L'implication israélienne ne conduit nullement à estimer que ce sont des forces israéliennes qui ont fait le 911.
Soit : le 911 ne serait pas un inside job. Mais : un exside job. Un coup d'État fomenté de l'extérieur, par des forces extérieures. Bien entendu, on peut étoffer la thèse un peu simpliste selon laquelle le coup viendrait de l'État israélien, histoire de démontrer que cet État est intrinsèquement mauvais.
On dirait alors que les institutions israéliennes ont été piratées par des forces internes et que le schéma appliqué aux États-Unis est en fait parfaitement valable si on le rapporte à Israël. De ce fait, ce serait les Israéliens qui seraient responsables et l'on pourrait imputer le coup aux Israéliens, avec toujours l'idée que les Anglo-saxons sont seulement des complices et que, du coup, le 911 est un coup d'État fomenté sur le sol américain par les Israéliens.
Il faut se montrer un peu plus prudent : d'une part, les institutions israéliennes sont en dehors du coup, en tout cas le public israélien. D'autre part, ce que fait surtout apparaître l'implication israélienne, ce n'est pas que les Israéliens sont les maîtres-d'oeuvre, c'est que leur implication dans certains aspects est remarquable. Je ne conserverai qu'une idée : les Israéliens surveillaient de tellement près les pirates présumés du 911 qu'il faut être bien naïf pour en déduire qu'ils ne faisaient que surveiller ces doubles agents.
Il serait plus opportun de mettre cette information en relief et correspondance avec l'autre information capitale : l'opération des services militaires Able Danger, qui prouve la nature de double agent de la clique Atta. Qui sont dès lors ces pirates, manipulés par les services secrets israéliens et américains? Des triples agents, qui travailleraient autant pour le Mossad que pour la CIA? Soit dit en passant, une telle hypothèse sera franchement cocasse : des islamistes au service du Mossad, avouez qu'il y a de quoi rire.
C'est pourtant l'information qui est sortie en Palestine en 2003 : Arafat et ses proches accusaient les Israéliens et Sharon en première ligne d'encourager la création de cellules Al Quaeda palestiniennes. Cette information est à mettre en relation avec les espions sur le sol américain, certains directement impliqués dans le 911; et surtout avec les informations disponibles sur le lobby pro-israélien.
Les trois recherches d'informations donnent à chaque fois le même verdict : les forces qui dirigent Israël ont systématiquement encouragé la guerre contre le terrorisme. Quand on a d'un côté les preuves que ceux qui étaient des instigateurs de la cause sont de surcroît des propagateurs/propagandistes de la conséquence (le 911/la guerre contre le terrorisme), il faut en tirer les conclusions qui s'imposent : de tels témoins assistés ou engagés, pour faire dans l'humour, ne sont certainement pas étrangers, ni au 911, ni à la guerre contre le terrorisme.
Mais cette conclusion de bon sens ne permet pas d'affirmer comme le font certains analystes que ce sont les Israéliens ou les sionistes qui ont fait le coup. Ce verdict est amalgamant et surtout généralise à partir d'informations bien plus strictes et restrictives. Dès lors, au lieu de tomber dans les généralités amalgamantes, il est plus pertinent d'énoncer que l'implication israélienne est à relier aux engagements clairs et répétés du lobby pro-israélien.
Ce qu'il y a de pratique avec le lobby pro-israélien, c'est qu'il fonctionne comme un lobby classique, avec ses lignes plurielles, ses dominantes, ses constantes et surtout avec ses prises de position explicites. Il est explicite que le lobby pro-israélien a considéré, par la voix de ses acteurs les plus radicaux et engagés (c'est l'inconvénient de l'engagement : les extrémistes sont avantagés sur les modérés), que la guerre contre le terrorisme était l'axe prioritaire de la politique stratégique israélienne.
Autre fait : les lobbys communautaires présentent toujours la caractéristique d'agir de manière transversale du point de vue de l'identité. Je m'explique : l'identité classique d'une nation suppose que l'identité nationale repose sur des critères rationnels. C'est ainsi que l'on est américain si l'on accepte les lois américaines et que l'on possède la nationalité géographique. La nationalité repose ainsi sur une identité avant tout rationnelle, en tout cas qui veut que la rationalité prime sur l'identité géographique.
Au contraire, l'identité classique est une identité géographique. C'est l'identité populaire ou communautaire. La communauté ou le peuple sont une notion géographique. La nation et ses critères rationnels ne se développent que postérieurement. C'est dire que l'identité communautaire est plus prégnante que l'identité nationale. Car la première repose sur un lien géographique quand la seconde se développe à partir de critères pseudo-rationnels par définition plus subtils.
Dernier point : l'appartenance géographique peut fort bien se commuer en mythe ou en nostalgie. On se réclame de racines géographiques qui vous forgent une identité plus forte que la communauté rationnelle, par définition abstraite et atemporelle. Tous ces points débouchent sur deux constats connexes :
1) On comprend que le communautarisme prime sur la nationalité.
2) Le communautarisme peut se combiner avec la nationalité et accouche logiquement d'une primauté du communautarisme sur la nationalité.
Rapportées au prisme du lobby, ces deux remarques font mouche. Quand on examine les lobbys, leur particularité est de défendre au sein de la société démocratique et libérale des groupes. Cette défense peut s'effectuer à l'intérieur de la nation quand il s'agit de groupes intérieurs à la nation. Ainsi du lobby des retraités américains, qui recoupe les retraités internes à la nation américaine.
Mais quand le lobby défend une communauté d'identité ethnique ou populaire, le problème change, car cela signifie que les intérêts de la communauté risquent (au bas mot) de rimer sur les intérêts de la nation. Pis, les intérêts de la communauté se réfèrent à des points de vue qui ne se tiennent pas à l'intérieur de la nation, mais qui toujours transcendent/débordent la nation, a fortiori quand la communauté en question n'est pas seulement un peuple vivant à l'intérieur des terres nationales, mais disposant aussi de terres propres étrangères.
Dès lors, on peut parler d'identité plurielle ou éclatée avec des niveaux d'identité qui se chevauchent (identité communautaire/identité nationale), mais surtout la possibilité que l'identité communautaire soit elle-même transcendante à l'identité nationale, soit se réfère à plusieurs identités nationales.
C'est ainsi que le lobby pro-cubain aux États-Unis est composé d'individus qui se réclament d'une identité communautaire (l'identité cubaine) et de deux nationalités : la nationalité cubaine et la nationalité américaine. Pour nuancer, on trouvera des militants à l'intérieur de ce lobby qui seront :
1) seulement Américains, mais avec des liens communautaires pro-cubains;
2) Américains et Cubains, avec des liens communautaires pro-cubains;
3) seulement Cubains, réfugiés aux États-Unis, avec des liens communautaires pro-cubains.
Ce qu'il faut retenir de ces démarcations, c'est que l'intérêt qui prime est l'intérêt communautaire, non pas l'intérêt national, que ce soit l'intérêt national du pays d'origine ou du pays de résidence. Ajoutons bien entendu que ces remarques concernent à chaque fois les acteurs les plus engagés dans le lobby sur le sol américain, spécifiquement, au vu du contexte stratégique et historique, les militants anti-castristes engagés dans la féconde lutte anticommuniste intentée par les États-Unis.
Si l'on reporte ces constatations tirées du lobby pro-cubain sur le lobby pro-israélien, on obtient en fait les mêmes constatations, c'est-à-dire des constatations typiques du fonctionnement en mode de lobby et en mode communautaire. Précisons pour commencer que ce sont à chaque fois les militants les plus engagés qui font entendre leur voix.
C'est ainsi que les militants fort nombreux et modérés sont moins actifs que les éléments minoritaires et radicaux. Sur la question épineuse de la Palestine, les éléments modérés militent pour un règlement du conflit, quand les éléments radicaux y sont opposés. Dans la guerre contre le terrorisme, les éléments les plus radicaux sont favorables à l'implication étroite d'Israël, quand les modérés ont compris que cette politique nuisait profondément aux intérêts tant israéliens qu'américains.
