Sous prétexte qu'il est raciste d'associer les Juifs à l'argent, il serait interdit de parler de l'argent et des Juifs. On mesure le glissement de sens insidieux qui s'opère : il est certain qu'avancer que les Juifs sont des usuriers cupides qui contrôlent les échanges bancaires et financiers est une assertion raciste; mais il est tout aussi certain qu'interdire d'envisager une question tournant autour du thème des Juifs et de l'argent est raciste. Dans tous les cas, la stupidité entoure le racisme comme la méchanceté enserre la haine.
Avant d'analyser la différence, il est intéressant de noter en quoi la première proposition est raciste : c'est parce qu'elle assimile l'argent à tous les Juifs, comme si tous les Juifs étaient des usuriers, des banquiers et des financiers. Amalgame effrayant et monstrueux, quand on se remémore l'histoire récente - de la Shoah (notamment). Mais la seconde proposition est tout aussi stupéfiante : car sans amalgame, il est tout à fait possible d'envisager la question de certains Juifs avec l'argent. Interdire d'aborder l'argent et les Juifs est sain quand l'analyse amalgame l'ensemble d'un groupe donné à tort; mais malsain quand il s'agit tout simplement d'empêcher la réflexion et la critique.
Maintenant, venons-en à la question de fond : qu'est-ce qui est raciste et qu'est-ce qui ne l'est pas? Qu'est-ce que le racisme? Le racisme est condamné parce que l'homme a constaté que le jugement ne pouvait être porté à partir de la race. Dès le départ, l'amalgame porte sur la définition claire de la race. Comment condamner si l'on nage dans la confusion?
C'est ainsi que le racisme mélange arbitrairement la couleur de peau et le peuple. Quand on sanctionne de raciste un propos discriminatoire et amalgamant contre un Noir, par exemple que les Noirs sont paresseux et gentils gentils, la couleur de peau ne renvoie pas à un peuple, à moins de considérer que tous les Noirs du monde désignent une même tribu d'origine, dont la localisation resterait à déterminer.
Pourtant, la race est humaine. Les biologistes se servent de ce terme pour différencier certains groupes à l'intérieur de la race humaine, mais tous s'accordent pour affirmer que l'homo sapiens représente une race définie. C'est dire qu'établir des distinctions racialistes à l'intérieur de l'homme repose sur l'erreur et sur le racisme. Le racisme est ainsi une fausse définition de l'identité, une perversion de l'identité. Le racisme consiste à laisser croire que la différence identitaire repose sur la religion, le peuple ou la couleur de peau.
J'insiste bien sur l'idée que l'on ne peut exclure du racisme l'identité et le fondement religieux, sans quoi le racisme contre le peuple est une idée bancale. Une simple généalogie des peuples suffit à montrer que le peuple est fondé à partir d'une religion. Il est évident que le racisme exprime plus la bêtise de la différence liée à la couleur de peau. Le comique est incrusté dans le racisme à ce niveau d'identité liée à la couleur de peau. Il est tellement facile de prouver l'inanité de l'identité attachée à la couleur de peau que le mieux est de noter que le principal préjugé porte sur la religion. L'idée héritée des Lumières que l'on puisse critiquer les religions comporte autant de liberté critique que de racisme. C'est ainsi que l'islamophobie contient bien entendu des relents racistes graves.
Selon la doctrine élaborée par Huntington, les civilisations qui se dégagent sont des blocs identitaires qui transcendent l'appartenance humaine. Du coup, l'on peut sans sourciller énoncer que la civilisation musulmane est incapable de se fondre dans les valeurs modernes édictées par la civilisation judéo-chrétienne. Que l'on se demande pourquoi existe Guantanamo : mais c'est parce que les terroristes sont considérés comme des inférieurs n'appartenant pas à la civilisation!
