samedi 15 mars 2008

L'école de la destruction

Si je devais d'une phrase expliquer la stratégie à l'oeuvre derrière le Nouvel Ordre Mondial, ce serait : la destruction. La destruction prétend détenir le pouvoir de construire et d'assurer la pérennité de l'homme, voire de poursuivre la fraternité et la justice. La destruction prétend se faire au nom de la liberté. Récemment, on a vu quelles forces se cachaient derrière la démocratie et le libéralisme : la destruction. Le capitalisme et le libéralisme n'ont pas besoin de la démocratie, de la justice et de la liberté. Il suffit de lire Hayek pour apprendre que ces nouveaux libéraux préfèrent le libéralisme à la démocratie. Milton Friedman pensait de même. Les économistes de l'Ecole de Chicago n'ont pas rechigné pour conseiller le Chili de Pinochet. C'est la dictature que cherchent ces gens et l'on peut aujourd'hui s'inquiéter de figures comme Schultz (le parrain de Schwarzenegger et l'homme de l'ombre de l'Administration W.) ou Rohatyn (le banquier supposé modéré, comme Alain Minc est modéré, mais en pire). Il faudrait ajouter l'actuel maire de New York, Bloomberg, qui se veut indépendant dans la mesure où l'indépendance signifie la destruction. On nous dit restructuration, terme très capitaliste et financier s'il en est. On sait ce que ce terme cache comme réalités : le chômage et la précarité. Restructuration signifie en fait déstructuration, soit : destruction. Le dénominateur commun de la politique actuelle explique fort bien les échecs de la démocratie libérale et occidentale dans le monde, à commencer par l'Irak, où la démocratie, c'est le million de morts et les centaines de morts quotidiens. Echec? Espoir? En fait, la politique de civilisation signifie la destruction des autres civilisations au nom de l'Occident. De qui l'Occident est-il le nom? De la destruction. Quand vous observez des échecs en Irak ou ailleurs, ne vous dites pas que les néoconservateurs et les stratèges de l'OTAN et d'ailleurs sont des incompétents, des médiocres et des ploucocrates. Dites-vous : ils ont atteint leurs objectifs, car leurs objectifs sont : la destruction. De ce point de vue, l'Irak est une réussite éclatante.
Pourquoi la destruction? La destruction est une politique cohérente dans la mesure où il s'agit :
1) de conforter le donné fini et définissable.
2) d'ancrer le fondement de ce donné sur l'individu.
On détruit dans la mesure où l'on promeut l'individu. La notion d'État explose car elle est antinomique avec celle d'individu. Détruire l'État est une revendication bonne dans la mesure où le vrai fondement est le nouveau fondement : le fondement est l'individu. En vérité, l'individu est un faux fondement triomphant, car l'annonce de la Bonne Nouvelle (un fondement a enfin été trouvé!) s'accompagne d'un mensonge flagrant : l'individu ne saurait proposer un quelconque fondement au niveau de son individualité. C'est dire que la destruction n'est pas une structuration à partir de nouvelles coordonnées, mais une complète déstructuration dont la mise en place porte ses fruits sur le cour terme.
Au départ, on a l'impression que le destruction profite effectivement à l'individu. On détruit les structures collectives pour libérer le nouveau prisme, celui du fondement. En réalité, cette destruction ne profite à l'individu que dans un temps très court. La politique de destruction met un certain temps à s'accomplir, mais elle débouche systématiquement sur la destruction de toutes les constructions humaines. Au final, on a un champ de ruines au nom du paradigme de l'individu comme fondement. Curieux fondement qu'un fondement qui aboutit sur l'anéantissement! Le donné s'épuise : c'est le constat ontologique auquel ne peut que mener le donné fini comme nouvelle définition. La politique logique qui suit l'ontologie définie est la politique de destruction. Véritable nom de la politique de civilisation chère à quelques néoconservateurs des marches de l'Empire.

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