jeudi 22 janvier 2009

L'investiture des investisseurs

[L'arrivée d'Obama constitue] «un élément important pour la construction d'un nouvel ordre mondial (...) Mais cela définit une opportunité, pas une politique. Le défi majeur est de répondre aux attentes communes de la plupart des pays, à commencer par celles portant sur la crise économique, mais aussi sur la peur du terrorisme jihadiste, par le biais d'une stratégie intégrant le fait que l'on ne peut accepter de réponses nationales ou régionales aux nouveaux enjeux».
Henry Kissinger, ancien secrétaire d'État du gouvernement républicain de 1973 à 1977, The Independant.

A chaque fois que j'étudie le parcours d'Obama, je ne peux manquer de sourire au spectacle de la naïveté des commentateurs qui estiment qu'Obama va changer la face du monde parce qu'il est noir. A ce compte, Cléopâtre a changé la face du monde aussi - parce qu'elle avait un long nez (à en croire tout du moins Obélix)...




Interview de l'écrivain Webster G. Tarpley sur B.Obama (2/2)
envoyé par ReOpen911

A la suite de cette interview, on trouve mentionné le nom de Brzezinski. Sont associés des cercles bancaires, en particulier deux noms, celui de Soros, l'un des principaux bailleurs de fonds de la campagne d'Obama, et David Rockefeller, banquier prestigieux, introduit dans tous les cercles de réflexion et de décision de la politique atlantiste et mondialiste. On aurait pu ajouter aussi Buffett, qui a largement financé la campagne d'Obama lui aussi, qui est présenté comme l'un des hommes les plus riches des États-Unis et qui est, comme Soros, un spéculateur carnassier et pirate.
Je rappelle en passant que Buffett est largement impliqué dans le 911, par certaines de ses possessions industrielles et par son agenda lors de la journée du 911. Mais là n'est pas la question. Ce petit rappel cernait qui est Obama, un représentant du soft power, soit une des stratégies mises en place par Brzezinski. Pour ceux qui ne connaissent pas Brzezinski, je conseillerai de lire Le Grand Échiquier, que certains stratèges ont lu avant d'accomplir le 911 manifestement.


Michael Ruppert analyse "Le grand échiquier" de Brzezinski
envoyé par maracouja972

Qui est Brzezinski? Je propose de lire, pour le cerner un peu, les présentations française et anglaise qu'en fait Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Zbigniew_Brzezinski
http://en.wikipedia.org/wiki/Zbigniew_Brzezinski
On notera que Brzezinski fait partie du CSIS, un think tank incontournable pour comprendre la politique américaine et atlantiste. Ce n'est pas tout. Brzezinski est un des fondateurs de la Commission Trilatérale en 1973, en compagnie des dirigeants du CFR et du Bilderberg.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Commission_Trilat%C3%A9rale
Tiens? On retrouve parmi ces dirigeants David Rockefeller et Henry Kissinger. Kissinger, vous savez, l'homme de main supérieur des Rockefeller, le diplomate atlantiste affilié de lui-même au RIIA anglais, le secrétaire d'État et directeur du NSC de Nixon et Ford (seul homme politique à avoir rempli conjointement ces deux rôles). Kissinger est un conservateur. Brzezinski un démocrate.
Comprend-on ce que signifie l'oligarchie? Ces deux têtes pensantes, stratèges et diplomates, conseillers et experts, sont sensés être des adversaires politiques : démocrates et conservateurs; mais ils sont tous les deux des complices des mêmes cercles bancaires, ceux de Wall Street alliés à ceux de la City. Aux élections présidentielles de 2008, le monde démocratique poussa un soupir de soulagement : ouf! le monde libre était débarrassé de W., le responsable de tous les maux de la planète. Si l'on meurt, c'est à cause de W., la cause est entendue.
Il est reconnu que le conseiller spécial de Mac Cain, notamment en matière de politique étrangère, était Kissinger. Kissinger était déjà l'un des protagonistes les plus influents de la politique de W. Dans le 911, l'ombre de Kissinger est si pesante qu'il faillit un temps être Président de la Commission 2004. Il démissionna sous la pression des familles. J'ajoute en passant que l'homme qui a sélectionné soigneusement l'administration W. est George Shultz, un conseiller et représentant de l'oligarchie financière, ancien patron du géant Bechtel. Shultz est le conseiller actuel de Schwarzenegger en Californie, en compagnie de Buffett. Shultz était le secrétaire au Trésor de Nixon et est largement impliqué dans le découplage de l'or et du dollar en 1971.
Que le monde de l'oligarchie est petit et rance : quarante ans plus tard, ce sont les mêmes conseillers et banquiers qui gouvernent pour une large part! Kissinger conseiller de W., puis de Mac Cain; Shultz de W., puis de Schwarzenegger. Brzezinski, complice de Kissinger et de Rockefeller, est lui encarté au parti démocrate, comme Soros et Buffet. Je sais bien que l'histoire du parti démocrate est complexe et ne permet pas de situer ce parti schématiquement comme un parti de progressisme social. Mais c'est ainsi que le perçoivent les Occidentaux. Un Noir ne peut être qu'approximativement socialiste!
Brzezinski fut le conseiller spécial d'Obama. Il y en avait certes d'autres, mais Brzezinski est le plus influent et le plus marquant. C'est lui qui est l'inspirateur de la politique et de la stratégie américaines, d'autant que le secrétaire d'État d'Obama n'est autre que son ancienne rivale Hillary Clinton. Durant le mandat de Bill, la secrétaire d'État était Madeleine Albright, qui n'est autre qu'une disciple fervente de Brzezinski; tandis que le candidat 2004 démocrate, le regretté Kerry, avait pour conseiller le fils Brzezinski, l'avocat d'affaires Mark, ancien du NSC sous Clinton.
L'oligarchie est aussi un petit monde népotique composé de dynasties sympathiques. Dallas! Ton univers impitoyable! Quand on oppose Obama à Mac Cain, on retombe sur l'opposition Kissinger/Brzezinski, dont on a vu qu'elle ramenait en réalité à un cartel de banquiers mondialistes, atlantistes et occidentalistes, dont les deux figures de proue sont Rockefeller et Shultz. Certain que le banquier international de Lazard, démocrate convaincu, le brillant Rohatyn, n'est pas bien loin...
C'est ainsi que l'opposition Kissinger/Brzezinski n'a guère varié depuis les années soixante-dix. Serait-ce que les immanentistes sont intimement opposés au devenir et qu'ils mesurent leur pouvoir à l'aune de leur faculté à disposer du temps, voire à le dominer - jusqu'à le supprimer? Comprend-on que Brzezinski n'est pas l'ultime fondement de la politique américaine, le conseiller de l'ombre au sens où l'on parle de maître de l'ombre, mais que l'immanentisme supprime le principe de responsabilité? Personne n'est responsable, autrement dit, l'individu ne porte qu'une responsabilité partielle, jamais assumée et sans cesse différée, au sens de différAnce?
L'immanentisme fait que la responsabilité se commue en irresponsabilité, anonymat, vacuité et morcèlement. Brzezinski est ainsi associé à un personnage qui semble plus important sur la scène diplomatique que lui, le Prix Nobel de la Paix Kissinger. Mais Kissinger n'est pas davantage le Maître de l'ombre. Kissinger est seulement un laquais, selon le mot approprié qu'un grand bourgeois WASP lança à Cheminade, lors d'un dîner feutré donné à l'occasion des réunions de ces clubs si british de la côte Est. Dallas, ton univers impitoyable!
Il est certain que Kissinger travaille pour des cartels bancaires comme ceux autour des Rockefeller. Shultz fait partie de ces cartels, Rohatyn aussi, et l'on pourrait poursuivre la liste, sans jamais pour autant donner les ultimes responsables : l'identité immanentiste est si différante qu'elle ne laisse jamais apparaître d'identité véritable, ni de responsabilité véritable. A chaque fois, l'identité d'un individu renvoie à une myriade d'autres individus, si bien que tout le monde tient tout le monde. La responsabilité parcellaire est irresponsable et déresponsable en ce qu'elle signifie la dépendance constante. C'est la meilleure définition de l'oligarchie que je connaisse, qui n'est pas une communauté unie autour de son complot machiavélique, mais un panier de crabes qui se déchire dès que ses intérêts convergents ne sont pas menacés.
