lundi 5 mai 2008

L'impunité avive le lynchage

"Selon une agence de renseignement américaine, de tous leurs alliés, le gouvernement du pays A [d'Israël] parraine l'opération d'espionnage la plus agressive contre les États-Unis."
Rapport consécutif à l'enquête de la Cour des comptes (GAC).
"[Israël manifeste] un appétit vorace pour les renseignements... Les Israéliens sont motivés par un fort instinct de survie qui dicte chaque élément de leurs stratégies économiques et politiques."
Rapport de l'Agence de renseignements de la Défense (DIA).
"Israël possède les ressources et les capacités techniques pour atteindre ses objectifs."
(ibid.)
Carl Cameron, "Les présumés espions israéliens détenus par les États-Unis", Fox News, 11-14 décembre 2001, cité par Tarpley, p. 404.

Si l'on veut comprendre le 911, le noyau de l'affaire tient à l'espionnage que des services de renseignement israéliens menaient sur le sol américain. Le renseignement touche aux communications et ces communications sont interceptées au plus haut niveau : la Maison Blanche. Autrement dit, le renseignement consiste à savoir ce que les institutionnels les plus haut placés, y compris le Président, vont prendre comme décisions stratégiques.
Le renseignement implique notamment des compagnies privées du milieu industriel et des affaires. L'une des constantes, c'est que les compagnies visées sont toujours à la pointe du high tech, qu'elles sont israéliennes et qu'elles agissent en étroit partenariat avec les services de renseignement israéliens, notamment le Mossad - quand elles ne sont pas elles-mêmes des façades du Mossad ou d'autres services secrets.
L'autre constante, c'est qu'il n'y a pas que les services de renseignement israéliens à être visés d'un point de vue institutionnels. Dans le 911, il est très grave de constater que de nombreuses institutions israéliennes sont directement concernées et que la question de la responsabilité institutionnelle israélienne ne fait pas de doute. La question est de savoir quand on demandera des comptes officiellement.
Cette initiative arrivera nécessairement, tôt ou tard, mais le danger est que plus on attendra et moins elle s'établira de manière équitable. Avec la gradation de la haine et du sentiment de vengeance, l'accusation se fera de moins en moins objective et impartiale. Il serait sordide et navrant que l'histoire se répète et que ce soit des innocents largement majoritaires qui payent les pots cassé pour une petite minorité de crapules manipulatrices et trop souvent épargnées. Il serait affolant que les institutions soient incapables d'endiguer le flot de haine et de procéder à un jugement en bonne et due forme. Sinon, le lynchage abjecte et injuste intervient en lieu et place du jugement, bien plus tard, quand il est avéré qu'aucun jugement équitable ne sera possible.
A tel point que la réouverture de l'enquête, décision sage, ne doit pas se contenter d'incriminer des éléments intérieurs aux États-Unis, surtout un simple lampiste comme Cheney, mais qu'elle doit aussi poursuivre les éléments étrangers dont la responsabilité est avérée. Surtout quand cette responsabilité est si prépondérante que pour Israël. A cet égard, une information mérite d'être rapportée et relayée : une des sociétés de communication impliquées dans l'espionnage à très grande échelle pratiqué par Israël sur le sol américain n'est autre que Comverse.
Comverse fournissait les services de police en équipements d'écoute. Mais surtout, Comverse travaillait "si intimement avec le gouvernement [israélien] que le ministère de l'Industrie et du Commerce (précédemment dirigé par Ariel Sharon) finançait 50 % de ses coûts de recherche et de développement" (Tarpley, p. 407). Petite information en passant que Tarpley aurait pu là encore exploiter davantage : le lien entre une entreprise privée et l'État israélien n'est pas une bagatelle. C'est al preuve que l'État d'Israël (et plus seulement des actions) est mêlé à ces activités graves. Si ce n'est pas le cas, il appartient à l'État d'Israël de rendre des comptes et surtout, par la suite, de poursuivre les coupables et de les punir.
Ce qui fait froid dans le dos avec ce genre de documents, c'est l'impression d'impunité qu'il suscite : des agents israéliens peuvent être soupçonnés de manière officielle d'espionnage, des entreprises israéliennes sont clairement visées et un ministère plus une personnalité de premier plan d'Israël sont cités sans qu'aucune poursuite ne soit intentée? Pis, les présumés coupables sont soit totalement épargnés, par peur des pressions, soit relâchés, comme après le 911! Ce n'est plus seulement sidérant, c'est accablant!
La vraie raison de cette mansuétude plus que coupable (criminelle) n'est pas à chercher dans la culpabilité occidentale tout à fait légitime que les Occidentaux nourrissent par rapport aux persécutions qu'ont subies les Juifs, notamment durant la Shoah. Il est totalement incroyable que de telles accusations rémanentes n'aient jamais donné lieu à des poursuites : c'est que le fameux lobby pro-israélien, en particulier ses factions les plus actives et extrémistes, ont les moyens d'empêcher toute poursuite. Je renvoie sur ce point aux innombrables preuves qu'apportent dans leur ouvrage collectif les universitaires Walt et Mearsheimer.
Cette impunité de mauvais aloi est de celle qui contribue tôt ou tard à exciter le processus de l'amalgame. C'est ainsi que l'on lynche, discrimine et massacre avec bonne conscience des populations innocentes au nom de la culpabilité avérée d'une infime partie d'entre eux. Le lien entre les Juifs innocents (l'insigne majorité) et les coupables effectifs (l'insigne minorité) est pourtant des plus ténus et mérite certainement une autre appellation - j'ai proposé à ce sujet l'immanentisme.
Pour résumer, il est incroyable que l'impunité des factions israéliennes convaincues d'espionnage sur le sol américain soit ainsi assurée par des groupes de pression qui sortent des cadres institutionnels et qui de ce fait échappent à toute poursuite : ces groupes israéliens qui sont soupçonnés explicitement d'agissements des plus répréhensibles sont dans l'impunité dans la mesure où ils bénéficient d'appuis et de complicités au plus haut niveau des officiels américains, des think tanks américains et des groupes de pression américains.
C'est ainsi que les soupçons lourds et concordants qui pèsent sur les Israéliens dans le cadre du 911 et qui sont à relier aux nombreux soupçons concernant l'espionnage ne sont pas des rumeurs, encore moins des ragots antisémites. Ce sont des thèmes prioritaires à examiner et à instruire, surtout dans le cadre d'une procédure judiciaire qui chercherait à désigner les vrais coupables du 911.
Il n'est pas normal que des groupes étrangers soupçonnés de pratiquer l'espionnage à grande échelle, de provenir de rangs alliés et plus que protégés, d'être au courant au bas mot du 911 se trouvent ainsi en totale liberté, comme si on les encourageait à poursuivre leurs exactions. Ces faits graves n'ont rien à voir avec l'antisémitisme ou avec le devoir de mémoire qu'induit la Shoah.
Ce serait même une instrumentalisation abjecte et profondément perverse que de se servir de ces drames inqualifiables pour profiter d'une forme d'impunité. C'est bien évidemment le cas, mais pas seulement. Pourquoi le FBI et les autres institutions américaines ne peuvent engager de procédures contre les groupes israéliens incriminés sans risquer le "suicide professionnel" selon l'expression terrible de l'un d'entre ces officiels qui détiennent des preuves d'espionnage caractérisé? Pourquoi les liens officiels et institutionnels entre Israël et le 911 relèvent du domaine du tabou?
Qui a le pouvoir de protéger ces groupes criminels sur le sol américain, au point que toutes les procédures sont abandonnées? Pourquoi les entreprises convaincues d'espionnage au plus haut niveau de l'État en sont pas inquiétés? Pourquoi les dizaines d'Israéliens arrêtés dans le cadre du 911 ont été relâchés avec l'embarras des officiels comme Powell et sans que le grand public sache quel est le lien entre ces espions et le 911? Terribles questions auxquelles il serait temps de répondre si l'on veut éviter précisément l'antisémitisme et les futurs phénomènes de lynchage et de bouc émissaire.
On entend souvent un argument particulièrement pernicieux concernant l'antisémitisme : il faudrait éviter de parler de sujets qui peuvent incriminer des groupes juifs pour éviter l'antisémitisme. C'est un argument faux et fourbe : en effet, la vérité est qu'il faut au contraire évoquer de toute urgence cette responsabilité de certains groupes de telle sorte que la distinction entre ces groupes et l'insigne majorité des Juifs soit établie de manière définitive et officielle.
De la sorte, des rumeurs comme : "Les Juifs ont organisé et planifié le 911" ou : "Les Israéliens sont les responsables du 911" pourront être résolues par la production de la vérité. Si l'on ne va pas au bout des choses, en particulier des sujets douloureux et tabous en Occident, l'on ne fera qu'encourager des rumeurs amalgamantes et racistes qui à force d'être répétées finissent par s'attiser et par dégénérer, à tel point que l'on confond entre quelques factions coupables et la masse et que l'on établit une unité hallucinatoire entre quelques groupes et l'ensemble d'une communauté identifiée hâtivement.
Le meilleur service à rendre aux Juifs et au combat inattaquable contre l'antisémitisme consiste à soulever ce point capital de la responsabilité israélienne dans le 911 et des connexions entre les Juifs et le 911. Cela permettra de juger équitablement les coupables et d'empêcher que la haine prévisible ne se déverse sur l'ensemble de communautés totalement innocentes et étrangères au 911. La vérité est le meilleur rempart à la haine tout comme la haine est la plus facile vengeance contre le mensonge.

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