dimanche 2 mars 2008

Al Quapone

A y bien regarder, la représentation que nous donnent les médias de la pieuvre Al Quaeda est tout à fait exacte, à condition de la lire comme une projection. Derrière le portrait chirurgical de notre organisation terroriste permettant d'expliquer tous les attentats dans le monde, surtout quand ils ont une connotation terroriste, c'est un réalisme saisissant de précision qui nous est donné. Pourquoi donc continuer à s'offusquer de cette présentation d'une organisation tentaculaire capable de fomenter des attentats sophistiqués aux quatre coins de la planète? Des voix ne cessent de s'élever pour signaler qu'une organisation terroriste n'a pas l'infrastructure ni la logistique pour monter des opérations internationales aussi complexes que le 911, les attentats de Londres ou de Madrid, ou les attentats du Maroc et d'ailleurs. Al Quaeda est partout : au Dakar, en Arabie Saoudite, en Irak, en Indonésie, au Pakistan. Son apparition médiatique subite est invraisemblable. Pourtant, malgré les incohérences indéniables, je persiste et je signe : la description occidentale d'Al Quaeda est d'un réalisme saisissant.
Il suffit en fait de comprendre que l'organisation terroriste n'est pas coiffée par ces cerveaux présentés comme les génies du Mal, la fascinant ben Laden, le maléfique Al-Zawahiri, Cheikh Mohamed Kelkal, Mohamed Atta ou Al-Zarquaoui. Que signifie Al Quaeda? La base, la banque de données. Qui a créé Al Quaeda? La CIA et l'ISI. Tous les noms cités et tous les terroristes d'd'Al Quaeda ont maille à partir directement avec des services secrets sous-traitants (du type de l'ISI), indirectement avec des services secrets anglo-saxons, britanniques ou américains.
Dès lors, Al Quaeda n'est autre que le nom mythique qui sert de paravent et de prétexte à l'organisation d'attentats terroristes d'une rare violence. Al Quaeda permet de tout justifier, la guerre contre le terrorisme, la terreur et les pires exactions. Les terroristes d'Al Quaeda sont si complaisants qu'ils surgissent partout où les Anglo-Saxons ont besoin d'eux : principalement en Afghanistan et en Irak, là où se situent les puits de pétrole et le gaz, mais aussi à New York et Londres, les deux capitales de la puissance financière, installée entre la City et Wall Street. A chaque fois qu'Al Quaeda frape, c'est sous le couvert d'une même opération, la simulation militaire/policière d'actes terroristes, détournée de sa finalité préventive pour devenir hideuse et effective. A chaque fois qu'Al Quaeda frappe, les terroristes présumés sont des agents plus ou moins doubles des services secrets du pays endeuillé, américain, anglais, espagnol, marocain... Le meilleur exemple est cet Atta censé incarner l'islamisme radical, alors que sa principale occupation, quand il ne fourrait pas des billets dans les strings des stripteaseuses des clubs qu'il fréquentait, consistait à découper les chatons de sa compagne, également stripteaseuse.
On mesure l'équilibre et la maîtrise psychologiques de celui qui nous est présenté comme le brillant coordonnateur d'actions d'une complexité logistique hallucinante et ayant exécuté des actions terroristes réclamant un sang-froid et une maîtrise de professionnel. Si l'on veut comprendre Al Quaeda, il est évident qu'il faut relier la banque de données à ses parrains, la CIA et notamment les conseillers autour de Brzezinski, qui, en 1979, crurent éclairés et pertinents d'armer l'islamisme radical pour contrer les Russes bolchéviques. Autrement dit, à chaque fois que le terrorisme islamique frappe, il faut regarder vers ses géniteurs et soutiens principaux, sans lesquels les terroristes n'auraient pas les moyens logistiques, structurels et financiers pour opérer. Laissez les lampistes, les psychopathes, les psychotiques, les mercenaires paumés, et cherchez les vrais instigateurs!
Et faites de même avec les attentats et les horreurs qui obèrent l'examen attentif, lucide et calme de la situation. Car le profil d'Al Quaeda, au sens où l'on parle du profil d'un tueur, correspond, avec une fidélité qui n'a d'égale que l'expression : "trait pour trait", aux réels instigateurs qui manipulent les groupuscules terroristes se réclamant d'Al Quaeda. De la même manière que les auteurs du 911 sont insaisissables, puisque leur identité est toujours intermédiaire, de la même manière Al Quaeda est tout le monde et personne à la fois. Al Quaeda est insaisissable puisqu'Al Quaeda est toujours l'autre de l'autre. Au final, Al Quaeda est le portrait craché de ses géniteurs, comme dans ces situations grotesques où le géniteur refuse de reconnaître son rejeton et s'entête dans ses dénégations, alors que ledit marmot présente tous les traits du père, menton, nez, oreilles, yeux et front.
C'est pareil avec Al Quaeda. Les pirates terroristes lampistes ont ceci de remarquable qu'ils illustrent de manière merveilleuse et ironique le profil de leurs inspirateurs et coordinateurs. Al Quaeda exhale ce parfum de mystère et d'horreurs parce qu'elle est construite à l'image des services secrets et à l'image des groupuscules et cénacles de la haute finance et de la haute banque. Quand tout le monde s'effraye et se monte le bourrichon autour d'Al Quaeda, il est bien plus exact et un rien éblouissant de constater que la lucidité et le réalisme conseillent de ne pas invoquer le Tout-Autre et l'Inexplicable pour expliquer justement le profil des terroristes. Il est risible de relire quelques années plus tard les explications savantes et mensongères de pseudo-spécialistes du terrorisme, mieux : du terrorisme islamique, lesquels recourent au jargon et l'affabulation avec condescendance pour formater les terroristes dans des catégories mentales qui échappent à l'éblouissante et inégalée rationalité occidentale. En deux mots : ils incarneraient le profil de la bête brute, celle qui n'est plus malléable parce qu'elle est haineuse, au sens où l'on parle de chien méchant ou de fauves enragés et incontrôlables, juste bons à abattre.
Rien d'étonnant à ce que les armées néocoloniales d'Occident traitent sans l'ombre d'un ménagement tout ce qui ressemble de près ou de loin à un terroriste. Je me rappelle de débats houleux où les petits marquis de la littérature française, les Moix et Beigbeder, jugeaient qu'il était à la mode d'écrire sur le 911 et sur le profil des terroristes. Ils venaient expliquer avec pompe et servilité qu'il était impossible de comprendre la rupture entre Atta sniffeur de coke et adepte des partouzes et Atta kamikaze d'Allah. Tu parles! Comme à chaque fois que les mauvais esprits se piquent d'écrire, ils accouchent d'une capacité remarquable de flétrir le réel jusqu'à le représenter mutilé et déformé. Avec eux, la réalité est futile, fluette et transparente - mais pas dans le sens qu'ils croient.
Il faudra leur expliquer que l'inexplicable s'explique très bien. Il suffit simplement de remettre ses lunettes à l'endroit et de cesser de s'extasier sur la vision déformée et brouillée que l'on obtient si l'on porte ses montures dans le mauvais sens - celui de l'envers. Atta et ses complices étaient des lampistes, des comparses, des boucs émissaires mercenaires. Ils ont été utilisés, comme Al Quaeda est manipulé depuis le départ par les marionnettistes ventriloques de l'Occident néocolonial et pirate, qui croient avoir trouvé le moyen génial de commettre tous les crimes en demeurant dans l'impunité : il suffit en effet de désigner à chaque fois un coupable incapable de se défendre. On connaît le syndrome Oswald ou Moussaoui. Mais derrière les explications paresseuses et ineptes point la vérité, simple et directe, à défaut d'être transparente. Et la vérité murmure dans son sabir inébranlable : "Le mensonge est façonné à mon image. Si tu veux connaître l'image du mensonge, regarde du côté de la vérité. Tout reflet tient son origine de moi." De même avec Al Quaeda. Si l'on veut connaître l'identité de cette nébuleuse imperméable au sens (et pour cause), rien de telle qu'une bonne dose de vérité. Histoire de se rendre compte que la structure insaisissable d'Al Quaeda est en fait identique à la structure des anonymes décideurs de la haute finance.

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