Disons que si l'on associe Brzezinski à l'administration Obama, geste pertinent puisque Brzezinski le conseiller a un allié de poids en la personne de Clinton secrétaire d'État, il faut impérativement comprendre que Brzezinski travaille pour les cartels bancaires et que Kissinger doit être associé à Brzezinski pour deviner quelles décisions seront prises sous l'ère Obama, sensée sortir les États-Unis de l'ornière et de la crise financière. En réalité préparer la légitimation d'un Nouvel Ordre Mondial.
Il est hallucinant et éclairant de voir s'agiter le vieux Kissinger durant la période de transition, au moment où les officiels s'estompent et où apparaissent en filigrane les conseillers et les experts, qui sont plus influents que les politiciens. Après tout, il n'est pas surprenant que ceux qui ont choisi l'administration W. et qui l'ont conseillée préparent la succession - oligarchique. Le changement orchestré par les mêmes. La différence perpétuée par le même. Que Kissinger s'agite en Russie auprès du président Medvedev ou reçoive un conseiller d'État chinois (avec le président de la Banque mondiale Zoellick) pour une réunion oligarchique au sommet, rien d'étonnant.
Kissinger est le complice en diplomatie de Brzezinski. Il est encore sans doute mieux placé sur la liste des conseillers influents que son second. On pourrait s'étonner qu'un homme vieux, malade et sans mandat politique connu endosse de pareilles responsabilités et rencontre des officiels russes et chinois. Mais ce n'est pas étonnant si l'on comprend que Kissinger est le représentant des intérêts Rockefeller et associés. Il étai déjà le diplomate à l'époque où Shultz était le trésorier. Il est toujours ce diplomate qui représente - dans tous les sens du terme. W. grillé et bouc émissarisé (comme Nixon, tiens, tiens), Kissinger prépare la transition vers Obama, qui incarnera l'impérialisme soft.
Il s'agit de redorer le blason de l'Occident et des États-Unis, qui en ont bien besoin. Une nouvelle m'a marqué ces dernières semaines. Encore un évènement au sommet qui caractérise ce que fut la politique libérale en direction de l'ennemi communiste. On sait que Brzezinski fut le théoricien de l'encerclement de l'URSS et de son épuisement, notamment avec l'épisode de la guerre aux frontières de type islamiste - en Iran, en Afghanistan notamment. Ben Laden et le 911 ne sont pas loin. Kissinger préféra incarner la détente et lança en accord explicite avec le banquier David Rockefeller et son frère le regretté Vice-Président Nelson une politique de rapprochement politique et économique avec la Chine.
Aujourd'hui que la Chine émerge comme puissance industrielle menaçant dangereusement l'Occident avec sa population de travailleurs acharnés et son économie dévastatrice; aujourd'hui qu'on présente des tactiques pour cerner et affaiblir la Russie et al Chine, que l'on constate où Kissinger s'est rendu pendant la transition présidentielle de 2008/2009 : en Russie et en Chine.
Ce n'est pas tout : si l'on accepte d'observer lucidement le développement chinois, on se rend compte que la Chine s'est développée dans la mesure où elle s'est délocalisée, comme base arrière et prolongement du capitalisme occidental. La Chine ne produit aucune infrastructure ni aucune qualification pérennes de ses travailleurs. La Chien ne se développe pas. Elle exporte et elle travaille pour le compte de l'Occident. La Chine souffre d'un problème démographique majeur (manque de filles). La Chine ne sait que copier les politique occidentales, que ce soit en Afrique, dans l'espace où sur les marchés monétaires : la Chine a pris en charge une part importante de la dette américaine et n'est pas un rival de l'Occident.
La Chine est une excroissance sous domination de l'Occident, encore un ennemi imaginaire et invisible, plus mimétique que dangereux. La Chine est l'ennemi que les Occidentaux ont désigné après Ben Laden. Oussama est d'autant plus dangereux qu'il est invisible (désormais ses messages sont audio!). La Chine est faible et dépendante. Sacré ennemi!
Tant que les Chinois casseront les prix et produiront à perte selon les besoins et les conditions de l'Occident, les Chinois seront les valets voire les serfs des Occidentaux. Rien d'étonnant à ce que Brzezinski prône l'affaiblissement des anciens pays communistes émergents. Dans le fond, l'alliance entre le bloc communiste et le bloc atlantiste a toujours existé en tant que complémentarité et repoussoir. Au plus fort de l'antagonisme, communistes et capitalistes faisaient ensemble des affaires fructueuses.
