mercredi 3 février 2010

Un juif juste, juste un juif

Ça va continuer longtemps, le cirque culpabilisateur et victimaire? La Shoah mérite droit de mémoire et critique constante. Pas culpabilisation et victimisation. On n'est pas victime de père en fils. Faut arrêter le cinéma autour de la Shoah, des juifs et des persécutions. A force de tirer sur la corde, le phénomène du bouc émissaire se relance. A-t-on oublié la phrase de Schoelcher : "Les victimes d'hier sont les bourreaux de demain"? C'est le cercle vicieux. On sort la victime du commun de la communauté pour la placer au-dessus des lois. Au nom de leur martyr récupéré, les juifs sont hissés en émissaires de boucs. Qu'on soit rejeté ou adulé, ce sont deux phénomènes identiques et ambivalents.
On passe d'une catharsis à l'autre. Les juifs devraient refuser de se trouver au-dessus des lois. Ça commence avec le terme inepte et répugnant d'antisémitisme qui ne désigne pas les juifs. Ça continue avec l'amalgame entre judaïsme et sionisme. On ne sait même plus quelle est l'identité du judaïsme. C'est une religion, une idéologie, une tribu ou - bien? Ça se finit avec l'histoire de la majuscule. Les mots ont un sens. Le langage exprime l'essence. La preuve avec le coup pendard des Juifs. Le respect est minuscule quand il s'attache aux majuscules. Nous vivons dans un monde de confusion au nom des droits et des valeurs. On a perdu le sens dans l'aventure postmoderne (terme lui-même insignifiant).
On nous bassine avec Mahomet - l'appellation soi-disant occidentale du prophète de l'Islam. On instille l'insulte dans un terme neutre. Hein, Voltaire - intellectuel rentier antiesclavagiste de la Compagnie des Indes? Et après, on n'est pas islamophobe? A chaque fois que vous entendrez Mahomet, vous lèverez votre chapeau. La haine suinte par tous les porcs de nos chers judéo-crétins. Et les juifs - une majuscule antisémite? La confusion ou la fusion? La réponse de bon sens : pas de majuscule. Les juifs désignent une religion. Pourquoi pas des Chrétiens et des Musulmans?
On n'a aucune raison d'écrire Juifs à moins de participer à la culpabilisation victimaire qui confond le respect et la courtisanerie. Écrire Juifs, c'est participer à la bouc martyrisation des Juifs. Ce n'est pas parce que les juifs ont été persécutés qu'ils sont au-dessus de l'orthographe. Au-dessus des maux - au-dessus des mots. Tu parles! Les mêmes lois pour tous : c'est ce qu'on peut souhaiter de mieux aux persécutés et aux victimes.
Dans le fond de l'antisémitisme, on confond le peuple religieux (les juifs) avec le peuple géographique (les Palestiniens). On y ajoute une pincée de complexité politique (l'État-nation repose moins sur l'identité géographique que sur des principes d'identité rationnels) et une dose de complexion idéologique (le sionisme comme phénomène impérialiste, colonialiste et fictionnel). Le feuilleton sioniste abolit la critique. Les Juifs sont une nation géographique. Enlevez cette minuscule que nous ne saurions voir! Dites aux juifs qu'ils sont assujettis aux mêmes lois. Dites aux Occidentaux qu'ils sont des hommes?
Laissez les juifs tranquille! Vous utilisez les Juifs pour enfoncer le clou de l'impérialisme d'obédience occidentale et britannique! Affirmation universaliste scandaleuse pour ceux qui aimeraient que les Juifs soient au-dessus des lois? Moïse, au secours! Ils ont violé tes tables! Qui, ils? Les juifs? Les sionistes? Les impérialistes qui édifient leur royaume en installant leurs modèles instrumentalisés et diabolisés au-dessus du commun des peuples. Être au-dessus de la loi, c'est le pied? Le panard? La panade! Ne pas répondre de ses crimes. Ne pas répondre de ses délires. Ne plus entretenir d'autre loi que le plus fort.
Gazer Gaza - indemniser l'ONU. Dénier ses crimes de guerre. Crime de surhomme contre l'humanité. Gaza est l'humanité. Les Israéliens - des surhommes? Des sous-hommes? Moïse a donné la Loi. Dans un acte victimaire, ses héritiers le poignardent en abolissant la loi. Contre la loi de Dieu, la loi du plus fort. Contre les lois, la lie. L'hallali des élus de l'Hyperréel. Si tu respectes les prophètes, dis Mohamed. Si tu respectes les juifs, n'ajoute pas de majuscule. Le majeur est simple; le mineur est compliqué.

3 commentaires:

Welsh a dit…

Votre réaction est ridicule

Il est convenu qu'on met justement une majuscule à Juif quand le mot est utilisé comme nom (mais pas comme adjectif) justement pour ne pas confondre avec le pratiquant religieux, pour désigner une personne qui est ou qui croit être descendante des sujettes juives du roitelet David.

Maricri a dit…

Non, elle n'est pas du tout ridicule, au contraire très éclairante. Quand on s'occupe de correction ortographique, on en sait quelque chose.
"Il est convenu" : convenu par qui ? C'est au contraire, justement, tordre le cou aux règles d'ortographe convenues. On dit, les chrétiens, les musulmans, les catholiques, les boudhistes etc. ; pas de majuscule. Aucune personne ou communauté, se rattachant de près ou de loin à une obédience religieuse ou spirituelle ne portent de majuscule quand elles sont défininies comme telles. Alors, pour les Juifs il faudrait faire une distinction ? Alignement sur les Français, les Américains, les Arabes, les Slaves etc., ce qui introduirait une idée de nation ou d'ethnie erronée, se rapportant à la communauté juive, et cela, même s'ils se croient les descendants de David ou colatéraux.
Voilà pourquoi, ces réflexions ortographiques, rarement abordées sur le 'J' ou le 'j' me semblent particulièrement intéressante.
Se pourrait-il donc, que l'ortographe non plus, ne soit pas neutre...?

Koffi Cadjehoun a dit…

Tout à fait d'accord avec Maricri.
Welsh le redresseur noble de torts n'a pas compris et produit une raison déraisonnable : une duplication entre l'identité religieuse et l'identité non religieuse. Welsh illustre l'égarement orthographique et sémantique. A ce compte un musulman non croyant a droit à une majuscule?