour le plus fort de se montrer inconséquent. Cette inconséquence irrationnelle s'exprime et se démasque dans la possibilité impossible (l'oxymore est la figure de référence du nihiliste) de porter son choix concomitant et illogique (contradictoire) sur les deux choix les plus contraires.
On pourrait discerner dans le désir de surmonter le principe de non contradiction le refus d'interpréter cet irrationalisme. C'est une tentative avortée en ce que le nihilisme en reste à la négativité, soit ne surmonte pas la non contradiction. Il en demeure à sa démarche de contradiction non résolue et non dépassée. Peut-être peut-on distinguer dans le scepticisme d'un Pyrrhon une démarche au fond parente (lointainement) du nihilisme par la négativité (même inférieure) qu'elle recèle.
Sans doute également serait-il sévère d'imputer au seul Rosset, aussi tortueux et contestable soit son raisonnement d'amalgame, la paternité de l'amalgame nihilisme/scepticisme. Un Montaigne dont il se réclame en le louant comme le plus pénétrant des penseurs français, ce qui est injuste pour Pascal (plus que pour Descartes), a déjà entamé ce processus de subversion, mais de manière partielle, ambivalente et contradictoire, puisque d'un point de vue philosophique Montaigne se montre plutôt sceptique et qu'il mourra en catholique (est-ce à l'instant de notre mort, du moins de notre heure de mourir, que l'on fait le moins de cinéma?).
Dans la citation que Rosset reprend à Montaigne, Montaigne amalgame déjà Épicure, Platon et Pythagore. Si Pythagore et Platon peuvent à bon droit être rangés du même côté de la philosophie (tradition classique de type transcendantaliste), il est peu justifié de leur adjoindre Épicure, un penseur matérialiste proche de la tradition nihiliste. Démocrite peut avec sa doctrine atomiste être tenu pour un des pères les plus influents d'Épicure. La tradition chrétienne ne s'y est pas trompé, puisqu'elle l'a oublié comme Démocrite ou les sophistes (les dialogues d'Aristote ayant été perdus selon Cicéron).
Rosset se livre au même amalgame insidieux entre la tradition transcendantaliste et la tradition nihiliste dans son dernier opuscule Tropiques, où il explique que ce qu'on lui reproche fondamentalement (ne pas définir le réel, son terme clé) est un reproche qui est adressé aux plus grands philosophes, Platon, Plotin... ou Marx! Derrière l'amalgame formel entre les deux traditions opposées de l'ontologie, il convient de discerner et de subsumer l'amalgame ontologique : l'incertitude positive et l'incertitude négative.
Le transcendantaliste dit : je propose une vérité incertaine, mais une vérité tout de même. Si je sais que je ne sais pas, je sais qu'il vaut mieux un savoir incertain à l'incertitude de savoir. Contrairement ce qu'estime Rosset, il vaut encore mieux un fanatique à un nihiliste comme lui. Le fanatique a tort de tenir pour certain la vérité provisoire; mais le nihiliste a encore plus tort de tenir l'incertitude pour certaine, soit logiquement de manifester une telle inconséquence, un tel irrationalisme qu'il entend choisir les deux contraires dans une réconciliation impossible et ridicule.
Le raisonnement transcendantaliste part du constat que l'homme est capable dans l'incertitude de transmettre un processus de vérité de plus en plus performant et fiable. La positivité existe même si elle va de pair avec l'incertitude. Le raisonnement pervers de Rosset consiste à retourner le sens transcendantaliste pour n'en retenir que le caractère incertain comme il s'exprime chez Platon en particulier. Du coup, il est possible par ce sophisme d'amalgamer l'incertitude positive avec l'incertitude négative. D'une certaine manière, les deux sont incertitude.
Plus encore, la négativité dans l'incertitude se révèle plus performante (modèle supérieur) que la positivité. Non seulement Rosset se réclame d'une identité, mais encore il se fonde sur le modèle le plus performant, ainsi qu'il le remarque en louant la supériorité obvie de son égérie Spinoza. Il est temps d'énoncer la supériorité du modèle classique sur le modèle nihiliste (contrairement à ce que clame Rosset et conformément à l'étymologie de la perversion, qui consiste à renverser le sens) : qu'est-ce que la vérité?
