Pourquoi ne peut-on plus verser dans l'ironie sans encourir le reproche de céder le pas à la confusion et à la diversion de la part de points de vue intelligents, ouverts et constructifs? Serait-ce parce que le politiquement correct a déjà envahi toutes les mentalités au point qu'il contraint ses plus farouches adversaires à s'y conformer? Pourquoi le politiquement correct est-il normativement reconnu par ceux-là mêmes qui s'y opposent cependant?
Rétablir l'ironie, c'est ainsi militer étroitement pour l'abolition du politiquement correct. Ne nous y trompons cependant pas : le rétablissement véritable de l'ironie suppose que ce soit les valeurs profondes sous-jacentes à l'exigence de politiquement correct qui se trouvent ainsi interrogées, critiquées et remises en question. Dans notre monde hyperrationnel, il n'est pas possible de transiger avec le politiquement correct, ce qui implique qu'il n'est pas possible de comprendre l'ironie et d'en accepter le principe, source de malentendus et de scandales.
Qu'est-ce que l'ironie? Le recours à l'antiphrase dénote de manière irréfutable que le dogme de l'immédiateté ontologique est battu en brèche par l'usage de l'ironie. Dès lors, ce type de style est scandaleux, notamment de la part de ceux qui promeuvent au moins implicitement la suprématie du discours journalistique, en tout cas de tout discours qui accepte le critère de l'immédiat et du factuel dénué d'interprétation.
Ironiser, c'est sous-entendre dans le mouvement de l'ironie que le monde de l'immédiat est le monde du superficiel et que la conception ontologique de l'immédiat est un malentendu aussi grotesque que fallacieux. Evidemment, expliquer cette évidence dans une réponse journalistique qui se veut argumentée et inattaquable (selon quels critères? ceux des journalistes?), c'est finalement conforter le politiquement correct, sur le mode : ce que vous dites est faux, mais le votre principe du politiquement correct est juste.
Vous vous trompez quant au déploiement du politiquement correct, mais le principe sous-jacent au politiquement correct n'en est que plus juste. Il s'agit de conforter la Raison et la mutation de notre monde en appuyant la réussite de cette mutation. Malheureusement, si la Raison donne lieu à des erreurs et des possibilités d'interprétation, c'est précisément qu'elle nécessite de l'interprétation et que le politiquement correct en tant que donné irréfragable est faux.
Ce désaveu du politiquement correct n'est que l'aveu que l'interprétation est ce dont notre monde a le plus besoin. L'interprétation de la critique. L'abolition du politiquement correct est liée au rétablissement des possibilités d'expression de la double parole et du double langage. Soit de l'ironie, mais aussi de l'hypocrisie. La liberté d'expression est à ce prix : accepter l'erreur, c'est accepter aussi que tous les doubles langages soient possibles. C'est accepter le caractère incertain de toute interprétation, de toute critique.
Dès lors, le principe de la certitude se comprend fort bien du point de vue du donné hyperrationnel, mais certainement pas du point de vue de l'incertitude rationnelle. Dans le politiquement correct, l'ironie est certes péché insupportable et condamnable. Mais cependant, on se rend compte que sans interprétation, le monde court à la ruine, car la représentation est arrivée à un tel déni du réel qu'elle est contrainte de postuler qu'elle maîtrise tout le champ du réel.
C'est pourquoi les conditions d'expression de l'ironie et de la double parole impliquent que l'on soit en mesure de citer toutes les paroles et tous les points de vue, y compris ceux avec lesquels on ne se trouve certainement pas en accord.
Dans le monde du politiquement correct, l'ironie n'a pas sa place parce qu'elle dévoile la profondeur ontologique. Si tout est donné, l'ironie est une incongruité. Je ne parle alors pas des points de vue divergents, qui se trouvent stigmatisés et rejetés au nom de l'erreur la plus obvie. Dans le monde de l'incertitude, tout n'est pas incertain, mais tout peut se dire, car, par principe, l'absence de principe veut que l'erreur puisse contenir la vérité. C'est dans cet esprit que j'use ainsi de mon droit à l'ironie, mais aussi de mon droit à l'erreur, qui réside dans le droit connexe à l'interprétation.
Dans cette compréhension du monde, le combat contre le politiquement correct implique que des points de vue totalement fallacieux puissent aussi contenir certains pans de vérité. Ce n'est pas parce qu'on appartient à l'extrême-droite et qu'on relève, comme l'appellation elle-même l'indique, de l'extrémisme et de la violence brute, que tout ce qu'on dit est nécessairement faux et marqué du fer infamant de la faute. J'ai cité un jour je crois David Duke, non pour approuver ses conceptions dont j'ignore tout, mais qui sont apparemment négationnistes et extrémistes, mais parce que cet individu peut aussi exprimer une part de vérité.
