Les esprits médiocres d'aujourd'hui refusent la réflexion comme une perte de temps qui risquerait d'amoindrir leurs désirs. Désirs immédiats parfois plus intellectuels, comme la satisfaction d'une carrière ou l'obtention d'un poste prestigieux. Dès lors, ces esprits souvent méprisables, individualistes forcenés, et dont le piège ultime consiste à chasser l'illusion d'une morale individualiste, taxent de théories du complot toute théorie qui au fond met en scène des complots nuisant aux intérêts du système et aux versions du système.
Dans leur esprit borné et mimétique, les théories du complot sont des délires intellectuels qui heureusement ne correspondent pas à la réalité. Cependant, quand on demande à ces propagandistes involontaires ce qu'est une théorie du complot, ils se montrent le plus souvent incapable de produire le commencement d'une définition. Pis, dans leur ignorance historique et générale crasse, ils oublient que les complots existent bel et bien et qu'ils signalent même l'une des caractéristiques essentielles de la vie sociale humaine.
La référence contemporaine à la théorie du complot dénote bel et bien le réflexe de propagande consistant à occulter l'existence des complots quand leur éventualité serait en mesure de nuire aux intérêts du système de plus en plus unique. Il serait aisé de montrer quels théoriciens d'obédience néo-conservatrice a contribué à discréditer les complots et à faire passer les analystes du complot pour des illuminés fantaisistes et paranoïaques.
Mais le plus intéressant est de produire la différence entre des complots réels et des complots imaginaires. C'est d'ailleurs la définition du complotiste, qui distingue des complots là où il n'y en a pas. Définition et aussi distinction avec le comploteur, qui lui élabore et perpètre des complots bel et bien réels.
Dans ce cadre, on peut séparer les complots attribués à des auteurs inexistants entre :
- des complots étrangers à la volonté humaine, par exemple des catastrophes naturelles ou tous phénomènes qui découlent de causes étrangères à la volonté humaine. On peut ainsi attribuer ces évènements à Dieu;
- des complots attribués à tort à des auteurs humains fantasmatiques comme les sionistes ou les illuminatis. Ce n'est pas que les sionistes n'existent pas, c'est qu'en leur prêtant un pouvoir tout-puissant, on leur prête un pouvoir trop important de ce fait. Quant aux illuminatis, leur invocation demeure très hypothétique et sujette à caution.
Malheureusement, il apparaît impossible de déterminer par un principe clair et automatique entre complots réels et complots fantasmatiques. On ne peut rejeter les complots au nom des complots puisque les complots font partie des actions et de l'histoire. Ce rejet serait d'autant plus problématique que les complots sont une spécificité de la raison humaine qui différencie l'homme des autres animaux, y compris les plus évolués.
Si on analysait le refus du complot au nom de la théorie du complot, on noterait même une tendance inquiétante à prendre le public occidental pour un ramassis de benêts à tendance naïve et moutonnière, gobant les pires bobards. Le postulat de l'inexistence des complots au nom de la théorie du complot en est un.
Sans verser dans le charlatanisme, je conçois pourtant un moyen parmi d'autres d'établir la différence entre un faux complot tendance théorie du complot et un vrai complot. J'avais déjà énoncé comme reconnaissance de l'inutilité du complot (et de son existence) la remarque pertinente de Popper, selon laquelle les complots ne réussissent jamais dans leurs desseins prévus.
J'ajoute ici que la théorie du complot se montre simpliste et fausse à chaque fois qu'elle ordonne une ligne de causalité unique. Cette unicité fallacieuse et simpliste permet de la différencier du complot réel, qui lui est toujours d'explication et de finalité complexes. Autrement dit, le complot avéré est de causalité multiple quand le complot fantasmatique arbore une cause trompeuse et lumineuse. En ce sens, on peut rappeler que pour Marx, si l'explication économique finit par primer sur les autres explications, en revanche, tout phénomène dépend d'une pluralité de causes.
La théorie du complot serait en ce sens le désir de simplifier à outrance et avec erreur le reél en offrant une grille d'interprétation selon laquelle tous les phénomènes d'un évènement s'expliqueraient par une seule cause, voire tous les phénomènes du réel s'expliqueraient par une seule cause.
Dans ce cas on peut parler de paranoïa au sens où la simplification abusive ne souffre aucune contestation ni aucune concurrence. Cette paranoïa se manifeste ainsi chez ceux qui expliquent l'événement du 911 par une seule cause (les fameux sionistes par exemple) ou la marche du monde par les mêmes sionistes. On trouve un autre exemple florissant avec les illuminatis qui expliquent d'autant mieux l'ensemble des phénomènes que leur existence est fort énigmatique. Par ailleurs, cette unicité douteuse exprime le plus souvent la volonté d'expliquer le mal.