Les éléments les plus éclairés du lobby pro-israélien, à l'instar des éléments les plus éclairés de la société israélienne, ont compris que la pérennité et la survie d'Israël passait par une paix juste avec les Palestiniens et par un refus des théories dogmatiques et bellicistes. Les éléments les plus influents et radicaux soutiennent au contraire des positions qui défavorisent sur le terme les intérêts qu'ils prétendent représenter et défendre.
Toutes ces constatations explicites et évidentes ne demandent qu'à être comprises avec le fonctionnement classique du lobby pro-israélien : comme pour tous les autres lobbys communautaires, l'intérêt communautaire prime sur l'intérêt national. On comprend les insinuations antisémites portant sur le Juif apatride. Comme souvent avec les rumeurs, elles ne sont pas complètement fausses, mais sont des altérations amalgamantes et généralisantes/réductrices de points de départ évidents.
Dans le cas de la rumeur du Juif apatride, on peut opposer à cette rumeur qu'elle homogénéise et essentialise le Juif dans un communautarisme simple et cohérent, alors qu'il est éclaté, pluriel et très hétéroclite. Ceci étant posé, il est certain que les pans les plus radicaux du lobby pro-israélien se trouvent visés par les soupçons de communautarisme exacerbé. En même temps, ce communautarisme exacerbé et radical ne délivre pas les résultats escomptés. Il faut au contraire noter que le communautarisme exacerbé défavorise les intérêts de la communautés et les intérêts des nationalités imparties et concernées.
Revenons au 911. Il est certain que le lobby pro-israélien favorise la guerre contre le terrorisme et il est certain que les services de renseignement israéliens sont impliqués dans le 911. Ce n'est pas tout! Il est tout aussi certain que les implications au plus haut niveau ne débouchent pas que sur la piste israélienne. Elles démontrent au contraire des imbrications conjointes entre les institutions américaines, les institutions anglo-saxonnes et les institutions israéliennes (avec l'appoint des institutions saoudiennes et pakistanaises).
Quel est le point commun entre toutes ces institutions, singulièrement les trois premières - les plus importantes? Je crois bien que la réponse est à chercher derrière le lobby pro-israélien. La particularité du lobby pro-israélien est d'être transversal comme tout lobby. Ce sont des intérêts transversaux qui ont fait le coup et qui pouvaient agir sur tous les points névralgiques, notamment institutionnels. Peut-on incriminer dès lors les sionistes comme agents qui se trouvent au plus haut niveau des institutions israéliennes, mais aussi américaines et anglaises?
Ce serait une redoutable erreur qui amalgamerait tous les sionistes (première et redoutable erreur) et qui surtout laisserait accroire que les sionistes auraient agi en tant que force sioniste unie, homogène et cohérente (deuxième et tout aussi redoutable erreur). Par contre, il est fascinant de constater que l'implication israélienne se redouble de ses possibles connexions avec les forces à l'oeuvre derrière le lobby pro-israélien et que ces forces ne se limitent pas au territoire américain. Elles gagnent aussi bien le Royaume-Uni que l'Occident dans son ensemble. Elles sont capables d'infiltrer également des éléments comme certaines institutions pakistanaises et saoudiennes, soit des institutions musulmanes et islamistes.
Qui sont ces forces qui relient l'Occident à Israël - et Israël à l'Orient? Il ne s'agit pas de forces sionistes, c'est-à-dire que ces forces n'ont pas pour fin de promouvoir leur vision d'Israël ou de la communauté juive. Les connexions entre ces forces et la communauté juive et/ou pro-israélienne indiquent tout au plus que certains pans de la société israélienne et du lobby pro-israélien sont directement liés. Donc : les intérêts israéliens sont pris en otage, comme les intérêts de la communauté juive d'Occident (pour utiliser un terme générique qui englobe toutes les communautés juives d'Occident).
Qui peut être à la fois derrière les intérêts du lobby pro-israélien, d'Israël, de l'Occident et du 911? Qui diffère à la fois du standard de l'identité communautaire et de l'identité nationale et qui possède pourtant l'impact de dominer ces formes d'identité? En d'autres termes : qui a le pouvoir de surpasser en influence identitaire l'identité communautaire? Réponse : des factions qui ne sont pas communautaires, c'est-à-dire des factions qui ne sont pas indexées au critère de l'appartenance géographique communautaire.
Qui sont ces factions qui dédouanent du même coup la responsabilité des nations et des communautés? Il faut en effet que ces factions transcendent les identités précédentes et révèlent de nouvelles identités, des identités factionnelles. Quelle est cette nouvelle identité qui ne recoupe ni l'identité géographique, ni l'identité rationnelle? C'est tout simplement l'identité immanentiste. C'est bien entendu une identité religieuse, mais qui n'est pas la religion du sol (de la terre) ou la religion de la raison transcendante. C'est la religion de la raison immanente.
Il est tout à fait cohérent que ce soient des immanentistes qui renvoient in fine aux cercles de la haute finance et de la grande banque. Le propre de l'immanentisme est de promouvoir la suprématie des pouvoirs économiques et finis sur la politique classique. Le propre de l'immanentisme est d'asseoir son influence sur les fondamentalismes transversaux, ce qui explique ainsi qu'on retrouve les influences conjointes et pour le moins antithétiques du christianisme fondamentaliste, du sionisme fondamentaliste et de l'islamisme fondamentaliste.
L'immanentisme explique aussi que l'on retrouve du même coup l'implication d'institutions israéliennes et de la communauté juive. Le lien entre les Juifs ici n'est pas à comprendre dans l'explication caricaturale du Juif usurier et la rumeur des cercles de la banque infiltrés par les Juifs. Autrement dit, le lien ou le dénominateur commun entre tous ces points n'est pas le Juif. Le substrat identitaire n'est pas la figure du Juif.
Le substrat est l'identité mutante de l'immanentisme. Il est certain que les banquiers sont pour une part certaine des Juifs. Mais ce fait n'est pas le plus important, car ce ne sont pas parce qu'ils sont d'identité communautaire juive que les banquiers auraient trempé dans le 911. Oublions dès lors la responsabilité juive ou communautaire. N'oublions pas la responsabilité étatique, nationale et institutionnelle, mais reconsidérons-la à son juste niveau : elle est débordée de toutes parts par l'identité mutante qui émerge et qui impose ses codes et ses liens.
C'est l'identité mutante de l'immanentisme qui est derrière le complot du 911 et qui explique pourquoi les coupables désignés ne sont pas coupables (ou si peu, c'est-à-dire indirectement) et pourquoi il est impossible à des institutions d'attraper les vrais coupables. Pour ce faire, il faudrait que les coupables soient institutionnels ou individuels. Autrement dit : il faudrait qu'ils soient identifiés et reconnus. Ce n'est pas le cas, parce que les coupables délivrent une identité factionnelle et nouvelle (mutante).
La nouvelle identité de ces factions repose sur la négation de la raison classique sur laquelle s'appuient les tenants de l'identité nationale. Il faut comprendre que la nouvelle identité est rationnelle au sens de Raison et que cette Raison n'a que peu à voir avec la raison dont elle est issue. Il reste à analyser le fondement de l'immanentisme. Nul doute qu'au terme de cette analyse, on comprendra vraiment qui sont les immanentistes et pourquoi on en parle si peu : c'est qu'ils sont précisément les rois de la dissimulation, les as de l'identité controuvée et du subterfuge identitaire.
Les rois de la différance. Pendant qu'on se focalise sur les États-voyous, on ne prête pas attention à leurs agissements autrement plus sournois. Raison pour laquelle le plus urgent aujourd'hui est de prévenir l'identité factionnelle pour empêcher que des groupes oligarchiques et synarchiques dirigent le monde depuis des intérêts qui ne sont ni nationaux, ni géographiques et qui sont transversaux, a fortiori depuis la mondialisation.
La guerre contre le terrorisme est aberrante. Elle ne fonctionne que parce qu'il est impossible, et pour cause, de lutter efficacement contre le terrorisme factionnel. Les factions manipulent le terrorisme factionnel. La version officielle du 911 est aberrante, mais elle n'est pas réfutable tant que perdurera la non-reconnaissance de la catégorie factionnelle. L'identité factionnelle est le vrai ennemi en ce qu'elle est l'auteur rendu irresponsable et innocent en même temps qu'elle suscite par projection un ennemi identique, invisible et de ce fait malléable et corvéable à merci.
