lundi 7 janvier 2008

Auctorité

Dans le système libéral, les médias sont pouvoir officiel en ce qu'ils sont contre-pouvoir. Le contre-pouvoir est indispensable à la pérennité du pouvoir. Lorsque le contre-pouvoir se met à servir le pouvoir ou à se confondre avec, c'est que le pouvoir ne peut plus ce qu'il promet de pouvoir. L'autorité est discréditée. La fin de l'autorité consiste à fixer un but à l'ordre dans la mesure où tout but ordonné suppose l'intégration du néant à l'ordre. Autrement dit, l'autorité d'un ordre suppose la reconnaissance des autres ordres et la possibilité de les contrecarrer et de les annexer.
Cette fin classique de l'autorité explique le prestige de l'autorité. L'autorité est fondement de l'ordre en tant que l'ordre est dépourvu de fondement naturel. Deux possibilités pour le fondement :
1) soit l'autorité se fait fondement comme intégration du néant;
2) soit l'autorité prétend régenter l'ordre comme l'incarnation subite, totale et totalitaire du donné.
Dans cette deuxième hypothèse, qui nous intéresse de fort près, force est de reconnaître que le déni de néant et le déni des autres ordres conduit l'autorité à s'affaiblir par le mécanisme même du donné. Désormais, le donné sert de seul objectif et de seul processus au néant. L'autorité perd son but et se retourne contre elle-même. L'autorité perd son statut d'auteur et de fondement. Elle n'est plus garant de rien. Dès lors elle implose et perd son rôle en même temps que sa légitimité. Il fait mauvais vivre sous l'autorité. L'autorité est ringarde. Il est interdit d'interdire - formule admirable!

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