Même un négationniste comme Hufschmid ne peut être totalement rejeté parce qu'il serait négationniste et antisémite. Sinon, c'est la porte ouverte à toutes les intolérances et toutes les injustices. Car dans le moment où l'on évacue la parole d'un individu effectivement en proie à des conceptions dangereuses et fausses (quoique son danger mérite d'être nuancé, car il relève plus du grotesque et de la psychopathologie), on se donne le droit de commettre l'injustice au nom de la justice. N'est-ce pas ce dont souffre un Meyssan, accusé lui aussi d'antisémitisme et des pires maux au nom du politiquement correct?
Dans le système du politiquement correct, il est facile d'accuser et de stigmatiser sans amalgame, puisque le Bien et la Vérité sont donnés et définis en tant qu'éléments certains et finis. Si l'on s'avise que les critères d'évaluation et de jugement du politiquement correct sont biaisés, dès lors on rétablit la possibilité de l'évaluation en acceptant :
1) l'ironie et le déploiement de la parole double et multiple. Il faudrait en effet à ce sujet comprendre que la double parole renvoie à l'éclosion de la parole multiple et éclatée, au nom du fait que le donné n'est pas contenu dans l'apparence, mais se déploie selon des modalités des plus complexes.
2) l'erreur, qui est connexe à la critique et à l'évaluation. Ce n'est que dans le monde de la Raison que l'erreur est l'expression du Mal et se cantonne à l'erreur stigmatisable parce que définie et encadrée.
3) le désaccord, y compris quand le désaccord porte sur des contradictions profondes et majeures. C'est ainsi que mon propos se trouve en totale contradiction avec des points de vue antisémites et négationnistes comme ceux de Duke ou de Hufschmid (je pense ne pas amalgamer ces derniers noms en les classant de la sorte). Mais ce n'est pas parce qu'on est antisémite ou négationniste que tout ce qu'on dit est frappé du sceau de l'erreur ou de l'illusion.
Avec ce raisonnement aberrant et pervers (de type paranoïaque : je détiens la Vérité, donc mes adversaires gisent dans l'Erreur - discours typique d'un W.), il est certain que Mazarine n'exista que le jour où la représentation officielle, soit l'expression du Bien, la reconnut. Tant que cette créature (appelée à devenir une figure de l'écrivain lamentable avec sa reconnaissance cathodique) était mentionnée en particulier par la presse confidentielle et sulfureuse d'extrême-droite, son existence ressortait ainsi du conspirationnisme et de la psychopathologie paranoïaque. En réfutant le politiquement correct et en rétablissant la liberté qui est connexe à la double parole (ou à la parole éclatée), il faut nuancer, affiner et dire plutôt que la presse d'extrême-droite, qui est certainement mue par des pulsions détestables et virulentes/violentes, peut aussi sortir des informations parfaitement justes et véridiques.
Mais c'est ce qu'on appelle la tolérance véritable et c'est aussi au nom de ce droit à l'expression, y compris le plus extrémiste et controuvée, que les Pères fondateurs des États-Unis, gens admirables à maints égards, établirent le Premier amendement. Ils prétendaient ainsi garantir les conditions du droit à l'expression, caution de la démocratie, sans lequel la démocratie sombre dans la propagande et la démagogie. C'est ce qui est en passe d'arriver à l'heure actuelle et c'est pourquoi il faut marteler que le politiquement correct est l'expression bien comprise de la démagogie.
Au contraire, n'hésitons pas à proclamer que la vérité se tient aussi dans l'extrémisme et que ce que l'on nomme extrémisme ne l'est que d'un certain point de vue - par exemple celui de la démocratie. On peut dès lors être fervent démocrate et convaincu des valeurs démocratiques et laïques (bien comprises) et comprendre que même de ce point de vue, la démocratie recèle seulement la vérité de manière majoritaire et qu'elle ne saurait prétendre avoir expulsé totalement l'erreur.
Voilà qui implique aussi, scandale des scandales, que les positions extrémistes contiennent l'erreur en majorité, mais qu'elles soient aussi les récipiendaires de la vérité minoritaire - y compris et en particulier de certains pans interdits et sulfureux (par l'ontologie de l'immédiateté). Dès lors, le principal du principe à revendiquer est : refuser les non-dits et les conditions de déni, c'est autoriser l'écoute et l'examen attentif des propos les plus extrémistes et inacceptables. J'ai bien dit examiner et écouter sans préjugé. Je n'ai pas dit recevoir et cautionner. Précisément.
Rétablir l'ironie, c'est ainsi militer étroitement pour l'abolition du politiquement correct. Ne nous y trompons cependant pas : le rétablissement véritable de l'ironie suppose que ce soit les valeurs profondes sous-jacentes à l'exigence de politiquement correct qui se trouvent ainsi interrogées, critiquées et remises en question. Dans notre monde hyperrationnel, il n'est pas possible de transiger avec le politiquement correct, ce qui implique qu'il n'est pas possible de comprendre l'ironie et d'en accepter le principe, source de malentendus et de scandales.
Qu'est-ce que l'ironie? Le recours à l'antiphrase dénote de manière irréfutable que le dogme de l'immédiateté ontologique est battu en brèche par l'usage de l'ironie. Dès lors, ce type de style est scandaleux, notamment de la part de ceux qui promeuvent au moins implicitement la suprématie du discours journalistique, en tout cas de tout discours qui accepte le critère de l'immédiat et du factuel dénué d'interprétation.
Ironiser, c'est sous-entendre dans le mouvement de l'ironie que le monde de l'immédiat est le monde du superficiel et que la conception ontologique de l'immédiat est un malentendu aussi grotesque que fallacieux. Evidemment, expliquer cette évidence dans une réponse journalistique qui se veut argumentée et inattaquable (selon quels critères? ceux des journalistes?), c'est finalement conforter le politiquement correct, sur le mode : ce que vous dites est faux, mais le votre principe du politiquement correct est juste.
Vous vous trompez quant au déploiement du politiquement correct, mais le principe sous-jacent au politiquement correct n'en est que plus juste. Il s'agit de conforter la Raison et la mutation de notre monde en appuyant la réussite de cette mutation. Malheureusement, si la Raison donne lieu à des erreurs et des possibilités d'interprétation, c'est précisément qu'elle nécessite de l'interprétation et que le politiquement correct en tant que donné irréfragable est faux.
Ce désaveu du politiquement correct n'est que l'aveu que l'interprétation est ce dont notre monde a le plus besoin. L'interprétation de la critique. L'abolition du politiquement correct est liée au rétablissement des possibilités d'expression de la double parole et du double langage. Soit de l'ironie, mais aussi de l'hypocrisie. La liberté d'expression est à ce prix : accepter l'erreur, c'est accepter aussi que tous les doubles langages soient possibles. C'est accepter le caractère incertain de toute interprétation, de toute critique.
Dès lors, le principe de la certitude se comprend fort bien du point de vue du donné hyperrationnel, mais certainement pas du point de vue de l'incertitude rationnelle. Dans le politiquement correct, l'ironie est certes péché insupportable et condamnable. Mais cependant, on se rend compte que sans interprétation, le monde court à la ruine, car la représentation est arrivée à un tel déni du réel qu'elle est contrainte de postuler qu'elle maîtrise tout le champ du réel.
C'est pourquoi les conditions d'expression de l'ironie et de la double parole impliquent que l'on soit en mesure de citer toutes les paroles et tous les points de vue, y compris ceux avec lesquels on ne se trouve certainement pas en accord.
Dans le monde du politiquement correct, l'ironie n'a pas sa place parce qu'elle dévoile la profondeur ontologique. Si tout est donné, l'ironie est une incongruité. Je ne parle alors pas des points de vue divergents, qui se trouvent stigmatisés et rejetés au nom de l'erreur la plus obvie. Dans le monde de l'incertitude, tout n'est pas incertain, mais tout peut se dire, car, par principe, l'absence de principe veut que l'erreur puisse contenir la vérité. C'est dans cet esprit que j'use ainsi de mon droit à l'ironie, mais aussi de mon droit à l'erreur, qui réside dans le droit connexe à l'interprétation.
Dans cette compréhension du monde, le combat contre le politiquement correct implique que des points de vue totalement fallacieux puissent aussi contenir certains pans de vérité. Ce n'est pas parce qu'on appartient à l'extrême-droite et qu'on relève, comme l'appellation elle-même l'indique, de l'extrémisme et de la violence brute, que tout ce qu'on dit est nécessairement faux et marqué du fer infamant de la faute. J'ai cité un jour je crois David Duke, non pour approuver ses conceptions dont j'ignore tout, mais qui sont apparemment négationnistes et extrémistes, mais parce que cet individu peut aussi exprimer une part de vérité.
