Ecoutez cette émission passionnante. C'est le compte-rendu du livre de Sand sur le peuple juif par deux occidentalistes faisant mine de penser, un professeur de philosophie engoncé dans le système, le célèbre Ferry, et un journaliste se voulant analyste et expert, le dynamique Julliard. L'embarras est perceptible chez les deux amis. Ferry essaye de mieux étouffer la thèse du livre en se montrant le plus objectif possible quand Julliard digresse pour noyer le poisson.
Evidemment, c'est pas bien d'être antisémite. Il est passionnant de constater que les idéologues les plus proches des antisémites du vingtième siècle sont les sionistes extrémistes contemporains qui cherchent une définition racialiste et scientifique à la judéité. Délires, quand tu nous tiens. Mais la vraie question à poser serait : antisémite, ça veut dire quoi? Ca veut dire être contre les Sémites. Les Sémites ne sont pas les juifs issus de la Bible, mais une catégorie géographique plus vaste. On ne dit pas antioccidentaux pour antifrançais. Les mots ont un sens. Tant que l'arnaque sémantique sur le terme antisémite perdurera, on ne pourra pas attendre de ces discours engagés qu'ils se montrent honnêtes. C'est un peu comme les discours sur les musulmans qui parlent du prophète Mahomet. C'est Mohamed, le béni, et pas Mahomet, l'exécrable.
Point barre. Maintenant, l'essentiel : le livre de Sand signe le caractère mensonger de l'idéologie sioniste. Ferry a beau s'emberlificoter les pinceaux pseudo-conceptuels dans les distinctions identitaires, si les juifs ne descendent pas des Hébreux bibliques, alors leur réclamation de la terre d'Israël est caduque et aberrante. Autrement dit, la seule identité qui vaille pour les juifs, c'est l'identité de type religieux. Le judaïsme est une religion et n'est autre que secondairement. Il reste toujours premièrement une religion.
Se rendant compte qu'ils s'aventurent sur un terrain miné, le fait que le sionisme est l'émanation monstrueuse de l'occidentalisme, Ferry et Julliard tentent de faire marche arrière. Trop tard! Nos deux penseurs donnent l'exemple des juifs laïcs pour prouver que le judaïsme ne saurait en aucun cas se limiter au caractère religieux. Mauvaise foi insigne! Un juif laïc, c'est tout simplement une dérivation du sens classique. Que dirait-on d'un musulman laïc ou d'un chrétien laïc? Évidemment, les termes perdent leur sens. Et pourquoi pas pour les juifs?
Deux poids, deux mesures? Il reste à préciser que l'on peut bien entendu être juif et laïc, mais dans un sens moderne propre à la laïcité : en considérant que l'appartenance religieuse est privée. Dans ce cas, l'intervention de Ferry n'a aucun sens. Ferry pourrait être juif laïc au sens où il pratiquerait de manière privée sa foi juive. Rien à redire. Mais il ne saurait être juif et laïc, soit conférer à sa judéité (putative) un caractère extra-religieux. Qu'on se le tienne pour dit : le judaïsme est religieux ou n'est pas. Et les dénégations de Ferry sont identiques aux protestations d'un voleur pris la main dans le sac. Il aurait sans doute préféré emporter son butin en toute candeur et il bataille pour en conserver une notable partie. Mais il sera au final contraint d'en restituer la totalité.
Idem pour les sionistes : ces idéologues qui travestissent l'histoire, la logique et la morale (une pensée pour Gaza) assistent au retour du boomerang en pleine figure, soit au retour du réel avec usure. On notera avec délectation l'argument-aveu selon lequel la vérité rappelée par Sand ne serait pas admissible au vu du contexte politique actuel. C'est un peu comme si on disait : toute vérité n'est pas bonne à dire. Ou : protégeons le mensonge - de l'authenticité sioniste.
Revenons à un peu de bon sens et d'honnêteté. Soit les sionistes admettent rapidement que leur identité est religieuse et que leurs prétentions territoriales sont fausses - et ils peuvent encore négocier pour un État multiconfessionnel et laïc (justement); soit ils persistent dans le déni/délire, dont l'argutie style Ferry est la forme douce et pernicieuse - et ils perdront tout, le bébé et l'eau du bain, Israël et le sionisme, l'idéologie et la religion. J'ai en effet bien peur que le sionisme ne finisse par tuer le judaïsme. Une idéologie qui tuerait une religion, avouez que c'est un comble!
Evidemment, c'est pas bien d'être antisémite. Il est passionnant de constater que les idéologues les plus proches des antisémites du vingtième siècle sont les sionistes extrémistes contemporains qui cherchent une définition racialiste et scientifique à la judéité. Délires, quand tu nous tiens. Mais la vraie question à poser serait : antisémite, ça veut dire quoi? Ca veut dire être contre les Sémites. Les Sémites ne sont pas les juifs issus de la Bible, mais une catégorie géographique plus vaste. On ne dit pas antioccidentaux pour antifrançais. Les mots ont un sens. Tant que l'arnaque sémantique sur le terme antisémite perdurera, on ne pourra pas attendre de ces discours engagés qu'ils se montrent honnêtes. C'est un peu comme les discours sur les musulmans qui parlent du prophète Mahomet. C'est Mohamed, le béni, et pas Mahomet, l'exécrable.
Point barre. Maintenant, l'essentiel : le livre de Sand signe le caractère mensonger de l'idéologie sioniste. Ferry a beau s'emberlificoter les pinceaux pseudo-conceptuels dans les distinctions identitaires, si les juifs ne descendent pas des Hébreux bibliques, alors leur réclamation de la terre d'Israël est caduque et aberrante. Autrement dit, la seule identité qui vaille pour les juifs, c'est l'identité de type religieux. Le judaïsme est une religion et n'est autre que secondairement. Il reste toujours premièrement une religion.
Se rendant compte qu'ils s'aventurent sur un terrain miné, le fait que le sionisme est l'émanation monstrueuse de l'occidentalisme, Ferry et Julliard tentent de faire marche arrière. Trop tard! Nos deux penseurs donnent l'exemple des juifs laïcs pour prouver que le judaïsme ne saurait en aucun cas se limiter au caractère religieux. Mauvaise foi insigne! Un juif laïc, c'est tout simplement une dérivation du sens classique. Que dirait-on d'un musulman laïc ou d'un chrétien laïc? Évidemment, les termes perdent leur sens. Et pourquoi pas pour les juifs?
Deux poids, deux mesures? Il reste à préciser que l'on peut bien entendu être juif et laïc, mais dans un sens moderne propre à la laïcité : en considérant que l'appartenance religieuse est privée. Dans ce cas, l'intervention de Ferry n'a aucun sens. Ferry pourrait être juif laïc au sens où il pratiquerait de manière privée sa foi juive. Rien à redire. Mais il ne saurait être juif et laïc, soit conférer à sa judéité (putative) un caractère extra-religieux. Qu'on se le tienne pour dit : le judaïsme est religieux ou n'est pas. Et les dénégations de Ferry sont identiques aux protestations d'un voleur pris la main dans le sac. Il aurait sans doute préféré emporter son butin en toute candeur et il bataille pour en conserver une notable partie. Mais il sera au final contraint d'en restituer la totalité.
Idem pour les sionistes : ces idéologues qui travestissent l'histoire, la logique et la morale (une pensée pour Gaza) assistent au retour du boomerang en pleine figure, soit au retour du réel avec usure. On notera avec délectation l'argument-aveu selon lequel la vérité rappelée par Sand ne serait pas admissible au vu du contexte politique actuel. C'est un peu comme si on disait : toute vérité n'est pas bonne à dire. Ou : protégeons le mensonge - de l'authenticité sioniste.
Revenons à un peu de bon sens et d'honnêteté. Soit les sionistes admettent rapidement que leur identité est religieuse et que leurs prétentions territoriales sont fausses - et ils peuvent encore négocier pour un État multiconfessionnel et laïc (justement); soit ils persistent dans le déni/délire, dont l'argutie style Ferry est la forme douce et pernicieuse - et ils perdront tout, le bébé et l'eau du bain, Israël et le sionisme, l'idéologie et la religion. J'ai en effet bien peur que le sionisme ne finisse par tuer le judaïsme. Une idéologie qui tuerait une religion, avouez que c'est un comble!
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