Peut-être que ce questionnement fonde la richesse de Nietzsche (la réponse immanentiste qu'il avance étant par contre tout à fait désaxée). Nietzsche (dont l'importance est largement surestimée de nos jours d'immanentisme terminal) demande ce qu'est la vérité; pour répondre que la vérité est d'une espèce inférieure au nihilisme. Au-dessus de la vérité se place l'antagonisme réel/néant, et au-dessus de cet antagonisme fondamental le néant supérieur, tentateur et fascinant. Le néant dissout tout. C'est l'étymologie même du nihilisme, qui indique mieux qu'un savant programme l'issue du nihilisme.
On commence par vanter un modèle d'incertitude supérieure (faux et mensonger) pour parvenir à la néantisation radicale et inexorable (contenue dans le processus nihiliste). Le mensonge tient à l'amalgame des deux contraires, qui est consigné en tant qu'inconséquence répandue par le proverbe : on ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre (restons poli en écartant l'éventuel troisième terme qu'on ajoute parfois, dans un sursaut superfétatoire de vulgarité et de redondance). Le nihilisme prétend obtenir à la fois plus de réel (d'incertitude dans une perspective nihiliste) et plus de néant (de certitude inférieure pour le nihilisme).
(Pour le transcendantaliste, le néant n'existe pas et l'homme possède la faculté rationnelle d'augmenter sa certitude progressivement et de tendre vers le modèle de certitude absolue qu'est Dieu/l'Être.
Pour le néanthéiste, le néant n'existe pas en tant que néant et implique la reconnaissance d'une forme d'enversion qui soit aussi incomplétude fondamentale).
Cette arnaque théorique, qui est aussi une impasse fondamentale à partir du moment où le principe de non contradiction n'a pas été résolu (jusqu'à plus ample informé, il ne l'a pas été), aboutit à l'amalgame entre la démarche transcendantaliste et la démarche nihiliste. Alors que la démarche transcendantaliste est instaurée pour pallier à la néantisation nihiliste, le nihilisme répond en confondant les deux systèmes théoriques antagonistes sur le point précis et capital de la positivité (et de son envers la négativité).
La négativité est l'envers/enfer de la positivité. Si la positivité tenue pour certaine et incontestable pourrait être considérée comme fanatique et fausse, la positivité tenue comme progressive et constante (la vérité augmente même incertainement) est un modèle de réel supérieur au nihilisme. Ce pour une raison simple : la négativité charrie son lot de néant. Petite précision : c'est précisément contre cette négativité néantiste et nihiliste que le transcendantalisme s'est élevé. En voyant que la négativité pure (travesti en scepticisme) menait au néant certain, le transcendantalisme a proposé son contre-modèle de vérité continue. Cela implique que :
1) ce soit le nihilisme qui soit la première réaction impulsive et instinctive (non rationnelle) de l'homme face au réel (contrairement à la propagande nihiliste qui soit se positionne en réaction secondaire face au transcendantalisme; soit instaure une utopique primauté historique des temps nihilistes);
2) le modèle de vérité soit un modèle de réel.
Alors qu'il entreprend de définir son principe d'incertitude, Rosset commence par citer une considération des plus pertinentes du sceptique catholique Montaigne (à ce sujet, il est intéressant de constater la subversion que Rosset applique à l'endroit de Montaigne, en le louant en tant que sceptique, alors que Montaigne était un sceptique catholique et que Rosset qui se prévaut du scepticisme est un sceptique nihiliste, soit un nihiliste qui subvertit le scepticisme). Montaigne remarque que les penseurs les plus marquants ne croyaient pas à leur idée centrale, dont ils sont les dépositaires fameux.
"Je ne me persuade pas aisément qu'Épicure, Platon et Pythagore nous aient donné pour argent comptant leurs Atomes, leurs Idées et leurs Nombres. Ils étaient trop sages pour établir leurs articles de foi de chose si incertaine et si débatable. Mais, en cette obscurité et ignorance du monde, chacun de ses grands personnages s'est travaillé d'apporter une telle quelle image de lumière, et ont promené leur âme à des inventions qui eussent au moins une plaisante et subtile apparence : pourvu que, toute fausse, elle se pût maintenir contre les oppositions contraires." Et Rosset de conclure : "Contrairement au fanatique, il possède assez de sagesse pour ne pas défendre à n'en vouloir démordre une vérité qu'il a certes énoncée mais dont il sait aussi, et probablement mieux que personne, à quel point elle est douteuse."
