Une coïncidence qui n'en est pas une : le peuple que l'on nomme américain est constitué de l'annexion des terres par des colons européens de multiples origines qui ont fondé un nouveau pays à partir quasiment de rien, en tout cas sans compter sur les traditions et la réalité des autochtones que l'on nomme Indiens, Sioux, Apaches et Compagnie.
Par la suite, les Américains sont devenus un peuple indépendant de leurs géniteurs coloniaux en intégrant d'autres minorités, mais l'on peut oser sans crainte de se tromper que les minorités européennes et hispanisantes viennent du colonialisme (les colons étant eux-mêmes des colonisés dans le cas de certains hispanisants) et que les Noirs sont des Africains issus de l'esclavage.
Les Américains sont le produit de tous les stades du colonialisme, et il est fascinant de contempler le processus de néocolonialisme qui est à l'oeuvre à l'heure actuelle aux États-Unis, qui voudrait nous faire croire au miracle de l'intégration, alors que les États-Unis sont en train de s'effondrer et que leur impérialisme mondialiste de plus en plus obvie correspond en gros à la déliquescence de l'Hyperréel qui est contraint de guerroyer contre le réel pour sauver la face.
En réalité, le combat est perdu d'avance. Paix et honneur aux Irakiens et aux Afghans. Ils sont sur ce point les dignes frères de larmes des Palestiniens, qui pâtissent (sans pâlir) de la politique dévoyée et criminelle d'Israël depuis sa récente création, singulièrement depuis l'assassinat de Rabin, en 1995. Justement : quel est le point commun entre un Irakien et un Palestinien? Entre un Israélien et un États-Unien?
C'est qu'Israël n'est pas pour rien l'allié inconditionnel et inexplicable de la politique américaine. Plus le temps passe, plus l'Hyperréel s'effondre, plus il est contraint de se montrer belliqueux et agressif pour justifier de son existence dévoyée et diabolique, plus les États-Unis soutiennent Israël. D'aucuns montrent du doigt le sionisme et la collusion entre certaines factions juives américaines et leurs intérêts israéliens.
Je crois que cette explication tribaliste est un peu courte. Pour expliquer la solidarité explicite et irréfutable entre les Américains et les Israéliens, sans recourir davantage à la morale et autres billevesées saugrenues et abjectes d'hypocrisie, il suffit d'en appeler à l'immanentisme. Les Américains soutiennent les Israéliens parce qu'ils partagent la même culture immanentiste et la même tradition historique et religieuse. Si les Américains ont pris la place des Indiens, les Israéliens ont pris en partie la place des Palestiniens.
Les émigrés européens d'Amérique ont agi par pauvreté en majorité; les Israéliens l'auraient fait pour rasions morales, suite à la Shoah. C'est à chaque fois pour fonder un peuple nouveau et recomposé. A chaque fois, un peuple issu du processus colonialiste et colonisateur. A chaque fois, c'est suite à l'esprit immanentiste que ces colons particuliers prennent la place des autochtones bien réels.
Justement, les Américains ont réussi leur pari, puisque parler à l'heure actuelle de peuple indien frise l'indécence et qu'il est quasiment impossible que ces Indiens réapparaissent. Leur état de décomposition famélique engendre suffisamment de commisération pour qu'on n'y ajoute pas des commentaires superflus. Par contre, les Israéliens n'ont pas réussi à supprimer les Palestiniens et si l'on sait bien que le projet de Grand Israël est présent dans toutes les cervelles des sionistes au pouvoir, personne n'ose le clamer à la populace ébahie, locale comme mondiale.
Signe des temps et signe que le règne immanentiste s'effiloche sérieusement et bat de l'aile? Pour une (large) part, certainement. Mais aussi : la différence de résultat entre la colonisation américaine et la colonisation israélienne indique que le processus de colonialisme occidental et occidentaliste s'essouffle et va bientôt se tarir. Il se pourrait ainsi que le colonialisme israélien diffère du colonialisme américain ne ce qu'il se montre terminal et exacerbé.
S'il s'agit à chaque fois d'un colonialisme immanentiste visant à remplacer des populations autochtones par des populations occidentales, l'échec de ce point de vue d'Israël à s'imposer sur le reél signifie que l'immanentisme a évolué et qu'il n'est plus en mesure de réussir ses oukases contre le réel. Israël répond à un besoin de justification qui n'est jamais bon signe : fournir de manière quasi hystérique des mauvaises raisons morales pour justifier la création biscornue d'un État au sortir d'une décolonisation avortée et en lieu et place d'un peuple existant, c'est admettre que la mauvaise foi occulte l'histoire irréfutable.
