«Hasard» est le nom que Dieu prend quand il ne veut pas qu'on le reconnaisse.»
Albert Einstein.
Le complot implique que l'avènement des événements dépend de la volonté. Faculté surhumaine trop humaine (la volonté) qui peut s'incarner en volontés individuelles et antagonistes. La maladie du complotisme considère que le réel est réductible à la volonté humaine et que tout ce qui ne dépend pas de la volonté humaine n'est pas réel (ou est quantité négligeable). Par-delà le complotisme, nous touchons à la mentalité immanentiste qui éprouve les pires difficultés à concevoir que les événements concernant l'homme puissent survenir suite à des causes non humaines. On vérifie que le complotisme est une mentalité qui découle de la mentalité immanentiste selon laquelle le réel fini (conception nihiliste atavique) est de type humain (conception immanentiste).
C'est dans cette mentalité que s'épanouit le complotisme, qui dénonce les complots humains dans la mesure où il explique de manière humaine (par la volonté) le mal. Le complotisme fleurit à des époques de décadence pour expliquer le mal - c'est l'homme qui produit le mal. Si le complotisme est une démarche interprétative fausse, il n'empêche qu'il ne se produirait pas si les époques où on le dénonce avec bien-pensance n'étaient pas caractéristiques du déclin. Notre époque qui a en horreur le complotisme refuse de considérer le miroir que lui renvoie d'elle le complotisme : le déclin. Se montrer enclin au déclin. C'est un refus caractérisé de projection. L'immanentisme refuse sa projection complotiste pour n'avoir pas à subir le problème de fond, qui est d'envisager le ressort de sa mentalité (mentalité non concertée ou volontaire).
Mentalité nullement complotiste dans son essence - mentalité immanentiste dont le complotisme n'est que le prolongement extrémiste sanctionnant le déclin. C'est le déclin de l'immanentisme qui provoque la dégénérescence (réduction simpliste) de l'interprétation complotiste. Autrement dit, c'est parce que nous sommes dans une mentalité qui réduit l'explication générale à de la volonté humaine que nous subissons de plein fouet l'interprétation fausse du complotisme. Le complotisme survient comme retour de bâton suite au refus de la mentalité dominante (au pouvoir) de considérer que les complots existent, en particulier au cœur du pouvoir; et que l'existence avérée de ces complots indique le déclin de la mentalité au pouvoir. En l'occurrence : le déclin de l'immanentisme. Ce refus intéressé (refus de considérer sa propre chute) se redouble d'une considération religieuse et ontologique propre à l'immanentisme : le refus d'accepter que le remplacement de Dieu par l'homme est une erreur majeure, qui provoque une carence et une insuffisance dans l'interprétation et la compréhension du réel. La mort violente de Dieu n'est pas seulement aberrante (comment Dieu pourrait-il mourir?); elle n'a pas été remplacée.
Car la volonté humaine n'est pas toute-puissante. Quand on explique l'inexplicable et le non-humain par l'intervention divine, on peut fort bien substituer à cette intervention le vocable de volonté divine, voire de volonté toute-puissante. Il est clair que l'explication finale et fondamentale par la volonté humaine est absurde (c'est d'ailleurs un philosophe de l'absurde plus que du pessimisme qui invoque la volonté comme explication première). Ainsi, la faculté à admettre des complots n'est envisageable a priori qu'à l'intérieur des actions humaines, ce qui détruit l'explication complotiste. On ne peut expliquer le réel par des complots. On ne peut expliquer un phénomène naturel par un complot, sauf si ce phénomène est susceptible d'être provoqué par des facteurs humains.
Dans cette perspective, l'erreur du complot intervient pour compenser un déficit de sens inhérent à la mentalité qui englobe le complotisme et dont il n'est qu'un prolongement décadent et dégénéré. Le complotisme n'explique tout par des complots que dans la mesure où l'immanentisme a remplacé l'explication divine par l'explication humaine. La pauvreté de ce remplacement est le vrai sujet du problème. Dans un schéma où Dieu explique, le complotisme n'est pas possible. Dieu est une hypothèse suffisante comme dirait l'autre. Le complot est une hypothèse trop humaine. Dans un schéma de type immanentiste, où Dieu est nié au profit de la volonté (de l'action), le complotisme est l'hypothèse de fin de course, quand le système branlant s'effondre.