Rosset se livre à un amalgame récurrent chez lui entre le scepticisme d'obédience nihiliste qu'il promeut insidieusement et le statut de la vérité transcendantaliste. C'est son sophisme de disciple (immanentiste terminal) de Gorgias : "Pythagore ne croit pas aux nombres" (pour s'en tenir au cas de Pythagore selon Montaigne revisité (et subverti) par Rosset). Car ce n'est pas la même chose de tenir une vérité humaine comme provisoire et de considérer que la vérité n'est pas connaissable (position sceptique classique d'héritage pyrrhonien). Le scepticisme dont se réclame Rosset est la subversion du scepticisme dont se réclame un Montaigne - par le nihilisme (dont ne se recommande pas Rosset, en tant qu'immanentiste masqué et authentique).
La négativité explique l'adoration du masque. En l'occurrence Rosset confond chez Platon ou Pythagore (une référence de Platon) une position d'incertitude positive (soit une positivité antifanatique) avec le scepticisme historique, qui postule que la vérité n'est pas connaissable pour l'homme, doctrine antique que Rosset assimile insidieusement avec le nihilisme. Nihilisme et scepticisme ne sont pas du tout des mouvements proches. Pour preuve, le nihilisme affirme au contraire du scepticisme que la vérité est connaissable, qu'elle l'est même aisément et qu'elle se révèle à l'examen inutile et inférieure au modèle de la loi du plus fort.
Rosset cherche un masque habile (prudent) derrière lequel ranger le nihilisme immanentiste (moderne) et son choix se porte sur le scepticisme en ce que scepticisme et nihilisme partagent le même penchant pour la négativité. La négativité sceptique est totale (pour l'homme) tandis que la négativité nihiliste découle de l'irrationalisme, soit de la possibilité pour le plus fort de se montrer inconséquent. Cette inconséquence irrationnelle s'exprime et se démasque dans la possibilité impossible (l'oxymore est la figure de référence du nihiliste) de porter son choix concomitant et illogique (contradictoire) sur les deux choix les plus contraires.
On pourrait discerner dans le désir de surmonter le principe de non contradiction le refus d'interpréter cet irrationalisme. C'est une tentative avortée en ce que le nihilisme en reste à la négativité, soit ne surmonte pas la non contradiction. Il en demeure à sa démarche de contradiction non résolue et non dépassée. Peut-être peut-on distinguer dans le scepticisme d'un Pyrrhon une démarche au fond parente (lointainement) du nihilisme par la négativité (même inférieure) qu'elle recèle.
Sans doute également serait-il sévère d'imputer au seul Rosset, aussi tortueux et contestable soit son raisonnement d'amalgame, la paternité de l'amalgame nihilisme/scepticisme. Un Montaigne dont il se réclame en le louant comme le plus pénétrant des penseurs français, ce qui est injuste pour Pascal (plus que pour Descartes), a déjà entamé ce processus de subversion, mais de manière partielle, ambivalente et contradictoire, puisque d'un point de vue philosophique Montaigne se montre plutôt sceptique et qu'il mourra en catholique (est-ce à l'instant de notre mort, du moins de notre heure de mourir, que l'on fait le moins de cinéma?).
Dans la citation que Rosset reprend à Montaigne, Montaigne amalgame déjà Épicure, Platon et Pythagore. Si Pythagore et Platon peuvent à bon droit être rangés du même côté de la philosophie (tradition classique de type transcendantaliste), il est peu justifié de leur adjoindre Épicure, un penseur matérialiste proche de la tradition nihiliste. Démocrite peut avec sa doctrine atomiste être tenu pour un des pères les plus influents d'Épicure. La tradition chrétienne ne s'y est pas trompé, puisqu'elle l'a oublié comme Démocrite ou les sophistes (les dialogues d'Aristote ayant été perdus selon Cicéron).
Rosset se livre au même amalgame insidieux entre la tradition transcendantaliste et la tradition nihiliste dans son dernier opuscule Tropiques, où il explique que ce qu'on lui reproche fondamentalement (ne pas définir le réel, son terme clé) est un reproche qui est adressé aux plus grands philosophes, Platon, Plotin... ou Marx! Derrière l'amalgame formel entre les deux traditions opposées de l'ontologie, il convient de discerner et de subsumer l'amalgame ontologique : l'incertitude positive et l'incertitude négative.
Le transcendantaliste dit : je propose une vérité incertaine, mais une vérité tout de même. Si je sais que je ne sais pas, je sais qu'il vaut mieux un savoir incertain à l'incertitude de savoir. Contrairement ce qu'estime Rosset, il vaut encore mieux un fanatique à un nihiliste comme lui. Le fanatique a tort de tenir pour certain la vérité provisoire; mais le nihiliste a encore plus tort de tenir l'incertitude pour certaine, soit logiquement de manifester une telle inconséquence, un tel irrationalisme qu'il entend choisir les deux contraires dans une réconciliation impossible et ridicule.