Soit : le 911 ne serait pas un inside job. Mais : un exside job. Un coup d'État fomenté de l'extérieur, par des forces extérieures. Bien entendu, on peut étoffer la thèse un peu simpliste selon laquelle le coup viendrait de l'État israélien, histoire de démontrer que cet État est intrinsèquement mauvais.
On dirait alors que les institutions israéliennes ont été piratées par des forces internes et que le schéma appliqué aux États-Unis est en fait parfaitement valable si on le rapporte à Israël. De ce fait, ce serait les Israéliens qui seraient responsables et l'on pourrait imputer le coup aux Israéliens, avec toujours l'idée que les Anglo-saxons sont seulement des complices et que, du coup, le 911 est un coup d'État fomenté sur le sol américain par les Israéliens.
Il faut se montrer un peu plus prudent : d'une part, les institutions israéliennes sont en dehors du coup, en tout cas le public israélien. D'autre part, ce que fait surtout apparaître l'implication israélienne, ce n'est pas que les Israéliens sont les maîtres-d'oeuvre, c'est que leur implication dans certains aspects est remarquable. Je ne conserverai qu'une idée : les Israéliens surveillaient de tellement près les pirates présumés du 911 qu'il faut être bien naïf pour en déduire qu'ils ne faisaient que surveiller ces doubles agents.
Il serait plus opportun de mettre cette information en relief et correspondance avec l'autre information capitale : l'opération des services militaires Able Danger, qui prouve la nature de double agent de la clique Atta. Qui sont dès lors ces pirates, manipulés par les services secrets israéliens et américains? Des triples agents, qui travailleraient autant pour le Mossad que pour la CIA? Soit dit en passant, une telle hypothèse sera franchement cocasse : des islamistes au service du Mossad, avouez qu'il y a de quoi rire.
C'est pourtant l'information qui est sortie en Palestine en 2003 : Arafat et ses proches accusaient les Israéliens et Sharon en première ligne d'encourager la création de cellules Al Quaeda palestiniennes. Cette information est à mettre en relation avec les espions sur le sol américain, certains directement impliqués dans le 911; et surtout avec les informations disponibles sur le lobby pro-israélien.
Les trois recherches d'informations donnent à chaque fois le même verdict : les forces qui dirigent Israël ont systématiquement encouragé la guerre contre le terrorisme. Quand on a d'un côté les preuves que ceux qui étaient des instigateurs de la cause sont de surcroît des propagateurs/propagandistes de la conséquence (le 911/la guerre contre le terrorisme), il faut en tirer les conclusions qui s'imposent : de tels témoins assistés ou engagés, pour faire dans l'humour, ne sont certainement pas étrangers, ni au 911, ni à la guerre contre le terrorisme.
Mais cette conclusion de bon sens ne permet pas d'affirmer comme le font certains analystes que ce sont les Israéliens ou les sionistes qui ont fait le coup. Ce verdict est amalgamant et surtout généralise à partir d'informations bien plus strictes et restrictives. Dès lors, au lieu de tomber dans les généralités amalgamantes, il est plus pertinent d'énoncer que l'implication israélienne est à relier aux engagements clairs et répétés du lobby pro-israélien.
Ce qu'il y a de pratique avec le lobby pro-israélien, c'est qu'il fonctionne comme un lobby classique, avec ses lignes plurielles, ses dominantes, ses constantes et surtout avec ses prises de position explicites. Il est explicite que le lobby pro-israélien a considéré, par la voix de ses acteurs les plus radicaux et engagés (c'est l'inconvénient de l'engagement : les extrémistes sont avantagés sur les modérés), que la guerre contre le terrorisme était l'axe prioritaire de la politique stratégique israélienne.
Autre fait : les lobbys communautaires présentent toujours la caractéristique d'agir de manière transversale du point de vue de l'identité. Je m'explique : l'identité classique d'une nation suppose que l'identité nationale repose sur des critères rationnels. C'est ainsi que l'on est américain si l'on accepte les lois américaines et que l'on possède la nationalité géographique. La nationalité repose ainsi sur une identité avant tout rationnelle, en tout cas qui veut que la rationalité prime sur l'identité géographique.