C'est la preuve inacceptable (pour le système immanentiste) que la théorie de substitution ne parvient pas à remplacer Dieu. L'énergie déployée par les cercles immanentistes dirigeants (en général par le truchement de leurs relais propagandistes parmi les journalistes officiels) pour discréditer le complotisme n'émane pas d'un point de vue antagoniste, mais d'un point de vue identique qui ne supporte pas l'extrémisme de la critique, en particulier justifiée (les complots existent), en particulier hypertrophiée et paranoïaque (les complots n'expliquent pas tout). La rage de l'immanentisme face à son petit frère adolescent et contestataire un brin systématique s'explique parce qu'il n'est pas disposé à faire face à l'insuffisance notoire du substitut au Dieu assassiné - le hasard.
Qu'est-ce que le hasard? C'est une idée vague, vaste, indéfinissable et irrationnelle, qui surgit pour pallier l'inexplicable - quand la volonté trop humaine fait défaut. Le hasard n'explique pas la fin de Dieu par son dépassement. L'homme a assassiné Dieu comme tous les meurtriers : afin de faire taire la victime. C'est quand on est impuissant, quand on n'a aucune alternative à proposer, quand on est lâche et faible, en proie au ressentiment (au sens nietzschéen, Nietzsche étant un grand cas de ressentiment) que l'on assassine (ou que l'on recourt à la violence, comme c'est le cas paroxystique des violeurs, dont on nous rebat les oreilles pour taire la violence systémique qui s'est emparée de notre quotidien de manière plus présente que cette violence sexuelle qui fait peur et divertit les médiocres), on recourt à cette attitude de vaincu qui s'en prend à une victime.
Ce n'est pas un hasard si le hasard est promu en phase terminale de l'immanentisme par le héraut de l'immanentisme terminal, Clément Rosset, dans sa Logique du pire et dans l'Anti-nature - notamment. Il est cohérent qu'un théoricien immanentiste fasse appel à un fondement irrationnel et indéfinissable pour définir son système, si l'on se souvient que Rosset propose le réel comme clé de voûte de son ontologie sans le définir (en expliquant que l'usage qu'il en fait équivaut au même usage par les ontologues classiques d'un concept indéfinissable pour désigner le réel, ce qui est d'une mauvaise foi abyssale : Rosset ne distingue jamais entre l'Être et les étants, mais confond les étants et le réel).
Le hasard est une explication obscurantiste en ce qu'il permet de ne pas expliquer les causes ou les conséquences d'un phénomène. Le hasard permet de en pas expliquer la difficulté. Le propre de l'explication est d'expliquer l'inexplicable - le hasard empêche l'explication. Bien plus que contraire à la méthode scientifique, le hasard est contraire au raisonnement humain, de type religieux, spécifiquement philosophique (la méthode socratique qui rejette le hasard et propose le dialogue pour résoudre les ignorances, avec cette idée que la faculté de savoir est présente dans n'importe quel individu, fût-il esclave). Le hasard est invoqué quand on veut empêcher la progression de la compréhension. La compréhension est fondée sur l'unification des causes et c'est en quoi le hasard s'oppose à l'explication divine comme refus d'explication, de rationalisation.
(La soif forcenée d'explicitation mono-causale du complotisme ne recoupe nullement l'unité causale de la compréhension, en ce que l'unité complotiste s'abrite derrière le mystère explicatif et s'inspire de la confusion réductionniste immanentiste, qui ne considère du réel que le réel fini, en particulier le fini humain.)
On avance souvent que le hasard est utilisé quand on n'est pas capable de comprendre des phénomènes, que ce soit dans une optique déterministe (les causes sont inconnues) ou dans une optique de complexité générale (les causes sont incomprises). Je crois plutôt que le hasard est invoqué contre le divin quand on refuse d'expliquer. Le divin est ce qui permet d'expliquer le réel face à l'inexplicable majoritaire et écrasant. Le divin n'explique pas. Il est le point général qui permet les explications à l'intérieur du réel et qui rend l'explication possible. Pas d'explication parcellaire sans référence totale. Le divin joue le rôle de cette référence.
La compréhension a besoin pour horizon de Dieu pour développer sa compréhension parcellaire et croissante (inverse à l'entropisme) du réel. La référence au hasard signale le refus de la compréhension, le refus de la difficulté, le refus du réel (qui explique notamment l'opposition médiévale entre réalistes et nominalistes), le recours connexe à l'absurde, à l'irrationnel ou à l'injustifiable. Bien entendu, la parenté quasi con-naturelle des théories du hasard avec le complotisme se retrouve dans la propension quasi mystérieuse du complotisme à invoquer des explications mystérieuses pour ne jamais expliquer les causes exactes de ses complots incessants et indéfinis.
(Dans le cadre du 911, complot avéré s'il en est, complot de pouvoir, complot en période de décadence, les complotistes se réfèrent à de mystérieuses forces obscures et irrationnelles, parées de noms vagues comme le gouvernement invisible ou le complexe militaro-industriel. Pourtant, les forces bancaires et financières ne sont pas obscures et sont identifiables.)
La propension irrationaliste des théories du complot est le prolongement extrémiste et contestataire (borné) des théories du hasard : rendre inexplicable l'explication finale au motif que de toute manière le réel ou le tout sont inexpliqués. C'est ainsi que le maître de l'irrationalisme immanentiste est celui qui passe à tort pour un être très rationnel et géomètre en diable, ce Spinoza fanatique de la modération, cet hérétique de l'unité, qui invoque pour expliquer le réel la définition d'incréation. Autant dire qu'il a usité d'un tour de passe-passe habile, de rhéteur, mais en aucun cas d'une explication supérieure à l'explication par la création - et ses carences reconnues.
Les théories du complot sont les enfants des théories du hasard : on refuse l'explication au motif qu'elle est impossible et inutile. Le complotisme nous mène à l'assassinat de Dieu et à son remplacement impossible par le hasard famélique et fuyant. Insaisissable et introuvable. L'immanentisme est une théorie du réel qui expurge dudit réel la notion d'action non humaine, de volonté non humaine et qui quand il s'effondre favorise (de manière involontaire et en s'y opposant bien entendu) l'avènement de théories du complot pour expliquer par des complots le mal (la destruction) qui croît et abonde en régime d'immanentisme terminal.
Albert Einstein.
Le complot implique que l'avènement des événements dépend de la volonté. Faculté surhumaine trop humaine (la volonté) qui peut s'incarner en volontés individuelles et antagonistes. La maladie du complotisme considère que le réel est réductible à la volonté humaine et que tout ce qui ne dépend pas de la volonté humaine n'est pas réel (ou est quantité négligeable). Par-delà le complotisme, nous touchons à la mentalité immanentiste qui éprouve les pires difficultés à concevoir que les événements concernant l'homme puissent survenir suite à des causes non humaines. On vérifie que le complotisme est une mentalité qui découle de la mentalité immanentiste selon laquelle le réel fini (conception nihiliste atavique) est de type humain (conception immanentiste).
C'est dans cette mentalité que s'épanouit le complotisme, qui dénonce les complots humains dans la mesure où il explique de manière humaine (par la volonté) le mal. Le complotisme fleurit à des époques de décadence pour expliquer le mal - c'est l'homme qui produit le mal. Si le complotisme est une démarche interprétative fausse, il n'empêche qu'il ne se produirait pas si les époques où on le dénonce avec bien-pensance n'étaient pas caractéristiques du déclin. Notre époque qui a en horreur le complotisme refuse de considérer le miroir que lui renvoie d'elle le complotisme : le déclin. Se montrer enclin au déclin. C'est un refus caractérisé de projection. L'immanentisme refuse sa projection complotiste pour n'avoir pas à subir le problème de fond, qui est d'envisager le ressort de sa mentalité (mentalité non concertée ou volontaire).
