mercredi 27 août 2008

Warning!

Répétons, rabâchons, martelons : on mesure de quel bois se chauffe le quidam quand on aborde la question du 911. Bois de chauffage bien pratique et fourni par le système : on accrédite la version officielle sans la connaître et sans l'avoir étudiée. Mais également bois de chauffage soi-disant révolutionnaire et progressiste, quand on se veut rebelle et qu'on trempe ses mains dans le cambouis systémique. Dans ce cas, on est un faux subversif, un faux progressiste et l'on travaille pour le système de manière hypocrite et perverse, en faisant mine de s'en éloigner et de combattre. On est un faux rebelle, un faux battant, un faux - tout simplement.
Il faut comprendre que le système immanentiste fabrique ce genre de rebelles de toc, parce que la mode est au progressisme de tic - à condition que ce progressisme soit faux et fourbe, comme de juste. Le système a intérêt à dispenser l'illusion selon laquelle chacun est rebelle, subversif, artiste de sa propre vie et de sa propre liberté. Ah! Car l'immanentisme se présente comme le progrès, le révolutionnaire, le Progrès de l'Hyperréel et de l'Hyperraison., quoi. Dans ce sens, le progressiste faussement rebelle a son rôle à jouer dans le système et son rôle est primordial pour le système : il travaille pour les intérêts du système en dispensant sa fausse subversion (en laissant croire qu'il travaille contre le système).
Le faux rebelle est soit le jeune gogo qui en attendant de réussir socialement déteste fraternellement son grand-père conservateur; soit son père bobo, qui a vendu son âme au diable pour un peu de bohème et qui n'en peut plus de se haïr. Dans tous les cas, si vous voulez démasquer le faux rebelle consensuel, si vous voulez tomber les masques à rat, le stratagème est simple.
Abordez le 911. Vous observerez les réactions. Ceux qui parlent ne connaissent rien. Ils discourent fort et vous expliquent au choix, avec un contentement consterné :
1) qu'ils s'en tamponnent le coquillard comme d'un Kleenex usagé.
2) qu'ils sont au courant mais que leur supériorité tient justement à l'indice qu'ils s'en foutent.
Petite précision : le deuxième argument est plus pervers que le premier, car il consiste à se défiler face à la catastrophe, un peu comme le filosophe Althusser, dans sa démence déjà bien imprégnée, faisait semblant d'être libre alors qu'il croupissait dans un camp de détenus durant la Seconde guerre mondiale.
Dans les deux cas, ils ont fait le jeu du diable, ils ont consenti à sa tentation tentaculaire, et il ne faut pas s'étonner qu'ils subissent le châtiment de la peau de chagrin, châtiment post mortem, pour avoir manqué d'honneur; mais également de manière immanente, dans l'instant de cette vie, en consentant par le déni à évoluer comme un cafard - immanentiste.

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