Carte de voeux

Cette carte est édifiante concernant les véritables desseins de la politique sioniste en terre israélo-palestinienne depuis 1947. Elle vaut mieux qu'un long discours. C'est la raison pour laquelle j'ai fait suivre sa retranscription d'un petit ajout.

Si l'on y réfléchit bien, ce qui est toujours possible, sauf peut-être pour la famille Glucksmann père et fils (?), il serait temps de ne plus adhérer à l'idée que le conflit israélo-palestinien serait insoluble. En réalité, la solution ressortit de l'évidence : c'est la solution de l'Etat unique. Comment a-t-on résolu le problème de l'apartheid en Afrique du sud? Par la solution à un seul État. Comment aurait-on accueilli la solution à deux États : l'un pour les Blancs, l'autre pour les Noirs?
Bien entendu, les ennemis de l'apartheid et du racisme auraient été les premiers à observer que c'était une solution dont le racisme rendait impossible la justice. Des agents sionistes progressistes patentés, de l'acabit de BHL en France, auraient de suite hurlé à l'imposture et à l'infamie. Mais pour Israël, le discours diffère et diverge : le cas est si différent qu'il en est totalement unique et singulier. Tous les raisonnements qui valent par ailleurs sont inopérants pour Israël.
Pourquoi? Parce qu'Israël est seulement le produit (fallacieux) de la Shoah ou parce qu'il exprime l'incarnation politique de l'immanentisme, qui consiste précisément à remplacer le reél par l'Hyperreél, en refondant les nations, les frontières et les peuples, de telle sorte que désormais ce soit des fédérations oligarchiques et interconnectées qui séparent le monde et que les anciennes nations disparaissent, périmées?
C'est ainsi que les partisans les plus chauds de la paix parlent de la solution à deux États. Au lieu d'étudier cette alternative jusqu'à la perte de temps, il serait temps de commencer par comprendre qu'elle est impossible, parce que l'Hyperreél est condamné à s'inscrire et à se dissoudre dans le reél. La seule solution à la présence forcée sioniste tient dans un seul État, qui absorbe Palestiniens et Israéliens, au nom du pragmatisme intelligent et constructif.
C'est exactement ce qui s'est produit avec l'élimination du régime d'apartheid et son remplacement par un régime unique. En Israël, le seul moyen de cesser les massacres et la colonisation tient dans ce schéma. Les sionistes rétorquent que ce n'est pas possible car cela signifierait la fin de l'Etat d'Israël. C'est le monde à l'envers : qui sont ceux qui sont venus de manière impérialiste et colonialiste en Israël?
Qui sont ceux qui mentent jusqu'à faire croire que les Israéliens contemporains descendraient historiquement des Hébreux de la Bible? Posons la seule question qui vaille : pourquoi aucun diplomate sérieux ne met sur la table le seul traité de paix qui vaille, la solution à un État? Parce qu'il est sioniste, hypothèse souvent patente; ou parce que quand ce n'est pas le cas, il est immanentiste? Tel est le véritable problème : la reconnaissance de l'immanentisme comme mentalité moderne dominante.
Tant que l'on ne rompt pas avec l'immanentisme, on ne peut résoudre les conflits engendrés par l'immanentisme. Tant que l'on ne reconnaît pas l'immanentisme, l'on ne peut rompre avec ce que l'on ne discerne pas. Le propre de l'immanentisme est d'avancer masqué. Les diplomates immanentistes les plus avancés dans la cause de la paix entre Israël et la Palestine ne manquent pas de bonne volonté. Ils manquent de jugement.
C'est dire que leur paix (à deux États) n'est pas réalisable : l'Hyperreél ne peut venir à bout du reél. La seule solution est le compromis unilatéral. Je veux dire le compromis qui conclut un accord entre l'Hyperreél et le réel au profit du reél. Certes, à terme, il est fort à parier que les Blancs d'Afrique du sud se dissoudront dans la population autochtone (noire). Certes, les Israéliens risquent fort de connaitre le même sort, ce qu provoque des sueurs froides chez tous les stratèges sionistes dès qu'ils abordent la question de la démographie israélienne et/ou juive. Mais il n'est pas d'autre possibilité pacifique et d'autre horizon à la fin d'un État qui ne cherche pas la paix et cherche, sous des motifs explicitement racistes (un État pour les Juifs sionistes), à oeuvrer pour la cause de l'Hyperréel.