"Et voilà qu'on nous rejoue le même vieux refrain : n'importe qui sauf Benjamin ("ils ont peurrrr") Netanyahu. Shaul Mofaz aime la paix, Tzipi Livni mettra fin à l'occupation, Ehud Barak traitera les Palestiniens comme des êtres humains. Seul Netanyahu conduira au désastre. Une fois de plus, la mode politique est de discuter comment arrêter le roi des sondages et le prince du désastre.
Par Gideon Levy.
Par Gideon Levy.
La diabolisation du président du Likoud par la Ligue de Défense anti-Netanyahu n'est pas nouvelle. Elle a un but : présenter tous les autres candidats comme étant meilleurs, parce qu'ils sont tellement différents de Netanyahu le diable.
C'est une vieille méthode qui a fait ses preuves dans le discours israélien : par exemple, nous combattrons les "avant-postes illégaux", "kasherisant" tous les autres d'une "légalité" scrupuleuse. De la même manière qu'il n'y a aucune différence entre [les colonies] Ariel et Asael – toutes les deux manifestement illégales – il n'y a pas de différence réelle entre Netanyahu et les autres candidats. Aucun n'est une colombe de la paix ou de la fin de l'occupation, mais seul Netanyahu est revêtu de teintes effrayantes, donnant aux autres le label kasher.
Netanyahu, l'homme de nos cauchemars, a rencontré Yasser Arafat, a signé l'accord d'Hébron et n'a pas apporté la paix. Les premiers ministres qui lui ont succédé - Ehud Barak, Ariel Sharon et Ehud Olmert, n'ont pas fait avancer Israël d'un pouce Israël vers la paix.
Netanyahu a ouvert le tunnel du Mur des Lamentations, un fiasco qui s'est terminé par des dizaines de tués. Et qui était son partenaire dans cette démarche ? Olmert, alors Maire de Jérusalem, qui n'a jamais été aussi effrayant que Netanyahu.
C'est vrai, la rhétorique d'Olmert en tant que Premier ministre fut bien plus agréable aux oreilles des amoureux de la paix que celle de Netanyahu ; il a conduit des négociations, il a accueilli le Président palestinien Mahmoud Abbas, et il a même envoyé des émissaires en Turquie pour des discussions avec la Syrie. Mais qu'est-ce que tout cela nous a apporté ? Davantage de colonies et d'occupation brutale. Netanyahu, au moins, ne s'est pas lancé dans une guerre inutile et insensée.
Il n'est pas question ici de faire l'éloge de Netanyahu. Selon son idéologie déclarée, il soutient la solution à Un Etat, un Etat d'éternel apartheid. Mais en quoi diable est-il différent des autres ?
Nous devrions, par exemple, avoir bien plus peur de Mofaz, qui a beaucoup plus de sang sur les mains qu'en a cet effrayant Netanyahu. Pendant que Netanyahu dépêchait un représentant pour rencontrer le président syrien et tâtait le terrain au sujet du retrait israélien du Golan, Mofaz promet "la paix pour la paix", insulte notre intelligence et promet en fait une autre guerre au nord. Père des assassinats, il a transformé les forces de défense (d'occupation, ndt) d'Israël en un gang vindicatif dans les territoires occupés. Dans n'importe quel pays normal, Mofaz serait depuis longtemps délégitimé pour sa responsabilité dans ce qui est considéré, ailleurs, comme des crimes de guerre. S'il est élu Premier ministre, il ne pourra pas aller dans certains pays de crainte d'y être arrêté. Et personne ne lui a demandé de rendre des comptes sur sa responsabilité dans l'impréparation des forces israéliennes de défense (d'occupation, ndt) lors de la dernière guerre. Mais même Mofaz ne fait pas aussi peur que Netanyahu.
Le mandat actuel de Barak comme Ministre de la Défense ne nous donne pas de raison de le craindre moins que Netanyahu : ce fut une période de meurtres disproportionnés et débridés à Gaza. Il est l'homme qui a inventé la théorie mensongère du "nous n'avons pas de partenaire" et a écrasé ce qui restait du camp de la paix israélien. Et maintenant, le voilà qui revient à cette arme rouillée et criminelle – la démolition des maisons des terroristes – au nom des travaillistes et du mouvement de la paix israéliens. Quiconque a été choqué par le capitalisme cruel de Netanyahu peut-il compter sur Barak ? Quelqu'un a-t-il pris ce social démocrate en flagrant délit d'amélioration du bien-être de quelqu'un qui n'était pas son voisin dans un immeuble luxueux ? Et pourtant, même lui est moins effrayant que Netanyahu.
Et au sujet de Livni ? Elle ne provoque certainement pas autant de craintes que Netanyahu. Mais elle aussi pense que les discussions avec la Syrie et avec les Palestiniens vont trop vite. Après 40 ans d'occupation et de bains de sang, l'allure de tortue d'Olmert est encore trop rapide pour sa ministre des affaires étrangères "modérée".
Voilà le choix. Voilà l'arsenal de candidats qui cherchent à succéder à Olmert. Aucun d'entre eux ne fait référence à une idéologie, quelle qu'elle soit. Un premier ministre du passé qui a échoué et qui a provoqué le deuxième intifada ; un ancien chef d'Etat major et ministre de la défense, un militaire cruel qui n'a fait que jeter de l'huile sur le feu et qui ne sait que semer la destruction et la mort ; une ministre des affaires étrangères soft qui n'a fait avancé la paix en aucune manière ; et Netanyahu – une personne que tout le monde aime haïr. Pas pire que ses copains candidats, mais tellement plus persécuté. Les médias embrassent Livni, considèrent Mofaz comme légitime, soutiennent quelquefois Barak, mais ne sont terrifiés que par Netanyahu. Pourquoi ?
