mardi 6 mai 2008

Fou allié

Est-il possible d'objecter que les agents de renseignement israéliens, la plupart affiliés au Mossad, qui surveillaient les pirates présumés du 911 et qui avaient connaissance des attentats de manière précise et détaillée, aient seulement été des témoins innocents et bienveillants? A cette question, il faut répondre : malheureusement, non.
D'une part, de simples témoins innocents auraient averti clairement les autorités américaines d'intentions aussi viles que celles de commettre l'attentat du 911. Ce ne fut pas le cas ou seulement de manière absolument formelle : selon l'hebdomadaire libéral allemand Die Zeit, "les Israéliens ont fourni une liste comportant le nom d'au moins 4 des 19 pirates du 11 Septembre, mais le dossier n'a apparemment pas été considéré comme assez urgent par la CIA pour être transmis au FBI" (Tarpley, p. 408).
Cette précision ne prouve-t-elle pas l'innocence des services secrets israéliens et des institutions israéliennes? Après tout, ce sont la CIA, le FBI et les autres institutions américaines qui ont d'évidence fermé les yeux - pas le Mossad et autres services affiliés. Ce fait est juste, ce qui suffit à montrer que l'enquête devra aussi examiner les compromissions américaines quant à l'attentat du 911 qui s'est déroulé sur leur sol.
Mais les services secrets israéliens ne sont pas les seuls à avoir prévenu leurs homologues américains de menaces terroristes imminentes et (assez) claires. Une petite dizaine d'autres services de renseignement l'ont fait eux aussi. Sans résultat, il est vrai. Quelle est la différence entre l'action du Mossad (entre autres) et celle d'autres services secrets?
C'est assez clair : les autres services secrets se sont contentés d'avertir. Leur bonne foi est évidente, quoique peu opérante. Les services secrets israéliens ont averti de la menace terroriste alors qu'ils menaient des opérations de surveillance illégale sur le sol américain concernant les pirates présumés du 911, couplées à des opérations de renseignement tout aussi illégales.
- C'est dire que les Israéliens se trouvaient dans l'illégalité la plus flagrante, contrairement aux autres pays.
- Les Israéliens ont prévenu formellement et sommairement d'actes dont ils étaient des témoins directs et illégaux. On peut soupçonner al mauvaise foi sans sombrer dans des raisonnements suspicieux.
Comment appelle-t-on le fait de commettre un acte honnête pour mieux camoufler la malhonnêteté supérieure qui meut véritablement vos actions? C'est de la manipulation, et cette manipulation doit être mise en relief avec le fait qu'elle s'applique aux actions de services de renseignement dont la réputation n'est plus à faire - ceux du Mossad.
Ce n'est pas accuser à la légère ou se montrer antisémite que de pointer du doigt les implications nombreuses de factions israéliennes dans le 911. C'est simplement se montrer lucides et honnêtes. Aucun autre État n'est impliqué de manière aussi massive que l'État d'Israël dans des opérations de renseignement sur le sol américain, dont certaines sont directement en connexion avec le 911 (surveiller apparemment les pirates présumés du 911).
Pis, aucun autre État n'ayant averti de l'imminence d'attentats terroristes sur le sol américain n'est en même temps compromis dans la surveillance de ces attentats sur le sol américain. Non seulement cette surveillance est illégale, mais cette compromission suggère bien autre chose qu'un simple rôle de témoin.
- Si l'on prend l'exemple de la France, qui par la suite s'est opposée à la guerre d'Irak, les services secrets français ont signalé aux Américains des menaces précises et directes. Cependant, il est certain que les Français n'espionnaient pas les Américains et espionnaient encore moins les pirates présumés, a fortiori sur le sol américain.
- Si l'on prend l'exemple du Pakistan, dont il est avéré que les services secrets ont participé à certaines étapes du 911, il est certain que l'on ne retrouve pas l'implication sur le sol américain de ses services secrets, ISI ou autres. Au contraire, ces services sont remarquablement discrets sur le sol américain. Cette constatation ne signifie pas que les services secrets pakistanais ne se livrent à aucune opération de renseignement sur le sol américain, mais que ces opérations n'ont jamais eu la surface ni l'importance des opérations israéliennes (des témoignages existent d'opérations de renseignement pakistanaises, mais elles sont toujours mineures et liées à la drogue).
Quel est ce témoin innocent qui se livre à l'espionnage sur le sol de son allié le plus important et qui surveille seulement des opérations de terrorisme sans empêcher leur tenue? Dans n'importe quelle enquête criminelle, ce témoin serait immédiatement tenu pour suspect et poursuivi au bas mot pour complicité.
Pourtant, tout au long de l'examen des activités illicites d'Israël sur le sol américain, une constations persiste et enfle même : l'impunité caractéristique et caractérisée. C'est la preuve que les enquêteurs n'en pensent pas moins (ainsi qu'en témoigne notamment l'enquête partiellement censurée de Cameron), mais qu'ils ne peuvent s'exprimer sur le sujet tabou des responsabilités israéliennes dans le 911.
Comme par hasard, l'administration des néoconservateurs est l'allié inconditionnel d'Israël. Comme par hasard, le lobby pro-israélien est d'une telle puissance qu'il influence la politique étrangère américaine en faveur d'Israël de manière irréfutable, tant en défaveur des États-Unis que d'Israël. Sharon s'est vanté une fois de tenir le Congrès sous sa botte. Tous ces faits sont racontés par le menu dans le livre de Walt et Mearsheimer. Il suffit de s'y reporter.
Ce qui importe ici, c'est de comprendre que l'impunité d'Israël concernant ses crimes, notamment d'espionnage, est due à son influence dans les plus hautes institutions américaines. C'est dire que le pays qui a infiltré les institutions pour des campagnes d'espionnage, le pays qui a assisté aux préparatifs du 911 sans agir de manière efficace, le pays qui reçoit l'aide la plus importante des États-Unis, ce pays peut tout se permettre car il bénéficie de soutiens inconditionnels dans le pays qu'il manipule sans vergogne.
Telle est la situation plus qu'urgente dans laquelle se trouvent les États-Unis. Le 911 enseigne une vérité cruelle : c'est que l'ennemi n'est pas seulement au coeur des institutions : il se trouve aussi dans les entrailles alliées. Ce ne sont pas des ennemis désignés que l'on retrouve parmi les soutiens et les cerveaux du 911 et de la guerre contre le terrorisme : ce sont des amis déclarés, des amis alliés et des amis intérieurs aux États-Unis.
Cette constatation est peut-être déchirante, mais elle n'en est pas moins l'expression de la vérité tragique. L'affronter, c'est redresser la barre, c'est lutter efficacement contre le terrorisme véritable et c'est affronter enfin l'antisémitisme en circonvenant ses vraies causes. Il reste à préciser un élément d'importance : c'est que l'implication aussi prononcée d'éléments israéliens dans le 911 n'autorise en aucun cas à procéder à l'amalgame le plus révoltant contre l'ensemble des Israéliens - ou l'ensemble des Juifs.
Au contraire, ce sont toujours des factions internes à Israël et au judaïsme qui sont incriminées, des factions qui ont certainement infiltré les institutions israéliennes et qui ne sont certainement pas les seuls éléments à incriminer dans une enquête sérieuse et une accusation qui cherche les vrais coupables, au lieu de débusquer de manière idéologique et haineuse des lampistes et des fantoches (Cheney ne vaut guère mieux que ben Laden!). Il est évident que le plus juste est d'envisager la complicité pour des factions israéliennes tenues étroitement au courant du 911 : une complicité majeure et qui possède des appuis étonnamment puissants et concordants à l'intérieur des États-Unis, appuis que l'on peut sans grande crainte de se tromper, nommer, au moins provisoirement, sous le terme générique et reconnu de lobby pro-israélien.
De ce fait, le lobby pro-israélien renvoie à des soutiens qui ne se limitent certainement pas à des courants stricto sensu sionistes ou israéliens ou juifs. Ces courants sont aussi favorables à Israël qu'aux factions anglo-saxonnes. On peut parler à l'égard de ces courants de point de convergence atlantisto-juif. L'alliance entre le protestantisme anglo-saxon et le judaïsme est une réalité bien connue et elle se trouve absolument concentrée et concernée dans l'univers opaque de la grande banque et de la haute finance. Nom de baptême? Immanentisme.

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