"Je demande pardon à tout le monde pour les propos que j’ai tenus vendredi dernier… Je ne parlerai plus jamais des évènements du 11 Septembre. Je n’émettrai plus jamais de doutes."
On se souvient que l'humoriste style beauf Bigard avait sur Europe 1 remis en question la version officielle du 911 le vendredi 5 septembre. Sa repentance à l'AFP le mardi 9 septembre est extraordinaire.
1) D'une part, on notera qu'il s'engage à ne plus aborder le sujet et qu'il demande pardon. En aucun cas, il ne laisse entendre qu'il s'est trompé ou qu'il a proféré des absurdités. Il demande plutôt pardon pour avoir dit la vérité qui dérange. Est-ce la dernière mouture postmoderne de la repentance chrétienne que de ne pas heurter la morale officielle?
2) Quiconque entendra la sortie bigardesque dans l'émission d'un autre bouffon, Ruquier, mesurera que notre bon Bigard n'a pas parlé sous le coup de l'émotion et de l'ignorance, mais qu'il avait étudié le sujet avec soin et pendant des heures. Il mentionne ainsi de nombreux films et documentaires sur le sujet, dont le célèbre Loose Change, les conférences de Griffin, le travail de Meyssan, la mort plausible de ben Laden... Il parle en connaissance de cause, le gaillard, sans ses pets ni rots habituels, mais avec des couilles et de la matière, comme qu'il dirait. Matière : grise? blanche?
Entrez...
Ses excuses circonstanciées et éloquentes sonnent comme une défaite de l'esprit critique et nullement comme une remise en question de sa/la vérité sur le 911. Au contraire : elles signifient au moins implicitement, et en fait explicitement, que le 911 appartient aux tabous et aux interdits de notre temps et que toute contestation ressortit désormais du blasphème. Bigard, toutes proportions gardées, évoque :
- le cas célèbre du scientifique Galilée obligé d'abjurer contre toute raison pour sauver sa peau (c'est le cas de le dire). Nous serions de bigarrés bigarriens, nous insinuerions que Galilée a eu le feu au cul;
- et le sketch irrésistible d'un autre bouffon contemporain, meilleur que Bigard, Dieudonné - bien que cette supériorité humoristique ne signifie pas que le discours de Dieudonné soit exempt de mauvais délires intermittents et roboratifs.
Quoi qu'il en soit, notre bon vieux Dieudonné national avait eu au moins le mérite de mettre en scène et en lumière scénique le caractère typiquement orwellien de notre société, dans laquelle il est devenu impossible d'aller à l'encontre de la version officielle, donc de proférer la vérité la plus évidente : que la vérité officielle se révèle être un mensonge énorme.
Le traître à la patrie qui oserait contester devient ainsi le mouton noir qui reconnaît lui-même spontanément ses fautes. Le parfait bouc émissaire. Mouture 1984. Objet du crime : avoir remis en question l'officiel et l'institutionnel. Niveau de l'argumentation : inexistant, pour ne pas dire atterrant.
Au fait, en passant, petite question anodine : quelle est cette religion contemporaine qui se prétend sortie des religions traditionnelles et qui fonctionne comme une religion établie, avec ses tabous, ses interdits, ses blasphèmes et ses châtiments? Quel nom donner à l'entreprise d'Inquisition contemporaine dont les camps de Guantanamo sont la partie la plus affreusement fameuse et émergée d'un iceberg mondialiste et mondialisé?
En lecteur de Spinoza, Hegel ou Nieztsche, j'ai proposé la religion immanentiste, qui est la religion de la sortie de la religion et qui fonctionne comme une religion, avec ce que la religion fait de pire (le fanatisme et l'intolérance) et sans ce qu'elle fait de meilleur (l'universalité et la spiritualité). Il n'est pas facile d'admettre que notre époque a prétendu sortir des pièges de l'Infâme et du religieux pour y retomber pieds et poings liés - et avec usure. C'est le privilège des yeux lucides et/ou honnêtes que de prendre la mesure de cette vérité terrible et interdite.
Du moins pour ceux qui ont encore un peu de coeur, un peu d'intelligence et un peu de conscience. Autant dire par les temps qui courent que de tels individus dans le fond bénis font figure d'exceptions et de nouveaux avatars de la vraie Résistance.
On se souvient que l'humoriste style beauf Bigard avait sur Europe 1 remis en question la version officielle du 911 le vendredi 5 septembre. Sa repentance à l'AFP le mardi 9 septembre est extraordinaire.
1) D'une part, on notera qu'il s'engage à ne plus aborder le sujet et qu'il demande pardon. En aucun cas, il ne laisse entendre qu'il s'est trompé ou qu'il a proféré des absurdités. Il demande plutôt pardon pour avoir dit la vérité qui dérange. Est-ce la dernière mouture postmoderne de la repentance chrétienne que de ne pas heurter la morale officielle?
2) Quiconque entendra la sortie bigardesque dans l'émission d'un autre bouffon, Ruquier, mesurera que notre bon Bigard n'a pas parlé sous le coup de l'émotion et de l'ignorance, mais qu'il avait étudié le sujet avec soin et pendant des heures. Il mentionne ainsi de nombreux films et documentaires sur le sujet, dont le célèbre Loose Change, les conférences de Griffin, le travail de Meyssan, la mort plausible de ben Laden... Il parle en connaissance de cause, le gaillard, sans ses pets ni rots habituels, mais avec des couilles et de la matière, comme qu'il dirait. Matière : grise? blanche?
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Ses excuses circonstanciées et éloquentes sonnent comme une défaite de l'esprit critique et nullement comme une remise en question de sa/la vérité sur le 911. Au contraire : elles signifient au moins implicitement, et en fait explicitement, que le 911 appartient aux tabous et aux interdits de notre temps et que toute contestation ressortit désormais du blasphème. Bigard, toutes proportions gardées, évoque :
- le cas célèbre du scientifique Galilée obligé d'abjurer contre toute raison pour sauver sa peau (c'est le cas de le dire). Nous serions de bigarrés bigarriens, nous insinuerions que Galilée a eu le feu au cul;
- et le sketch irrésistible d'un autre bouffon contemporain, meilleur que Bigard, Dieudonné - bien que cette supériorité humoristique ne signifie pas que le discours de Dieudonné soit exempt de mauvais délires intermittents et roboratifs.
Quoi qu'il en soit, notre bon vieux Dieudonné national avait eu au moins le mérite de mettre en scène et en lumière scénique le caractère typiquement orwellien de notre société, dans laquelle il est devenu impossible d'aller à l'encontre de la version officielle, donc de proférer la vérité la plus évidente : que la vérité officielle se révèle être un mensonge énorme.
Le traître à la patrie qui oserait contester devient ainsi le mouton noir qui reconnaît lui-même spontanément ses fautes. Le parfait bouc émissaire. Mouture 1984. Objet du crime : avoir remis en question l'officiel et l'institutionnel. Niveau de l'argumentation : inexistant, pour ne pas dire atterrant.
Au fait, en passant, petite question anodine : quelle est cette religion contemporaine qui se prétend sortie des religions traditionnelles et qui fonctionne comme une religion établie, avec ses tabous, ses interdits, ses blasphèmes et ses châtiments? Quel nom donner à l'entreprise d'Inquisition contemporaine dont les camps de Guantanamo sont la partie la plus affreusement fameuse et émergée d'un iceberg mondialiste et mondialisé?
En lecteur de Spinoza, Hegel ou Nieztsche, j'ai proposé la religion immanentiste, qui est la religion de la sortie de la religion et qui fonctionne comme une religion, avec ce que la religion fait de pire (le fanatisme et l'intolérance) et sans ce qu'elle fait de meilleur (l'universalité et la spiritualité). Il n'est pas facile d'admettre que notre époque a prétendu sortir des pièges de l'Infâme et du religieux pour y retomber pieds et poings liés - et avec usure. C'est le privilège des yeux lucides et/ou honnêtes que de prendre la mesure de cette vérité terrible et interdite.
Du moins pour ceux qui ont encore un peu de coeur, un peu d'intelligence et un peu de conscience. Autant dire par les temps qui courent que de tels individus dans le fond bénis font figure d'exceptions et de nouveaux avatars de la vraie Résistance.
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