Même un négationniste comme Hufschmid ne peut être totalement rejeté parce qu'il serait négationniste et antisémite. Sinon, c'est la porte ouverte à toutes les intolérances et toutes les injustices. Car dans le moment où l'on évacue la parole d'un individu effectivement en proie à des conceptions dangereuses et fausses (quoique son danger mérite d'être nuancé, car il relève plus du grotesque et de la psychopathologie), on se donne le droit de commettre l'injustice au nom de la justice. N'est-ce pas ce dont souffre un Meyssan, accusé lui aussi d'antisémitisme et des pires maux au nom du politiquement correct?
Dans le système du politiquement correct, il est facile d'accuser et de stigmatiser sans amalgame, puisque le Bien et la Vérité sont donnés et définis en tant qu'éléments certains et finis. Si l'on s'avise que les critères d'évaluation et de jugement du politiquement correct sont biaisés, dès lors on rétablit la possibilité de l'évaluation en acceptant :
1) l'ironie et le déploiement de la parole double et multiple. Il faudrait en effet à ce sujet comprendre que la double parole renvoie à l'éclosion de la parole multiple et éclatée, au nom du fait que le donné n'est pas contenu dans l'apparence, mais se déploie selon des modalités des plus complexes.
2) l'erreur, qui est connexe à la critique et à l'évaluation. Ce n'est que dans le monde de la Raison que l'erreur est l'expression du Mal et se cantonne à l'erreur stigmatisable parce que définie et encadrée.
3) le désaccord, y compris quand le désaccord porte sur des contradictions profondes et majeures. C'est ainsi que mon propos se trouve en totale contradiction avec des points de vue antisémites et négationnistes comme ceux de Duke ou de Hufschmid (je pense ne pas amalgamer ces derniers noms en les classant de la sorte). Mais ce n'est pas parce qu'on est antisémite ou négationniste que tout ce qu'on dit est frappé du sceau de l'erreur ou de l'illusion.
Avec ce raisonnement aberrant et pervers (de type paranoïaque : je détiens la Vérité, donc mes adversaires gisent dans l'Erreur - discours typique d'un W.), il est certain que Mazarine n'exista que le jour où la représentation officielle, soit l'expression du Bien, la reconnut. Tant que cette créature (appelée à devenir une figure de l'écrivain lamentable avec sa reconnaissance cathodique) était mentionnée en particulier par la presse confidentielle et sulfureuse d'extrême-droite, son existence ressortait ainsi du conspirationnisme et de la psychopathologie paranoïaque. En réfutant le politiquement correct et en rétablissant la liberté qui est connexe à la double parole (ou à la parole éclatée), il faut nuancer, affiner et dire plutôt que la presse d'extrême-droite, qui est certainement mue par des pulsions détestables et virulentes/violentes, peut aussi sortir des informations parfaitement justes et véridiques.
Mais c'est ce qu'on appelle la tolérance véritable et c'est aussi au nom de ce droit à l'expression, y compris le plus extrémiste et controuvée, que les Pères fondateurs des États-Unis, gens admirables à maints égards, établirent le Premier amendement. Ils prétendaient ainsi garantir les conditions du droit à l'expression, caution de la démocratie, sans lequel la démocratie sombre dans la propagande et la démagogie. C'est ce qui est en passe d'arriver à l'heure actuelle et c'est pourquoi il faut marteler que le politiquement correct est l'expression bien comprise de la démagogie.
Au contraire, n'hésitons pas à proclamer que la vérité se tient aussi dans l'extrémisme et que ce que l'on nomme extrémisme ne l'est que d'un certain point de vue - par exemple celui de la démocratie. On peut dès lors être fervent démocrate et convaincu des valeurs démocratiques et laïques (bien comprises) et comprendre que même de ce point de vue, la démocratie recèle seulement la vérité de manière majoritaire et qu'elle ne saurait prétendre avoir expulsé totalement l'erreur.
Voilà qui implique aussi, scandale des scandales, que les positions extrémistes contiennent l'erreur en majorité, mais qu'elles soient aussi les récipiendaires de la vérité minoritaire - y compris et en particulier de certains pans interdits et sulfureux (par l'ontologie de l'immédiateté). Dès lors, le principal du principe à revendiquer est : refuser les non-dits et les conditions de déni, c'est autoriser l'écoute et l'examen attentif des propos les plus extrémistes et inacceptables. J'ai bien dit examiner et écouter sans préjugé. Je n'ai pas dit recevoir et cautionner. Précisément.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire