vendredi 11 janvier 2008

Perte de fondements

On ne remarquera jamais assez que al perte de l'autorité, la récession et la mutation du pouvoir ne signifient jamais que le déplacement du fondement. Dans l'évolution moderne, l'autorité s'estompe parce que le fondement classique est introuvable. qu'est-ce qu'un auteur sinon un fondateur et un garant de ce fondement? Autrement dit, le propre de l'État, figure du pouvoir classique, consiste à entretenir la sacralité du pouvoir, soit le fait que seule les formes religieuses, par le rite et le sacré, peuvent fonder le pouvoir et légitimer l'ordre. Qu'est-ce que le rite sinon la présence inexplicable du fondement au travers des habitudes les plus anodines, soit la perpétuation du fondement d'ordre sacré? Qu'est-ce que le sacré sinon la faculté à reconnaître le néant dans toutes les manifestations d'ordres, puisque le seul moyen de contacter le néant consiste, non à trouver du néant pur, mais à ordonner les éléments d'autres ordres selon la régularité de l'ordre supérieur? Autrement dit, le fondement, c'est la reconnaissance qu'un pouvoir est en mesure de fédérer des ordres pour en faire des composants à son service. D'où la fascination pour le pouvoir, le fait que le pouvoir séduit autant : l'autorité est cette résurgence intrigante (d'où l'intrigant) de la domination qu'implique l'assimilation de formes éparses et d'ordres épars au sein d'un ordre nouveau en mesure de les rassembler et de les fédérer. Le pouvoir est fédérateur dans la mesure où il est dominateur. L'absence de fondements indique dès lors la crise : car que faire désormais si le refus du pouvoir classique indique non que la problématique du pouvoir classique a été surmontée, mais que l'ordre auquel on appartient n'est plus en mesure de fédérer et d'intégrer de nouveaux ordres?

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