Mieux, l'effondrement du communisme, symbolique avec la chute du Mur - de Berlin, a donné lieu à la colonisation des anciennes puissances communistes par les dogmes libéraux. On a pu mesurer que l'effondrement du communisme ne produisait pas la démocratie et la liberté, mais l'oligarchie et la servilité. Les Chinois sont encore plus asservis que les Russes dans ce système où les pays occidentaux libéraux asservissent les anciens pays communistes dominants. On parle explicitement des oligarques russes depuis la chute du communisme et il est facile d'établir les liens entre ces oligarques et les milieux oligarchiques bancaires et financiers de Wall Street et de la City.
Mais la politique emblématique de la Chine et des États-Unis est encore plus frappante : aujourd'hui que les Chinois incarnent le Péril Jaune, il serait temps de noter que Kissinger et Mao en personne ont initié une politique d'entente et de partenariat qui n'a jamais cessé depuis les années 70. La preuve?
http://www.french.xinhuanet.com/french/2009-01/06/content_792841.htm
Le New York Stock Exchange fête les trente ans de la collaboration entre la Chine et les États-Unis. A cet effet, Kissinger est invité. Encore? On notera que Wall Street se réjouit explicitement de cette collaboration, 30 ans après son initiation (dans tous les sens du terme). N'allez pas voir de politique au sens classique dans cette décision célébrée par les milieux spéculatifs et financiers. C'est une collaboration de type financière et capitaliste, avec un dominant, les intérêts oligarchiques américano-atlantistes, et un serviteur, les intérêts oligarchiques chinois, tenant en servitude prononcée la main-d'œuvre à prix cassé chinoise.

The New York Stock Exchange (NYSE) a débuté lundi sa session par une cérémonie spéciale  marquant le 30e anniversaire de l'établissement des relations  diplomatiques entre la Chine et les Etats-Unis.


Kissinger est le symbole de cette entente vassale et de ce type de rapport oligarchique, pervers et criminel. Kissinger travaille pour les intérêts de Wall Street, qui trouvent leur tête à la City de Londres, première place financière mondiale. Au lieu de paniquer à propos du Péril Jaune qui menace et envahit l'Occident, il serait temps d'ouvrir les yeux : comprendre que les oligarques occidentaux ont aspiré l'économie chinoise et la manipulent aisément, comme ils manipulent les économies pétrolières de Moyen-Orient et du Caucase. La Chine qui menace l'Occident, c'est le dragon qui se mord la queue! C'est l'ennemi intérieur qui se projette en ennemi extérieur fantasmatique! C'est Oussama le Génie du Mal! C'est un péril illusoire et une peur endémique.
Les Chinois produisent, les Occidentaux conçoivent. Telle est la réalité du libéralisme contemporain. C'est une conception typiquement colonialiste et impérialiste du partage des tâches, qui rappelle que l'Empire britannique et l'Empire français, soit les principaux empires occidentaux, ont muté, lors de la décolonisation, et sont passés d'empires politiques à des empires financiers. On sait que la Françafrique est le terme, inventé par Verschave, pour décrire l'oligarchie franco-africaine qui aspirait les économies et les richesses des anciennes colonies africaines.
On pourrait sur le même modèle inventer et proposer les néologismes d'Anglafrique (notamment au Zimbabwe), d'Anglachine ou d'Anglinde. De Russachine. Précisons cependant que la mutation postcoloniale remplace les nations par les factions : il serait temps d'intégrer ce changement pour retrouver les principe de responsabilité. Il n'est pas possible de comprendre ce qui se produit en ce moment si l'on en reste avec des outils de mesure et de compréhension qui ne sont plus adaptées et qui ne reconnaissent pas la mutation et l'émergence de nouveaux groupes dominants : les factions financières. Le jour où l'on reconnaîtra l'identité et la responsabilité des factions, leur pouvoir se dissoudra instantanément, car il ne fonctionne que sur le déni et l'occultation, un peu comme le vampire n'est redoutable que lorsqu'il vous attaque de dos, par surprise et la nuit.
Les intérêts anglo-saxons agissent de même, à condition que l'on comprenne que sous ce vocable il faut entendre les factions postcoloniales et financières issues de l'Empire britannique. Cette précision indique que les factions peuvent être d'identité nationale fort composite et inattendue. Une fois que l'on garde présent à l'esprit que les factions dominent les nations, que l'identité dominante est factionnelle et que l'identité nationale est parcellaire, voire caduque, il importe de souligner que l'ensemble de ces intérêts financiers et oligarchiques se sont rassemblés pour siphonner les richesses de la planète au nom du libre échange, du marché mondial et de la démocratie. Voici encore un lien qui ajoute de l'eau au moulin des relations diplomatiques primordiales entre la Chine oligarchique et post-communiste/maoïste et les États-Unis ultralibéraux et atlantistes :
http://www.french.xinhuanet.com/french/2009-01/14/content_798155.htm
Je ne voudrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas, apparemment pas, comme chanterait Alpha Blondy, mais dans pareil cas : tant Kissinger que le Premier ministre chinois actuel sont d'accord pour noter que la crise monétaire n'en est qu'à ses prémisses et qu'il faut en profiter pour intensifier la globalisation et la politique oligarchique. Qui parle ici et ainsi? Des responsables dignes de ce nom ou des partisans de l'oligarchie, pour qui la richesse des élites financières et oligarchiques s'obtiendra par la réduction des populations mondialisées à l'esclavage libéral, soit à l'image de ce qui se produit en ce moment en Chine?
On notera que Kissinger le conservateur fut invité en Chine pour commémorer les trente ans de renouveau sino-américain en compagnie de Brzezinski le démocrate :
http://www.lepetitjournal.com/content/view/35258/2329/
Ce fait troublant pourrait donner lieu et matière à polémique : comment se fait-il qu'un anticommuniste partisan de l'étouffement des Chinois (et des Russes) se trouve invité des cérémonies de célébration de l'entente chaleureuse entre la Chine et les États-Unis? Eh bien, les conception de Brzezinski sont oligarchiques : il veut asservir les populations chinoises et russes au système oligarchique qui prévaut dans le monde et qui trouve son équilibre en faisant de la Chine le vassal et le serviteur de l'Occident symbolisé par les États-Unis.
Une dernière chose avant d'espérer qu'Obama fasse une autre politique que d'accentuer la politique oligarchique en la rendant plus acceptable aux yeux et aux porte-monnaies des populations occidentales, singulièrement d'Europe : certes, Obama va rendre l'impérialisme américain soft, ce qui signifie que les oligarques occidentaux ont intérêt à ménager la chèvre (les populations occidentales) et le chou (les autres populations mondiales). Sous Obama, on va faire semblant de se montrer moins agressif et de prendre en considération les effets de la crise. Mais les discours flamboyants de changement, à Guantanamo ou en Irak, ne seront des résultats tangibles que si la crise financière est réellement prise à bras le corps et traitée comme il se doit : en stoppant l'oligarchisme et en rétablissant le contrôle immédiat des politiques économiques par les États et par les peuples. Puis en lançant une politique dans l'espace qui est le seul garant et la pérennité de l'espèce.
Au lieu de cette politique saine, que voit-on? Le ministre du Trésor, emblématique en période de crise financière, n'est autre que Geithner, qui n'est pas un novice :
http://www.web-libre.org/dossiers/timothy-geithner,6286.html
http://en.wikipedia.org/wiki/Timothy_Geithner
Geithner est l'ancien président de la Réserve de New York, qui est la principale banque fédérale de l'ensemble du pays et qui indique la politique que la Réserve fédérale prendra. Geithner a succédé notamment à un proche de Kissinger, l'ancien patron d'AIG, le haut en couleurs Greenberg, suspect lui aussi d'implication dans le 911 et proche des services secrets de son pays. Inutile d'épiloguer : nous nous trouvons bien dans le coeur d'un nid de banquiers fort proches de l'oligarchie financière mondialisée, dont l'épicentre se situe à Londres et dont Wall Street est le bras armé.
La Banque de New York est réputée pour travailler avec la Banque d'Angleterre. Il s'agit des financiers anglo-saxons (au sens de factions) qui font l'atlantisme et qui expliquent pourquoi une si forte alliance scelle le destin pourtant conflictuel des États-Unis et du Royaume-Uni. On aurait pu estimer que les États-Unis s'émanciperaient de l'ancienne métropole coloniale. En fait, loin de signifier la fin de l'Empire, les États-Unis en sont devenus l'excroissance et le symbole de par le monde.