Au contraire, l'identité classique est une identité géographique. C'est l'identité populaire ou communautaire. La communauté ou le peuple sont une notion géographique. La nation et ses critères rationnels ne se développent que postérieurement. C'est dire que l'identité communautaire est plus prégnante que l'identité nationale. Car la première repose sur un lien géographique quand la seconde se développe à partir de critères pseudo-rationnels par définition plus subtils.
Dernier point : l'appartenance géographique peut fort bien se commuer en mythe ou en nostalgie. On se réclame de racines géographiques qui vous forgent une identité plus forte que la communauté rationnelle, par définition abstraite et atemporelle. Tous ces points débouchent sur deux constats connexes :
1) On comprend que le communautarisme prime sur la nationalité.
2) Le communautarisme peut se combiner avec la nationalité et accouche logiquement d'une primauté du communautarisme sur la nationalité.
Rapportées au prisme du lobby, ces deux remarques font mouche. Quand on examine les lobbys, leur particularité est de défendre au sein de la société démocratique et libérale des groupes. Cette défense peut s'effectuer à l'intérieur de la nation quand il s'agit de groupes intérieurs à la nation. Ainsi du lobby des retraités américains, qui recoupe les retraités internes à la nation américaine.
Mais quand le lobby défend une communauté d'identité ethnique ou populaire, le problème change, car cela signifie que les intérêts de la communauté risquent (au bas mot) de rimer sur les intérêts de la nation. Pis, les intérêts de la communauté se réfèrent à des points de vue qui ne se tiennent pas à l'intérieur de la nation, mais qui toujours transcendent/débordent la nation, a fortiori quand la communauté en question n'est pas seulement un peuple vivant à l'intérieur des terres nationales, mais disposant aussi de terres propres étrangères.
Dès lors, on peut parler d'identité plurielle ou éclatée avec des niveaux d'identité qui se chevauchent (identité communautaire/identité nationale), mais surtout la possibilité que l'identité communautaire soit elle-même transcendante à l'identité nationale, soit se réfère à plusieurs identités nationales.
C'est ainsi que le lobby pro-cubain aux États-Unis est composé d'individus qui se réclament d'une identité communautaire (l'identité cubaine) et de deux nationalités : la nationalité cubaine et la nationalité américaine. Pour nuancer, on trouvera des militants à l'intérieur de ce lobby qui seront :
1) seulement Américains, mais avec des liens communautaires pro-cubains;
2) Américains et Cubains, avec des liens communautaires pro-cubains;
3) seulement Cubains, réfugiés aux États-Unis, avec des liens communautaires pro-cubains.
Ce qu'il faut retenir de ces démarcations, c'est que l'intérêt qui prime est l'intérêt communautaire, non pas l'intérêt national, que ce soit l'intérêt national du pays d'origine ou du pays de résidence. Ajoutons bien entendu que ces remarques concernent à chaque fois les acteurs les plus engagés dans le lobby sur le sol américain, spécifiquement, au vu du contexte stratégique et historique, les militants anti-castristes engagés dans la féconde lutte anticommuniste intentée par les États-Unis.
Si l'on reporte ces constatations tirées du lobby pro-cubain sur le lobby pro-israélien, on obtient en fait les mêmes constatations, c'est-à-dire des constatations typiques du fonctionnement en mode de lobby et en mode communautaire. Précisons pour commencer que ce sont à chaque fois les militants les plus engagés qui font entendre leur voix.
C'est ainsi que les militants fort nombreux et modérés sont moins actifs que les éléments minoritaires et radicaux. Sur la question épineuse de la Palestine, les éléments modérés militent pour un règlement du conflit, quand les éléments radicaux y sont opposés. Dans la guerre contre le terrorisme, les éléments les plus radicaux sont favorables à l'implication étroite d'Israël, quand les modérés ont compris que cette politique nuisait profondément aux intérêts tant israéliens qu'américains.
Les éléments les plus éclairés du lobby pro-israélien, à l'instar des éléments les plus éclairés de la société israélienne, ont compris que la pérennité et la survie d'Israël passait par une paix juste avec les Palestiniens et par un refus des théories dogmatiques et bellicistes. Les éléments les plus influents et radicaux soutiennent au contraire des positions qui défavorisent sur le terme les intérêts qu'ils prétendent représenter et défendre.
Toutes ces constatations explicites et évidentes ne demandent qu'à être comprises avec le fonctionnement classique du lobby pro-israélien : comme pour tous les autres lobbys communautaires, l'intérêt communautaire prime sur l'intérêt national. On comprend les insinuations antisémites portant sur le Juif apatride. Comme souvent avec les rumeurs, elles ne sont pas complètement fausses, mais sont des altérations amalgamantes et généralisantes/réductrices de points de départ évidents.
Dans le cas de la rumeur du Juif apatride, on peut opposer à cette rumeur qu'elle homogénéise et essentialise le Juif dans un communautarisme simple et cohérent, alors qu'il est éclaté, pluriel et très hétéroclite. Ceci étant posé, il est certain que les pans les plus radicaux du lobby pro-israélien se trouvent visés par les soupçons de communautarisme exacerbé. En même temps, ce communautarisme exacerbé et radical ne délivre pas les résultats escomptés. Il faut au contraire noter que le communautarisme exacerbé défavorise les intérêts de la communautés et les intérêts des nationalités imparties et concernées.
Revenons au 911. Il est certain que le lobby pro-israélien favorise la guerre contre le terrorisme et il est certain que les services de renseignement israéliens sont impliqués dans le 911. Ce n'est pas tout! Il est tout aussi certain que les implications au plus haut niveau ne débouchent pas que sur la piste israélienne. Elles démontrent au contraire des imbrications conjointes entre les institutions américaines, les institutions anglo-saxonnes et les institutions israéliennes (avec l'appoint des institutions saoudiennes et pakistanaises).
Quel est le point commun entre toutes ces institutions, singulièrement les trois premières - les plus importantes? Je crois bien que la réponse est à chercher derrière le lobby pro-israélien. La particularité du lobby pro-israélien est d'être transversal comme tout lobby. Ce sont des intérêts transversaux qui ont fait le coup et qui pouvaient agir sur tous les points névralgiques, notamment institutionnels. Peut-on incriminer dès lors les sionistes comme agents qui se trouvent au plus haut niveau des institutions israéliennes, mais aussi américaines et anglaises?
Ce serait une redoutable erreur qui amalgamerait tous les sionistes (première et redoutable erreur) et qui surtout laisserait accroire que les sionistes auraient agi en tant que force sioniste unie, homogène et cohérente (deuxième et tout aussi redoutable erreur). Par contre, il est fascinant de constater que l'implication israélienne se redouble de ses possibles connexions avec les forces à l'oeuvre derrière le lobby pro-israélien et que ces forces ne se limitent pas au territoire américain. Elles gagnent aussi bien le Royaume-Uni que l'Occident dans son ensemble. Elles sont capables d'infiltrer également des éléments comme certaines institutions pakistanaises et saoudiennes, soit des institutions musulmanes et islamistes.
Qui sont ces forces qui relient l'Occident à Israël - et Israël à l'Orient? Il ne s'agit pas de forces sionistes, c'est-à-dire que ces forces n'ont pas pour fin de promouvoir leur vision d'Israël ou de la communauté juive. Les connexions entre ces forces et la communauté juive et/ou pro-israélienne indiquent tout au plus que certains pans de la société israélienne et du lobby pro-israélien sont directement liés. Donc : les intérêts israéliens sont pris en otage, comme les intérêts de la communauté juive d'Occident (pour utiliser un terme générique qui englobe toutes les communautés juives d'Occident).
Qui peut être à la fois derrière les intérêts du lobby pro-israélien, d'Israël, de l'Occident et du 911? Qui diffère à la fois du standard de l'identité communautaire et de l'identité nationale et qui possède pourtant l'impact de dominer ces formes d'identité? En d'autres termes : qui a le pouvoir de surpasser en influence identitaire l'identité communautaire? Réponse : des factions qui ne sont pas communautaires, c'est-à-dire des factions qui ne sont pas indexées au critère de l'appartenance géographique communautaire.
