Petit codicille concernant la question de l'immanentisme dégénéré, et singulièrement son impuissance à remplacer le reél. Cette impuissance se manifeste spécifiquement dans le processus israélien, qui est condamné - à faire la paix ou à disparaître. Que s'est-il passé entre la réussite américaine et l'échec israélien, si l'on ajoute que la technique n'a cessé de progresser et qu'aujourd'hui les immanentistes disposent d'une supériorité militaire et technologique incomparable, qui rend leur force et leur puissance inégalées?
C'est très simple : les immanentistes n'ont jamais réussi dans leur projet. Quand les Américains d'origine européenne ont progressivement remplacé les Indiens sur le Nouveau Continent, ils ont cru qu'aussi monstrueux soit ce projet ils étaient en mesure de remplacer à leur profit le reél. D'une certaine manière, leur erreur stratégique consiste à s'être attribués le rôle alors qu'ils étaient victimes au mieux du hasard, au pis de la perfidie du destin.
Le réel s'est-il joué des immanentistes au point de leur faire croire qu'ils avaient réussi alors que leur réussite précédait leur échec et qu'ils n'y étaient pour rien? Les évènements se sont-ils déroulés de telle manière qu'on a laissé croire aux immanentistes qu'ils étaient beaux, forts et intelligents, alors que dans le fond, ils n'étaient que des marionnettes dépassées par le cours des choses?
Il est bon de constater que la colonisation immanentiste de l'Amérique est avant tout due au fait que ce sont les épidémies qui ont décimé les rangs des Indiens et qu'en fait la colonisation immanentiste revient très certaienment à avoir réintégré le reél avec l'illusion de l'avoir remplacé. En Australie par exemple, la colonisation a engendré également des épidémies massives chez les Aborigènes.
Quoi qu'il en soit, l'exemple sud-africain montre que la seule voie pour la colonisation immanentiste est de réintégrer le champ du réel. Dans cette optique, il est important de rappeler que l'histoire humaine montre assez bien que la colonisation n'est pas une affaire moderne, mais qu'elle est une constante du développement humain. Cependant, si la colonisation était affaire politique, c'est qu'elle était appelée à perpétuer une certaine réalisation des choses.
On colonise finalement pour un but qui n'est pas le fait colonial, mais qui le dépasse de très loin et qui débouche sur l'unicisation ou globalisation de l'humanité. Dans cette optique, il est impossible que l'immanentisme introduise une nouvelle colonisation pérenne.
Le principe économique de la colonisation immanentiste est caduc dès ses postulats et ne risque en aucun cas de réussir. Pour qu'Israël parvienne à ses fins, il faudrait non pas le progrès des technologies les plus mortifères, des armes surpuissantes par exemple, mais une bonne vieille épidémie ou tout événement non humain dont bénéficieraient les immanentistes.
Sans l'aide du réel, l'immanentisme est promis à la déroute et au calvaire. On comprend pourquoi les immanentistes israéliens ne veulent pas la paix, même si parfois ils utilisent le langage pour paraître modérés et incriminer les autochtones palestiniens : la paix signifie rien de moins que le retour au reél. Le meilleur exemple, le plus proche d'Israël, c'est l'exemple sud-africain : en cessant l'apartheid, les Boers se sont condamnés à revenir dans le giron du réel en même temps qu'ils s'assuraient de leur survie postcoloniale.
L'immanentisme est condamné à reconnaître la prééminence du reél pour espérer se perpétuer. Ce faisant, il ne se perpétue qu'en redevenant réel. Ce paradoxe suffit à illustrer la défaite de l'immanentisme, défaite programmée, dont les contours se laissent facilement entrevoir avec le cas exemplaire d'Israël. Car ce n'est pas la même chose de vouloir pour des raisons morales la disparition de cet État après tout typiquement colonial, quoique d'un colonialisme immanentiste, et constater que les méthodes de cet État ne sont pas seulement inacceptables et monstrueuses d'un point de vue moral.
Elles sont aussi et surtout inappropriées d'un point de vue ontologique. Si Israël ne parvient pas à imposer sa suprématie technique, ce n'est pas parce qu'il emploierai mal la technique. C'est parce que la technique est un adjuvant précieux dans la domination humaine du reél, mais que cette domination s'ancre seulement dans le fini du réel. La technique est totalement inopérante pour dominer le reél dans son ensemble. Cette impuissance évidente explique l'impéritie d'Israël. Sans l'adjonction du reél, la technique ne peut espérer vaincre. Autant dire que la technique est une domination stérile, qui se pare d'une victoire frelatée et se targue de mérites qui lui sont totalement étrangers.
Il serait temps de reconnaître que les mérites de l'immanentisme découlent avant tout de l'avènement d'événements qui sont étrangers à la volonté humaine et qui montrent si besoin en était que le coeur de la doctrine immanentiste, ce bon vieux désir qui n'est pas éloigné de la volonté (notamment schopenhauerienne), repose sur une grave erreur d'appréciation. Pis : une erreur de dépréciation. Quand le désir s'attribue des mérites qui lui seraient propres, ces mérites reposent en fait sur la responsabilité de causes totalement étrangères et extérieures à l'action humaine.