C'est une vieille méthode qui a fait ses preuves dans le discours israélien : par exemple, nous combattrons les "avant-postes illégaux", "kasherisant" tous les autres d'une "légalité" scrupuleuse. De la même manière qu'il n'y a aucune différence entre [les colonies] Ariel et Asael – toutes les deux manifestement illégales – il n'y a pas de différence réelle entre Netanyahu et les autres candidats. Aucun n'est une colombe de la paix ou de la fin de l'occupation, mais seul Netanyahu est revêtu de teintes effrayantes, donnant aux autres le label kasher.
Netanyahu, l'homme de nos cauchemars, a rencontré Yasser Arafat, a signé l'accord d'Hébron et n'a pas apporté la paix. Les premiers ministres qui lui ont succédé - Ehud Barak, Ariel Sharon et Ehud Olmert, n'ont pas fait avancer Israël d'un pouce Israël vers la paix.
Netanyahu a ouvert le tunnel du Mur des Lamentations, un fiasco qui s'est terminé par des dizaines de tués. Et qui était son partenaire dans cette démarche ? Olmert, alors Maire de Jérusalem, qui n'a jamais été aussi effrayant que Netanyahu.
C'est vrai, la rhétorique d'Olmert en tant que Premier ministre fut bien plus agréable aux oreilles des amoureux de la paix que celle de Netanyahu ; il a conduit des négociations, il a accueilli le Président palestinien Mahmoud Abbas, et il a même envoyé des émissaires en Turquie pour des discussions avec la Syrie. Mais qu'est-ce que tout cela nous a apporté ? Davantage de colonies et d'occupation brutale. Netanyahu, au moins, ne s'est pas lancé dans une guerre inutile et insensée.
Il n'est pas question ici de faire l'éloge de Netanyahu. Selon son idéologie déclarée, il soutient la solution à Un Etat, un Etat d'éternel apartheid. Mais en quoi diable est-il différent des autres ?
Nous devrions, par exemple, avoir bien plus peur de Mofaz, qui a beaucoup plus de sang sur les mains qu'en a cet effrayant Netanyahu. Pendant que Netanyahu dépêchait un représentant pour rencontrer le président syrien et tâtait le terrain au sujet du retrait israélien du Golan, Mofaz promet "la paix pour la paix", insulte notre intelligence et promet en fait une autre guerre au nord. Père des assassinats, il a transformé les forces de défense (d'occupation, ndt) d'Israël en un gang vindicatif dans les territoires occupés. Dans n'importe quel pays normal, Mofaz serait depuis longtemps délégitimé pour sa responsabilité dans ce qui est considéré, ailleurs, comme des crimes de guerre. S'il est élu Premier ministre, il ne pourra pas aller dans certains pays de crainte d'y être arrêté. Et personne ne lui a demandé de rendre des comptes sur sa responsabilité dans l'impréparation des forces israéliennes de défense (d'occupation, ndt) lors de la dernière guerre. Mais même Mofaz ne fait pas aussi peur que Netanyahu.
Le mandat actuel de Barak comme Ministre de la Défense ne nous donne pas de raison de le craindre moins que Netanyahu : ce fut une période de meurtres disproportionnés et débridés à Gaza. Il est l'homme qui a inventé la théorie mensongère du "nous n'avons pas de partenaire" et a écrasé ce qui restait du camp de la paix israélien. Et maintenant, le voilà qui revient à cette arme rouillée et criminelle – la démolition des maisons des terroristes – au nom des travaillistes et du mouvement de la paix israéliens. Quiconque a été choqué par le capitalisme cruel de Netanyahu peut-il compter sur Barak ? Quelqu'un a-t-il pris ce social démocrate en flagrant délit d'amélioration du bien-être de quelqu'un qui n'était pas son voisin dans un immeuble luxueux ? Et pourtant, même lui est moins effrayant que Netanyahu.
Et au sujet de Livni ? Elle ne provoque certainement pas autant de craintes que Netanyahu. Mais elle aussi pense que les discussions avec la Syrie et avec les Palestiniens vont trop vite. Après 40 ans d'occupation et de bains de sang, l'allure de tortue d'Olmert est encore trop rapide pour sa ministre des affaires étrangères "modérée".
Voilà le choix. Voilà l'arsenal de candidats qui cherchent à succéder à Olmert. Aucun d'entre eux ne fait référence à une idéologie, quelle qu'elle soit. Un premier ministre du passé qui a échoué et qui a provoqué le deuxième intifada ; un ancien chef d'Etat major et ministre de la défense, un militaire cruel qui n'a fait que jeter de l'huile sur le feu et qui ne sait que semer la destruction et la mort ; une ministre des affaires étrangères soft qui n'a fait avancé la paix en aucune manière ; et Netanyahu – une personne que tout le monde aime haïr. Pas pire que ses copains candidats, mais tellement plus persécuté. Les médias embrassent Livni, considèrent Mofaz comme légitime, soutiennent quelquefois Barak, mais ne sont terrifiés que par Netanyahu. Pourquoi ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire