lundi 31 mars 2008

Dites-moi à qui vous donnez la parole et je vous dirai qui vous êtes

Puisque Conspiracy Watch n'accorde manifestement aucune importance aux faits, je n'accorderai aucune importance à cette impensée de la ligne officielle. Voilà ce que j'écris d'ailleurs en réponse à l'article du 31 mars, qui reprend un article de Robert Redeker paru dans Le Monde :

"Ah oui, au fait, à partir de maintenant, je ne perdrai plus de temps (un temps fort limité il est vrai) à poster des réponses factuelles à vos arguments. Vous vous mouvez dans un monde idéologique où les faits ne vous intéressent pas beaucoup. Citer Redeker, merci, on a compris de quel côté vous vous trouviez. Pour finir, parce que le temps passe et presse :
1) il est passionnant que Le Monde en vienne à donner la parole à un intervenant comme Redeker pour donner son avis sur la conspiration. C'est la preuve que les médias officiels sont des lieux de propagande.
2) La ligne qu'a toujours incarnée Redeker est tout à fait cohérente avec son point de vue actuel. Il en dit long sur la qualité de ce point de vue quand on s'avise de la qualité de pensée du Grand Redeker.
3) Redeker ne déroge pas à la ligne officielle en ce qu'il argumente à partir de présupposés très clairs : les faits sont donnés, ce sont les faits fournis par la version officielle. A partir de ce fondement établi, argumentons.
C'est affligeant, cela reflète un besoin inquiétant de mimétisme servile et moutonnier, et, pis, une réelle bêtise."

Maintenant, voilà l'article en question, une tribune parue dans Le Monde du 30 mars :

"Marion Cotillard et les complots, par Robert Redeker.

Laisser les propos Marion Cotillard à leur insondable sottise serait une erreur. En mettant en doute la version officielle des attentats du 11 septembre 2001 contre les Twin Towers de New York (Le Monde du 5 mars), l'actrice a en effet offert un puissant amplificateur à "la théorie du complot". Ces divagations ne relèvent pas d'un éclair d'imagination délirante, mais d'opinions répandues. Il importe donc de les analyser.
L'autodésignée "théorie du complot" se ramène à la vision délirante selon laquelle la réalité, jusque dans ses détails, fait l'objet d'une manipulation occulte dont la vérité est masquée à l'humanité. Ce conspirationnisme se développe à partir d'un usage dément du principe du doute. Il prend la forme d'une croyance affirmant qu'on ne doit rien croire de ce qui nous est dit et pose l'incroyance radicale en toute vérité établie comme norme.

En apparence, il s'agit d'une négation généralisée : nier par principe toute vérité attestée par des procédures reconnues et diffusée par les canaux habituels. En réalité cette négation masque une double affirmation : d'une part, toute vérité officielle, fût-elle inscrite dans les livres d'histoire, n'est que mensonge ; d'autre part, la vérité cachée est le contraire de ce qu'on nous dit. On nous dit que Coluche est mort d'un accident, le vrai est qu'il a été assassiné ! On nous dit qu'Al-Qaida a commis les attentats du 11-Septembre, le vrai est que ce sont les Américains qui en sont les auteurs ! On nous dit que l'homme a marché sur la Lune ? Mensonge ! La preuve ? Cette fable profite aux Américains ! La dialectique conspirationniste postule que la vérité est l'exact contraire de la vérité affirmée et attestée. Cette dialectique ne s'alimente que de quelques détails insignifiants mis en exergue au titre de preuves.

Rien de plus dangereux que ce tour d'esprit ! On y reconnaît la logique négationniste. Le succès dans les masses de cette façon de raisonner faux, conduisant à tenir pour vérité le contraire de la vérité dès lors que celle-ci est officielle, ne laisse pas d'inquiéter - c'est ainsi qu'argumentent les négationnistes, ces autres faussaires de l'histoire.

On devine les avantages narcissiques de la croyance dans cette théorie : son adepte s'épanouit dans le sentiment de détenir un secret d'une extrême importance. Il jouit d'en savoir plus que les plus grands savants. Il n'a pas eu à produire d'efforts pour s'élever au-dessus des sommités, il lui a suffi d'appliquer une disposition d'esprit : le rejet de toute vérité affirmée officiellement. Dans cette négation triomphe le ressentiment contre les élites de la connaissance et se déploie une figure contemporaine de l'anti-intellectualisme. Plus gratifiant encore : l'adepte de cette théorie éprouve l'ivresse d'avoir réussi à déjouer un piège collectif, dans lequel l'humanité ordinaire tombe. Il se découvre plus malin que le conspirateur qui, sous des guises diverses, trompe l'humanité depuis des siècles !

La "théorie du complot" ne vit que d'un fantasme : la manipulation occulte. Cette obsession croît exponentiellement : plus la vérité est importante, plus elle est cachée et plus complexes en sont les manipulations. D'où Dan Brown et son Da Vinci Code : l'Eglise s'est constituée pour cacher la vérité sur le Christ. Le conspirationnisme a sa méthode : pour trouver la vérité cachée, il faut croire le contraire de ce qui est officiel. Il n'y a pas de preuves ! C'est qu'elles ont été dissimulées par les conspirateurs ! L'absence de preuves manifestes constitue un argument en faveur de la conspiration.

Cette théorie dénonce aussi les manipulateurs. Pour Dan Brown, c'est l'Eglise qui tient ce rôle. Généralement ce sont les juifs. La négation du caractère terroriste des événements du 11-Septembre voit les juifs (appelés américano-sionistes) derrière la manipulation. Nier l'événement du 11-Septembre, c'est affirmer la culpabilité américano-sioniste. Avec des variantes connues - la banque, l'argent apatride -, ces métaphores du juif. Les versions contemporaines de la "théorie du complot" se coulent dans une matrice : Les Protocoles des sages de Sion.

La théorie du complot est un ersatz des grands récits concernant le destin de l'humanité. Contre-grand récit, elle est une storytelling. Pouffer de rire devant son énonciation reste trop court. Sa parenté avec Les Protocoles des sages de Sion, son identité de structure intellectuelle avec la logique négationniste incitent à la méfiance : la théorie du complot est l'un des viscères réparés, renouvelés, du ventre d'où est sortie jadis la bête.
Robert Redeker, philosophe."

Deux commentaires à cet article affligeant, qui montre à quel point on donne la parole à des esprits étroits et étriqués pour mieux porter la bonne parole du système corrompu et à la dérive (les deux vont de pair). Le dérivé du système porte la parole à la dérive, en somme.

1) On a beau savoir qui sont les médias, il est affligeant qu'un journal comme Le Monde se discrédite au point de donner la parole à Robert Redeker, dont on connaît le parcours et les opinions. A ce sujet, on peut désapprouver tout à fait les condamnations à mort dont a été l'objet l'honorable Redeker tout en rappelant que l'extrémisme dont il fut victime était certainement la preuve par projection de l'extrémsime dont il se fait le héraut et l'auteur (assez médiocre, avouons-le). Que des grands journaux réputés soient contraints de donner la parole à des plumes reconnues pour leurs points de vue extrémistes en dit long sur leur déliquescence, mais aussi sur leur statut de propagandiste au service du système (ce qui est assez édifiant sur la tenue du système démocratique, venant d'un contre-pouvoir comme la presse). Qui est Alain Minc? Qui détient Le Monde? Le système donne ainsi la parole à des "penseurs" (pardon) dont la réputation vient de prises de position assez radicales et tout à fait islamophobes (n'étant ni islamiste, ni musulman, ni islamophile, j'estime répercuter un point de vue largement partagé de tous les modérés, religieux ou non, et pas seulement musulmans). C'est la preuve de la manière dont pense le système à l'heure actuelle et c'est la preuve que le système va mal : Redeker en représentant du système...
2) On remarquera que les prises de position de moins en moins dissimulées, de plus en plus contestables qui sont censées émaner de points de vue institutionnels, voire officiels, donnent toujours dans le même panneau idéologique. Quelles que soient les prises de position divergentes des impétrants, ils se retrouvent tous sur la même ligne commune : ils convergent quant à l'idée que la version officielle dit la vérité. J'y reviendrai. Mais le point fascinant ici, c'est : tous ces esprits moutonniers, dont les productions sont si limitées qu'elles disparaissent avec leur avènement (justice immanente), ce qui montre leur statut de non-événement, ont un point commun qui les disqualifie : ils n'interrogent jamais les faits. Autrement dit : ils partent du postulat évident et indémontrable (par définition) que la version officielle est bonne. Ainsi agit Redeker et de ce point de vue (comme de tant d'autres) il n'est guère qu'un esprit conformiste et prévisible. Sa condamnation du conspirationnisme s'élabore à partir du postulat selon lequel la version officielle est la bonne et la contestation de la version officielle est nécessairement négationniste (dans le jargon des propagandistes systémiques, le terme signifie : faux/fou). Ne pas parler des faits pour mieux en venir aux arguments est une démarche remarquable (de mauvaise foi et de mensonge). De ce point de vue, Redeker est un inquisiteur de l'esprit rationnel, selon lequel la condamnation s'effectue sans preuve, c'est-à-dire : sans examen des faits.
Maintenant, j'en viens à l'article. Je ne perdrai pas de temps à réfuter des propos si extrémistes et vindicatifs qu'ils se font tort à eux-mêmes. Le fond est consternant, mais l'aspect rassurant, c'est que plus personne par ces temps de nihilisme (où le nihilisme met à jour le mensonge sans que personne ne lutte plus pour la vérité, mais s'afflige de sa disparition) ne croit vraiment dans ce que disent les médias et dans les mensonges proférés autour du 911. Qu'il me soit permis, après l'affaire Marianne 2 et les articles hallucinants de Bénédicte Charles et de ses confrères, de m'étonner sans m'étonner que la parole médiatique soit donnée à un personnage de triste mémoire comme Redeker. Que le système doit être mal pour faire porter la condamnation par un sire au teint cireux et à l'esprit pompeux! Bien entendu, le remue-ménage n'est pas dû au problème historique : l'homme a-t-il marché sur la Lune? L'objet du scandale, c'est la contestation de la version officielle du 911. Il est hérétique de remettre en question le fondement mythique et mythifié du 911. Le 911 est un mythe. Remettre en question le mythe, c'est sortir de la civilisation qui le porte, et la civilisation en question se voudrait l'Humanité (le Nouvel Ordre Mondial?). Que Redeker soit le thuriféraire d'un mythe aussi mensonger (selon un acception de mythe, d'ailleurs) n'est pas très rassurant pour la tenue du mythe. C'est ce que nous allons voir.
Alors venons-en à deux paragraphes de la prose de Redeker. Redeker est un fort piètre penseur, mais il est révélateur du système. Le système consécutif au 911 est favorable à des individus accusés d'islamophobie. C'est édifiant. Que Redeker ait écrit les mêmes envolées lumineuses sur les Juifs, il serait très certainement à l'heure actuelle cloué au pilori médiatique et populaire, avec en plus les applaudissements de la foule, dont on connaît le penchant mimétique pour les spectacles d'exécution et de supplice.
Le syndrome Bénédicte Charles (au sens où la malheureuse journaliste ne peut être au mieux que le révélateur du fonctionnement d'un système de pensée et des méthodes actuelles du journalisme) reposait sur l'amalgame : ceux qui remettent en question la version officielle du 911 remettent en question l'existence du 911. Il est facile de démont(r)er l'inanité de l'amalgame. Redeker, lui, procède de manière aussi réductrice, mais quelque peu différente. Il se montre ainsi radical dans ses jugements ("délirant", "dément", les qualificatifs psychopathologiques abondent), mais surtout il est extraordinairement simplificateur et simpliste. En ce sens, la prose philosophique de Redeker n'est jamais que la réduplication et la projection de la prose journalistique de Charles. Les deux font la même prose de M. Jourdain, c'est-à-dire que les deux sont les représentants éclatants de l'amalgame (au service du système).
Petite étude de texte, d'autant plus instructive qu'elle se tient de pensées d'un niveau consternant et très stéréotypé.
1) "La réalité, jusque dans ses détails, fait l'objet d'une manipulation occulte dont la vérité est masquée à l'humanité." : cette phrase est très curieuse. Que la réalité soit masquée et manipulée, fort bien; mais : par qui? Seul Dieu, ou un démiurge doté d'un pouvoir surnaturel, pourrait accomplir cet exploit (un démiurge diabolique, par exemple). Aucun homme, aucun groupe d'homme n'auraient le pouvoir d'accomplir pareil exploit. Cette phrase est dénuée de sens. Elle est grotesque. Par contre, elle est un mime d'analyse logique et philosophique. Pour le philosophe, on a compris quel philosophe était Redeker. Il suffit de relire Molière!
2) "[La] croyance qu'on ne doit rien croire de ce qui nous est dit et [qui] pose l'incroyance radicale en toute vérité établie comme norme." : j'ignore au juste si les "conspirationnistes" portent à son point culminant le doute dément, mais Redeker porte à son point culminant l'amalgame dément. Sur ce point en tout cas, aucun doute n'est permis. "Rien", "radicale", "toute" : le doute serait douteux, Redeker ne se meut guère dans la nuance. Sur le fond : réduire ceux qui remettent en cause la version officielle (pour cause de distorsion prononcée avec le réel) à des gens qui remettent toujours en question la version officielle procède bien entendu de l'amalgame. Par contre, Redeker ce faisant ne se rend pas compte qu'il fournit une indication précieuse sur le fonctionnement de la propagande systémique : car sous prétexte de réduire par amalgame les contestataires à des conspirationnistes, on met dans le même sac et ceux qui nieraient radicalement toute version officielle (définition acceptable du conspirationnisme délirant, sur le mode : le pouvoir ment toujours) et ceux qui nient la version officielle de tel ou tel événement (définition mensongère de conspirationnisme, car la contestation est ici raisonnable, sur le mode : le pouvoir ment parfois, voire souvent). L'amalgame entre ceux qui contestent systématiquement la version officielle et ceux qui contestent la version officielle de manière limitée (et surtout quand elle diverge du réel) s'explique par le fait que la contestation du 911 est une forme de contestation systémique, je veux dire : le système sait que remettre en question la version officielle du 911, c'est mettre en péril le système dans son fonctionnement immédiat. Pourquoi dépêche-t-on des voix pour discréditer les contestataires de la version officielle du 911, si ce n'est parce qu'on ne sait que trop que les faits leur donnent raison? Que le tolérant Redeker prouve le contraire, les faits sont pour l'heure en faveur des contestataires (et plus le temps passera...).
3) "Il s'agit d'une négation généralisée : nier par principe toute vérité attestée par des procédures reconnues et diffusée par les canaux habituels. En réalité cette négation masque une double affirmation : d'une part, toute vérité officielle, fût-elle inscrite dans les livres d'histoire, n'est que mensonge ; d'autre part, la vérité cachée est le contraire de ce qu'on nous dit." : ici Redeker poursuit son procédé d'amalgame par l'emploi de termes totalisants et totalitaires. "Généralisée", "par principe", "toute", voire "la" : sur le fond, Redeker ne fait que répéter sa stratégie rhétorique précédente. Mais il se focalise sur la contestation de la version officielle. Du coup, on se rend compte que Redeker définit le conspirationnisme dément comme la contestation par principe de la version officielle du moment qu'elle émane d'instances officielles. Fort bien, cher Redeker, mais c'est un peu court. Déjà, il est passablement curieux pour un professeur de philosophie de condamner l'esprit critique, à moins de considérer la critique comme une opération de maie blanche : je fais semblant de critiquer, mais dans le fond, je ne remets rien en cause et je finis bien sagement par m'aligner sur la version officielle. C'est ce qu'a fait le Christ, n'est-ce pas? Que direz-vous quand la contestation contestera la version officielle au nom du réel singulier et non par principe ou haine du pouvoir officiel? Qu'il s'agit de conspirationnisme? Mais vous useriez alors d'amalgame et de calomnie entre le conspirateur dément et le contestataire sain. Remarquez, c'est déjà ce que vous faites, alors... Qui est vraiment dément? L'auteur de votre article ou le contestataire de la version officielle du 911 (dénoncer les mensonges de la version officielle du 911 ne revient certainement pas à dénoncer toute version officielle par principe)? On peut être favorable au pouvoir en tant que pouvoir et ne pas accepter le mensonge servi par le pouvoir. Il est vrai que dans le cas et le cadre du 911, le mensonge est systémique. Contester le mensonge de la version officielle du 911, ce n'est certainement pas contester par principe la version officielle; par contre, c'est toucher aux fondements du pouvoir. Et c'est sans doute pourquoi les réactions sont aussi virulentes...
Pour finir, je constate votre art de l'escamotage rhétorique : la réduction et l'amalgame sont des moyens pratiques quand on désire ne pas affronter les faits et le réel. C'est ce que vous faites et vous le feriez admirablement si le mensonge pouvait être considéré comme un art digne d'admiration. Malheureusement, servir le pouvoir quand il ment est une action encore plus faible que servir le mensonge quand il est minoritaire. Je crois que vous vous réclamez du christianisme. Au juste, je ne sais de quel christianisme, puisque les objets du culte se réclamant du même nom sont si divergents. Mais je sais que le Christ était tellement du côté des faibles, des opprimés et des victimes qu'il finit lui-même sur une croix.
Votre croix n'est certainement pas de vous situer de ce point de vue du côté des faibles. Votre croix, c'est d'être un pharisien, soit un ennemi objectif du Christ des Evangiles. Votre croix, c'est aussi d'être contre la vérité - et la vérité opprimée, celle qui triomphera, puisque la vérité finit toujours par triompher... Rappelez-vous des chrétiens. Les pharisiens d'aujourd'hui réussissent l'exploit de se réclamer du Christ pour accomplir leurs actions de pharisiens, alors que l'ennemi par excellence, l'ennemi mythique des pharisiens est le Christ en personne! Ne percevez-vous pas que le mystère de l'incarnation renvoie dans la foi chrétienne à Dieu lui-même, ce qui en dit long sur le détournement du sacré par les élites corrompues? Il y aurait long à gloser sur cette alliance du mensonge avec son ennemi effectif, qu'il prétend servir, sans doute plus par aveuglement confusionnel que par perversion lucide (je pense notamment aux chrétiens sionistes).
J'en finirai avec ce constat : il est louable de condamner l'intolérance et le fanatisme qui vous sont étrangers quand votre propre culture est saine. L'islamisme terroriste est bel et bien une perversion de la foi, à commencer par la véritable foi islamique (j'espère que vous partagez ce point de vue, mais je n'en suis pas persuadé). Par contre, dénoncer les dérives étrangères quand votre maison brûle est une diversion aussi efficace sur le court terme que dangereuse à terme. C'est ce que vous faites et c'est à quoi s'emploie le système depuis le 911. Il serait plus lucide de rappeler que le vrai danger n'est pas l'islamisme terroriste (danger véritable, mais mineur), mais l'impérialisme occidentaliste, mondialisé et élitiste (danger qui menace l'humanité dans les prochaines siècles).
Que l'on ait dépêché un modéré de votre acabit pour traiter de cette épineuse question en dit long sur les moeurs actuelles en Occident. Autant demander à un hypocondriaque de reconnaître que la maladie dont il se plaint vient de son imagination et n'existe pas en tant que telle. Dans votre cas, c'est encore plus conflictuel et complexe : car il vous faudrait distinguer entre la représentation de ce dont vous vous réclamez et l'existence réelle de ce dont vous vous réclamez et qui diverge fortement et heureusement de votre représentation. Il vous faudrait reconnaître que ce à quoi vous croyez (qui n'est pas ce que vous croyez, d'ailleurs, car le christianisme n'est pas polémique en premier lieu) n'existe pas parce que vous projetez sur un ennemi extérieur et fantasmé vos propres dérives et erreurs. Votre ennemi est intérieur et vous en faites un ennemi extérieur et imaginaire, la figure-repoussoir de l'islamiste fanatique et barbare. Mais c'est aussi ce que fait l'Occident, en refusant de voir que son ennemi intérieur, Al Quaeda et consorts, est tapi dans ses entrailles.

Derniers échanges avec Rudy le Grand Esprit préposé à Conspiracy Watch :

"[Rudy] à Koffi Cadjehoun : cela fait 3 semaines que vous postez régulièrement des réactions de 10 pages chacune sur ce blog ! Sérieusement, vous ne vous reposez jamais ?! Votre logorrhée me laisse pantois..."

Et mon ultime réponse à cet analyste novateur des comportements conspirationnistes et complotistes (on remarquera que Rudy ne prend jamais la peine de discuter des faits, ce qui est la marque de fabrique de tous les moutons, tondus, qui suivent la voix du maître te le sens du troupeau) :

"Rassurez-vous, cher Rudy, je ne posterai plus jamais rien. Je ne vous harcèlerai plus de ma prose nazie et paranoïaque. Je vous délivrerai de mes pensées glauques et malsaines.
En effet, vous êtes incapable de discuter des faits. C'est un aveu. Il aurait été souhaitable de répondre aux objections que je vous faisais. Il est vrai qu'indirectement elles remettent en question vos positions, mais l'échange aurait été plus enrichissant que des citations hilarantes, comme l'inénarrable Redeker (le Retour) ou l'explication scientifique de l'effondrement du WTC7 (sans blague). Disposez-vous des connaissances sur le 911 nécessaires pour appréhender la situation à son juste péril? Je n'en suis pas certain, comme je suis certain que vous n'avez pas le niveau pour comprendre les logorrhées diarrhéiques que je vous adresse (sinon, les réponses seraient d'une teneur un peu plus pertinente). Si vous êtes toujours de ce monde d'ici 30 ans, et si j'en suis toujours, vous penserez aux conspirationnistes du 911 : malheureusement, ils disaient la vérité et rappelaient que le version officielle n'équivaut pas toujours à la vérité. D'ici là, la vérité sera sortie, certains signes ne trompent pas, et les théoriciens du complot de votre acabit auront trouvé une salutaire alternative à leurs théories fumeuses...
Allez, bon vent à vous, le bonjour à Oussama et - souhaitez-moi une bonne santé!"

Ah, un dernier commentaire, dont je fais profiter mes lecteurs davantage au fait de la réalité que l'intellect écorné de ce passable Rudy la Science : le refus du dialogue, voire l'insulte caractérisée qui émanent des conspirationnistes officiels (puisque la version officielle développe un complot herculéen et incroyable), c'est-à-dire des contempteurs de la contestation estampillée "conspirationniste" ou "complotiste", sont révélateurs du déni de réel : quand les faits sont contre vous, mieux vaut argumenter qu'affronter les faits. Mieux vaut encore recourir à la moquerie (souvent d'une grande finesse) et se gausser de positions qu'on aura préalablement ridiculisées. Reste une dernière tactique : projeter sur le contradicteur ses propres travers. C'est ainsi que Rudy la Sagesse ne trouve rien de mieux, toute honte bue, que d'imputer aux "conspirationnistes" de son propre jargon (fort peu savant) le refus de la réfutation et le refus du doute (ou l'obsession monomaniaque de la certitude inébranlable).

"A robin : le présent site est précisément consacré à la mise à jour des mythes complotistes. Les doutes dont vous parlez sur le 11 septembre n'ont absolument rien de "délictueux". Personne n'a jamais prétendu cela. Simplement, il y a une certaine mauvaise foi à dire que les thèses conspirationnistes sur le 11 septembre - celles de ReOpen911 par exemple - n'ont jamais été réfutées. Faites un tour sur ce site et vous verrez que ce n'est pas le cas. Bien sûr, si vous avez des certitudes plutôt que des interrogations, je ne peux rien faire pour vous..."

Il a raison, Rudy la Raison : ce faisant, il montre très bien ce qu'il est...

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