Avec le spatialisme et le planétarisme, nous tenons les deux axes de la renaissance du sens. Le renouveau du sens. Qu'est-ce que le sens? C'est donner une direction. Quel type de direction? La direction de la vie. La direction de l'avenir. La direction de la pérennité. En passant, le propre de la religion classique, d'obédience transcendantaliste, est de susciter la culture. La culture de la vie. Le phénomène religieux est indissociable de la présence humaine. Pas de culture sans religieux. Raison pour laquelle les béotiens sophistiqués, proclamés avec emphase postmodernes, en dépassant le religieux foncent droit dans le mur. C'est quoi, le mur? A qui les Tours?
Le sens indique l'orientation de la vie, soit de la pérennité humaine. C'est le changement croissant. Dans le sens opposé, c'est la décroissance, dont on nous vante les mérites soi-disant progressistes à une époque d'effondrement terminal. On ne peut vivre sans direction de croissance. Le sens, c'est la croissance. C'est le nihilisme qui porte le courant antithétique, le courant décroissant. Sens exactement pervers, en ce que le sens se trouve retourné. Effectivement, l'homme a le choix de changer - puisqu'il n'a pas le choix de ne pas changer : soit croître, soit décroître.
Le spatialisme et le planétarisme sont les deux phénomènes jumeaux du sens croissant. Le sens croissant consiste à prolonger l'évolution de l'humanité : le phénomène de mondialisation n'est qu'une étape dans l'édification du processus continu de globalisation. Les limites de la Terre ne sont pas indépassables. Si l'on part du principe que la pérennité du genre humain tient lieu de norme et de boussole, cette pérennité ne peut être assurée que dans le phénomène de croissance de type spatialiste. Le phénomène de décroissance indique pour l'esprit lucide la phase terminale de l'impérialisme mondialiste, selon lequel il convient de légitimer l'effondrement de l'impérialisme par la promotion du sens pervers, du sens moribond, du sens qui hypothèque à tous les coups l'avenir de l'homme.
Quelles que soient les bonnes raisons et les vertus invoquées, il est urgent face au choix du sens de ne pas suivre aveuglément l'utopie de la décroissance harmonieuse et égalitariste. La seule alternative au problème réel et intenable du mondialisme (soit de l'humanité figée au stade de la Terre) tient dans le dépassement des limites, dans la poursuite de la caractéristique historique de l'homme qui consiste à changer dans la croissance - et non à se scléroser - à légitimer son déclin. La décroissance est la légitimation, voire la promotion du déclin sous des atours intellectualistes et scientifiques (où l'on constate que le scientisme, loin d'être caduc, s'avère le garant de la mentalité nihiliste terminale).
Pour le dire de quelques mots, le spatialisme connote l'aventure qui permet à l'homme bien davantage que de se rendre dans l'espace. C'est la seule direction (le seul sens) qui lui permette d'assurer sa pérennité. Son salut. Le prochain stade de l'homme se trouve dans le spatialisme qui est le mouvement politique correspondant au processus religieux du néanthéisme. Le spatialisme ne va pas sans une évolution profonde des organisations politiques. Nous irons inévitablement vers le planétarisme.
Où les idéologies mondialisatrices (et leurs consœurs internationalistes) stoppent le processus de globalisation humaine aux bornes arbitraires et suicidaires de la Terre, le planétarisme institue la forme de l'État au niveau de la planète par référence aux autres planètes colonisées et rendues habitables. Il n'est pas possible d'instaurer un système quel qu'il soit sans extériorité. Le planétarisme ne déroge pas à cette règle ontologique. A l'inverse, le mondialisme et ses formes afférentes sont privées de cette vitale extériorité. Du coup ils se replient sur eux-mêmes et finissent en apologie de la décroissance, du déclin et du parangon d'écologie qui exprime l'apologie de l'impérialisme figé opposé à la conquête spatiale religieuse.
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