Mentalité nullement complotiste dans son essence - mentalité immanentiste dont le complotisme n'est que le prolongement extrémiste sanctionnant le déclin. C'est le déclin de l'immanentisme qui provoque la dégénérescence (réduction simpliste) de l'interprétation complotiste. Autrement dit, c'est parce que nous sommes dans une mentalité qui réduit l'explication générale à de la volonté humaine que nous subissons de plein fouet l'interprétation fausse du complotisme. Le complotisme survient comme retour de bâton suite au refus de la mentalité dominante (au pouvoir) de considérer que les complots existent, en particulier au cœur du pouvoir; et que l'existence avérée de ces complots indique le déclin de la mentalité au pouvoir. En l'occurrence : le déclin de l'immanentisme. Ce refus intéressé (refus de considérer sa propre chute) se redouble d'une considération religieuse et ontologique propre à l'immanentisme : le refus d'accepter que le remplacement de Dieu par l'homme est une erreur majeure, qui provoque une carence et une insuffisance dans l'interprétation et la compréhension du réel. La mort violente de Dieu n'est pas seulement aberrante (comment Dieu pourrait-il mourir?); elle n'a pas été remplacée.
Car la volonté humaine n'est pas toute-puissante. Quand on explique l'inexplicable et le non-humain par l'intervention divine, on peut fort bien substituer à cette intervention le vocable de volonté divine, voire de volonté toute-puissante. Il est clair que l'explication finale et fondamentale par la volonté humaine est absurde (c'est d'ailleurs un philosophe de l'absurde plus que du pessimisme qui invoque la volonté comme explication première). Ainsi, la faculté à admettre des complots n'est envisageable a priori qu'à l'intérieur des actions humaines, ce qui détruit l'explication complotiste. On ne peut expliquer le réel par des complots. On ne peut expliquer un phénomène naturel par un complot, sauf si ce phénomène est susceptible d'être provoqué par des facteurs humains.
Dans cette perspective, l'erreur du complot intervient pour compenser un déficit de sens inhérent à la mentalité qui englobe le complotisme et dont il n'est qu'un prolongement décadent et dégénéré. Le complotisme n'explique tout par des complots que dans la mesure où l'immanentisme a remplacé l'explication divine par l'explication humaine. La pauvreté de ce remplacement est le vrai sujet du problème. Dans un schéma où Dieu explique, le complotisme n'est pas possible. Dieu est une hypothèse suffisante comme dirait l'autre. Le complot est une hypothèse trop humaine. Dans un schéma de type immanentiste, où Dieu est nié au profit de la volonté (de l'action), le complotisme est l'hypothèse de fin de course, quand le système branlant s'effondre.
C'est la preuve inacceptable (pour le système immanentiste) que la théorie de substitution ne parvient pas à remplacer Dieu. L'énergie déployée par les cercles immanentistes dirigeants (en général par le truchement de leurs relais propagandistes parmi les journalistes officiels) pour discréditer le complotisme n'émane pas d'un point de vue antagoniste, mais d'un point de vue identique qui ne supporte pas l'extrémisme de la critique, en particulier justifiée (les complots existent), en particulier hypertrophiée et paranoïaque (les complots n'expliquent pas tout). La rage de l'immanentisme face à son petit frère adolescent et contestataire un brin systématique s'explique parce qu'il n'est pas disposé à faire face à l'insuffisance notoire du substitut au Dieu assassiné - le hasard.
Qu'est-ce que le hasard? C'est une idée vague, vaste, indéfinissable et irrationnelle, qui surgit pour pallier l'inexplicable - quand la volonté trop humaine fait défaut. Le hasard n'explique pas la fin de Dieu par son dépassement. L'homme a assassiné Dieu comme tous les meurtriers : afin de faire taire la victime. C'est quand on est impuissant, quand on n'a aucune alternative à proposer, quand on est lâche et faible, en proie au ressentiment (au sens nietzschéen, Nietzsche étant un grand cas de ressentiment) que l'on assassine (ou que l'on recourt à la violence, comme c'est le cas paroxystique des violeurs, dont on nous rebat les oreilles pour taire la violence systémique qui s'est emparée de notre quotidien de manière plus présente que cette violence sexuelle qui fait peur et divertit les médiocres), on recourt à cette attitude de vaincu qui s'en prend à une victime.
Ce n'est pas un hasard si le hasard est promu en phase terminale de l'immanentisme par le héraut de l'immanentisme terminal, Clément Rosset, dans sa Logique du pire et dans l'Anti-nature - notamment. Il est cohérent qu'un théoricien immanentiste fasse appel à un fondement irrationnel et indéfinissable pour définir son système, si l'on se souvient que Rosset propose le réel comme clé de voûte de son ontologie sans le définir (en expliquant que l'usage qu'il en fait équivaut au même usage par les ontologues classiques d'un concept indéfinissable pour désigner le réel, ce qui est d'une mauvaise foi abyssale : Rosset ne distingue jamais entre l'Être et les étants, mais confond les étants et le réel).
Le hasard est une explication obscurantiste en ce qu'il permet de ne pas expliquer les causes ou les conséquences d'un phénomène. Le hasard permet de en pas expliquer la difficulté. Le propre de l'explication est d'expliquer l'inexplicable - le hasard empêche l'explication. Bien plus que contraire à la méthode scientifique, le hasard est contraire au raisonnement humain, de type religieux, spécifiquement philosophique (la méthode socratique qui rejette le hasard et propose le dialogue pour résoudre les ignorances, avec cette idée que la faculté de savoir est présente dans n'importe quel individu, fût-il esclave). Le hasard est invoqué quand on veut empêcher la progression de la compréhension. La compréhension est fondée sur l'unification des causes et c'est en quoi le hasard s'oppose à l'explication divine comme refus d'explication, de rationalisation.
(La soif forcenée d'explicitation mono-causale du complotisme ne recoupe nullement l'unité causale de la compréhension, en ce que l'unité complotiste s'abrite derrière le mystère explicatif et s'inspire de la confusion réductionniste immanentiste, qui ne considère du réel que le réel fini, en particulier le fini humain.)
On avance souvent que le hasard est utilisé quand on n'est pas capable de comprendre des phénomènes, que ce soit dans une optique déterministe (les causes sont inconnues) ou dans une optique de complexité générale (les causes sont incomprises). Je crois plutôt que le hasard est invoqué contre le divin quand on refuse d'expliquer. Le divin est ce qui permet d'expliquer le réel face à l'inexplicable majoritaire et écrasant. Le divin n'explique pas. Il est le point général qui permet les explications à l'intérieur du réel et qui rend l'explication possible. Pas d'explication parcellaire sans référence totale. Le divin joue le rôle de cette référence.
La compréhension a besoin pour horizon de Dieu pour développer sa compréhension parcellaire et croissante (inverse à l'entropisme) du réel. La référence au hasard signale le refus de la compréhension, le refus de la difficulté, le refus du réel (qui explique notamment l'opposition médiévale entre réalistes et nominalistes), le recours connexe à l'absurde, à l'irrationnel ou à l'injustifiable. Bien entendu, la parenté quasi con-naturelle des théories du hasard avec le complotisme se retrouve dans la propension quasi mystérieuse du complotisme à invoquer des explications mystérieuses pour ne jamais expliquer les causes exactes de ses complots incessants et indéfinis.
(Dans le cadre du 911, complot avéré s'il en est, complot de pouvoir, complot en période de décadence, les complotistes se réfèrent à de mystérieuses forces obscures et irrationnelles, parées de noms vagues comme le gouvernement invisible ou le complexe militaro-industriel. Pourtant, les forces bancaires et financières ne sont pas obscures et sont identifiables.)
La propension irrationaliste des théories du complot est le prolongement extrémiste et contestataire (borné) des théories du hasard : rendre inexplicable l'explication finale au motif que de toute manière le réel ou le tout sont inexpliqués. C'est ainsi que le maître de l'irrationalisme immanentiste est celui qui passe à tort pour un être très rationnel et géomètre en diable, ce Spinoza fanatique de la modération, cet hérétique de l'unité, qui invoque pour expliquer le réel la définition d'incréation. Autant dire qu'il a usité d'un tour de passe-passe habile, de rhéteur, mais en aucun cas d'une explication supérieure à l'explication par la création - et ses carences reconnues.
Les théories du complot sont les enfants des théories du hasard : on refuse l'explication au motif qu'elle est impossible et inutile. Le complotisme nous mène à l'assassinat de Dieu et à son remplacement impossible par le hasard famélique et fuyant. Insaisissable et introuvable. L'immanentisme est une théorie du réel qui expurge dudit réel la notion d'action non humaine, de volonté non humaine et qui quand il s'effondre favorise (de manière involontaire et en s'y opposant bien entendu) l'avènement de théories du complot pour expliquer par des complots le mal (la destruction) qui croît et abonde en régime d'immanentisme terminal.
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