mercredi 23 janvier 2008

Double bang

D'un côté, on nous bassine les oreilles avec les infâmes terroristes islamistes qui incarneraient le Mal et chercheraient à détruire la belle liberté et la belle démocratie que symboliserait l'Occident. De l'autre, on nous oppose que ce sont ceux qui accusent les islamistes d'être les incarnations du Diable qui sont en fait, voire contre toute attente les vrais hérauts du Diable.
Il faudrait choisir : soit les fous d'Allah sont le Mal; soit ce sont les neveux de l'oncle Sam. Quelle que soit l'alternative, il faut distinguer entre le Bien et le Mal. Entre les fous d'Allah et les neveux de l'oncle Sam. Voire. L'urgence consiste peut-être à se rendre compte que le choix est sans doute l'acte le plus contraignant et le plus illusoire et que le choix cache derrière l'injonction inévitable la vérité de son mensonge.
En d'autres termes : les deux pendants de l'alternative sont justes parce que la différenciation est interne au même système et qu'il s'agit d'une fausse différenciation. Au final, la projection est ahurissante : les fous d'Allah ne sont jamais que les clones (ou les cousins germains) des neveux de l'oncle Sam. Si les fous d'Allah incarnent le Mal aux yeux des neveux de l'oncle Sam, c'est tout bonnement parce que le cercle vicieux fonctionne à merveille et que les fous d'Allah ne sont jamais que la projection des atlantistes et des marionnettistes qui manipulent l'Occident et la stratosphère.
Oui : tous les discours fouillés et savants sur l'islamisme le plus radical et le plus terroriste sont justes à condition qu'on se souvienne qu'ils caractérisent à merveille les auteurs de l'islamisme, auteurs tant historiques qu'idéologiques. Il est terrible mais irréfutable de constater que l'islamisme est la projection de l'atlantisme et que la vision parcellaire d'un monde en danger parce qu'opposant la civilisation et la barbarie sauvage manque l'essentiel, en même qu'elle touche du doigt la vérité.
Qu'il est tragiquement ironique ou délicieux que la famille Bush et la famille ben Laden soient de proches parents en affaires, alors que se trouvent opposés, dans un simplisme et un manichéisme effrayant, qui en dit long sur les moyens infinis dont dispose cette propagande, le diaboliquement prophétique Ousama et l'Amérique présidée par W. Incroyable mais vrai! Les faits sont si têtus, si inflexibles qu'ils en révèlent plus que toutes les explications et les longs discours pompeux et officiels.
Les diaboliques islamistes ne sont jamais que les projections logiques des diaboliques atlantistes. La distinction était d'autant plus vive et viscérale qu'elle n'était que de façade. Ben Laden et la Quaeda sont-ils les sombres et lugubres révélateurs de ce qu'est l'Occident - l'ombre expulsée de la lumière et le refus de considérer les deux faces (au moins) de Janus?

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