Le raisonnement transcendantaliste part du constat que l'homme est capable dans l'incertitude de transmettre un processus de vérité de plus en plus performant et fiable. La positivité existe même si elle va de pair avec l'incertitude. Le raisonnement pervers de Rosset consiste à retourner le sens transcendantaliste pour n'en retenir que le caractère incertain comme il s'exprime chez Platon en particulier. Du coup, il est possible par ce sophisme d'amalgamer l'incertitude positive avec l'incertitude négative. D'une certaine manière, les deux sont incertitude.
Plus encore, la négativité dans l'incertitude se révèle plus performante (modèle supérieur) que la positivité. Non seulement Rosset se réclame d'une identité, mais encore il se fonde sur le modèle le plus performant, ainsi qu'il le remarque en louant la supériorité obvie de son égérie Spinoza. Il est temps d'énoncer la supériorité du modèle classique sur le modèle nihiliste (contrairement à ce que clame Rosset et conformément à l'étymologie de la perversion, qui consiste à renverser le sens) : qu'est-ce que la vérité?
Peut-être que ce questionnement fonde la richesse de Nietzsche (la réponse immanentiste qu'il avance étant par contre tout à fait désaxée). Nietzsche (dont l'importance est largement surestimée de nos jours d'immanentisme terminal) demande ce qu'est la vérité; pour répondre que la vérité est d'une espèce inférieure au nihilisme. Au-dessus de la vérité se place l'antagonisme réel/néant, et au-dessus de cet antagonisme fondamental le néant supérieur, tentateur et fascinant. Le néant dissout tout. C'est l'étymologie même du nihilisme, qui indique mieux qu'un savant programme l'issue du nihilisme.
On commence par vanter un modèle d'incertitude supérieure (faux et mensonger) pour parvenir à la néantisation radicale et inexorable (contenue dans le processus nihiliste). Le mensonge tient à l'amalgame des deux contraires, qui est consigné en tant qu'inconséquence répandue par le proverbe : on ne peut avoir le beurre et l'argent du beurre (restons poli en écartant l'éventuel troisième terme qu'on ajoute parfois, dans un sursaut superfétatoire de vulgarité et de redondance). Le nihilisme prétend obtenir à la fois plus de réel (d'incertitude dans une perspective nihiliste) et plus de néant (de certitude inférieure pour le nihilisme).
(Pour le transcendantaliste, le néant n'existe pas et l'homme possède la faculté rationnelle d'augmenter sa certitude progressivement et de tendre vers le modèle de certitude absolue qu'est Dieu/l'Être.
Pour le néanthéiste, le néant n'existe pas en tant que néant et implique la reconnaissance d'une forme d'enversion qui soit aussi incomplétude fondamentale).
Cette arnaque théorique, qui est aussi une impasse fondamentale à partir du moment où le principe de non contradiction n'a pas été résolu (jusqu'à plus ample informé, il ne l'a pas été), aboutit à l'amalgame entre la démarche transcendantaliste et la démarche nihiliste. Alors que la démarche transcendantaliste est instaurée pour pallier à la néantisation nihiliste, le nihilisme répond en confondant les deux systèmes théoriques antagonistes sur le point précis et capital de la positivité (et de son envers la négativité).
La négativité est l'envers/enfer de la positivité. Si la positivité tenue pour certaine et incontestable pourrait être considérée comme fanatique et fausse, la positivité tenue comme progressive et constante (la vérité augmente même incertainement) est un modèle de réel supérieur au nihilisme. Ce pour une raison simple : la négativité charrie son lot de néant. Petite précision : c'est précisément contre cette négativité néantiste et nihiliste que le transcendantalisme s'est élevé. En voyant que la négativité pure (travesti en scepticisme) menait au néant certain, le transcendantalisme a proposé son contre-modèle de vérité continue. Cela implique que :
1) ce soit le nihilisme qui soit la première réaction impulsive et instinctive (non rationnelle) de l'homme face au réel (contrairement à la propagande nihiliste qui soit se positionne en réaction secondaire face au transcendantalisme; soit instaure une utopique primauté historique des temps nihilistes);
2) le modèle de vérité soit un modèle de réel.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire