Ce qu'on nomme idéologie est fort instructif dans l'histoire de l'immanentisme parce que l'idéologie apparaît au moment où l'immanentisme est en train de remporter sa bataille contre le transcendantalisme. A partir du moment où l'immanentisme arrive au pouvoir, il crée peu à peu ce qu'on va nommer par la suite idéologie. L'idéologie est un mime de science. J'emprunte cette définition assez satisfaisante à un idéologue patenté, le libéral fort peu académique et fort fin de règne Jean-François Revel.
Les idéologies sont assez nombreuses depuis que l'immanentisme est au pouvoir. On peut citer en vrac le libéralisme, qui prétend ne pas être une idéologie; mais aussi le communisme, le sionisme, le nazisme... Bref : qu'est-ce qu'une idéologie? Étymologiquement, le terme désigne le discours sur les idées. Idées à entendre au sens d'images. Discourir sur les idées n'est pas une prétention anodine. Dans la culture occidentale, la théorie des Idées descend de Platon, qui lui-même reprend ses propres idées notamment de l'Égypte.
Mais Platon désigne par Idées la réalité qui est idéale, c'est-à-dire qui est ailleurs, au-delà et transcendante au sensible. L'Idée au sens platonicien est une représentation transcendantaliste parce que l'Idée désigne ce qui domine le réel et ce qui est de l'ordre de l'idéal par opposition au sensible. On peut dire que l'Idée platonicienne n'est pas soluble dans le fini. C'est tout le contraire qui se produit avec l'idée immanentiste : l'idée immanentiste est typiquement une idée qui est finie et qui ne se définit que dans le fini.
Historiquement, le terme idéologie apparaît au siècle des Lumières, avec Destutt de Tracy, qui est explicitement et dans un sens assez différent d'aujourd'hui un idéologue. Qu'est-ce qu'un idéologue selon cette acception première et éclairante? C'est quelqu'un qui veut discourir sur les idées, soit, dans la lignée du positivisme triomphant, instaurer une science des idées.
Instaurer une science des idées, c'est rien de moins que rompre avec la tradition platonicienne de l'Occident, avec la tradition transcendantaliste depuis l'apparition de l'homme, c'est-à-dire admettre que l'on puisse tenir un discours rationnel et même hyperrationnel sur les idées. C'est d'ailleurs dans ce sens que ces idéologues éclairés prétendent dissiper l'obscurantisme, soit dissiper le vague transcendantal sur les Idées.
Avec l'hyperrationnalisme triomphant, avec la lumière hyperrationnelle, le passage de l'obscurantisme à l'immanentisme signifie en fait que l'on est capable désormais de produire et de tenir une science des idées, soit un domaine qui permettent d'expliquer les idées et de les ranger avec ordre dans un domaine d'exploitation et d'explicitation typiquement fini. Ainsi que l'énonce justement Wikipédia, il s'agit pour les idéologues de procéder à une analyse scientifique de la pensée et de trouver l'origine finie, sensible et quasi matérielle des idées, dans la lignée sensualiste de Condillac par exemple.
Dans l'évolution du terme d'idéologie, on retiendra principalement la volonté de trouver une cause totalisante et unique pour expliquer l'ensemble des phénomènes du réel. Sans doute avec Marx l'ontologie acquiert une inflexion nettement politique, ce qui traduit plus une certaine humilité et une certaine restriction que la démesure : façon de reconnaître en somme que la connaissance du réel est impossible et que le réel sera désormais seulement le champ du politique. Même le fait d'énoncer que le politique est le réel est une manière tacite de reconnaître cette réduction ontologique caractéristique.
Quoi qu'il en soit, en cherchant une explication totalisante du monde, l'idéologie est le produit politique, social et religieux de l'immanentisme. On se moque des idéologies comme si elles appartenaient au passé et comme si elle n'allaient plus se reproduire. On fait comme si les idéologies étaient le monstrueux nazisme et le dinosauresque communisme. Le plus drôle est sans doute d'écouter les pontifiants partisans du libéralisme vous expliquer avec emphase et académisme que l'idéologie est dépassée depuis la fin du communisme, alors qu'ils ne se rendent apparemment pas compte qu'ils font eux aussi de l'idéologie à peu de frais - que le libéralisme, c'est aussi de l'idéologie.
Et le sionisme, qu'est-ce que c'est? C'est une idéologie absolument explicite et caractéristique, qui domine le champ de la politique de l'après-guerre et qui n'est pas réductible aux cercles juifs. Pas du tout. En fait, l'immanentisme produit forcément de l'idéologie. A partir du moment où l'on considère que le réel est immanent, on engendre forcément l'idéologie comme réponse à la question politique. L'idéologie qui apparaît caricaturale est une idéologie dépassée et du passé; mais toute production politique d'ordre immanentiste produit nécessairement de l'idéologie, si bien que toutes les pensées à la mode actuelle sont des idéologies. Une idéologie ne fonctionne que si elle n'est pas découverte en tant qu'idéologie.
C'est ainsi que le libéralisme étant la force théorique politique dominante de l'immanentisme, ses thuriféraires en font une antiidéologie comme s'il s'agissait d'une théorie pragmatique qui s'adapterait au réel. Cette assertion est bien entendu ridicule et débouche sur les contresens actuels du déni et de l'occulte. Le caractère prédominant, voire dominant des idéologies tient simplement à leur statut au sein de l'immanentisme.
Et j'ajouterais que l'idéologie est totalisante dans la mesure où elle est aussi totalitaire, soit qu'elle est enclin au totalitarisme dans la mesure où voulant tout expliquer, son explication absolue et véridique la conduit aussi à dominer. C'est d'ailleurs le véritable sens de l'idéologie que la domination sur le réel, dans la mesure où l'immanentisme aboutit nécessairement à la domination. Contrairement à la propagande immanentiste, qui nous fait croire que l'immanentisme, c'est la justice et l'égalité, la vérité tient au fait que le système immanentiste conduit inévitablement à la domination et à l'élitisme.
Après le paradoxe selon lequel une bonne idéologie était un système immanentiste se présentant comme antiidéologique, voici le second des paradoxes : l'idéologie est une force politique au service de la domination. Le totalisant au service du totalitarisme : ce n'est pas le moindre des paradoxes de l'immanentisme que de produire ses vérités au milieu des mensonges.
Les idéologies sont assez nombreuses depuis que l'immanentisme est au pouvoir. On peut citer en vrac le libéralisme, qui prétend ne pas être une idéologie; mais aussi le communisme, le sionisme, le nazisme... Bref : qu'est-ce qu'une idéologie? Étymologiquement, le terme désigne le discours sur les idées. Idées à entendre au sens d'images. Discourir sur les idées n'est pas une prétention anodine. Dans la culture occidentale, la théorie des Idées descend de Platon, qui lui-même reprend ses propres idées notamment de l'Égypte.
Mais Platon désigne par Idées la réalité qui est idéale, c'est-à-dire qui est ailleurs, au-delà et transcendante au sensible. L'Idée au sens platonicien est une représentation transcendantaliste parce que l'Idée désigne ce qui domine le réel et ce qui est de l'ordre de l'idéal par opposition au sensible. On peut dire que l'Idée platonicienne n'est pas soluble dans le fini. C'est tout le contraire qui se produit avec l'idée immanentiste : l'idée immanentiste est typiquement une idée qui est finie et qui ne se définit que dans le fini.
Historiquement, le terme idéologie apparaît au siècle des Lumières, avec Destutt de Tracy, qui est explicitement et dans un sens assez différent d'aujourd'hui un idéologue. Qu'est-ce qu'un idéologue selon cette acception première et éclairante? C'est quelqu'un qui veut discourir sur les idées, soit, dans la lignée du positivisme triomphant, instaurer une science des idées.
Instaurer une science des idées, c'est rien de moins que rompre avec la tradition platonicienne de l'Occident, avec la tradition transcendantaliste depuis l'apparition de l'homme, c'est-à-dire admettre que l'on puisse tenir un discours rationnel et même hyperrationnel sur les idées. C'est d'ailleurs dans ce sens que ces idéologues éclairés prétendent dissiper l'obscurantisme, soit dissiper le vague transcendantal sur les Idées.
Avec l'hyperrationnalisme triomphant, avec la lumière hyperrationnelle, le passage de l'obscurantisme à l'immanentisme signifie en fait que l'on est capable désormais de produire et de tenir une science des idées, soit un domaine qui permettent d'expliquer les idées et de les ranger avec ordre dans un domaine d'exploitation et d'explicitation typiquement fini. Ainsi que l'énonce justement Wikipédia, il s'agit pour les idéologues de procéder à une analyse scientifique de la pensée et de trouver l'origine finie, sensible et quasi matérielle des idées, dans la lignée sensualiste de Condillac par exemple.
Dans l'évolution du terme d'idéologie, on retiendra principalement la volonté de trouver une cause totalisante et unique pour expliquer l'ensemble des phénomènes du réel. Sans doute avec Marx l'ontologie acquiert une inflexion nettement politique, ce qui traduit plus une certaine humilité et une certaine restriction que la démesure : façon de reconnaître en somme que la connaissance du réel est impossible et que le réel sera désormais seulement le champ du politique. Même le fait d'énoncer que le politique est le réel est une manière tacite de reconnaître cette réduction ontologique caractéristique.
Quoi qu'il en soit, en cherchant une explication totalisante du monde, l'idéologie est le produit politique, social et religieux de l'immanentisme. On se moque des idéologies comme si elles appartenaient au passé et comme si elle n'allaient plus se reproduire. On fait comme si les idéologies étaient le monstrueux nazisme et le dinosauresque communisme. Le plus drôle est sans doute d'écouter les pontifiants partisans du libéralisme vous expliquer avec emphase et académisme que l'idéologie est dépassée depuis la fin du communisme, alors qu'ils ne se rendent apparemment pas compte qu'ils font eux aussi de l'idéologie à peu de frais - que le libéralisme, c'est aussi de l'idéologie.
Et le sionisme, qu'est-ce que c'est? C'est une idéologie absolument explicite et caractéristique, qui domine le champ de la politique de l'après-guerre et qui n'est pas réductible aux cercles juifs. Pas du tout. En fait, l'immanentisme produit forcément de l'idéologie. A partir du moment où l'on considère que le réel est immanent, on engendre forcément l'idéologie comme réponse à la question politique. L'idéologie qui apparaît caricaturale est une idéologie dépassée et du passé; mais toute production politique d'ordre immanentiste produit nécessairement de l'idéologie, si bien que toutes les pensées à la mode actuelle sont des idéologies. Une idéologie ne fonctionne que si elle n'est pas découverte en tant qu'idéologie.
C'est ainsi que le libéralisme étant la force théorique politique dominante de l'immanentisme, ses thuriféraires en font une antiidéologie comme s'il s'agissait d'une théorie pragmatique qui s'adapterait au réel. Cette assertion est bien entendu ridicule et débouche sur les contresens actuels du déni et de l'occulte. Le caractère prédominant, voire dominant des idéologies tient simplement à leur statut au sein de l'immanentisme.
Et j'ajouterais que l'idéologie est totalisante dans la mesure où elle est aussi totalitaire, soit qu'elle est enclin au totalitarisme dans la mesure où voulant tout expliquer, son explication absolue et véridique la conduit aussi à dominer. C'est d'ailleurs le véritable sens de l'idéologie que la domination sur le réel, dans la mesure où l'immanentisme aboutit nécessairement à la domination. Contrairement à la propagande immanentiste, qui nous fait croire que l'immanentisme, c'est la justice et l'égalité, la vérité tient au fait que le système immanentiste conduit inévitablement à la domination et à l'élitisme.
Après le paradoxe selon lequel une bonne idéologie était un système immanentiste se présentant comme antiidéologique, voici le second des paradoxes : l'idéologie est une force politique au service de la domination. Le totalisant au service du totalitarisme : ce n'est pas le moindre des paradoxes de l'immanentisme que de produire ses vérités au milieu des mensonges.
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