Pourtant, Israël ne parvient pas à éliminer les Palestiniens comme il avait réussi son coup avec les Indiens. Les rares réserves indiennes et le spectacle abominable de la dégénérescence de ces vaillants autochtones montre qu'aux États-Unis, l'impérialisme immanentsite avait les moyens de ses ambitions. Avec les Palestiniens, un peuple objectivement cent fois plus faible et démuni, les Israéliens ne parviennent pas à prendre la place et les territoires occupés laissent plus de réserves que le traitement affligeant infligé aux Indiens d'Amérique.
Cette différence de taille indique que l'immanentisme s'essouffle à mesure qu'il est contraint, en même temps que de faire patte blanche, de rendre au réel ce qui lui appartient. IL ne restera rien de l'Hyperréel, dont le projet est caduc et délirant. Par rapport aux Américains, les Israéliens sont un immanentiste des plus purs parce que des plus tardifs. Il survient en pleine décolonisation néocoloniale et il recourt à une pureté tribale qui est un critère no de racisme réel mais de racisme immanentiste.
Les Américains ont formé leur peuple à partir du colonialisme, à partir de peuples colons (qui pouvaient eux-mêmes être colonisés). Les Israéliens ont créé leur peuple israélien à partir de critères bien plus stricts et sélectifs, puisqu'il s'agirait cette fois d'implanter un peuple déjà constitué et connoté d'une certaine pureté tribale ou ethnique. S'il fallait être colon d'une certaine manière pour être Américain, il faut être en plus Juif pour être Israélien.
La gradation et la surenchère ont valeur de symboles, mais pas de légitimité ontologique. L'alliance entre États-Unis et Israël a ici valeur de supercherie et présente l'intérêt de montrer que l'histoire du colonialisme débouche sur la mutation immanentiste, dont on trouve de nombreuses traces : l'Algérie française fut un échec. Les Boers d'Afrique du sud et des environs ont été contraints de parvenir à un accord avec les populations autochtones.
Les États-Unis sont en train de s'effondrer et Israël se porte fort mal - et surtout avec un aisance fort artificielle et hyperréelle. Bref, non seulement les créations de l'immanentisme sont vouées à l'échec, mais encore la gradation immanentiste palpable s'accélère au fil de la désagrégation de son processus de fonctionnement.
Par la suite, les Américains sont devenus un peuple indépendant de leurs géniteurs coloniaux en intégrant d'autres minorités, mais l'on peut oser sans crainte de se tromper que les minorités européennes et hispanisantes viennent du colonialisme (les colons étant eux-mêmes des colonisés dans le cas de certains hispanisants) et que les Noirs sont des Africains issus de l'esclavage.
Les Américains sont le produit de tous les stades du colonialisme, et il est fascinant de contempler le processus de néocolonialisme qui est à l'oeuvre à l'heure actuelle aux États-Unis, qui voudrait nous faire croire au miracle de l'intégration, alors que les États-Unis sont en train de s'effondrer et que leur impérialisme mondialiste de plus en plus obvie correspond en gros à la déliquescence de l'Hyperréel qui est contraint de guerroyer contre le réel pour sauver la face.
En réalité, le combat est perdu d'avance. Paix et honneur aux Irakiens et aux Afghans. Ils sont sur ce point les dignes frères de larmes des Palestiniens, qui pâtissent (sans pâlir) de la politique dévoyée et criminelle d'Israël depuis sa récente création, singulièrement depuis l'assassinat de Rabin, en 1995. Justement : quel est le point commun entre un Irakien et un Palestinien? Entre un Israélien et un États-Unien?
C'est qu'Israël n'est pas pour rien l'allié inconditionnel et inexplicable de la politique américaine. Plus le temps passe, plus l'Hyperréel s'effondre, plus il est contraint de se montrer belliqueux et agressif pour justifier de son existence dévoyée et diabolique, plus les États-Unis soutiennent Israël. D'aucuns montrent du doigt le sionisme et la collusion entre certaines factions juives américaines et leurs intérêts israéliens.
Je crois que cette explication tribaliste est un peu courte. Pour expliquer la solidarité explicite et irréfutable entre les Américains et les Israéliens, sans recourir davantage à la morale et autres billevesées saugrenues et abjectes d'hypocrisie, il suffit d'en appeler à l'immanentisme. Les Américains soutiennent les Israéliens parce qu'ils partagent la même culture immanentiste et la même tradition historique et religieuse. Si les Américains ont pris la place des Indiens, les Israéliens ont pris en partie la place des Palestiniens.
Les émigrés européens d'Amérique ont agi par pauvreté en majorité; les Israéliens l'auraient fait pour rasions morales, suite à la Shoah. C'est à chaque fois pour fonder un peuple nouveau et recomposé. A chaque fois, un peuple issu du processus colonialiste et colonisateur. A chaque fois, c'est suite à l'esprit immanentiste que ces colons particuliers prennent la place des autochtones bien réels.
Justement, les Américains ont réussi leur pari, puisque parler à l'heure actuelle de peuple indien frise l'indécence et qu'il est quasiment impossible que ces Indiens réapparaissent. Leur état de décomposition famélique engendre suffisamment de commisération pour qu'on n'y ajoute pas des commentaires superflus. Par contre, les Israéliens n'ont pas réussi à supprimer les Palestiniens et si l'on sait bien que le projet de Grand Israël est présent dans toutes les cervelles des sionistes au pouvoir, personne n'ose le clamer à la populace ébahie, locale comme mondiale.
Signe des temps et signe que le règne immanentiste s'effiloche sérieusement et bat de l'aile? Pour une (large) part, certainement. Mais aussi : la différence de résultat entre la colonisation américaine et la colonisation israélienne indique que le processus de colonialisme occidental et occidentaliste s'essouffle et va bientôt se tarir. Il se pourrait ainsi que le colonialisme israélien diffère du colonialisme américain ne ce qu'il se montre terminal et exacerbé.
S'il s'agit à chaque fois d'un colonialisme immanentiste visant à remplacer des populations autochtones par des populations occidentales, l'échec de ce point de vue d'Israël à s'imposer sur le reél signifie que l'immanentisme a évolué et qu'il n'est plus en mesure de réussir ses oukases contre le réel. Israël répond à un besoin de justification qui n'est jamais bon signe : fournir de manière quasi hystérique des mauvaises raisons morales pour justifier la création biscornue d'un État au sortir d'une décolonisation avortée et en lieu et place d'un peuple existant, c'est admettre que la mauvaise foi occulte l'histoire irréfutable.
Pourtant, Israël ne parvient pas à éliminer les Palestiniens comme il avait réussi son coup avec les Indiens. Les rares réserves indiennes et le spectacle abominable de la dégénérescence de ces vaillants autochtones montre qu'aux États-Unis, l'impérialisme immanentsite avait les moyens de ses ambitions. Avec les Palestiniens, un peuple objectivement cent fois plus faible et démuni, les Israéliens ne parviennent pas à prendre la place et les territoires occupés laissent plus de réserves que le traitement affligeant infligé aux Indiens d'Amérique.
Cette différence de taille indique que l'immanentisme s'essouffle à mesure qu'il est contraint, en même temps que de faire patte blanche, de rendre au réel ce qui lui appartient. IL ne restera rien de l'Hyperréel, dont le projet est caduc et délirant. Par rapport aux Américains, les Israéliens sont un immanentiste des plus purs parce que des plus tardifs. Il survient en pleine décolonisation néocoloniale et il recourt à une pureté tribale qui est un critère no de racisme réel mais de racisme immanentiste.
Les Américains ont formé leur peuple à partir du colonialisme, à partir de peuples colons (qui pouvaient eux-mêmes être colonisés). Les Israéliens ont créé leur peuple israélien à partir de critères bien plus stricts et sélectifs, puisqu'il s'agirait cette fois d'implanter un peuple déjà constitué et connoté d'une certaine pureté tribale ou ethnique. S'il fallait être colon d'une certaine manière pour être Américain, il faut être en plus Juif pour être Israélien.
La gradation et la surenchère ont valeur de symboles, mais pas de légitimité ontologique. L'alliance entre États-Unis et Israël a ici valeur de supercherie et présente l'intérêt de montrer que l'histoire du colonialisme débouche sur la mutation immanentiste, dont on trouve de nombreuses traces : l'Algérie française fut un échec. Les Boers d'Afrique du sud et des environs ont été contraints de parvenir à un accord avec les populations autochtones.
Les États-Unis sont en train de s'effondrer et Israël se porte fort mal - et surtout avec un aisance fort artificielle et hyperréelle. Bref, non seulement les créations de l'immanentisme sont vouées à l'échec, mais encore la gradation immanentiste palpable s'accélère au fil de la désagrégation de son processus de fonctionnement.
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