J'ajoute que Geithner a commencé à travailler à Kissinger Associates, une firme qui dispense des conseils privés et stratégiques et que Kissinger a fondée pour Wall Street et la City. Voir notamment la fusion temporaire avec Hakluyt, vénérable firme de renseignements privés anglaise, impliquée notamment dans les faux documents de propagande et de désinformation concoctés pour légitimer la guerre contre le terrorisme, singulièrement la guerre en Irak. Encore une preuve de l'alliance anglo-saxonne par-delà les océans. Geithner est directement la créature des intérêts bancaires qui se tapissent derrière Kissinger et qui montrent leur connexion évidente avec l'administration Obama pilotée par Brzezinski.
On le voit, Geithner ne sera pas dépaysé et ne changera guère de Paulson le conservateur de Goldmann Sachs. Ca fait un peu bonnet blanc et blanc bonnet. Evidemment, les choses sont un peu plus complexes qu'une présentation homogène, monolithique et causalement unitaire : les décisions sont plurielles, mais il serait vraiment naïf de croire que parce qu'Obama est noir (ce qui est de surcroît faux), il va résoudre le problème posé par l'oligarchie financière et bancaire, qui est trop puissante et qui détruit au nom de sa domination.
J'annonce à l'avance que Guantanamo sera fermé d'ici quelques mois sans que des responsables ne soient dénoncés nominalement et sérieusement (j'ai appris ce matin avnt publication de ce message que la première décision d'ampleur d'Obama président irait dans ce sens, fort médiatique). Pour ce qui est de la guerre en Irak, elle mettra plusieurs années à se finir, contrairement aux promesses d'Obama pendant la campagne, et l'on proposera des discours moins belliqueux et plus pacifistes pour masquer le fait que les généraux américains suivent leurs plans mitonnés de longue date et attendent le moment propice pour se retirer du pays en contrôlant oligarchiquement l'Irak (par le chaos).
Quid de la guerre contre le terrorisme? Arrêter la guerre contre le terrorisme serait la véritable décision stratégique majeure : stopper la cause et pas seulement une des conséquences. La guerre contre le terrorisme se poursuivra au-delà de Guantanamo - et poursuivra son vrai but qui est d'instaurer et d'installer l'oligarchie depuis la chute du communisme. La stratégie d'affaiblissement contre la Chine et la Russie sont emblématiques de cette attente première et primordiale. L'Afrique pâtira en premier de la politique oligarchique, puisque le continent le plus riche en matières premières devra fournir à prix cassés, voire nuls, les anciens colons occidentaux, désormais oligarques occidentalistes. Quant aux populations occidentales qui ne comprennent rien et font semblant de ne pas comprendre, soit en s'en fichant, soit en adoptant des théories ubuesques et manichéennes, elles seront les plus ménagées par la crise (ce qui ne signifie pas qu'elles ne seront pas touchées par la crise qui annonce la Nouvel Ordre Mondial comme changement révolutionnaire symptomatique du déclin).
Les oligarques ont intérêt à ne pas trop abîmer le centre de leur pouvoir, car s'ils détruisent les États d'Occident, ils perdront leur os à ronger et leur repaire identitaire et natal de pirates. Tout pirate a besoin d'une tanière pour se reposer et se repaître des campagnes prédatrices menées tambour battant contre les intérêts étrangers. C'est le risque et la peur qui viendront consolider l'influence oligarchique : que la révolte ne soit pas assez forte contre les oligarques et que cette léthargie soit interprétée au début comme le signal que le plan oligarchique fonctionne pour les plus forts, sans réaction des plus faibles et des plus spoliés.
C'est alors que l'on aggravera la crise par manque d'action et que l'effondrement sera plus terrible encore - pour n'avoir pas su protester à temps et pour n'avoir pas compris que le changement oligarchique signifiait le déclin et la destruction. Car il est une chose évidente : ce système libéral et immanentiste est condamné et caduc. Qu'il le soit à court terme ou à moyen terme (pas à long terme en tout cas) importe peu. Tout système nihiliste est caduc, de la théorie jusqu'à l'application, du plancher jusqu'au plafond, depuis les combles jusqu'aux tréfonds.

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