Qui sont ces factions qui dédouanent du même coup la responsabilité des nations et des communautés? Il faut en effet que ces factions transcendent les identités précédentes et révèlent de nouvelles identités, des identités factionnelles. Quelle est cette nouvelle identité qui ne recoupe ni l'identité géographique, ni l'identité rationnelle? C'est tout simplement l'identité immanentiste. C'est bien entendu une identité religieuse, mais qui n'est pas la religion du sol (de la terre) ou la religion de la raison transcendante. C'est la religion de la raison immanente.
Il est tout à fait cohérent que ce soient des immanentistes qui renvoient in fine aux cercles de la haute finance et de la grande banque. Le propre de l'immanentisme est de promouvoir la suprématie des pouvoirs économiques et finis sur la politique classique. Le propre de l'immanentisme est d'asseoir son influence sur les fondamentalismes transversaux, ce qui explique ainsi qu'on retrouve les influences conjointes et pour le moins antithétiques du christianisme fondamentaliste, du sionisme fondamentaliste et de l'islamisme fondamentaliste.
L'immanentisme explique aussi que l'on retrouve du même coup l'implication d'institutions israéliennes et de la communauté juive. Le lien entre les Juifs ici n'est pas à comprendre dans l'explication caricaturale du Juif usurier et la rumeur des cercles de la banque infiltrés par les Juifs. Autrement dit, le lien ou le dénominateur commun entre tous ces points n'est pas le Juif. Le substrat identitaire n'est pas la figure du Juif.
Le substrat est l'identité mutante de l'immanentisme. Il est certain que les banquiers sont pour une part certaine des Juifs. Mais ce fait n'est pas le plus important, car ce ne sont pas parce qu'ils sont d'identité communautaire juive que les banquiers auraient trempé dans le 911. Oublions dès lors la responsabilité juive ou communautaire. N'oublions pas la responsabilité étatique, nationale et institutionnelle, mais reconsidérons-la à son juste niveau : elle est débordée de toutes parts par l'identité mutante qui émerge et qui impose ses codes et ses liens.
C'est l'identité mutante de l'immanentisme qui est derrière le complot du 911 et qui explique pourquoi les coupables désignés ne sont pas coupables (ou si peu, c'est-à-dire indirectement) et pourquoi il est impossible à des institutions d'attraper les vrais coupables. Pour ce faire, il faudrait que les coupables soient institutionnels ou individuels. Autrement dit : il faudrait qu'ils soient identifiés et reconnus. Ce n'est pas le cas, parce que les coupables délivrent une identité factionnelle et nouvelle (mutante).
La nouvelle identité de ces factions repose sur la négation de la raison classique sur laquelle s'appuient les tenants de l'identité nationale. Il faut comprendre que la nouvelle identité est rationnelle au sens de Raison et que cette Raison n'a que peu à voir avec la raison dont elle est issue. Il reste à analyser le fondement de l'immanentisme. Nul doute qu'au terme de cette analyse, on comprendra vraiment qui sont les immanentistes et pourquoi on en parle si peu : c'est qu'ils sont précisément les rois de la dissimulation, les as de l'identité controuvée et du subterfuge identitaire.
Les rois de la différance. Pendant qu'on se focalise sur les États-voyous, on ne prête pas attention à leurs agissements autrement plus sournois. Raison pour laquelle le plus urgent aujourd'hui est de prévenir l'identité factionnelle pour empêcher que des groupes oligarchiques et synarchiques dirigent le monde depuis des intérêts qui ne sont ni nationaux, ni géographiques et qui sont transversaux, a fortiori depuis la mondialisation.
La guerre contre le terrorisme est aberrante. Elle ne fonctionne que parce qu'il est impossible, et pour cause, de lutter efficacement contre le terrorisme factionnel. Les factions manipulent le terrorisme factionnel. La version officielle du 911 est aberrante, mais elle n'est pas réfutable tant que perdurera la non-reconnaissance de la catégorie factionnelle. L'identité factionnelle est le vrai ennemi en ce qu'elle est l'auteur rendu irresponsable et innocent en même temps qu'elle suscite par projection un ennemi identique, invisible et de ce fait malléable et corvéable à merci.
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