C'est très simple : les immanentistes n'ont jamais réussi dans leur projet. Quand les Américains d'origine européenne ont progressivement remplacé les Indiens sur le Nouveau Continent, ils ont cru qu'aussi monstrueux soit ce projet ils étaient en mesure de remplacer à leur profit le reél. D'une certaine manière, leur erreur stratégique consiste à s'être attribués le rôle alors qu'ils étaient victimes au mieux du hasard, au pis de la perfidie du destin.
Le réel s'est-il joué des immanentistes au point de leur faire croire qu'ils avaient réussi alors que leur réussite précédait leur échec et qu'ils n'y étaient pour rien? Les évènements se sont-ils déroulés de telle manière qu'on a laissé croire aux immanentistes qu'ils étaient beaux, forts et intelligents, alors que dans le fond, ils n'étaient que des marionnettes dépassées par le cours des choses?
Il est bon de constater que la colonisation immanentiste de l'Amérique est avant tout due au fait que ce sont les épidémies qui ont décimé les rangs des Indiens et qu'en fait la colonisation immanentiste revient très certaienment à avoir réintégré le reél avec l'illusion de l'avoir remplacé. En Australie par exemple, la colonisation a engendré également des épidémies massives chez les Aborigènes.
Quoi qu'il en soit, l'exemple sud-africain montre que la seule voie pour la colonisation immanentiste est de réintégrer le champ du réel. Dans cette optique, il est important de rappeler que l'histoire humaine montre assez bien que la colonisation n'est pas une affaire moderne, mais qu'elle est une constante du développement humain. Cependant, si la colonisation était affaire politique, c'est qu'elle était appelée à perpétuer une certaine réalisation des choses.
On colonise finalement pour un but qui n'est pas le fait colonial, mais qui le dépasse de très loin et qui débouche sur l'unicisation ou globalisation de l'humanité. Dans cette optique, il est impossible que l'immanentisme introduise une nouvelle colonisation pérenne.
Le principe économique de la colonisation immanentiste est caduc dès ses postulats et ne risque en aucun cas de réussir. Pour qu'Israël parvienne à ses fins, il faudrait non pas le progrès des technologies les plus mortifères, des armes surpuissantes par exemple, mais une bonne vieille épidémie ou tout événement non humain dont bénéficieraient les immanentistes.
Sans l'aide du réel, l'immanentisme est promis à la déroute et au calvaire. On comprend pourquoi les immanentistes israéliens ne veulent pas la paix, même si parfois ils utilisent le langage pour paraître modérés et incriminer les autochtones palestiniens : la paix signifie rien de moins que le retour au reél. Le meilleur exemple, le plus proche d'Israël, c'est l'exemple sud-africain : en cessant l'apartheid, les Boers se sont condamnés à revenir dans le giron du réel en même temps qu'ils s'assuraient de leur survie postcoloniale.
L'immanentisme est condamné à reconnaître la prééminence du reél pour espérer se perpétuer. Ce faisant, il ne se perpétue qu'en redevenant réel. Ce paradoxe suffit à illustrer la défaite de l'immanentisme, défaite programmée, dont les contours se laissent facilement entrevoir avec le cas exemplaire d'Israël. Car ce n'est pas la même chose de vouloir pour des raisons morales la disparition de cet État après tout typiquement colonial, quoique d'un colonialisme immanentiste, et constater que les méthodes de cet État ne sont pas seulement inacceptables et monstrueuses d'un point de vue moral.
Elles sont aussi et surtout inappropriées d'un point de vue ontologique. Si Israël ne parvient pas à imposer sa suprématie technique, ce n'est pas parce qu'il emploierai mal la technique. C'est parce que la technique est un adjuvant précieux dans la domination humaine du reél, mais que cette domination s'ancre seulement dans le fini du réel. La technique est totalement inopérante pour dominer le reél dans son ensemble. Cette impuissance évidente explique l'impéritie d'Israël. Sans l'adjonction du reél, la technique ne peut espérer vaincre. Autant dire que la technique est une domination stérile, qui se pare d'une victoire frelatée et se targue de mérites qui lui sont totalement étrangers.
Il serait temps de reconnaître que les mérites de l'immanentisme découlent avant tout de l'avènement d'événements qui sont étrangers à la volonté humaine et qui montrent si besoin en était que le coeur de la doctrine immanentiste, ce bon vieux désir qui n'est pas éloigné de la volonté (notamment schopenhauerienne), repose sur une grave erreur d'appréciation. Pis : une erreur de dépréciation. Quand le désir s'attribue des mérites qui lui seraient propres, ces mérites reposent en fait sur la responsabilité de causes totalement étrangères et extérieures à l'action humaine.
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