dimanche 16 mars 2008

L'âtre et le néon

Cette idée que le système existe indépendamment des hommes n'est qu'une illusion réconfortante. Mais que cherchent les manipulateurs qui nous servent de dominateurs actuels, ces valets de fermes reconvertis en donneurs de leçon et directeurs d'équipages? La politique de la destruction, véritable nom de la politique de civilisation, n'est que le moyen d'asservir le sens à la domination. Sarkozy est le vrai nom de la destruction, car le Nouvel Ordre mondial s'appelle de fait Nouveau Désordre Mondial. Les périodes de troubles et de déclins ont toujours existé. La différence avec l'actuelle période, c'est que notre période est la seule où l'homme est capable de se détruire par ses propres moyens. Force est de constater qu'il s'emploie à le faire avec un aplomb remarquable. Que s'est-il passé pour que la destruction parvienne à ce niveau?
Effectivement, si l'on souscrit à l'affirmation selon laquelle le système est nécessaire et indestructible, c'est le meilleur moyen de hâter cette destruction par refus de la réalité et accréditation d'une utopie dangereuse. Reste que le vrai nom de Sarkozy n'est pas bien intéressant. En réalité, Sarkozy est le représentant français d'une franchise mondialisée et occidentaliste qui tend à rapporter la politique à l'art de la destruction au nom de la restructuration. De qui Sarkozy est-il le nom? D'une curieuse religion. La religion de l'immanentisme. Mais je trouve que Badiou est réducteur. Sarkozy n'est que le fantoche périphérique d'un système qui n'a pas de centre (de gravité).
La politique de destruction se pratique au nom de l'immanentisme. C'est le grand cirque de notre époque folle que de réfuter les religions ou de les sous-estimer alors que c'est bien une conception religieuse qui mène la danse et impose son pouvoir. Mais c'est une religion particulière, une religion au service du nihilisme. Il faudrait développer. C'est bien le néant que sert Sarkozy, c'est bien le néant que servent les sectateurs de la politique de destruction, c'est bien le néant que poursuit le nihilisme. Comment a-t-on pu en arriver là? Comment a-t-on pu adorer le néant comme le nouveau Dieu, assassiner Dieu pour adorer le néant, vouer un culte à ce qui n'est pas? Car j'insiste sur ce point : la croyance au néant n'est pas la croyance que le néant existe. C'est la croyance que le néant n'existe pas et que de ce fait il mérite toutes affaires cessantes d'être adoré.

Aucun commentaire: