Le politiquement correct n'a pas fait son irruption dans nos sociétés médiatiques et technologiques de manière inopinée et inexplicable. Au contraire, il s'explique très bien par la conception ontologique qui émane de la Raison et de la modernité. Car estimer qu'on est en mesure de définir le politiquement correct, c'est sous-entendre du même coup que l'homme maîtrise ce qui est correct et ce qui ne l'est pas.
On retombe dans la conception du donné hyperrationnel, dans lequel tous les éléments sont définis et chaque élément fini et défini se trouve à sa place. Cette conception particulièrement connotée se redouble d'une autre conception qui est tout aussi inquiétante et caricaturale. Lorsque l'on use de l'appellation de politiquement correct, on ne sous-entend pas seulement que le jugement humain maîtrise ce qui est correct et ce qui en l'est pas.
Il s'agit aussi d'affronter l'idée que la correction est de nature politique. Car le politique classique signale justement l'effort pour intégrer le donné humain dans le cosmos. Comment intégrer la partie au tout? Comment lier le fini et l'absolu? C'est le rôle du politique que de servir de courroie de transmission entre les aspirations religieuses à l'absolu et la condition de finitude dans laquelle se trouve tout homme.
Mais cette acception classique du politique laisse place à une acception mutante comprise dans le politiquement correct. La différence entre la norme classique et la norme que soumet le politiquement correct, c'est que cette dernière norme se révèle clairement mutante. Dans le premier cas, il s'agissait de lier la correction avec l'absolu. La norme était certes peu fluctuante, mais elle pouvait évoluer, puisque le fin était liée à l'absolu.
Dans le second cas, la mutation veut que al norme n'ait pas besoin d'évolution, puisqu'elle se trouve donnée une bonne fois pour toutes. Le politiquement correct implique une déclaration de guerre de la Raison au changement et à la critique. Si tout est donné, pourquoi changer? Effectivement. Malheureusement, il faut constater que cette conception n'est pas seulement le refus moraliste de la critique et la révélation des normes étriquées de notre liberté moderne. Elle signale aussi la mutation sidérante du politique au nom de la Raison.
Le politique qui est donné une bonne fois pour toutes n'est précisément pas du politique. Ce politique n'est plus lié au religieux, qui se trouve être une aberration de la Raison. Si tout est donné, c'est que la valeur suprême qui régente les valeurs n'est autre que la valeur suprême des échanges et du fini, je pense à l'économique.
Quelle hypocrisie que cette appellation de politiquement correct! Pas étonnant qu'elle débouche sur l'hypocrisie stigmatisée des moeurs et des normes! Car il faudrait dire en fait : économiquement correct. Le politique n'est jamais que l'actualisation de la mutation dans laquelle l'économique est devenu la valeur référentielle suprême. Le politique n'est jamais que le faire-valoir de l'économique et n'a plus beaucoup d'intérêt : si tout est donné, le politique ne fait que valider cette nécessité.
L'expression politiquement correct signale surtout la nouvelle donne dans laquelle le politique n'est correct que parce qu'il est subordonné aux échanges économiques. Il reste à noter que cette normativisation des rapports humains concerne précisément l'interindividuel, soit dénote la valorisation croissante et majeure de l'individu comme norme et fondement. Dans le politiques classique, c'est le groupe qui vaut et prévaut. L'individu seul est condamné à la folie et à la disparition.
Il faut la grande dépréciation de cette conception classique pour que l'individu surgisse ainsi en toile de fond, en tant que valeur fondamentale et essentielle. Non que l'économique promeuve l'individu en tant qu'individu, mais que l'individu soit le siège de la Raison et qu'à cet égard il soit le seul réceptacle digne de représenter la mutation hyperrationnelle. Qu'arrivera-t-il le jour où l'individu sera décrété fondement du réel? Le politiquement correct signalera ce jour que le fondement de l'objectivité est trouvé et qu'il ne reste plus qu'à se conformer à ses volontés - économiques. Je crois bien que ce jour maudit est arrivé et qu'il faut en accepter les conséquences désastreuses : en effet, le politiquement correct annonce l'effondrement systémique prochain.
On retombe dans la conception du donné hyperrationnel, dans lequel tous les éléments sont définis et chaque élément fini et défini se trouve à sa place. Cette conception particulièrement connotée se redouble d'une autre conception qui est tout aussi inquiétante et caricaturale. Lorsque l'on use de l'appellation de politiquement correct, on ne sous-entend pas seulement que le jugement humain maîtrise ce qui est correct et ce qui en l'est pas.
Il s'agit aussi d'affronter l'idée que la correction est de nature politique. Car le politique classique signale justement l'effort pour intégrer le donné humain dans le cosmos. Comment intégrer la partie au tout? Comment lier le fini et l'absolu? C'est le rôle du politique que de servir de courroie de transmission entre les aspirations religieuses à l'absolu et la condition de finitude dans laquelle se trouve tout homme.
Mais cette acception classique du politique laisse place à une acception mutante comprise dans le politiquement correct. La différence entre la norme classique et la norme que soumet le politiquement correct, c'est que cette dernière norme se révèle clairement mutante. Dans le premier cas, il s'agissait de lier la correction avec l'absolu. La norme était certes peu fluctuante, mais elle pouvait évoluer, puisque le fin était liée à l'absolu.
Dans le second cas, la mutation veut que al norme n'ait pas besoin d'évolution, puisqu'elle se trouve donnée une bonne fois pour toutes. Le politiquement correct implique une déclaration de guerre de la Raison au changement et à la critique. Si tout est donné, pourquoi changer? Effectivement. Malheureusement, il faut constater que cette conception n'est pas seulement le refus moraliste de la critique et la révélation des normes étriquées de notre liberté moderne. Elle signale aussi la mutation sidérante du politique au nom de la Raison.
Le politique qui est donné une bonne fois pour toutes n'est précisément pas du politique. Ce politique n'est plus lié au religieux, qui se trouve être une aberration de la Raison. Si tout est donné, c'est que la valeur suprême qui régente les valeurs n'est autre que la valeur suprême des échanges et du fini, je pense à l'économique.
Quelle hypocrisie que cette appellation de politiquement correct! Pas étonnant qu'elle débouche sur l'hypocrisie stigmatisée des moeurs et des normes! Car il faudrait dire en fait : économiquement correct. Le politique n'est jamais que l'actualisation de la mutation dans laquelle l'économique est devenu la valeur référentielle suprême. Le politique n'est jamais que le faire-valoir de l'économique et n'a plus beaucoup d'intérêt : si tout est donné, le politique ne fait que valider cette nécessité.
L'expression politiquement correct signale surtout la nouvelle donne dans laquelle le politique n'est correct que parce qu'il est subordonné aux échanges économiques. Il reste à noter que cette normativisation des rapports humains concerne précisément l'interindividuel, soit dénote la valorisation croissante et majeure de l'individu comme norme et fondement. Dans le politiques classique, c'est le groupe qui vaut et prévaut. L'individu seul est condamné à la folie et à la disparition.
Il faut la grande dépréciation de cette conception classique pour que l'individu surgisse ainsi en toile de fond, en tant que valeur fondamentale et essentielle. Non que l'économique promeuve l'individu en tant qu'individu, mais que l'individu soit le siège de la Raison et qu'à cet égard il soit le seul réceptacle digne de représenter la mutation hyperrationnelle. Qu'arrivera-t-il le jour où l'individu sera décrété fondement du réel? Le politiquement correct signalera ce jour que le fondement de l'objectivité est trouvé et qu'il ne reste plus qu'à se conformer à ses volontés - économiques. Je crois bien que ce jour maudit est arrivé et qu'il faut en accepter les conséquences désastreuses : en effet, le politiquement correct annonce l'effondrement systémique prochain.
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