mercredi 12 mars 2008

L'empire empire

Il est certain que les références à la banque et la haute finance pointent surtout du doigt les grands pontes; il est tout aussi certain que ces hypothèses sont des hypothèses. Mais, passé le stade des incohérences factuelles qui en disent long sur le mensonge dont on nous rebat les oreilles, il est certain que seules des hypothèses permettent d'ouvrir le voile de la vérité. Nous y voilà : il est temps de sauver l'homme de l'Homme!

Reprenons notre hypothèse de travail sur les cerveaux du 911, jumelons-la avec la thèse de Popper selon laquelle les complots ne parviennent jamais à leurs fins. C'est ce qui est rassurant avec les comploteurs : ils se trompent quant à la réalisation de leurs projets. Dans le 911, ceux qui ont fomenté le 911 l'ont fait pour déclencher la guerre des civilisations permettant de sauver le système atlantiste. Dans le fond, la maîtrise de la fin du pétrole permet de prolonger l'impérialisme occidentaliste.
Les grands banquiers et financiers se foutent comme de l'an quarante ou de leur chemise du destin de l'Occident, ou de la démocratie, ou de la liberté. Ce qui les intéresse, c'est d'utiliser la plateforme de l'Occident pour parvenir à leurs fins : la spéculation financière et la possession de sommes astronomiques et fabuleuses. Est-il osé d'affirmer que les spéculations métaphysiques sont espérons-le un peu plus justes que les spéculations financières, quant à elles totalement déconnectées du réel?
Il est certain que jamais les grands banquiers et les grands financiers n'ont pas prévu à l'avance ce qu'ils allaient fomenté. Leur pouvoir remonte vraiment au colonialisme et à l'esclavagisme. A partir de ce moment, le commerce s'est commué de plus en plus en transactions sophistiquées. Mais le pouvoir des banquiers va crescendo au fil de l'effondrement du système. Les banquiers furent longtemps réfrénés par les institutions. Heureusement, longtemps les politiques mêmes purent dominer avec bonheur les banquiers et les financiers.
A présent que ce n'est plus le cas et que le pouvoir véritable est aux mains des financiers, on mesure que chaque effondrement du système, par paliers progressifs et invisibles, augmentait leur pouvoir personnel. Si l'on se reporte à l'assassinat de JFK, il est certain que des grands banquiers ont trempé dans le coup. Là n'est pas le sujet. Mais à cet instant fatidique où l'histoire bascule, les banquiers ne sont pas au sommet de la hiérarchie. Ils partagent encore les décisions avec les industriels du pétrole (déjà le Texas...) et les hommes politiques. Les hommes de la CIA et des organisations secrètes armées sont déjà présents, mais bien en dessous.
Il reste que l'effondrement du communisme a sonné comme le coup de semonce annonçant que la moitié du système s'effondrait et que l'autre moitié serait d'autant plus puissante qu'elle se montrerait incapable de prendre la place de la moitié disparue. Le 911 a franchi un palier, parce qu'il a montré que les crises se rapprochaient de plus en plus le statut de crise systémique. La crise de JFK n'était qu'un coup de semonce qui annonçait le 911 comme épisode de gradation. Le 911 est devenu une crise systémique.
Par quel miracle? C'est que les autres crises montraient à quel point le 911 n'est jamais que l'acmé d'une crise qui autrefois paraissait structurelle (les fondations du système ne sont pas remises en cause) et qui avec la mondialisation se fait systémique (les fondations sont cette fois attaquée). Si bien que la thèse de Popper ressurgit avec usure : effectivement, les banquiers n'avaient rien prévu sur cinquante ans. Ils se sont trouvé propulsés sur le devant de la scène du fait de leur influence grandissante et non pas du fait de savants calculs qu'ils auraient ourdi en silence et en secret. Les banquiers ignoraient jusqu'à l'effondrement du communisme qu'ils allaient occuper à ce point le devant de la scène.
Ils ont dû exercer le pouvoir parce que c'était l'économique qui avait pris le pouvoir. Les banquiers ne savent que faire du pouvoir. Ils l'exercent comme ils le peuvent, à la sauvette, avec leurs armes : dominer le donné. Les banquiers ne savent qu'appréhender le réel sous forme de fini et de défini. De ce point de vue, leur confier le pouvoir, c'est avouer que le pouvoir court à sa perte. Les banquiers n'exercent le pouvoir que quand le pouvoir est en crise. Ils ne savent certainement pas où ils vont.
Popper a bien raison. Les banquiers ne sont pas ces démiurges pervers, ces génies du mal autant que du sensible qui seraient les résurgences de quelque gnose oubliée. Ils sont justes les régents d'un pouvoir en crise totalement désemparés par ce pouvoir dont ils ne savent que faire. Evidemment, ils ont une certaine vision de la politique : c'est la domination par leurs élites du reste du monde. Mais ils ne sont pas ces maîtres du jeu désaxés qui s'amuseraient avec une science consommée à détruire les autres pour mieux régner. Dans leurs raisonnements, ils n'ont pas le choix. C'est soit détruire, soit mourir.
C'est ainsi que les méthodes actuelles si cruelles et dévoyées s'expliquent avant tout parce que la logique de ces cerveaux est dévoyée. On ne peut pas gouverner avec des conceptions au final économiques et immanentistes. On ne peut que détruire pour régner et nous arrivons là au 911. Ceux qui ont fait le coup l'ont fait pour se sauver et pour permettre à leur système de poursuivre sa route si précaire. Ces gens dans le fond sont très stressés et anxieux parce que leurs méthodes ne leur apportent pas du tout le confort et la joie.
Au contraire, ce sont des consciences épuisées qui essaient par tous les moyens de prolonger et proroger un peu ce qui peut encore l'être. Ont-ils conscience que leurs actes sont voués à la perte? Je crois simplement que la nécessité vous fait perdre le sentiment du choix et qu'ils suivent une logique qui les dépassent et les façonnent. C'est ainsi que le 911 a été perpétré pour sauver l'Occident. Du moins : celui des financiers in fine. Autant dire que ces gens brûlent les fondations pour sauver la toiture.

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