Derrière le complot, c'est le mal ou la violence qui se tapissent et qui se montrent fort inexplicables. Cependant, on peut objecter aussi que la réfutation du complot permet de présenter de la réalité une version expurgée et rassérénante dans laquelle le mal n'existe pas et le monde correspond aux attentes du désir humain : un monde vraiment transparent, tel que l'immanentisme en présente une version tout à fait orwellienne, et de ce fait monstrueuse à souhait.
Dans leur esprit borné et mimétique, les théories du complot sont des délires intellectuels qui heureusement ne correspondent pas à la réalité. Cependant, quand on demande à ces propagandistes involontaires ce qu'est une théorie du complot, ils se montrent le plus souvent incapable de produire le commencement d'une définition. Pis, dans leur ignorance historique et générale crasse, ils oublient que les complots existent bel et bien et qu'ils signalent même l'une des caractéristiques essentielles de la vie sociale humaine.
La référence contemporaine à la théorie du complot dénote bel et bien le réflexe de propagande consistant à occulter l'existence des complots quand leur éventualité serait en mesure de nuire aux intérêts du système de plus en plus unique. Il serait aisé de montrer quels théoriciens d'obédience néo-conservatrice a contribué à discréditer les complots et à faire passer les analystes du complot pour des illuminés fantaisistes et paranoïaques.
Mais le plus intéressant est de produire la différence entre des complots réels et des complots imaginaires. C'est d'ailleurs la définition du complotiste, qui distingue des complots là où il n'y en a pas. Définition et aussi distinction avec le comploteur, qui lui élabore et perpètre des complots bel et bien réels.
Dans ce cadre, on peut séparer les complots attribués à des auteurs inexistants entre :
- des complots étrangers à la volonté humaine, par exemple des catastrophes naturelles ou tous phénomènes qui découlent de causes étrangères à la volonté humaine. On peut ainsi attribuer ces évènements à Dieu;
- des complots attribués à tort à des auteurs humains fantasmatiques comme les sionistes ou les illuminatis. Ce n'est pas que les sionistes n'existent pas, c'est qu'en leur prêtant un pouvoir tout-puissant, on leur prête un pouvoir trop important de ce fait. Quant aux illuminatis, leur invocation demeure très hypothétique et sujette à caution.
Malheureusement, il apparaît impossible de déterminer par un principe clair et automatique entre complots réels et complots fantasmatiques. On ne peut rejeter les complots au nom des complots puisque les complots font partie des actions et de l'histoire. Ce rejet serait d'autant plus problématique que les complots sont une spécificité de la raison humaine qui différencie l'homme des autres animaux, y compris les plus évolués.
Si on analysait le refus du complot au nom de la théorie du complot, on noterait même une tendance inquiétante à prendre le public occidental pour un ramassis de benêts à tendance naïve et moutonnière, gobant les pires bobards. Le postulat de l'inexistence des complots au nom de la théorie du complot en est un.
Sans verser dans le charlatanisme, je conçois pourtant un moyen parmi d'autres d'établir la différence entre un faux complot tendance théorie du complot et un vrai complot. J'avais déjà énoncé comme reconnaissance de l'inutilité du complot (et de son existence) la remarque pertinente de Popper, selon laquelle les complots ne réussissent jamais dans leurs desseins prévus.
J'ajoute ici que la théorie du complot se montre simpliste et fausse à chaque fois qu'elle ordonne une ligne de causalité unique. Cette unicité fallacieuse et simpliste permet de la différencier du complot réel, qui lui est toujours d'explication et de finalité complexes. Autrement dit, le complot avéré est de causalité multiple quand le complot fantasmatique arbore une cause trompeuse et lumineuse. En ce sens, on peut rappeler que pour Marx, si l'explication économique finit par primer sur les autres explications, en revanche, tout phénomène dépend d'une pluralité de causes.
La théorie du complot serait en ce sens le désir de simplifier à outrance et avec erreur le reél en offrant une grille d'interprétation selon laquelle tous les phénomènes d'un évènement s'expliqueraient par une seule cause, voire tous les phénomènes du réel s'expliqueraient par une seule cause.
Dans ce cas on peut parler de paranoïa au sens où la simplification abusive ne souffre aucune contestation ni aucune concurrence. Cette paranoïa se manifeste ainsi chez ceux qui expliquent l'événement du 911 par une seule cause (les fameux sionistes par exemple) ou la marche du monde par les mêmes sionistes. On trouve un autre exemple florissant avec les illuminatis qui expliquent d'autant mieux l'ensemble des phénomènes que leur existence est fort énigmatique. Par ailleurs, cette unicité douteuse exprime le plus souvent la volonté d'expliquer le mal.
Derrière le complot, c'est le mal ou la violence qui se tapissent et qui se montrent fort inexplicables. Cependant, on peut objecter aussi que la réfutation du complot permet de présenter de la réalité une version expurgée et rassérénante dans laquelle le mal n'existe pas et le monde correspond aux attentes du désir humain : un monde vraiment transparent, tel que l'immanentisme en présente une version tout à fait orwellienne, et de ce fait monstrueuse à souhait.
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