Il est impossible de torturer et d'avilir son semblable. C'est seulement si on le tient pour inférieur que le traitement vil devient envisageable. Le terroriste est indigne de la civilisation. Ce racisme est civilisationnel, c'est-à-dire qu'il se situe à un niveau qui oscille entre la religion et le peuple. Du coup, on peut toujours attaquer la religion sans toucher au peuple.
La ruse évidente se redouble d'une arnaque qui consiste à faire croire que la critique religieuse, tout à fait légitime et saine, serait nécessaire et qu'au fond critiquer la religion serait un geste salutaire à condition qu'il soit total et impitoyable. L'intention ressortit bien entendu de la caricature immanentiste de version tardive, car il est évident que la critique de la religion n'est viable qu'avec du discernement et qu'une critique destructrice des religions déboucherait sur la fin de la culture et de l'homme.
Tout simplement. Maintenant, le refus de la critique des peuples est d'ores et déjà une aberration du fait de la proximité entre religion et peuple. Pas seulement : l'interdiction symptomatique de l'immanentisme tardif porte sur le refus de la critique contre le peuple. On pourrait ainsi critiquer la cause (la religion) sans critiquer la conséquence (le peuple).
Cette absurdité amalgame de surcroît la critique totale et la critique partielle. Il est évident que critiquer le peuple en tant que fondement amène au racisme. Mais il est tout aussi évident que critiquer certaines coutumes, certaines traditions ou certaines parties de ce peuple sans incriminer l'ensemble ne ressortit pas du racisme.
D'ailleurs, il est parfaitement inquiétant et surprenant que le fondement fallacieux du racisme soit repris par ceux qui prétendent le combattre. Comment combattre le racisme si l'on valide le fondement du peuple? Ce fondement est totalement fallacieux et en restaurant la véritable définition du racisme, il est possible d'apporter une clarification de cette attitude.
Le racisme porte sur le fondement de l'homme. Est raciste toute attitude qui consiste à rejeter de l'humanité un homme - y compris Hitler. De ce fait, une fausse identité serait raciste et c'est ce qui se produit avec la proposition fallacieuse du peuple comme identité et fondement. Au contraire, le peuple n'est qu'une des composantes de l'humanité. Postuler que le peuple est le fondement est une aberration elle-même raciste.
Il ne faut pas s'étonner que des antiracistes professionnels comme BHL profèrent ce genre de discours et de slogans car ils sont les représentants officiels de l'immanentisme tardif et ils ne se rendent pas compte que leur pensée médiocre accouche d'un racisme aussi obvie que masqué. Si l'amalgame est le fondement du racisme, alors ces discours sont amalgamants puisqu'ils présentent un faux fondement et une identité controuvée.
Personne ne remarque le danger de ces discours alors qu'il est comique de constater l'immoralisme de ces super moralisateurs endimanchés et par ailleurs affabulateurs. L'amalgame du racisme porte essentiellement sur la confusion entre l'identité humaine et toute autre forme d'identité interne à l'homme : le peuple, la couleur de peau, la religion.
L'interdit que l'on voudrait apposer à la critique du peuple s'explique par un racisme inversé. Comme si le peuple était le fondement de l'identité humaine, avec un élément supplémentaire : comme si un peuple était le fondement de l'identité humaine et empêchait de ce fait la critique contre les peuples. Si tous les peuples étaient conjointement au fondement, l'assertion perdrait son sens. Nous y sommes. Le peuple en question se manifeste dans la dénonciation outrancière et aberrante de l'antisémitisme recoupant avec perversité et l'antisémitisme effectif et la critique saine contre certaines parties des Juifs.
On notera par ailleurs que ce peuple est d'autant plus élu aux yeux des extrémités travestis en parangons de tolérance qu'il est vague et peu distinct de la religion juive. La religion juive, je sais ce que c'est. Le peuple israélien, je sais ce que c'est. Le peuple juif, désolé, je ne connais pas.
Mais c'est qu'en fait, la protection maximaliste qu'opèrent ces apôtres immanentistes de l'ultralibéralisme progressiste (de sinistres comiques) autour du peuple intouchable et sacré (pour le plus grand malheur de l'insigne majorité des membres manipulés de ce peuple) s'explique par la volonté autrement plus cohérente et lumineuse de protéger la faction tapie au sein de ce peuple. La faction a besoin de pirater le peuple pour s'épanouir.
Sans peuple, nulle faction. La religion affaiblit la faction. En décrétant que le peuple ne peut faire l'objet d'aucune critique, c'est la faction que les factieux rendent inattaquable. En promulguant la civilisation chère à Huntington ou à Lewis, on offre une superstructure qui explique la diversité des peuples et qui n'a pas de coloration religieuse explicite.
On notera que la faction est d'autant plus protégée qu'elle est invisible et agit en insidieuse. On use du cheval de Troie du peuple pour protéger la faction et la recouvrir d'un prétexte utile et commode. Toujours la démarche de la différance et du déni à l'oeuvre dans la protection du fondement immanentiste. Pour finir : en quoi l'amalgame portant sur un groupe, qu'il soit peuple ou communauté religieuse, suppose-t-il le racisme (quelle que soit la vraie forme de ce racisme)?
C'est parce que l'amalgame alors en cause recoupe le racisme véritable portant sur l'homme. A chaque fois que l'on fait du peuple le fondement, on sombre dans le racisme. A chaque fois que l'on fait d'une religion le fondement, on sombre aussi dans le racisme. Le peuple n'est jamais qu'une identité interne à l'homme. Soit une identité fragile et provisoire. C'est quand on attaque la dimension humaine du peuple que l'on se montre raciste.
La question du peuple et du racisme est une fausse question qui cache une question biaisée. Sur le mode : le fondement de l'homme se tient dans le peuple. La réalité est tout autre : le fondement de l'homme se tient dans l'homme. C'est plus simple, ça fait moins savant, mais ça permet au moins de distinguer nettement ce qui est raciste de ce qui ne l'est pas. La critique du racisme est universaliste en ce que le seul groupe qu'elle reconnaît est l'humanité. Le peuple n'est jamais qu'un sous-groupe dont les prétentions à l'universalisme et au fondement identitaire sont démasquées.
Quant à la faction, elle s'effondre totalement car elle est démasquée comme un acte de piratage et une fausse identité - une identité à jamais différée. Le racisme à l'encontre d'un peuple ne fonctionne que parce que ce peuple est considéré abusivement comme le fondement universaliste en lieu et place de l'homme en tant que groupe/humanité. Il est de ce point de vue patent qu'associer l'argent au groupe des Juifs en sous-entendant que les Juifs sont des usuriers et des exploiteurs amalgame certaines factions juives à l'ensemble des Juifs.
Ce faisant, le Juif devient abusivement le fondement rejeté et honni. Le bouc émissaire qui justifie par son statut de persécuté son statut de fondement et d'essence. Pour la propagande immanentiste, le rejet traduit le fondement et fonde l'identité.
C'est précisément ce que recherchent les antiantisémites professionnels qui sont les exploiteurs de l'antisémitisme et en jouent pour conforter leurs visées factionnelles. Par contre, il est tout à fait sain et antiraciste de désigner certains groupes juifs comme ayant des relations historiques, sociologiques et anthropologiques avec l'argent. Il ne s'agit plus du Complot Juif à tendance universaliste, mais de phénomènes totalement et tragiquement humains (tout ce qui est reconnu comme humain n'est pas raciste).
Il est temps de rompre avec l'hypocrisie des moralistes en comprenant que l'arme du moraliste est de dévoyer la morale. L'arme de l'antiraciste est de dévoyer le racisme - et la définition que l'on peut produire de ce terme et de ce combat. Quand un BHL symptôme de l'intellectuel/expert de l'immanentisme tardif (et en décrépitude dévoyée) peut se permettre de produire une définition raciste du racisme (joli paradoxe), c'est que la définition exacte du racisme est brouillée et c'est pourquoi nous proposons ce petit décodeur portatif, qui à l'occasion se commue aisément en déconneur allusif.
Avant d'analyser la différence, il est intéressant de noter en quoi la première proposition est raciste : c'est parce qu'elle assimile l'argent à tous les Juifs, comme si tous les Juifs étaient des usuriers, des banquiers et des financiers. Amalgame effrayant et monstrueux, quand on se remémore l'histoire récente - de la Shoah (notamment). Mais la seconde proposition est tout aussi stupéfiante : car sans amalgame, il est tout à fait possible d'envisager la question de certains Juifs avec l'argent. Interdire d'aborder l'argent et les Juifs est sain quand l'analyse amalgame l'ensemble d'un groupe donné à tort; mais malsain quand il s'agit tout simplement d'empêcher la réflexion et la critique.
Maintenant, venons-en à la question de fond : qu'est-ce qui est raciste et qu'est-ce qui ne l'est pas? Qu'est-ce que le racisme? Le racisme est condamné parce que l'homme a constaté que le jugement ne pouvait être porté à partir de la race. Dès le départ, l'amalgame porte sur la définition claire de la race. Comment condamner si l'on nage dans la confusion?
C'est ainsi que le racisme mélange arbitrairement la couleur de peau et le peuple. Quand on sanctionne de raciste un propos discriminatoire et amalgamant contre un Noir, par exemple que les Noirs sont paresseux et gentils gentils, la couleur de peau ne renvoie pas à un peuple, à moins de considérer que tous les Noirs du monde désignent une même tribu d'origine, dont la localisation resterait à déterminer.
Pourtant, la race est humaine. Les biologistes se servent de ce terme pour différencier certains groupes à l'intérieur de la race humaine, mais tous s'accordent pour affirmer que l'homo sapiens représente une race définie. C'est dire qu'établir des distinctions racialistes à l'intérieur de l'homme repose sur l'erreur et sur le racisme. Le racisme est ainsi une fausse définition de l'identité, une perversion de l'identité. Le racisme consiste à laisser croire que la différence identitaire repose sur la religion, le peuple ou la couleur de peau.
J'insiste bien sur l'idée que l'on ne peut exclure du racisme l'identité et le fondement religieux, sans quoi le racisme contre le peuple est une idée bancale. Une simple généalogie des peuples suffit à montrer que le peuple est fondé à partir d'une religion. Il est évident que le racisme exprime plus la bêtise de la différence liée à la couleur de peau. Le comique est incrusté dans le racisme à ce niveau d'identité liée à la couleur de peau. Il est tellement facile de prouver l'inanité de l'identité attachée à la couleur de peau que le mieux est de noter que le principal préjugé porte sur la religion. L'idée héritée des Lumières que l'on puisse critiquer les religions comporte autant de liberté critique que de racisme. C'est ainsi que l'islamophobie contient bien entendu des relents racistes graves.
Selon la doctrine élaborée par Huntington, les civilisations qui se dégagent sont des blocs identitaires qui transcendent l'appartenance humaine. Du coup, l'on peut sans sourciller énoncer que la civilisation musulmane est incapable de se fondre dans les valeurs modernes édictées par la civilisation judéo-chrétienne. Que l'on se demande pourquoi existe Guantanamo : mais c'est parce que les terroristes sont considérés comme des inférieurs n'appartenant pas à la civilisation!
Il est impossible de torturer et d'avilir son semblable. C'est seulement si on le tient pour inférieur que le traitement vil devient envisageable. Le terroriste est indigne de la civilisation. Ce racisme est civilisationnel, c'est-à-dire qu'il se situe à un niveau qui oscille entre la religion et le peuple. Du coup, on peut toujours attaquer la religion sans toucher au peuple.
La ruse évidente se redouble d'une arnaque qui consiste à faire croire que la critique religieuse, tout à fait légitime et saine, serait nécessaire et qu'au fond critiquer la religion serait un geste salutaire à condition qu'il soit total et impitoyable. L'intention ressortit bien entendu de la caricature immanentiste de version tardive, car il est évident que la critique de la religion n'est viable qu'avec du discernement et qu'une critique destructrice des religions déboucherait sur la fin de la culture et de l'homme.
Tout simplement. Maintenant, le refus de la critique des peuples est d'ores et déjà une aberration du fait de la proximité entre religion et peuple. Pas seulement : l'interdiction symptomatique de l'immanentisme tardif porte sur le refus de la critique contre le peuple. On pourrait ainsi critiquer la cause (la religion) sans critiquer la conséquence (le peuple).
Cette absurdité amalgame de surcroît la critique totale et la critique partielle. Il est évident que critiquer le peuple en tant que fondement amène au racisme. Mais il est tout aussi évident que critiquer certaines coutumes, certaines traditions ou certaines parties de ce peuple sans incriminer l'ensemble ne ressortit pas du racisme.
D'ailleurs, il est parfaitement inquiétant et surprenant que le fondement fallacieux du racisme soit repris par ceux qui prétendent le combattre. Comment combattre le racisme si l'on valide le fondement du peuple? Ce fondement est totalement fallacieux et en restaurant la véritable définition du racisme, il est possible d'apporter une clarification de cette attitude.
Le racisme porte sur le fondement de l'homme. Est raciste toute attitude qui consiste à rejeter de l'humanité un homme - y compris Hitler. De ce fait, une fausse identité serait raciste et c'est ce qui se produit avec la proposition fallacieuse du peuple comme identité et fondement. Au contraire, le peuple n'est qu'une des composantes de l'humanité. Postuler que le peuple est le fondement est une aberration elle-même raciste.
Il ne faut pas s'étonner que des antiracistes professionnels comme BHL profèrent ce genre de discours et de slogans car ils sont les représentants officiels de l'immanentisme tardif et ils ne se rendent pas compte que leur pensée médiocre accouche d'un racisme aussi obvie que masqué. Si l'amalgame est le fondement du racisme, alors ces discours sont amalgamants puisqu'ils présentent un faux fondement et une identité controuvée.
Personne ne remarque le danger de ces discours alors qu'il est comique de constater l'immoralisme de ces super moralisateurs endimanchés et par ailleurs affabulateurs. L'amalgame du racisme porte essentiellement sur la confusion entre l'identité humaine et toute autre forme d'identité interne à l'homme : le peuple, la couleur de peau, la religion.
L'interdit que l'on voudrait apposer à la critique du peuple s'explique par un racisme inversé. Comme si le peuple était le fondement de l'identité humaine, avec un élément supplémentaire : comme si un peuple était le fondement de l'identité humaine et empêchait de ce fait la critique contre les peuples. Si tous les peuples étaient conjointement au fondement, l'assertion perdrait son sens. Nous y sommes. Le peuple en question se manifeste dans la dénonciation outrancière et aberrante de l'antisémitisme recoupant avec perversité et l'antisémitisme effectif et la critique saine contre certaines parties des Juifs.
On notera par ailleurs que ce peuple est d'autant plus élu aux yeux des extrémités travestis en parangons de tolérance qu'il est vague et peu distinct de la religion juive. La religion juive, je sais ce que c'est. Le peuple israélien, je sais ce que c'est. Le peuple juif, désolé, je ne connais pas.
Mais c'est qu'en fait, la protection maximaliste qu'opèrent ces apôtres immanentistes de l'ultralibéralisme progressiste (de sinistres comiques) autour du peuple intouchable et sacré (pour le plus grand malheur de l'insigne majorité des membres manipulés de ce peuple) s'explique par la volonté autrement plus cohérente et lumineuse de protéger la faction tapie au sein de ce peuple. La faction a besoin de pirater le peuple pour s'épanouir.
Sans peuple, nulle faction. La religion affaiblit la faction. En décrétant que le peuple ne peut faire l'objet d'aucune critique, c'est la faction que les factieux rendent inattaquable. En promulguant la civilisation chère à Huntington ou à Lewis, on offre une superstructure qui explique la diversité des peuples et qui n'a pas de coloration religieuse explicite.
On notera que la faction est d'autant plus protégée qu'elle est invisible et agit en insidieuse. On use du cheval de Troie du peuple pour protéger la faction et la recouvrir d'un prétexte utile et commode. Toujours la démarche de la différance et du déni à l'oeuvre dans la protection du fondement immanentiste. Pour finir : en quoi l'amalgame portant sur un groupe, qu'il soit peuple ou communauté religieuse, suppose-t-il le racisme (quelle que soit la vraie forme de ce racisme)?
C'est parce que l'amalgame alors en cause recoupe le racisme véritable portant sur l'homme. A chaque fois que l'on fait du peuple le fondement, on sombre dans le racisme. A chaque fois que l'on fait d'une religion le fondement, on sombre aussi dans le racisme. Le peuple n'est jamais qu'une identité interne à l'homme. Soit une identité fragile et provisoire. C'est quand on attaque la dimension humaine du peuple que l'on se montre raciste.
La question du peuple et du racisme est une fausse question qui cache une question biaisée. Sur le mode : le fondement de l'homme se tient dans le peuple. La réalité est tout autre : le fondement de l'homme se tient dans l'homme. C'est plus simple, ça fait moins savant, mais ça permet au moins de distinguer nettement ce qui est raciste de ce qui ne l'est pas. La critique du racisme est universaliste en ce que le seul groupe qu'elle reconnaît est l'humanité. Le peuple n'est jamais qu'un sous-groupe dont les prétentions à l'universalisme et au fondement identitaire sont démasquées.
Quant à la faction, elle s'effondre totalement car elle est démasquée comme un acte de piratage et une fausse identité - une identité à jamais différée. Le racisme à l'encontre d'un peuple ne fonctionne que parce que ce peuple est considéré abusivement comme le fondement universaliste en lieu et place de l'homme en tant que groupe/humanité. Il est de ce point de vue patent qu'associer l'argent au groupe des Juifs en sous-entendant que les Juifs sont des usuriers et des exploiteurs amalgame certaines factions juives à l'ensemble des Juifs.
Ce faisant, le Juif devient abusivement le fondement rejeté et honni. Le bouc émissaire qui justifie par son statut de persécuté son statut de fondement et d'essence. Pour la propagande immanentiste, le rejet traduit le fondement et fonde l'identité.
C'est précisément ce que recherchent les antiantisémites professionnels qui sont les exploiteurs de l'antisémitisme et en jouent pour conforter leurs visées factionnelles. Par contre, il est tout à fait sain et antiraciste de désigner certains groupes juifs comme ayant des relations historiques, sociologiques et anthropologiques avec l'argent. Il ne s'agit plus du Complot Juif à tendance universaliste, mais de phénomènes totalement et tragiquement humains (tout ce qui est reconnu comme humain n'est pas raciste).
Il est temps de rompre avec l'hypocrisie des moralistes en comprenant que l'arme du moraliste est de dévoyer la morale. L'arme de l'antiraciste est de dévoyer le racisme - et la définition que l'on peut produire de ce terme et de ce combat. Quand un BHL symptôme de l'intellectuel/expert de l'immanentisme tardif (et en décrépitude dévoyée) peut se permettre de produire une définition raciste du racisme (joli paradoxe), c'est que la définition exacte du racisme est brouillée et c'est pourquoi nous proposons ce petit décodeur portatif, qui à l'occasion se commue aisément en déconneur allusif.
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